A la blanche agonie
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Arielle
Peter Pan
Hellian
milo
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A la blanche agonie
Les murs, jaunit par les regrets, semblent gorgés d’un soleil fade.
Une fissure dans le plafond, ciel de faïence ébréché,
paraît s’ouvrir sur l’au-delà ;
le vent s’y engouffre en un braillement perpétuel
comme si les ténèbres enfantaient l’éternité.
Mes mains pleines de rien
caressent ton corps au néant
abcès de chagrins
berceau de l’enfant d’eau.
à la blanche agonie
notre amour avorté
crève
sous les rêves ternis
par la patine du temps
Ton corps s'arque
se lie à l'air
écaillant la fine étoffe de chair
qui craque
sous le poids du vide, béant.
Sur tes lèvres, les plaies, n'accouchent plus de soleils
et tes ombres en sommeils étranglent les saisons.
Alors dans l'aube en lambeau,
nos déraisons jolies
pourrissent en ce lit où je couche mes maux.
Une fissure dans le plafond, ciel de faïence ébréché,
paraît s’ouvrir sur l’au-delà ;
le vent s’y engouffre en un braillement perpétuel
comme si les ténèbres enfantaient l’éternité.
Mes mains pleines de rien
caressent ton corps au néant
abcès de chagrins
berceau de l’enfant d’eau.
à la blanche agonie
notre amour avorté
crève
sous les rêves ternis
par la patine du temps
Ton corps s'arque
se lie à l'air
écaillant la fine étoffe de chair
qui craque
sous le poids du vide, béant.
Sur tes lèvres, les plaies, n'accouchent plus de soleils
et tes ombres en sommeils étranglent les saisons.
Alors dans l'aube en lambeau,
nos déraisons jolies
pourrissent en ce lit où je couche mes maux.
Re: A la blanche agonie
Oh Milo, quel texte désespéré. Et beau, avec tout ce travail autour d'un champ sémantique que je trouve très réussi. Le thème de la blessure, de la béance, est subtil et fort à la fois, évident mais allusif. Je crois que c'est un de tes textes les plus aboutis sur le plan de la forme, et la linguiste en moi se délecte de cette finesse et précision dans l'expression. Sans compter que le fond du poème ne peut que me toucher dans mon vécu de femme. Beau, très beau travail Milo.
NB :
les murs jaunis
et tes ombres en sommeil
NB :
les murs jaunis
et tes ombres en sommeil
Invité- Invité
Re: A la blanche agonie
un très beau texte, en effet, d'une grande force métaphorique, aux sonorités élaborés et subtiles.
A ce propos, puis-je me permettre un remarque de détail :
Il me semble qu'il y a un mot de trop à la fin de la troisième strophe :
Ton corps s'arque
se lie à l'air
écaillant la fine étoffe de chair
qui craque
sous le poids du vide, béant
Pardon, mais c'est ce " vide béant " qui me chiffonne. Il y a là comme une petite redondance un peu convenuequi alourdit le vers à la fin d'une strophe par ailleurs ciselée.
Ah oui, j'aime aussi beaucoup ces longues phrases qui dégoulinent en cascade de vers en vers et notamment les deux dernière qui structurent une strophe finale somptueuse.
A ce propos, puis-je me permettre un remarque de détail :
Il me semble qu'il y a un mot de trop à la fin de la troisième strophe :
Ton corps s'arque
se lie à l'air
écaillant la fine étoffe de chair
qui craque
sous le poids du vide, béant
Pardon, mais c'est ce " vide béant " qui me chiffonne. Il y a là comme une petite redondance un peu convenuequi alourdit le vers à la fin d'une strophe par ailleurs ciselée.
Ah oui, j'aime aussi beaucoup ces longues phrases qui dégoulinent en cascade de vers en vers et notamment les deux dernière qui structurent une strophe finale somptueuse.
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: A la blanche agonie
Bonjour milo,
je ne vais pas faire dans l'originalité et ça te fera sûrement une belle jambe, mais j'ai vraiment apprécié ce poème... désolé de ne pas être plus constructif...
je ne vais pas faire dans l'originalité et ça te fera sûrement une belle jambe, mais j'ai vraiment apprécié ce poème... désolé de ne pas être plus constructif...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: A la blanche agonie
Mine de rien, à nous deux on construit Peter Pan:-)
Je (re)monte le poème, tout en haut de la tour, là où il se doit.
Je (re)monte le poème, tout en haut de la tour, là où il se doit.
Invité- Invité
Re: A la blanche agonie
Rien que ce premier vers est à lui seul un pur bonheur de lecture et la suite ne m'a pas déçue.Les murs, jaunis par les regrets, semblent gorgés d’un soleil fade.
Dans ces trois vers, magiques aussi, il me semble que cet Alors dénote un peu et alourdit mais c'est toi qui vois bien sûr !Alors dans l'aube en lambeau,
nos déraisons jolies
pourrissent en ce lit où je couche mes maux.
A la blanche agonie
C'est assez beau.
Amicalement
Claire d'Orée
Amicalement
Claire d'Orée
Claire d'Orée- Nombre de messages : 113
Age : 63
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 17/12/2009
Re: A la blanche agonie
C'est vraiment superbe milo !
Quelle justesse dans le ton, quelle réserve bienvenue pour évoquer toute la gravité que ton texte contient. Tu esquisses avec brio un drame sous-jacent qui me parle beaucoup. Merci pour ces lignes.
Quelle justesse dans le ton, quelle réserve bienvenue pour évoquer toute la gravité que ton texte contient. Tu esquisses avec brio un drame sous-jacent qui me parle beaucoup. Merci pour ces lignes.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: A la blanche agonie
Que dire que c'est très beau. Taire , ce non-sens désagréable ? :
Un peu de sérieux jeune-homme, sur ce coup-là. Merci.Mes mains pleines de rien
caressent ton corps au néant
Invité- Invité
Re: A la blanche agonie
mourir comme cela tous les jours ....en vous lisant
presque une douce mort
presque une douce mort
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
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