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Le grand jour

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Message  outretemps Sam 2 Jan 2010 - 16:07

Le Grand Jour


L’église déborde au coq du clocher sa foule intérieure, tant l’effervescence est aux combles ! Les maisons à l’entour, barbouillées de drapeaux jusqu’aux cheminées, la font paraitre extravagant chapiteau de cirque, bonbonnière en chapeau pointu!
Les curés de leurs ors rutilent et tincellent rues et ruelles, pendant que Camille, à l’orgue, s’époumone par tuyaux et soufflets en aspersions d’Alléluia jusqu' aux portes de l’enfer!
Dehors cacophonies d’esquisses, tentatives d’unissons s’élèvent de dessous chapeaux et bérets par dizaines. Les petits drapeaux, à bout de bras portés, gribouillent le ciel dessous les plus grands qui majusculent en tricolore les façades des maisons.

Sur la place en attente tendue, drapeaux et fanions pointillent, grésillent, scintillent, s’enflamment au soleil, brillent en clapotis de houles à noyer un ciel en tous sens secoué.
L’air est à la fête et les gens se torsadent en tresses de joie.

Ne suffisant plus, depuis les aurores aux soifs de vin et de rencontres, nos douze bistrots tapagent en délires d’allégresses. Portes bouchées en vagues successives, on ne pénètre plus qu’à enjamber fenêtres et lucarnes. On échelle les murs, y grimpe en détuiles de toits. De ci de là, cul au ciel, les plus fous enfournent les cheminées, tandis qu’épiciers et boulanges ont ouvert, des fours aux moulins, par myriades, buvettes à casse-dalles.

Vergers et jardins se voient planter en leurs herbes folles tables et chaises. Par les rues, pas un pertuis qui ne déverse bières, vins, et limonades. Nos antiques combattants, à force de reconnaissance, trémulent et ploient sous leurs clinquantes médailles. Par rus et rigoles, ils cliquètent aux vents, en

Les pompiers luisants casqués, brillants de toutes leurs échelles sur leurs rouges machines sorties au complet, saluent ! Par moment ils hissent sur les engins, extirpées au hasard du populo, jolies femmes et jeunes filles, en libération-victoire, tandis qu’un peu plus loin défilent les gymnastes, blancs sévères et au pas. Cliques et clubs, chapeaux-claques ou bérets, manœuvrent au métronome, alors que plus épars, fanfares et fanfarons s’entre-piétinent en poufferies de rigolades !

Dans la foule, soulevés par l’euphorique exaltation, les étendards caracolent fantômes, voltigent hampes folles, de toutes leurs dorures les airs.
Même les vieilles du village se sont faites belles pour l’occase !

Et les autres donc :
A flotter fleurs, confettis de lumières rose, jaune, blanc, ou de vert chamarrées, elles immiscent, en bouffées d’amour, les foules de leurs affriolants effluves !
Aussi loin que porte le regard, c’est un universel enivrement de couleurs et d’exhalaisons!
Quand enfin, au sortir de sa rutilante Traction- Citroën, le Grand Homme, face le perron de la mairie, se recoiffe du képi, c’est un délire !

Lorsque d’un coup sec et légendaire il tire et sur sa vareuse, les chapeaux tempêtent et valsent de plus belle.

– Vive De Gaulle, vive la France !

La foule entière bariole et braie aux couleurs de la Mère Patrie !

Le Général, bien qu’au pied des escaliers, domine d’une tête et plus les nains du conseil au plus haut du perron alignés.
C’est alors, bien plus reconnaissable aux exubérances nettes coupées, qu’aux notes jouées que s’élèvent, titubent et retombent les premières mesures de l’hymne national.
Une hécatombe de solfège, pas moins, toute portée envolée !
La foule, de toute sa puissance vocale tente d’étouffer au mieux les funestes vents orchestraux:

– Aux armes, citoyens !

Il serait fort peu charitable de ne relater ces couacs qu’en simple but de drôlerie, mais Irgentheim, notre infiniment petit village, n’abrite qu’une bien frêle poignée d’individus capables de souffler en mesure la musique.

Aussi, avions nous vu accourir de toutes les communes voisines, dans l’intention louable de palier nos trop réputées carences artistiques, des dizaines de généreux secoureurs:

– S’il vous faut un trombone de secours, nous sommes tout disposés à tromboner à vos côtés …
– Peut-être notre trompette, moins tordu, vous permettrait-il de jouer plus droit ?
– Nous pouvons vous proposer un bugle plus sonore, un piston mieux huilé, une caisse moins défoncée !...Vraiment pas ?

De les accepter, un pour mille, eût suffi à nous submerger !

– Ah mais que nenni et sans façons, mille mercis !

Fallait voir comme on les avait queue leu-leu, giclé quiller !
Caruso, la Callas, Karajan le philharmonique, les chœurs de l’Armée Rouge nous auraient suppliés gratos, qu’on les aurait envoyés chier pareil au diable, sur les orties et sans papier.
C’était, après tout, nous qu’on recevait, ça serait, contre vents et marrades, nous qu’on jouerait.

– Formez vos bataillons !

La fanfare s’affole, s’égare en recherche de solfèges :
La baguette de Camille, notre chef de clique, claque, s’emmêle, se perd, se reprend, s’entortille en ses figures, nous barbouille des sons de mémoire de patriotes parfaitement inouïes !

Ceux qu’avaient si tant voulu nous sauter au secours et porter assistance en nos artisteries sont tous présents. Ils sont une petite centaine à s’être regroupés au centre de l’attroupement. On les reconnait facile. C’est les seuls à ne pas chanter.
Ils demanderaient pas mieux que d’en pousser une petite, en l’honneur du Grand, mais d’entendre nos athlètes patauger leurs notes les moque trop pour cela.
Tant le besoin de rigolade les gondole, qu’ils s’éclaffent, se plient, se tordent et compissent à grands jets spumeux. C’est en mares de glissades qu’ils finissent. Tout juste si De Gaulle, à quelques pas, évite les gouttes.

Au milieu de son conseil pas fier mais chantant du plus fort, Marcel, notre maire, derrière son pupitre s’arrache des poings les oreilles, se bouffe des dents les doigts.
Planqué de honte, rouge de colère, il ne sait trop comment réagir à l’hymne qui lui parvient.

Tirer la gueule, il n’ose pas trop, vu qu’il a au tarin le Général, immensément élancé, figé au salut, garde à vous impeccable. Alors il fulmine aux gémonies le Camille, de lui avoir concocté pareil carnage !

– Ah, il ne perd rien pour attendre, celui-là !

Notre Marseillaise une fois achevé, aux sens qu’on voudra du terme, le Général après s’être secoué la glotte par les mouvements de tête qu’on lui connait, sérieux et raide comme une pipe, entame la montée des marches sur le tapis rouge déroulé le long de l’escalier.

Notre maire lui bondit aussi sec à l’accueil de derrière son estrade. Il met tant de hâte à l’excuse, qu’il s’en empêtre et dérape à faire retraiter en évitement De Gaulle en personne de quelques pas:

– Notre Général qui recule ?

La foule versatile, déjà s’apprête à huer, quand elle saisit le stratégique de la dérobade :
Le Grand homme, grâce au repli calculé, nous choppe notre Marcel, inespéré, dernier moment par les gigots, et hop à la réception, le redresse. Le temps d’un clin d’œil et voilà la glissade déguisée en accolade parfaite. La dextérité du Général en l’exercice, suffit à prouver sa grande pratique du rattrapage d’émois.

Au bas des marches, celles qui l’avaient sentie chaude, c’est nos deux rangées d’Alsaciennes Mickey coiffées, à chaussettes blanches qui se fussent trouvées, au poil près, à réception. Surtout les sept naines du premier rang, les filles à Camille !
Le maire rescapé ne sait comment faire excuse et remercier. Il en bafouille:

– Mon Général, je ne comprends pas, notre Cam…, enfin notre chef en général si pointilleux…sans doute le fait de passer de l’orgue à son pupitre au pas de course l’aura par trop essoufflé et…
– Ne nous formalisons pas pour si peu, mon ami ! D’avoir eu à si promptement se déplacer lui aura sans doute fait éparpiller quelques notes !

Le maire, aux anges de se voir gratulé dans les bras du libérateur plutôt qu’en girons d’ Alsaciennes écroulé, sourire un peu forcé, reprend sa place, le Grand Charles, ce coup- là, à ses côtés, prêt à palier au moindre effondrement.
Le vocabulaire de Marcel étant restreint et le personnage célèbre suffisamment, les présentations sont courtes.
Tout de suite, c’est le discours :

– Françaises, Français !...

A peine le Général a t-il entamé sa volée de quelques mots, qu’il appert une esquisse de serpentin en fond de foule. Cela débute par quelques agitations céphaliques anodines, en apparence, du coté droit de l’attroupement.
Pas grand-chose, vues la masse et l’espace, mais on houspille, rouscaille, se bouscule, pousse. Il se passe quelque chose, c’est certain !
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Message  Invité Sam 2 Jan 2010 - 16:18

J'ai trouvé cette fois que vous aviez un peu allongé la sauce, outretemps, l'aviez coupée d'eau, lui faisant perdre son onctueux et sa saveur intense ! Dommage, à mon avis...
J'ai repéré quelques menues erreurs de langue mais ai la flemme, en ce début d'année que je vous souhaite belle et heureuse, de les relever.

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Message  outretemps Sam 2 Jan 2010 - 19:41

Hélas, socque, passage obligé pour la suite. Purement descriptif mais nécessaire pour la suite. Je dis franchement m'être astreint et emmerdé à écrire, alors que le suivant que je corrige en ce moment me jubile. Mais, comme vous verrez, sans ce pensum, rien de possible. Toute l'histoire fait partie d'un texte de 450 pages, alors difficile d'adapter par petites tranches.
Une espèce de pose avant la suite.
Merci de votre franchise, d'autant que je savais prévu pire comme commentaire
En attendant, meilleurs voeux et grand merci!
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Message  Invité Sam 2 Jan 2010 - 20:32

Hello Outretemps !
Volée de bois vert moi aussi, mais c'est aux ans en que je fais la chasse :
L’église déborde au coq du clocher sa foule intérieure, tant l’effervescence est aux combles ! Les maisons à l’entour, barbouillées de drapeaux jusqu’aux cheminées, la font paraitre extravagant chapiteau de cirque, bonbonnière en chapeau pointu!
Les curés de leurs ors rutilent et tincellent rues et ruelles, pendant que Camille, à l’orgue, s’époumone par tuyaux et soufflets en aspersions d’Alléluia jusqu' aux portes de l’enfer!

Dehors cacophonies d’esquisses, tentatives d’unissons s’élèvent de dessous chapeaux et bérets par dizaines. Les petits drapeaux, à bout de bras portés, gribouillent le ciel dessous les plus grands qui majusculent en tricolore les façades des maisons. Sur la place en attente tendue, drapeaux et fanions pointillent, grésillent, scintillent, s’enflamment au soleil, brillent en clapotis de houles à noyer un ciel en tous sens secoué.
L’air est à la fête et les gens se torsadent en tresses de joie.

Ne suffisant plus, depuis les aurores aux soifs de vin et de rencontres, nos douze bistrots tapagent en délires d’allégresses. Portes bouchées en vagues successives, on ne pénètre plus qu’à enjamber fenêtres et lucarnes. On échelle les murs, y grimpe en détuiles de toits. De ci de là, cul au ciel, les plus fous enfournent les cheminées, tandis qu’épiciers et boulanges ont ouvert, des fours aux moulins, par myriades, buvettes à casse-dalles.

Vergers et jardins se voient planter en leurs herbes folles tables et chaises. Par les rues, pas un pertuis qui ne déverse bières, vins, et limonades. Nos antiques combattants, à force de reconnaissance, trémulent et ploient sous leurs clinquantes médailles. Par rus et rigoles, ils cliquètent aux vents, en ?
Bon, j'arrête là, le reste est à lavement !!! ( pardon, je sors !)
Il y a trop de volontarisme dans l'écriture, pour procurer l'impression qu'elle donne, habituellement, d'une spontanéité pleine de gouaille.
Laissez un peu plus filer...

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Message  mentor Sam 2 Jan 2010 - 20:53

style inchangé, toujours aussi pittoresque, gouailleur et "néologislateur" que c'en est toujours un grand plaisir pour moi que de lire la suite de cette rocambolesqaue histoire, et peut-être même Histoire avec un grand H, en tout cas pour ce petit village d'Alsace et ses habitants.
belle réception, ma foi
je vois d'ici les joues et les nez rouges, les oreilles de Mickey, et Mongénéral qui domine tout ça avec majesté
merci Outretemps !

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Message  Invité Sam 2 Jan 2010 - 21:49

Allez, je supplée socque cette fois :

tant l’effervescence est aux combles (apparemment utilisé au singulier, dixit le TLFi)
la font paraître extravagant chapiteau de cirque
nos douze bistrots tapagent en délires d’allégresse.
Par rus et rigoles, ils cliquètent aux vents, en (fin de la phrase ?)
dans l’intention louable de pallier nos trop réputées carences artistiques, des dizaines de généreux secoureurs:
Fallait voir comme on les avait queue leu-leu (sans tiret)
nous barbouille des sons de mémoire de patriotes parfaitement inouïes ! ("mémoires", je pense)
On les reconnaît facile
le Général, immensément élancé, figé au salut, garde-à-vous (tirets)impeccable.
Notre Marseillaise une fois achevée, aux sens qu’on voudra du terme, le Général après s’être secoué la glotte par les mouvements de tête qu’on lui connaît
nous chope notre Marcel, inespéré, dernier moment par les gigots,
le Grand Charles, ce coup- là, à ses côtés, prêt à pallier au (sans préposition) moindre effondrement.
Cela débute par quelques agitations céphaliques anodines, en apparence, du côté droit de l’attroupement.
vu la masse et l’espace, ("vu" est ici préposition)

J'ai aimé mais j'ai trouvé que ça un peu laborieux dans l'expression. Et puis j'ai noté nombre d'inversion sujet verbe ou nom adjectif, surtout au début.

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Message  outretemps Dim 3 Jan 2010 - 9:12

Merci à tous pour vos commentaires.
Coline : Que d’ « en ». Pas même remarqué. Maintenant que je place les virgules (j’en fais de moins en moins pour pas trop me tromper, voilà les « en » qui me submergent. Drôle de troupeau que les mots. Pas faciles à tous les surveiller !
Quant à la spontanéité, aucune ! La remarque est parfaitement juste
Mentor : grand merci pour ton indulgence et de me suivre malgré tout.
Easter : Merci pour votre correction et la patience. Juste pour « combles » : Je m’emmerdais tant à l’écriture que j’ai tenté un jeu de mot, rapport au clocher qui débordait.
Quant aux inversions, j’ai beau lutter énormément, cela me vient des germanismes que j’ai eu à entendre toute ma vie durant étant alsacien typique en tentative de correction permanente.
En tout cas, mon intention était de ne pas mettre ce texte sur VE pour passer à l’ « arrivée de De Gaulle » à venir, mais grâce à la richesse de vos corrections, je ne regrette pas. Cela me permettra de rectifier au moins syntaxe et orthographe, avant d’enfermer ce chapitre dans un tiroir dont je jetterai la clé à la mer.
J’espère faire mieux à la prochaine, car comme dit ce texte là, n’est qu’ « introductif » à la suite de l’histoire proprement dite.
Un mot pour Mentor. Je t’assure que j’ai profité de la position « haute » du texte, pour répondre. Si tu pouvais le mettre aux oubliettes, je serais le premier ravi !-:))
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Message  Rebecca Dim 3 Jan 2010 - 9:46

"Quand enfin, au sortir de sa rutilante Traction- Citroën, le Grand Homme, face le perron de la mairie, se recoiffe du képi, c’est un délire !"

Cette phrase , qui coupe la description des micro évènements villageois et annonce donc que le Grand Homme est arrivé devrait être collée à la phrase suivante et non à celle d'avant, à mon avis.

Oui j'ai trouvé que c'était moins brut de décoffrage paradoxalement ( je dis ça parce qu'il est probable que vos textes aient toujours été trés travaillés) que d'habitude. En fait j'ai l'impression que vous vous êtes livré au niveau de la composition des phrases, du choix des mots, de l'ajoût de détails , à des travaux de broderies un peu alambiqués .
Mais c'est parce qu'on lit ici comme si chaque texte était unique entier et intégral. Or c'est une erreur pour les longs textes présentés en épisode.
Evidemment que tout ne peut être du même tonneau et heureusement finalement ! Il faut des ruptures de ton , des ruptures de tension, et vous ne devriez pas même avoir à vous en expliquer.
Que serait un match par exemple constitué uniquement des moments prétendus les plus exaltants et décisifs, quand le but est marqué ou raté ?
Il nous faut accepter de regarder le déroulé du match dans son intégralité pour en comprendre les mécanismes intimes , assister aux passes, aux tentatives, aux essais, aux temps morts , bref aux préparatifs de l'apothéose ou ...de la faillite. ( enfin je dis ça je ne suis pas fan de foot mais j'imagine)

Donc surtout ne demandez pas à la modération de jeter ce texte.
Comme si nous n'étions que des enfants gâtés trépignant de devoir effectuer quelques pas entre les attractions !!!

Il fallait poser le décor, installer l'ambiance, accrocher les couacs et j'avoue qu'on se fend la gueule à regarder ce village dans toute son ébullition, sa bonhommie, sa maladresse, surtout comparé à l'impassibilité légendaire, à la stature quelque peu rigide et compassée ,de sa Majesté Le Grand Homme!
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Message  demi-lune Dim 3 Jan 2010 - 18:14

On suit, on suit fidèlement !
Je ne reviendrai pas sur ce qui a déjà été dit (et que je partage et comprends). Juste une remarque sur la profusion de points d'exclamation (en dehors de ceux des dialogues). Il doit bien y avoir quelque chose pour que cette fois-ci je l'ai remarqué ou alors c'est que j'étais moins "emportée" par le texte que d'habitude. Va savoir ?
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Message  grieg Lun 4 Jan 2010 - 11:07

Pourquoi ne t’ais-je jamais commenté, outretemps ?

Parce que je n’aurais rien pu faire d’autre qu’exclamer, à l’instar de tes villageois, des oohh !! et des aahhh !! devant ce qui pour moi est Ecriture.

Bien sûr, en te lisant, je pense aux anciens, à un Céline qu’aurait bouffé du Boudard sur une tartine de Dard ; mais aussi à Rabelais, bien sûr ; mais encore, plus étonnamment, et dans ce passage en particulier, à Hugo et à son sens de la description, son aptitude au travelling (affreux anachronisme je l’avoue)…

Je ne t’ai jamais commenté, parce que je n’aurais rien pu dire d’autre que ce que je viens d’écrire ici, et que cela n’a aucun intérêt, sinon peut-être celui de te gratouiller l’ego.

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Message  silene82 Mer 6 Jan 2010 - 16:05

Quant aux inversions, j’ai beau lutter énormément, cela me vient des germanismes que j’ai eu à entendre toute ma vie durant étant alsacien typique en tentative de correction permanente.
Yé kompren mio : cé la fote à Badinguet...
Et moi qui croyais que c'était une élégance, tes inversions...putain que je suis con, c'est chuste te l'alssassien retranscrit.
Bon ji dikoune, moins intéressant, sans doute, utile, voire indispensable pour la suite du récit, de tout sûr. Délayé comme le mentionne socque? Peut-être, mais il faut des repos dans un texte, surtout de 450 pages.
J'ai hâte de te lire sur papier, outretemps, y compris les passages plus softs comme celui-là.
Bonne année inspirée dans l'écriture.
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Message  Claire d'Orée Mer 6 Jan 2010 - 20:07

J'avoue n'être pas arrivée à lire le texte en entier : trop de libertés prises avec la langue française qui sont sans doute volontaires mais qui me choquent.
Amicalement
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Message  outretemps Mer 6 Jan 2010 - 21:33

Franchement, Claire, là, c'est trop beau! Je n'ose y croire. Pourriez vous confirmer?
Si vous saviez à quel point vous me rassurez!
Merci de tout coeur.
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Message  outretemps Mer 13 Jan 2010 - 10:57

Il s'agit d'une nouvelle intro à la journée de visite de De Gaulle. C'en est la première partie de trois, complètement remaniés, le premier jet ayant été par trop pisseux. Si d'aucuns sont suffisamment intéressés pour commenter, je mettrai les suites, sinon, pas grave, on passera à autre chose.

Le calendrier familial se trouvait, lorsque gamin, marqué de quelques dates en rouge que nous jugions importantes.

Il y avait les anniversaires que nous fêtions à la va-comme-tu-peux.
A peine si les années les plus rondes nous attardaient plus, excepté peut-être, les cinquante balais de Ficelle à cause du lustre chu dans les meringues, bien plus qu’au chiffre rond des bougies les ornant:

– Nom de Dieu, je t’avais dit, Louise qu’il faudrait…

Trop heureux du peu de dégâts causé, on n’avait pas voulu aggraver le différend.

Pâques était resté une petite farce à lapins sauvages, petites queues qui pondaient des œufs de couleur! Jusqu’au coup où j’ai trouvé, en un bosquet planqué, mon premier Tintin : Au pays de l’or noir. Ça m’avait donné énormément à réfléchir. Le lièvre aurait-il une hotte, lui aussi ?

A côté de ça il y avait Noël. La naissance du petit Jésus. C’était certes très sérieux, mais l’évènement avait au fil des siècles terriblement vieilli et n’était plus qu’occase à cadeaux, franches beuveries et grandes gueulades :
Les prétentions de mère, à vouloir pisser assise plus loin que Ficelle debout, nous faisait déboucher nos meilleures bouteilles sur les plus spumeuses et fumantes colères.
Voilà pour Noël !

Heureusement nous restait la Toussaint ! La grande fête aux ancêtres. Les viandes froides ! Voilà qui ravissait pour de bon Maria ma mère.
Et puis c’était l’occasion d’une révision générale.
On en profitait pour peser les âmes aussi, leur pensait et pansait plaies et bosses. On fouillait à vif nos morts nouveaux, nous livrant aux plus folles cabrioles cérébrales pour nous rassurer l’avenir.
Ce que me rappelait alors Antoine, le demeuré crétin de famille aux cravates célestes, c’était de pas trop me réjouir car le pire toujours resterait à venir.
Surtout pas que je m’illusionne, la mort aura le dernier mot :
– Ça t’évitera de faire bien des conneries !
C’était d’autant plus juste, je dois dire, qu’on me jugeait fort enclin !

Dans tout ce fatras de fêtes il y avait enfin celle qui m’est restée le plus gravée ! Celle de mon vieux : son « Jour le plus long », la « jusqu’au bout incertaine » aventure des grandes distillations !

Dès les aurores, le temps était à l’urgence.
Compte à rebours lancé, le moment de concocter les réserves de joies pour l’année était enfin venu et pressait, car toutes flasques vidées, nos familiaux attendaient en impatience le moment d’à nouveau les remplir.
Il nous faudra, pour ce faire longuement patienter que veuille bien s’égoutter, puis s’écouler, par le petit robinet de cuivre du condensateur, le nectar des ivresses futures : le schnaps !
Ça, c’était quelque chose !
L’évènement se passait invariable un samedi.
Mon vieux lâchait sa sainte usine pour la chamanique transe mutative, l’alchimique alambic et son vieux falzar raide des mélasses des années passées , exprès fait pour.
Toutes les promesses des gnoles de l’année allaient dépendre de l’hermétique extraction, de l’ésotérique manip, de la perfection du Grand Œuvre.

Pour nos gringalets chamans familiaux, cela présentait des pyramides d’efforts!
De la grossière mixture à la moelle, le chemin était long d’embuches et l’épreuve aussi physique que rachitiques les officiants !
L’élévation de l’esprit passerait par muscles et sueurs, l’âme allait devoir être portée à bout de bras ou nous échapper !

Trois heures du mat, mon vieux me secoue des puces :

–Allez, debout Michel, si tu veux venir, debout, faut y aller !

Forcément, plus on irait tôt et plus il en coulerait. L’heure était à l’effort, la moindre goutte allait prendre son temps.
Toujours, à charge de rendre, Ficelle et mon Daniel complétaient la fine équipe.
Le bois pour chauffer la marmite alambique et le reste du tremblement était déjà tout empilé prêt, paré à donner. Les tonneaux garde-à-vous alignés, tous en place au percer, coup de manivelle, quart de tour, on démarrait !
Que chauffe, brûle et bouille l’infernale marmite, pour que d’Hadès et d’à bout de bras, surgisse, abracadabra, le Nirvana.

L’empressement aux premières gouttes était tel qu’un jour, excès de vitesse dans un virage de couvercle, voulant enlever au chiffon, tout brûlant le chapiteau de la chaudière, mon vieux, sa taille aidant, s’était pris pleine poire toute la vapeur, droit dedans !
Deuxième degré jusqu’au nombril et sans pitié, on l’avait catalogué.
Une cloque ! Des tifs au futal ! Il en était sorti transparent rose, la peau à l’éclatement tendue !
Ce fut à la groseille qu’on lui sauva la peau des os.
Deux pleins seaux dessus le bocal, en dégoulines, tronche barbouillée direct et en gelée. L’extrême prudence à rattraper les vies, faisait toujours conserver en réserve à dispose la divine médication.
Le nombre de tronches d’ivrognes sauvées à la groseille !
On saura peut-être jamais assez l’incompréhensible miracle.
Sur le front, il lui restait, à mon vieux une terrible cicatrice, pièce d’un sou de taille, juste à la racine des cheveux :

–Tu vois ça, Michel ? C’est le seul endroit où j’ai pas eu de confiture. Tu imagines ?

Beau dire, on vivait dangereux, ce jour là !
Surtout après la pose bouffe, une fois midi passé !
C’était le moment précis où les vapeurs du matin commençaient à grignoter les cerveaux. On aurait pu penser Ficelle, de par sa piquette quotidienne un peu plus immunisé du nasal ! …Pas du tout ! Il accusait tout autant que les normaux, et virait du citron rouge complet pareil.
C’eût été moins grave, si parallèle à l’inhalant on n’avait pas profité de la graille pour s’humecter les intérieurs.

Mère qui trouvait l’endroit par trop infernal n’assistait jamais. Elle pointait, midi sonné, nous déposer paniers à gamelles et litrons,- tout va bien ?- et barrait au plus vite l’endroit de perdition.
Sitôt la lourde claquée, Bacchus en son temple enfin tranquille, toutes vannes ouvertes, allait prendre ses aises. La fête pouvait commencer.
Il était plus que temps de s’équilibrer sérieux les sueurs perdues et autres pisseries, afin de remettre à niveau les humeurs !

Mon pauvre Daniel, dans son coin se mettait à raconter à voix haute ses couleurs, tandis que mon vieux remontait à ses guerres.
Ficelle, quant à lui, revivait en ses détails, l’accident de son copain de la mine : Le René qu’il lui avait fallu trimballer en brouette, plantée dans son bide, une barre à bourrer les explosifs.

C’était tout ça d’une gaité ! Mais visiblement ça plaisait :

Car ils riaient, riaient, comme jamais aux autres fêtes de l’année !
Tout leur était matière et la vie légère. Ficelle en planait le plafond, mon vieux se secouait les puces de drôleries, tandis que Daniel se sentant guéri de ses oreilles par moment se redressait émerveillé :

–Ecoutez ! Ecoutez, vous entendez ?

Les voix qui chaque année et en circonstances le visitaient, bien que lui venant de l’intérieur, le ravissaient à l’extrême !
Mais, comme on sait, ces moments de grande préciosité, sont des plus fragiles !
Par moment un éclair de lucidité suffisait à transfixier les délires :

– Nom de Dieu, Justin, je crois bien qu’il va falloir remettre du bois !

Un signe de la main envoyait mon sourd parrain au charbon !

– Je crois bien, Ernest qu’on va en faire plus que l’année dernière.
– Y s’pourrait bien, nom de Dieu, Justin, y s’pourrait bien ! En tous cas, je crois que ce coup-ci, on va faire du fameux !...tiens, goûte-moi ça !

Au robinet ! Au brûlant robinet tout chaud sortant, qu’ils se l’envoyaient, la jouissante panacée ! Même moi j’avais droit, sur un sucre trempé :

– Alors, Qu’est-ce que t’en dis ?

C’était des coups à cent litres qu’on jouait, jusqu’à minuit et plus ! Totalement interdit ! Quatre fois plus en quantité que toléré !
Le Daniel, en même temps qu’il cherchait le bois pour alimenter, vérifiait l’arrivée du contrôleur. Toute la rue surveillait. Les tonneaux, les bombonnes qui dépassaient, on les planquait aux voisins complices! On les rappliquait à mesure !
L’Œuvre au noir au bûcher risqué, en quelque sorte !
Mon vieux, tellement il balisait, qu’il lui fallait à tout prix partager les angoisses. Même moi, je faisais l’affaire :

– Tu sais, Michel, si on se fait toper, je suis bon pour vendre la maison !

Et Ficelle d’insister :

– Pour sûr, ce coup là, nom de Dieu, on aurait du mal à passer les mailles !

Et c’était bien vrai ! Une fois de plus, privilège d’Alsaciens d’ainsi pouvoir se bouillir les crus, mais les rares à s’être fait choper malheureux ne s’en étaient pas remis !
C’était des millions à douiller jusqu’au suicide, pas de pitié !
L’alcool, chez nous, tuait facile!

Mais tant nous pataugions en rires, délires et esclaffades alchimiques, qu’ils se serait pointé un plein fourgon, de contrôleurs, on se serait fendus pareil dans notre cuisine à chaudrons.
Le Sanctuaire, hors du temps, était à l’abri de tout péril et résonnait, vibrait de vie, de rêves et d’ineffables souvenirs jusqu’en ses plus sombres recoins.

C’était à cela, en multiples, que ressemblait dès les premières heures notre petit village, au jour de la visite du Grand Homme. C’est ainsi qu’il faut se l’imaginer, avec dans chaque maison deux, trois alambics à donner et quinze zigues, pif aux effluves.
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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 11:13

Savoureux, ça oui ! Tout chez vous prend un côté épique...

Mes remarques :
« Toutes les promesses des gnôles de l’année »
« le chemin était long d’embûches »
« la marmite alambique » : alambic, non ?
« après la pause bouffe »
« d’une gaîté »
« les bonbonnes »
« ce coup-là »

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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 11:56

Outretemps, tes textes sont une panacée au moins autant que ce qui sortait de l'alambic. Je suis transfixée, pour reprendre l'une de tes expressions, au-delà de la rigolade parce que tu as l'art d'évoquer plus que les mots ne livrent, de leur faire dire bien davantage que ce qui se lit. C'est toute l'ambiance d'une époque et d'une région que tu retraces ci.

Si je peux me permettre, j'aurais aimé que le passage sur la groseille soit un peu plus développé pour le profane.

Et je trouve la première phrase maladroite :
Le calendrier familial se trouvait, lorsque gamin, marqué de quelques dates en rouge que nous jugions importantes.

ainsi formulée, on dirait que "lorsque gamin" se rapporte au calendrier familial. Il suffirait de rajouter un verbe pour que la phrase ne soit plus bancale : "Le calendrier familial se trouvait, lorsque j'étais gamin"

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Message  outretemps Mer 13 Jan 2010 - 13:05

Aux commentatrices, grand merci:
à socque:
pour "alambique", socque, je prends ce nom comme adjectif (?) marmite alambique (je ne sais pas du tout si cela se peut faire). Pour le reste, croyez bien que je fais de mon mieux rapport aux efforts orthographes. Cela au moins se ressent-il? Il y a toujours un tas de choses qui me restent obscures, de moins en moins j'espère, grâce à vous en grande partie. Que dire des virgules? Cela échappe si facile, ça glisse du clavier pire limace malice, mais croyez bien que j'y travaille. Ca paraît tellement évident après correction.
à easter:
Tout à fait exact, Easter, pour la première phrase. Votre proposition pour "lorsque j'étais gamin", est nettement mieux. Mais comme le texte fait partie d'un "long tout", le lecteur "en discontinu" du dit texte , celui qu'aura pas sombré entre deux lignes avant d'en arriver à la page, sait depuis longtemps que c'est un môme qui cause. Donc, pourquoi ne pas tout simplement gommer le gamin ?

En tout cas, grand merci à toutes deux.
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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 13:19

Il a une belle maîtrise - même si idiomatique - de la langue ce gamin.

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Message  Yellow_Submarine Mer 13 Jan 2010 - 13:53

tout un univers!!!
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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 14:20

outretemps a écrit:Aux commentatrices, grand merci:
à socque:
pour "alambique", socque, je prends ce nom comme adjectif (?) marmite alambique (je ne sais pas du tout si cela se peut faire). Pour le reste, croyez bien que je fais de mon mieux rapport aux efforts orthographes. Cela au moins se ressent-il? Il y a toujours un tas de choses qui me restent obscures, de moins en moins j'espère, grâce à vous en grande partie. Que dire des virgules? Cela échappe si facile, ça glisse du clavier pire limace malice, mais croyez bien que j'y travaille. Ca paraît tellement évident après correction.
(...)
Le problème de prendre "alambique" comme adjectif (à mon avis on ne peut pas, mais ça peu importe dasn votre déconstruction jouissive de la langue !), c'est qu'il évoque par trop, dans sa forme, "alambiqué" ; "la marmite alambic" me paraît une association très compréhensible, et pas moins savoureuse.

Sinon, il me semble en effet relever à présent dans vos textes bien moins d'impropriétés, et votre régime des virgules me paraît tout à fait acceptable (ou c'est moi qui me suis habituée), puisque là je n'ai rien remarqué de choquant !

Alors, à quelle sauce allez-vous le croquer, le grand Charles ?

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Message  outretemps Mer 13 Jan 2010 - 15:22

Merci, pour vos avis, conseils et encouragements. Tenir compte au mieux de vos corrections et ne plus succomber, c'est, j'estime le moindre respect dû.
Ceci dit, il est vrai que j'adore nager entre les interdits et flirter au diable, n'est pas pour me déplaire.
Donc, pour faire propre, l'infanticide ne me rebute en rien. Easter, vous tenez la tête et d'accord je supprime le gamin! Pic à glace entre les yeux! A moins qu'on inverse? C'est à la préférence!

Quant à "alambique", socque, j'hésite. On attend tant le "é", que ça surprend plus, jy vais songer. De Gaulle, il attend, garde-à-vous, vendredi, pour cause de règlements! Essentiel au militaire.
Mais il est déjà tout prêt. De long en large, il tire sur son clope. Lui aussi se demande. Dans mon coin, la sauce, j'essaie de la lui préparer, à moins de la merder, assez piquante pour vous amuser un peu et ouvrir sur une suite l'histoire.
Mais d'abord, quitte à embrouiller, faut que j'envoie sur ce fil la suite de la distillation. Une petite refonte, minuscule, (car vraiment ridicule) de ce que vous n'avez pas aimé en italique pour vous éviter la relecture, suivi d'un texte développé, sur un point précis de la foule qui attend De Gaulle. Après, je fais grâce de tout pour enchaîner sur "les signatures".
Au survol de l'histoire, je trouve mes digressions un peu sévèrement sauvages, mais écrire trop linéaire m'ennuie! Ca peut-il passer sur "le long"?
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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 15:39

Oui, certainement. Parce que maîtrisées. Ce ne sont jamais de grandes envolées délirantes, elles restent dans l'ensemble brèves et toujours en lien avec le sujet, non ? A mon avis, elles contribuent fort à asseoir cette ambiance si particulière et font une grande partie du charme du tout.

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Message  Invité Mer 13 Jan 2010 - 15:56

Ouaip.

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Message  Rebecca Mer 13 Jan 2010 - 16:29

Oh putain !
Désolée pour les chastes oreilles, yeux d'éventuelles duègnes gardiennes de traditions plus littérairement et politiquement correctes, mais putain
ça fait du bien de vous lire.

"De la grossière mixture à la moelle, le chemin était long d’embuches et l’épreuve aussi physique que rachitiques les officiants !"

Ces "rachitiques officiants", comme il fait bon passer cette journée spéciale avec eux, à leur insu bien sur, car c'est pas la place des femelles pour sur, et comme rien que d'y penser je me gondole encore !!!

Surtout ne changez rien à votre façon d'écrire Outretemps. Une drôlerie ravageuse, un art des détails et anecdotes qui tuent, des personnages si vivants qu'on les voit vivre, une pointe de nostalgie, un délire maitrisé !
Votre manière d'écrire, elle me cause...Et pourtant cet univers est à des années lumière du mien...
Si on m'avait dit qu'un jour, j'allais frétiller de plaisir et d'impatience en attendant De Gaulle!
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Message  Rebecca Mer 13 Jan 2010 - 16:33

Ah oui la groseille !!! Véridique ? On soignait ainsi les brûlures ?
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Message  Romane Jeu 14 Jan 2010 - 14:17

Claire d'Orée a écrit:J'avoue n'être pas arrivée à lire le texte en entier : trop de libertés prises avec la langue française qui sont sans doute volontaires mais qui me choquent.
Amicalement
Claire d'Orée
Pour moi c'est le contraire. Justement grâce à ces libertés, j'ai aimé !
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Message  demi-lune Jeu 14 Jan 2010 - 22:15

Rebecca a écrit:
Si on m'avait dit qu'un jour, j'allais frétiller de plaisir et d'impatience en attendant De Gaulle!

C'est exactement ce que je me dis ! Encore et toujours un plaisir de lire cette langue inventive et fleurie, tellement vivante !
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Message  Zenati Ven 15 Jan 2010 - 6:48

J'ai lu et j'ai aimé...
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Message  outretemps Ven 15 Jan 2010 - 16:36

Celà prend place entre la distillation et l'arrivée de Charles sur la place. Le texte en ilalique a été remanié à 70%. Toutes mes excuses pour mes manques de clartés. Pensez-vous que cela peut s'intégrer. Grands merci pour vos avis.



Mais tant nous pataugions en rires, délires et esclaffades alchimiques, qu’il se serait pointé un plein fourgon, de contrôleurs, on se serait pas même rendus compte et fendus pareil dans notre cuisine à chaudrons.
Le Sanctuaire, hors du temps, était à l’abri de tout péril et résonnait, vibrait de vie, de rêves et d’ineffables souvenirs jusqu’en ses plus sombres recoins.

C’est ainsi, au multiple, qu’il faut voir notre petit village, au jour de la visite du Grand Homme. C’est ainsi qu’il faut se l’imaginer, avec dans chaque maison deux, trois alambics à donner et quinze zigues, à sniffer pif aux effluves.

Le soleil à son plus bas horizon, baille encore ses rouges nuages, que depuis longtemps déjà, nous bouillonnons de toutes nos chaumières.
Le coq de l’église vient de gueuler aux corneilles faisant se répandre Attila en noires colères jamais entendues.Les cloches toutes proches, pour marquer l’évènement, qui se font sonner à l’éclatement par-dessus tout ça !...on est pas loin d’envier mon pauvre parrain. Au point qu’il s’inquiete de nos sorts :-Mais qu’est ce que vous avez tous à vous boucher les oreilles ? Il n’y avait une fois de plus dans ses interrogations pas manière à répondre. Il n’aurait pas compris que l’on puisse souffrir d’un sens qu’il n’avait plus !

Dehors, totales cacofolies, des esquisses d’unissons s’élèvent de dessous chapeaux et bérets par dizaines. Tant on chante vigoureux et braille voile au vent qu’on n’avance plus, à force de vapeurs contraires, qu’à reculons !
Les petits drapeaux, à bout de bras portés, gribouillent le ciel dessous les plus grands qui majusculent en tricolore les façades des maisons.
Sentant a belle affaire, c’est pas tous les jours que Dieu en personne vous déboule, épiciers et boulanges ont ouvert des fours aux moulins, par myriades, buvettes à casse-dalles.

L’archange, le Messie en os et très cher, allait nous arriver.

Sur la place, drapeaux et fanions pointillent, grésillent, scintillent, s’enflamment au soleil, brillent en clapotis de houles à noyer un ciel en tous sens secoué.

L’alcool est déversé à flot et cuves entières aux passants. Les rues en gondolent sous les pas.
Les pieds qu’il nous faut écraser !
Qu’importe !
Le moindre beurre noir, le coup de coude qui éborgne, la foulure, tout estampille et donc, ravit :
J’y étais !

Sur les brancards par dizaines, les effondrés blessés pour causes multiples, agonisent gémissent ou se pâment. On va les transporter au cimetière.
Oh ! Pas aux directs pissenlits en l’état ! Pas tout de suite, pas assez racins encore ! Juste pour refourguer aux ambulances. Celles-ci, parquées devant le grand portail, d’où on ne revient pas, extérieur du village, patientent le client. A fendre plus avant la foule elles risqueraient fort de rajouter.
Seuls les curés restent en ordre et bataillent. L’occase est trop belle pour pas qu’ils étaler leurs ors.
Par rues et ruelles, cafards luisants, ils processionnent, tandis qu’à l'orgue le Camille s’époumone par tuyaux et soufflets aux portes de l’enfer!


Les pompiers marchant en rangs serrés, encadrent à l’œil notre Siegfried, hache à l’épaule, revenu fou des tranchées.
D’autres, luisants casqués, brillants de toutes leurs échelles sur leurs rouges machines sorties au complet, saluent ! Par moment ils hissent sur les engins, extirpées au hasard du populo, jolies femmes et jeunes filles, en libération-victoire, tandis qu’un peu plus loin défilent les gymnastes en blanc sévère et au pas. Cliques et clubs en chapeaux-claques manœuvrent au métronome, alors que plus épars, fanfares et fanfarons se piétinent en cabrioles !



Même les vieilles du village se sont faites belles pour l’occase ! Et les autres donc :
A flotter fleurs, longues traines de parfums, en confettis de lumières, de rose, jaune, blanc, de vert chamarrées, elles immiscent, en bouffées d’amour, les foules de leurs affriolants effluves ! Aussi loin que porte le regard, c’est un universel enivrement de couleurs et d’exhalaisons!
Pendant ce temps là, dans la multitude, à deux pas, soulevés par l’euphorique exaltation patriotique, les étendards caracolent fantômes, voltigent hampes folles, de toutes leurs dorures les airs.


Nos antiques combattants, à force de reconnaissances trémulent et ploient sous leurs clinquantes médailles. Par rus et rigoles ils cliquètent aux vents, en mille trébuches, notre village tout entier !

Par endroits on les trouve en sombres ilots songeurs rassemblés. En silence ils se triturent leur passé de sang :

Comment oublier, de cauchemars en sursauts d’épouvantes, les copains tombés aux côtés, parfois en pleine causerie fauchés :

– Tu sais, Albert, à la maison, parfois, ma femme et moi…

Un bruit qui claque au loin, une amorce de cri, de la barbaque partout !

Encore un copain dont il ne te restera plus, à vie, que sa manière de rire, de bouffer, râler, dire ou taire son cul. Une photo peut-être pour laquelle vous aviez posé avant de monter en ligne ?
Peu de choses, certes, mais combien lourdes à trainer !...Jusqu’au suivant !

Comment oublierais-tu tes courses à l’ennemi !..., la glorieuse, si crainte et célèbre « Furia Française » du temps d’avant les flingues !... mais toujours de mode ! Pour la beauté de la chose et la satisfaction des chefs uniquement. On sait le non sens de la chose. Mais c’est pas une mince gloire que d’envoyer, d’un claquement de doigt, inutile des hommes à la mort et de les regarder tomber, aux ordres ! C’est un plaisir qu’on se refuse difficilement, passé un certain âge !

– Leurs mitrailleuses n’arrêteront pas votre courage ! Baïonnettes au canon ! En avant !

Alors, Rosalie au Lebel, c’est à l’honneur et rouges pantalons pour mieux faire cible que tu y vas, que vous y allez tous ! Parfaitement pour rien, vous savez ! Juste pour mourir et gagner cent mètres qu’on reperdra au double demain ?
N’empêche qu’il t’a bien fallu y aller !

D’abord au lointain se dessinent vagues silhouettes ! Juste avant que tu ne distingues plus nettement…des hommes… des hommes qui grandissent, approchent puis à présent courent en toutes précipites vers toi, baïonnettes au canon, eux aussi, pour te percer, te fouiller, t’anéantir !

D’un presque murmure en maintenant tambour cognant, le sol branle, tremble et résonne au fur qu’accourt, qu’approche, gronde et enfle le péril !
Alors, pour n’entendre plus ton cœur te cracher aux oreilles le sang aux impacts sourds de tes bottes en cavale, d’angoisse tu cries ! Comme eux…Tu cries !... de fureur, de colère et de peur, tu cris !
Puis, entre les obus d’un barrage qui traine et fauche au petit bonheur, tu retiens ceux qui restent à courir, tu en repères un… UN bonhomme, celui qui le plus te destine, celui qui t’ « en face »! Son visage ! LE visage, celui de…, celui de …. TA cible !... MAINTENANT !

Alors, crasse de tes nuits que tu ressasses depuis, c’est ses traits d’homme, son rictus du dernier instant que tu découvres, son odeur de bête si soudaine qu’elle a bien failli t’hésiter, te couper l’élan … trop tard, pour ta chance, trop tard !
Ses yeux surpris déjà se figent, te fixent, et t’accusent, confirment:

-Tu l’as eu, tu es sauvé !

Pas un seul regard pour la baudruche que tu viens de crever ! En alerte et tête haute, tu explores la proximité, prends, comme on t’a dit, appuis de ta grole gauche sur le bide et, fouff, retires la lame. Déjà, tu cours au plus pressé, au prochain, c’est la meilleur manière de n’être pas toi-même le suivant !
Et tout cela pendant et parce qu’à tes côtés les potes continuent la même course à la fosse, la même exactement !
Ils gueulent, tuent comme toi, ou tombent et meurent à leur tour, sans autre possibilité et sans fin, sans savoir quand cela finira.

Tu n’en es toujours pas revenu et jamais n’en reviendras !
Mais en as-tu pour autant gommé l’horreur du bourbeux quotidien ?
L’attente en bruits de ferrailles, arme au pied, face au parapet, main à l’échelle, la perspective de l’assaut qui au dernier moment, contre-ordre, ne se fera pas :
Tout remis au lendemain !
A moins que ne dure quelques heures, les hésitations, souhaits et paris du commandement mille fois imbécile !
Pas question en tout cas de repos !
Avec tes guiboles embourbées aux genoux transies, tu ne risques pas de sombrer … depuis combien de nuits déjà ?
Et puis, autant ne pas dormir !
D’ici que, las d’ennuis, ce soit les ceux d’en face qui passent au charbon...
D’ailleurs, soudain, en mille tonnerres, un tir de barrage ! A cette heure ! ... Tu vas y avoir droit !
Les marmites pleuvent, labourent, cratèrent enfouissent. Là bas, à ta gauche, la tranchée explose, brûle ! Les munitions, un dépôt avancé !
Des torches hurlantes, dix, quinze peut-être, bondissent à blinde et en flammèches les parapets pour s’offrir en urgence aux balles ennemies afin que cesse l’enfer…
Les fusants explosent dessus les têtes, projettent en rasoirs leurs pluies de fer des heures durant ! Rien ne protège de ces artifices là, car c’est du ciel qu’ils jettent la mort ! Tu ne le sais que trop, mieux vaut rester debout à la paroie collée.
Soudain, comme au couteau coupé toute canonnade cesse, tu respires et comptes tes membres. Alors seulement tu prends conscience des gueuleries qui t’environnent : Tu regardes et tu vois :
A part ceux qui maintenant au silence réduit, crament encore, restent des morceaux de copains enterrés que tu devines au familier des bouts qui dépassent et quelques autres qui crient, membres arrachés ou tripes à l’air leurs boyaux et que tu te refuses de reconnaitre …Plus grand-chose ne bouge, en première ligne, on dirait !
Reconnais, Albert que ce spectacle avait eu vite fait de gommer de tes grandes pitiés, celles que tu éprouvais il y a très peu pour les autres ! Ces « autres », tu sais, les types qu’une heure avant tu plaignais tant encore !... Mais si, rappelle-toi!... Ceux de l’assaut d’y a deux jours qui n’avaient cessé de hurler dans les barbelés et qu’on t’interdisait de ramasser ou d’achever, à cause des mitrailles que les secours excitent tant.

Pour sûr, Albert, tu n’as plus grand-chose à dire depuis que ressassé.
Moi, je sais ! Je sais parce qu’assis sur ma chaise aux bistrots d’après messe, sifflotant mon « diabolo », entre vos pauvres restes et mon vieux encore frais gardon, je t’écoutais raconter, comme tant d’autres. A ma grande honte d’aujourd’hui, je crois bien que tes histoires, je les buvais :

Le gros Albert de la réserve, toujours la bouche pleine à causer sans que rien tu n’y comprennes, comme la Fouine, qu’aimait tant la corvée de barbelés. Même que c’était bien le seul ! …Mais alors, le temps qu’il lui fallait. On avait beau l’appeler :

– La Fouine, la Fouine !

Monsieur revenait quand cela lui convenait…Puis un jour, ben, il n’est plus revenu.
Comme Bébert, le petit postier, l’ « Indépendant » qu’on l’appelait, vu qu’il écoutait jamais, celui qu’avait ficelé sa casquette dessus son casque et qui disait sans plaisanterie:

– Comme ça, ces saligauds sauront où tirer !...Si ça peut m’éviter le bide !

Il avait tout eu comme désiré, Bébert, et entre les yeux encore !
Même que « Tête de mort » en avait pleuré et il n’était pas le seul : c’était un pote, un vrai. Il lui en fallait pourtant beaucoup, pour l’émouvoir, « Tête de mort », le caporal au noir bonnet, qui nous tapait les casques des os qui traînaient ! Combien de squelettes a-t-il bien pu démembrer à force:

– Aujourd’hui, tsing, tsing, tsing, parole d’homme, j’en crève trois ou c’est, bon Dieu, dix sacs, à mon tour !

Tellement vous me les avez tous racontés, qu’il me semble aujourd’hui encore au plus intime les avoir connus !

Alors, aujourd’hui, en attendant qu’arrive « le Grand », avec les autres, tu fais troupeau et penses ! Une fois de plus, tu penses !... Tu communies et crache au ciel et à Dieu ta haine, de toutes les forces qui te restent.



Quand, enfin le Grand Charles arrive et que je n’ai pas revu encore.
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Message  Invité Ven 15 Jan 2010 - 18:00

Je n'ai pas relu la partie en italique, puisque je connaissais déjà l'histoire. Pour les souvenirs de guerre, je les ai trouvés trop longs. Même l'horreur s'émousse...

Mes remarques :
« on les trouve en sombres îlots songeurs »
« combien lourdes à traîner »
« de fureur, de colère et de peur, tu cries »
« un barrage qui traîne »
« prends, comme on t’a dit, appui (et non « appuis ») »
« c’est la meilleure manière »
« A moins que ne durent quelques heures, (pourquoi une virgule ici ?) les hésitations »
« Les marmites pleuvent, labourent, cratèrent (cratères, non ?) enfouissent »
« ces artifices-là »
« debout à la paroi (et non « paroi ») collée (collé, si c’est le soldat qui est collé à la paroi) »
« tu te refuses de reconnaître »

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Message  Invité Ven 15 Jan 2010 - 20:54

Trop longs en effet, et même si cela parait décent de perdre en truculence ce qui est gagné en gravité, je note cela comme une sorte de fléchissement de la singularité du langage.
Je me perds un peu dans l'enchaînement : la marmite alambique s'inscrit où, par rapport à ce dernier texte ?
Tu devrais faire un " récapitulatif" qui remettrait tout dans l'ordre, Outretemps ( mais tu l'a peut-être déjà fait, je ne suis pas avec assiduité en ce moment)

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Message  Invité Sam 16 Jan 2010 - 12:41

J'ai lu en diagonale la partie italique et relevé ceci au passage :

Seuls les curés restent en ordre et bataillent. L’occase est trop belle pour pas qu’ils étaler ("étalent") leurs ors.
D’autres, luisants casqués, brillants ("brillant", je pense, verbe au participe présent ici) de toutes leurs échelles sur leurs rouges machines sorties au complet, saluent !


Pour le reste.... pas trop aimé, je préfère la franche rigolade ; mais j'imagine que cette parenthèse sombre est nécessaire à l'équilibre du récit.

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