Cordillières cantabriques

[loic]

Cordillères Cantabriques

Une mélancolie aux césures de fer
Acides comme le sel qui s’épanche des larmes
Courbures d’altiplanos sous l’oxyde du cuivre
Voyageurs perclus, comme d’immenses calebasses
Errances de cantates se perdant sous les voûtes
Des mots à l’agonie, frêles gibets de potences

Il existe au-delà des chemins de pylônes
Où courent les câbles morts scintillants sous la graisse
De grands adrets fumants sous les pluies vespérales
Cependant que des hommes bâtés de minerais
S’en vont en trébuchant sur le flanc des montagnes
Cordillères ruineuses, économes de roches
Déchirent sous le gel leurs fangeux désespoirs.

Un soleil blanc parfois découpe sur le suaire
Le sol d’une dîme qui s’effiloche alors
En vapeurs de machines aux rudesses de métal
Personne ne les regarde, pas même les condors
Qui en sombres légions survolent Guernica…

[Ento]

J'ai trouvé les deux premières strophes un peu poussives; il y a trop d'adjectifs à mon sens, trop de compléments et trop de relatives. Du coup, les strophes s'étirent et on a l'impression d'avaler d'un bloc un pâté bien lourd; bon, après, vu le sujet, c'est peut-être volontaire, mais du coup, les images en pâtissent parce qu'on a de cesse d'attendre la respiration de fin de strophe, et qu'on "étouffe" un peu sous la juxtaposition des tournures.

Ce qui m'a le plus gêné à la lecture:

[...]Errances de cantates se perdant sous les voûtes
Des mots à l’agonie, frêles gibets de potences

Il existe au-delà des chemins de pylônes
Où courent les câbles morts scintillants sous la graisse
De grands adrets fumants sous les pluies vespérales
Cependant que des hommes bâtés de minerais
S’en vont en trébuchant sur le flanc des montagnes
Cordillères ruineuses, économes de roches
Déchirent sous le gel leurs fangeux désespoirs.
[...]

Hum...

J'ai préféré la dernière strophe, à la fois plus légère dans la syntaxe, et plus grave.

[Invité]

D'accord avec Ento ; j'aime beaucoup la troisième strophe.

[Sahkti]

J'aime énormément les images auxquelles tu donnes vie dans ce poème, je les trouve fortes et visuelle. Sur le fond, ça me parle beaucoup, c'est un voyage sombre et beau à la fois.
Sur la forme, je suis plus mitigée, en raison d'une impression de surcharge en lisant ces vers. Sans doute cela est-il destiné à accentuer la gravité de l'instant et des lieux mais je trouve que c'est un chouïa trop insistant; ça pourrait être allégé sans nuire à la qualité du poème. Comme dans la dernière strophe qui me paraît mieux maîtrisée.

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