L'enfant

[hugofan]

Je poste le début de cette nouvelle, juste avoir vos avis et savoir si elle est
digne d'être achevée ^^



C'est aujourd'hui mon anniversaire. Ce matin, alors que j'écoutais les oiseaux chanter dans le jardin, Mireille est monté dans ma chambre et
m'a chaleuresement congratulé pour avoir réussi à sa survivre douze ans en sa compagnie. Que je déteste cette vieille femme ! Qu'elle est repoussante et laide ! Toujours morose, toujours courbée, et bien que son âge ne lui permette plus d'exercer une activité physique intense, pas même le fait de se déplacer sans sa canne, elle ne laisse pas moins de me briser les reins lorsqu'elle se sent d'humeur acariâtre ! Ses coups me font parfois si mal que je m'évanouis. Alors, pour me ranimer, elle utilise une opération trés simple, qui consiste à m'injecter entre les dents une liqueur extrêment forte, ayant la particularité de me redonner des couleurs et de me faire tituber en rentrant dans ma chambre. Mireille elle-même ne saurait ce défaire de cette mystérieuse boisson et souvent, surtout le soir,
elle en ingurgite une telle quantité que le salon tout entier retentit sous ses chansons grivoises, jusqu'à ce qu'elle s'endorme sur sa chaise en ronflant, non sans m'avoir au préalable administré d'énormes soufflets. Ce matin cepedant, l'évènement important que représentait pour moi le douzième de mes anniversaires me faisait trouver ma condition moins pénible, moins misérable. Ce qui me ravivait en réalité était la présence toujours secrète de mon plus fol espoir, celui que mon coeur d'enfant chérissait
plus que tout au monde. Il me semblait en effet que ce jour béni, celui au cours duquel mes parents reviendraient me chercher, avait plus de chance d'intervenir dans cette date mémorable, puisque c'était précisément celle où il m'avait abandonné, alors que je n'étais qu'un nourisson. J'ai essayé plusieurs fois de soustraire des informations sur mes origines à Mireille, mais elle est peu loquace et fort disposée à me tirer les cheveux, ce qui m'a déterminé à ne plus lui en parler. Cependant un jour, alors qu'elle était justement en proie à la fameuse liqueur, elle me dit que mes parents m'avaient abandonné parce que j'étais un monstre, un petit démon, horrible à faire peur. Elle ajouta que s'ils me voyaient aujourd'hui, ils en seraient horrifiés et me cracheraient au visage, car je ne ressemblais pas à un être humain. Il est vrai que je n'ai jamais eu l'opportunité de contempler mon propre reflet, car Mireille s'est ingénié à supprimer tous les objets réflexibles, jusqu'aux cuillères et aux couteaux ; et, en outre, elle ne me laisse jamais quitter ma chambre. Cet espoir donc, si mince en vérité, refaisait surface à chacun de mes anniversaires et, comme toujours, la journée s'écoulait sans nulle trace de mes parents. Aujourd'hui, quand j'ai vu le disque du soleil disparaître derrière les collines qui délimitent notre village, j'ai pleuré. Ils ne reviendraient donc jamais ! Mireille avait peut
être raison : il était possible que je fusse un monstre ; mais je n'avais
jamais contemplé mon visage ! Je ne connaissais pas même mon propre
prénom. Absolument désespéré, les joues enflées par les larmes, je pris
la résolution de connaitre la vérité sur mon apparence physique.....

[boc21fr]

"elle ne laisse pas moins" -> j'aurais écris "elle ne se lasse jamais de..."
"chaleuresement" -> chaleureusement
"cepedant" -> cependant

Quelques maladresses, un ton très XIXième, mais une histoire qui a besoin d'être développée pour un avis définitif.
Pour l'instant, oui, cela se lit très bien...

[Iryane]

une facilité d'expression, des phrases bien tournées.
la curiosité est titillée, j'ai envie d'en savoir plus.

[Rebecca]

A part de gros problèmes de mise en page, qui détournent le lecteur de l'histoire, oui ça se laisse lire, ça intrigue.

[Rebecca]

Correction partielle :
(j'ai changé le mot réflexibles par réfléchissants...en effet les objets ne sont pas réflexibles, seuls les rayons de lumière le sont.)

C'est aujourd'hui mon anniversaire. Ce matin, alors que j'écoutais les oiseaux chanter dans le jardin, Mireille est montée dans ma chambre et m'a chaleureusement congratulé pour avoir réussi à sa survivre douze ans en sa compagnie. Que je déteste cette vieille femme ! Qu'elle est repoussante et laide ! Toujours morose, toujours courbée, et bien que son âge ne lui permette plus d'exercer une activité physique intense, pas même le fait de se déplacer sans sa canne, elle ne se lasse jamais de de me briser les reins lorsqu'elle se sent d'humeur acariâtre ! Ses coups me font parfois si mal que je m'évanouis. Alors, pour me ranimer, elle utilise une opération trés simple, qui consiste à m'injecter entre les dents une liqueur extrêmement forte, ayant la particularité de me redonner des couleurs et de me faire tituber en rentrant dans ma chambre. Mireille elle-même ne saurait ce défaire de cette mystérieuse boisson et souvent, surtout le soir, elle en ingurgite une telle quantité que le salon tout entier retentit sous ses chansons grivoises, jusqu'à ce qu'elle s'endorme sur sa chaise en ronflant, non sans m'avoir au préalable administré d'énormes soufflets.
Ce matin cependant, l'évènement important que représentait pour moi le douzième de mes anniversaires me faisait trouver ma condition moins pénible, moins misérable. Ce qui me ravivait en réalité était la présence toujours secrète de mon plus fol espoir, celui que mon coeur d'enfant chérissait plus que tout au monde. Il me semblait en effet que ce jour béni, celui au cours duquel mes parents reviendraient me chercher, avait plus de chance d'intervenir à cette date mémorable, puisque c'était précisément celle où ils m'avaient abandonné, alors que je n'étais qu'un nourrisson. J'ai essayé plusieurs fois de soustraire des informations sur mes origines à Mireille, mais elle est peu loquace et fort disposée à me tirer les cheveux, ce qui m'a déterminé à ne plus lui en parler. Cependant un jour, alors qu'elle était justement en proie à la fameuse liqueur, elle me dit que mes parents m'avaient abandonné parce que j'étais un monstre, un petit démon, horrible à faire peur. Elle ajouta que s'ils me voyaient aujourd'hui, ils en seraient horrifiés et me cracheraient au visage, car je ne ressemblais pas à un être humain. Il est vrai que je n'ai jamais eu l'opportunité de contempler mon propre reflet, car Mireille s'est ingéniée à supprimer tous les objets réfléchissants, jusqu'aux cuillères et aux couteaux ; et, en outre, elle ne me laisse jamais quitter ma chambre. Cet espoir donc, si mince en vérité, refaisait surface à chacun de mes anniversaires et, comme toujours, la journée s'écoulait sans nulle trace de mes parents. Aujourd'hui, quand j'ai vu le disque du soleil disparaître derrière les collines qui délimitent notre village, j'ai pleuré. Ils ne reviendraient donc jamais ! Mireille avait peut être raison : il était possible que je fusse un monstre ; mais je n'avais jamais contemplé mon visage ! Je ne connaissais pas même mon propre prénom. Absolument désespéré, les joues enflées par les larmes, je pris la résolution de connaître la vérité sur mon apparence physique.....

[M-arjolaine]

Je ne peux pas m'empêcher de penser à "Mercure" d'Amélie Nothomb en lisant ce texte, surtout à la fin. L'idée de supprimer tous les objets réfléchissant pour empêcher quelqu'un qu'on fait passer pour un "monstre défiguré" de se contempler ( l'est il vraiment du coup ? ou bien comme dans Mercure, est ce une ruse de Mireille pour le garder près d'elle ?).
A part ça, ça se lit tout seul, malgré les quelques fautes déjà corrigées précédemment :-).

[Invité]

Oui, c'est pas mal surtout l'élément mystérieux par rapport au physique du narrateur.
Sinon, je me demande pourquoi ce choix d'écriture si classique qui sonne anachronique à mes oreilles...

Je t'indique quelques fautes d'orthographe et de langue qui au début ont failli me faire renoncer à te lire plus avant :

Mireille est montée dans ma chambre et
m'a chaleureusement congratulé
qui consiste à m'injecter entre les dents une liqueur extrêmement forte
Mireille elle-même ne saurait se défaire

que le salon tout entier retentit sous (je dirais "de") ses chansons grivoises

ce jour béni, celui au cours duquel mes parents reviendraient me chercher, avait plus de chance d'intervenir dans (je dirais "à") cette date mémorable,

Mireille avait peut-être (tiret) raison : je pris
la résolution de connaître) la vérité sur mon apparence physique....


En revanche, aucune objection à "ne pas laisser de ", tournure très littéraire et difficile à utiliser qui signifie "ne pas cesser de", "ne pas manquer de". Je suggérerais d'enlever le "moins" pour que la phrase soit claire :
"elle ne laisse pas moins de me briser les reins "

[hugofan]

SUITE


Je méditais donc sur le moyen de me procurer un objet réflexible lorsque Mireille, avec une brutalité animale, pénétra dans ma chambre en coup de vent. Je reculai épouvanté et tentai de paraitre le plus courageux possible, sachant que ma pusillanimité avait pour effet de décupler sa rage. " Viens par là petit monstre !" lança-t-elle de sa voix enrouée et, m'ayant saisit par le bras, m'entraîna dans le couloir. Je ne savais pas où elle se dirigeait mais je la suivais sans poser de questions, comme un petit chiot soumis à sa maîtresse. Nous descendîmes le grand escalier d'un pas traînant, puis tournâmes à gauche pour longer le salon et gagner le jardin. Le temps froid et humide ; une brume épaisse nous empêchait de rien distinguer à deux mètres devant nous. Mais Mireille connaissait bien son chemin et marchait d'un pas ferme, bien qu'elle s'aidât de sa canne. J'étais un peu effrayé par cette situation insolite mais je tentai de prendre un air dégagé, si grande était ma peur de la vieille dame. Nous marchâmes longtemps, trop longtemps pour moi qui avais des petites chaussure bien abîmées, dans lesquelles s'introduisaient des cailloux et me meurtrissaient les orteils. Peu à peu, un vent léger se leva qui dissipa les brouillard ; Mireille s'arrêta et, à ma plus grande frayeur, je me retrouvai au beau milieu d'une place publique, fourmillante de monde. C'était un jour de marché et l'on entendait de toutes part des vociférations et des rires, mêlés au bruit de l'énorme fontaine qui coulait au centre de la place, devant l'hôtel de ville. C'est précisément devant cet hôtel que Mireille m'entraîna bien malgré moi et m'intima l'ordre de ne plus remuer. Puis, ayant considéré la foule qui ondulait comme un énorme fleuve sombre devant les boutiques, elle sortit de son panier un épais drap gris, qu'elle étala devant elle. Je l'observai ensuite placer sur un coin de ce drap son panier et enfin, me dévisager de ses yeux pétillants de malice. Il y avait dans son regard la dureté de l'acier, la fixité de l'aigle et le fiel du renard. Elle me prit par le bras et me plaça au beau milieu du drap, non sans m'avoir au préalable gribouillé le visage avec un étrange feutre noir. Soudain, elle se plaça à côté de moi et me pointant du doigt vociféra : " Mesdames et messieurs, je vous présente ici même, devant vos yeux ébahis, l'enfant monstre, le bâtard Mont blanc, mi-homme, mi-animal ! " Aussitôt des centaines de tête moutonnèrent dans ma direction et un frisson parcourut la foule d'où montait des cris de terreur. " Ah ! oh !" firent des voix. Mireille souriait et paraissait ravie. Des commentaires publics fusèrent " Qu'il est laid !" fit l'un ; " un vrai démon ! " ajouta l'autre. Cependant le commentaire qui attira le plus mon attention fut celui d'une jeune fille, aux cheveux blonds et longs " bah ! fit-elle en se couvrant le visage, tu l'as bien amoché la vieille ! Tu l'auras rendu aussi moche qu'un têtard ; bravo !" Suite à cette remarque, les pièces déferlèrent dans le panier de Mireille et des milieux d'yeux inquisiteurs m'enveloppèrent de leur regards et me firent pleurer. Soudain, un marchant ambulant passa avec une sorte de charrette garnis d'articles de bas prix. Il s'arrêta devant moi, face à la foule. Sur cette charrette, il y avait un miroir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis mon visage pour la première fois ! Quelle horreur, quelle souffrance pour mon jeune cœur ! Je vis que mes lèvres étaient fendues de chaque côtés et dessinaient un sourire qui remontaient jusqu'aux oreilles ; j'aperçus avec frayeur la noirceur de mes dents, la bosse énorme qui s'était formé autour de mes yeux, et les broussailleux sourcils qui me donnaient l'air d'un animal. Avec une lucidité effrayante, je compris que Mireille m'avait rendu laid, exprès pour faire de moi son gagne pain A cause d'elle, mes parents ne reviendraient jamais me chercher, parce que qui voudraient d'un monstre comme moi ? Une douleur cuisante me pris à la gorge, mais je savais à présent que Mireille devait payer pour la mal qu'elle m'avait fait........

[Philomène]

J'adore votre sujet, mais je trouve qu'il est desservi par un style un peu lourd, et surtout trop explicatif: si vous choisissez de raconter cette histoire à la première personne, ce que je trouve vraiment intéressant, il faut, à mon avis, davantage faire confiance au lecteur et ne pas chercher à "tout dire", plus se concentrer sur les impressions et les ressentis immédiats du personnage narrateur, sinon je trouve que ça sonne un peu faux... et ça manque de subtilité (sinon il faudrait une troisième personne, mais pour le coup cela donnerait un style plus "XIXème siècle")
par exemple:

- l'explication qu'il attend ses parents à chaque anniversaire parce qu'ils l'ont abandonné ce jour-là
- toutes les remarques générales sur le caractère de la vieille femme. De plus, si elle s'est occupée de lui depuis toujours, il me semble qu'il ne peut pas avoir une opinion si simpliste sur elle (il la voit comme nous la voyons de l'extérieur); il serait bien plus intéressant de nous montrer l'atrocité de son traitement à travers un point de vue plus nuancé, un narrateur qui accepte au moins partiellement le traitement comme une norme
- s'il n'en a jamais vu, comment sait-il ce qu'est un objet réfléchissant? On sent ici le souci d'expliquer quelque chose au lecteur. Comment reconnait-il les miroirs à la fin, et surtout comprendre immédiatement qu'il s'agit de son reflet? Ne serait-il pas plus intéressant de jouer avec sa surprise et la découverte progressive de son propre reflet?
- le sourire au couteau me fait beaucoup trop penser à Hugo

J'ai relevé quelques erreurs ou maladresses:



"pour avoir réussi à sa survivre "
"ne saurait ce défaire" se
"Il me semblait en effet que ce jour béni, celui au cours duquel mes parents reviendraient me chercher, avait plus de chance d'intervenir à cette date mémorable" je ne suis pas sûre qu'intervenir convienne bien pour le "jour"
"Cependant un jour, alors qu'elle était justement en proie à la fameuse liqueur, elle me dit que mes parents m'avaient abandonné parce que j'étais un monstre, un petit démon, horrible à faire peur. Elle ajouta que s'ils me voyaient aujourd'hui, ils en seraient horrifiés et me cracheraient au visage, car je ne ressemblais pas à un être humain." je trouve que ce passage fait bizarre au passé simple, parce que dans le fil narratif, il s'est passé avant la scène racontée. J'aurais écrit "elle m'avait dit", "avait ajouté", etc. au plus que parfait.
" la journée s'écoulait sans nulle trace de mes parents": je trouve que "trace" ne convient pas pour ce que vous voulez exprimer qui serait plutôt de l'ordre du "signe" ou de la "manifestation" (la trace est ce qu'on laisse après être passé)
"Mireille avait peut être raison" peut-être

deuxième partie

"réflexible": plutôt réfléchissant
"m'ayant saisit": saisi
"mais je tentai" : j'aurais mis un imparfait
"si grande était ma peur de la vieille dame": j'aurais écrit "tant était grande"
"dans lesquelles s'introduisaient des cailloux et me meurtrissaient les orteils.": et qui me meurtrissaient... (ou "qui me" si se sont les cailloux qui meurtrissent)
"de leur regards" leurs ou regard
"une sorte de charrette garnis" : garnie
"de chaque côtés " côté
"je compris que Mireille m'avait rendu laid, exprès pour faire de moi son gagne pain A cause d'elle, mes parents ne reviendraient jamais me chercher" il manque un point entre ces deux phrases. Je trouve cette explication vraiment superflue...
"parce que qui voudraient d'un monstre comme moi": voudrait (et personnellement j'aurais remplacé parce que par : (pour éviter le "que qui")

[Invité]

Je ne peux pas m'empêcher de penser à "Mercure" d'Amélie Nothomb en lisant ce texte, surtout à la fin. L'idée de supprimer tous les objets réfléchissant pour empêcher quelqu'un qu'on fait passer pour un "monstre défiguré" de se contempler ( l'est il vraiment du coup ? ou bien comme dans Mercure, est ce une ruse de Mireille pour le garder près d'elle ?).

Dans le fond comme dans la forme, cela sonne clairement comme une réécriture d'un roman d'Amélie Nothomb, ça m'a assez frappé également.
Evidemment, ça se lit bien. Je ne crie pas au plagiat mais l'inspiration me semble trop prononcée.

[Invité]

J'aime toujours, et même plutôt pas mal, en dépit des maladresses et erreurs qui t'ont été signalées. Quant à la source de ton inspiration, je préfère ne pas m'en préoccuper autrement qu'en remisant dans un coin de mon esprit la possibilité émise par M-arjolaine et alex.

[Sahkti]

J'aime bien l'idée, je l'aie beaucoup même. De plus, ce style quelque peu classieux, un brin vieillot, ne dénature pas le récit à mes yeux mais l'entoure d'une aura particulière, froide et mystérieuse.
Toutefois, je crois que tu pourrais malgré tout alléger certaines parties, créer des aérations et des ruptures, donner davantage de vie et d'âme à l'ensemble tout en maintenant cette pesanteur qui colle bien au propos. Se passer de quelques détails inutiles et autres redondances, placer ci et là l'une ou l'autre digression... cela pourrait sans doute améliorer le texte.

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