Botero et les Rayados
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Rebecca
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Philomate_(Ole Touroque)
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Botero et les Rayados
Les fêtes sont terminées. Peut-être arrêteront-ils maintenant de mettre de la musique dans le parc Fundidora. Se promener avec des chants de Noël est plus que simplement gênant, c’est un vol de vie privée, une intrusion publicitaire dans un pique-nique agréable. N’y a-t-il pas déjà assez de décoration et de marchands ambulants pour dégoûter encore plus d’aller marcher un peu entre les rares arbres de la ville ? « Repose-toi mais écoute-moi » me crient les haut-parleurs espacés de quinze mètres, « n’oublie pas que nous sommes fin Décembre et que tu dois profiter MAINTENANT. Donne-moi tout et ne pense plus à rien ». Ne plus penser à rien, c’est sûrement ça le secret. Le secret pour travailler 45 heures par semaine et sourire le dimanche. Le cerveau est en bouillie, prêt à être façonné.
Par-dessus tout ça, j’ai maintenant la certitude que l’Homme ne descend que d’une seule même branche, la tribu. Il y a eu l’Espagne championne d’Europe une nuit de Juillet barcelonaise, puis le sacre de l’USAP et tout ce qu’il a apporté de bêtise et de moutons devant le Castillet. Le 14 Décembre, ce sont le Rayados de Monterrey qui gagnaient la coupe nationale. Au vu de cet exploit historique, des milliers de gens se sont rassemblés devant le Palacio del Gobierno, heureux de s’écraser contre les barrières de sécurité, fiers de porter un maillot avec une marque de pain de mie sur le ventre. C’est le cousin, la voisine, le beau-frère, le professeur… La recherche d’une dignité perdue conduit à ces attroupements lors des grandes déchéances sportives ; les humains y sont comme des hyènes dans une arène, ignorantes de leur laideur et de l’enclos dans lequel on les a parquées.
Au matin, en traversant la place, les immondices laissées là pesaient plus que le cheval de Botero, debout et honteux sur son promontoire. Ad lib, malheureusement.
Par-dessus tout ça, j’ai maintenant la certitude que l’Homme ne descend que d’une seule même branche, la tribu. Il y a eu l’Espagne championne d’Europe une nuit de Juillet barcelonaise, puis le sacre de l’USAP et tout ce qu’il a apporté de bêtise et de moutons devant le Castillet. Le 14 Décembre, ce sont le Rayados de Monterrey qui gagnaient la coupe nationale. Au vu de cet exploit historique, des milliers de gens se sont rassemblés devant le Palacio del Gobierno, heureux de s’écraser contre les barrières de sécurité, fiers de porter un maillot avec une marque de pain de mie sur le ventre. C’est le cousin, la voisine, le beau-frère, le professeur… La recherche d’une dignité perdue conduit à ces attroupements lors des grandes déchéances sportives ; les humains y sont comme des hyènes dans une arène, ignorantes de leur laideur et de l’enclos dans lequel on les a parquées.
Au matin, en traversant la place, les immondices laissées là pesaient plus que le cheval de Botero, debout et honteux sur son promontoire. Ad lib, malheureusement.
Re: Botero et les Rayados
Texte coup de gueule, amertume...Mais tout ce qui est dépeint ici est-il vraiment spécifique à l'Espagne ? Rien n'est moins sûr... Le sentiment ressenti, lui en tout cas est très clair.
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 63
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
Bien vu.
Salut,
Finement observé, très bien dit, on est loin de la rage outrancière de certains, il y a là quelque chose de plus profond, retenu, mais d'autant plus radical que moins superficiel. Pas d'effets faciles, une langue précise, incisive comme un scalpel. Bravo. Juste une petite remarque :
Mais sinon, chapeau. Seul regret : que ce soit un peu court.
Ubik.
Finement observé, très bien dit, on est loin de la rage outrancière de certains, il y a là quelque chose de plus profond, retenu, mais d'autant plus radical que moins superficiel. Pas d'effets faciles, une langue précise, incisive comme un scalpel. Bravo. Juste une petite remarque :
Personnellement, j'aurais mis "décorations". Car en général, ils en mettent vraiment à profusion.Philomate_(Ole Touroque) a écrit:N’y a-t-il pas déjà assez de décoration et de marchands ambulants pour dégoûter encore plus d’aller marcher un peu entre les rares arbres de la ville ?
Mais sinon, chapeau. Seul regret : que ce soit un peu court.
Ubik.
Re: Botero et les Rayados
Désolé de ne pas me joindre aux admirateurs. J'ai l'impression d'un monologue retranscrit. Le syndrome de l'affiliation, et surtout footbalistique, qui réjouit le cerveau reptilien ? Il y a tant à dire...aussi, en fait, est-ce peut-être un peu court.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Bémol.
Je DETESTE le foot et pourtant, j'ai apprécié. En fait, ce que j'aime, c'est l'efficacité du style, le côté amer mais distancié, la sobriété avec laquelle notre ami dépeint cette omniprésence de certaines manifestations culturelles et leur façon d'empiéter sur la vie de tous, de s'imposer de façon impérialiste. Et il en va ainsi du foot, celui qui n'aime pas passe pour un martien. Qui a vu le film "Grégoire Moulin contre l'humanité" ? Un film génial, je trouve. Quand ledit Grégoire énonce tout simplement qu'il ne regardera pas le match important ce soir-là, le réalisateur enchaîne sur des ralentis, on dirait que le monde entier se fige d'incrédulité. Quelques instant plus tard, un collègue de bureau vient trouver Grégoire et lui dit : tu es pédé, c'est ça ?
Pour moi, c'est tout à fait parlant. Dans l'univers que je traverse, celui qui n'es pas branché foot est forcément étiqueté bizarre et soupçonné de non-conformité sexuelle ( j'entends d'ici Rebecca rappliquer )...
Ubik.
Pour moi, c'est tout à fait parlant. Dans l'univers que je traverse, celui qui n'es pas branché foot est forcément étiqueté bizarre et soupçonné de non-conformité sexuelle ( j'entends d'ici Rebecca rappliquer )...
Ubik.
Re: Botero et les Rayados
Dans le mien c'est pire, c'est le ruby. Enfin, le ru(g)by. Qui n'aime est tarlouse. Où je vis. Sud ouest profond. Très.ubikmagic a écrit:Pour moi, c'est tout à fait parlant. Dans l'univers que je traverse, celui qui n'es pas branché foot est forcément étiqueté bizarre et soupçonné de non-conformité sexuelle ( j'entends d'ici Rebecca rappliquer )...
Ubik.
J'ignorais que mon total désintérêt pour les deux arts de la balle, hormis une action de Zizou qui me parut transcendante, une fois, me désignât comme inverti. Mais s'il en est ainsi, j'assume.
Philou
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Botero et les Rayados
C'est fou l'importance que vous accordez à quelques pythécanthropes en voie de fossilisation
Oui bon moi c'était dans ma banlieue ...l'insulte suprême ..."intello" !
mon fils dés 4 ans était "un intello" parce que parfois il lisait une BD ou plus tard un roman fantasy !!!! Ah ah ah !
Et en banlieue un intello est non conforme sur tous les plans
Franchement on s'en tape non des résidus de la préhistoire !!!!
A moins qu'on ne soit déjà dans la science-fiction !!!!!!
Là je me marre moins
Oui bon moi c'était dans ma banlieue ...l'insulte suprême ..."intello" !
mon fils dés 4 ans était "un intello" parce que parfois il lisait une BD ou plus tard un roman fantasy !!!! Ah ah ah !
Et en banlieue un intello est non conforme sur tous les plans
Franchement on s'en tape non des résidus de la préhistoire !!!!
A moins qu'on ne soit déjà dans la science-fiction !!!!!!
Là je me marre moins
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Botero et les Rayados
Oh pardon philomate je répondais à silene défiant toutes les lois de la plus élémentaire courtoisie.
En fait, je ne sais quoi dire sur votre texte...je vais y réfléchir.
En fait, je ne sais quoi dire sur votre texte...je vais y réfléchir.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Botero et les Rayados
Pas vraiment propre à l'Espagne mais vrai que la culture sportive de masse y occupe une grande place.
Le souci dans ce regard porté sur cette "populace" est la condescendance qu'on risque d'y placer. Ce que tu fais, mais il est sans doute impossible d'y échapper et tu as l'intelligence de teinter ton propos de couleurs poétiques et amères qui lui donnent un visage sombre. Et agréable. J'aime cette allure désabusée et cette colère qui sourd, impuissante.
Le souci dans ce regard porté sur cette "populace" est la condescendance qu'on risque d'y placer. Ce que tu fais, mais il est sans doute impossible d'y échapper et tu as l'intelligence de teinter ton propos de couleurs poétiques et amères qui lui donnent un visage sombre. Et agréable. J'aime cette allure désabusée et cette colère qui sourd, impuissante.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Botero et les Rayados
Oui et non.
Texte moyen.
Quoique.
Je suis partagé.
Entre les jeux du cirque et l'intellocratie.
Texte moyen.
Quoique.
Je suis partagé.
Entre les jeux du cirque et l'intellocratie.
Re: Botero et les Rayados
Bonsoir Philomate,
j'ai plus vu dans ton texte un billet d'humeur qu'autre chose...
Tu aurais posté ceci dans pensées insensées ou autre part que ça m'aurait peut-être interpellé, mais ici, cet écrit m'a laissé de marbre, je n'ai pas vu d'intérêt littéraire, désolé si je suis passé à côté...
j'ai plus vu dans ton texte un billet d'humeur qu'autre chose...
Tu aurais posté ceci dans pensées insensées ou autre part que ça m'aurait peut-être interpellé, mais ici, cet écrit m'a laissé de marbre, je n'ai pas vu d'intérêt littéraire, désolé si je suis passé à côté...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Re: Botero et les Rayados
bonjour Philomate
Je vais répéter bêtement les paroles de Peter Pan, car c'est exactement ce que j'ai pensé : un bon pamphlet !( d'autant que j'adhère, ô combien, au propos!...).
La qualité littéraire n'en est pas absente, mais peut-être la brièveté du texte l'a empêchée de se révéler pleinement .
Et rassurez-vous, nous sommes vraiment nombreux à exécrer la footocrassie.
Pas seulement sur ce site .
Je vais répéter bêtement les paroles de Peter Pan, car c'est exactement ce que j'ai pensé : un bon pamphlet !( d'autant que j'adhère, ô combien, au propos!...).
La qualité littéraire n'en est pas absente, mais peut-être la brièveté du texte l'a empêchée de se révéler pleinement .
Et rassurez-vous, nous sommes vraiment nombreux à exécrer la footocrassie.
Pas seulement sur ce site .
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Botero et les Rayados
Bonjour Philomate,
je reviens sur mon commentaire, car je voudrais apporter une ou deux précisions... Déjà, quand je dis que je ne vois pas d'intérêt littéraire, ça ne veut pas dire que je trouve ce texte mal écrit. Je l'aurais peut-être mieux apprécié s'il avait été encadré par une histoire avec quelques personnages qui seraient croisés et dont le destin se serait joué autour de ces manifestations (c'est juste un exemple) ou au moins si le narrateur avait été Pierre Paul ou Jacques plutôt que Je...
En ce qui concerne l'essence du texte, je trouve personnellement le narrateur très réducteur, je n'ai pas trop aimé cette vision qu'il a des manifestations de joie collective que le sport peut apporter... Même si je suis d'accord avec le fait qu'être content n'empêche pas de se comporter proprement (rien que par respect pour ceux qui viendront nettoyer la ville tôt le lendemain) ou que cette joie provoque parfois quelques débordements... J'aurais préféré un exposé plutôt qu'une idée arrêtée me laissant l'impression que le propos pourrait se résumer par : Tous les supporters du monde sont des rustres et des cons et sont incapables de réfléchir... Je trouve que le narrateur mélange un peu tout ; réfléchir sur sa condition d'être humain n'empêche de pouvoir aimer le sport ou l'art ou je ne sais quoi encore... En gros, j'ai trouvé que le narrateur faisait des amalgames gratuits et si c'est un billet d'humeur, je l'aurais préféré plus développé...
je reviens sur mon commentaire, car je voudrais apporter une ou deux précisions... Déjà, quand je dis que je ne vois pas d'intérêt littéraire, ça ne veut pas dire que je trouve ce texte mal écrit. Je l'aurais peut-être mieux apprécié s'il avait été encadré par une histoire avec quelques personnages qui seraient croisés et dont le destin se serait joué autour de ces manifestations (c'est juste un exemple) ou au moins si le narrateur avait été Pierre Paul ou Jacques plutôt que Je...
En ce qui concerne l'essence du texte, je trouve personnellement le narrateur très réducteur, je n'ai pas trop aimé cette vision qu'il a des manifestations de joie collective que le sport peut apporter... Même si je suis d'accord avec le fait qu'être content n'empêche pas de se comporter proprement (rien que par respect pour ceux qui viendront nettoyer la ville tôt le lendemain) ou que cette joie provoque parfois quelques débordements... J'aurais préféré un exposé plutôt qu'une idée arrêtée me laissant l'impression que le propos pourrait se résumer par : Tous les supporters du monde sont des rustres et des cons et sont incapables de réfléchir... Je trouve que le narrateur mélange un peu tout ; réfléchir sur sa condition d'être humain n'empêche de pouvoir aimer le sport ou l'art ou je ne sais quoi encore... En gros, j'ai trouvé que le narrateur faisait des amalgames gratuits et si c'est un billet d'humeur, je l'aurais préféré plus développé...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
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