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Rêvelin
Reginelle
Ba
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Un silence au zénith dans la rue du dépôt, café de la rotonde, effluves d’anisette. Murets des longs jardins, le crépi des façades. Cet aïeul bougon sous l’immense casquette ; sa vieille qui trottine.
Mais comment revenir
Si ce n’est que d’un rêve
Les bribes estompées
Elles vacillent dans l’air
D’un asphalte surchauffé
Des jeunesses arides, dévorées d’insolence : Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été
Un silence au zénith dans la rue du dépôt, café de la rotonde, effluves d’anisette. Murets des longs jardins, le crépi des façades. Cet aïeul bougon sous l’immense casquette ; sa vieille qui trottine.
Mais comment revenir
Si ce n’est que d’un rêve
Les bribes estompées
Elles vacillent dans l’air
D’un asphalte surchauffé
Des jeunesses arides, dévorées d’insolence : Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été
Re: 75
Par un commentaire encore sur ces visions éclatées de vie pâles ?
Je garde les " jeunesses arides dévorées d'insolence" et l'atmosphère année cinquante d'une province perdue.
Je garde les " jeunesses arides dévorées d'insolence" et l'atmosphère année cinquante d'une province perdue.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: 75
De vies mais on pourrait tout aussi bien dire " devis ".
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: 75
Ambiance...
L'inertie, pesante. Et ce dernier vers, beau, qui véhicule tant et tant d'amertume, l'énergie confrontée à cette même inertie, impression d'une vie ratée.
J'aurais aimé quelque chose d'un peu plus long pour mieux m'imprégner de cette ambiance bien particulière ; en l'état, on semble avoir pris un raccourci.
L'inertie, pesante. Et ce dernier vers, beau, qui véhicule tant et tant d'amertume, l'énergie confrontée à cette même inertie, impression d'une vie ratée.
J'aurais aimé quelque chose d'un peu plus long pour mieux m'imprégner de cette ambiance bien particulière ; en l'état, on semble avoir pris un raccourci.
Invité- Invité
Re: 75
easter si tu repasses par ici ....
Un silence au zénith dans la rue du dépôt, café de la rotonde, effluves d’anisette. Murets des longs jardins, le crépi des façades. Cet aïeul bougon sous l’immense casquette ; sa vieille qui trottine.
Le chant d’une scierie, un soleil immobile. Un rideau de plastique au seuil d’une cuisine, le chat. Balançoire figée, ombre du cerisier. L’express qui vient de Nîmes, une mélodie d’essieux.
Margeride horizon, croupes de sapins noirs. La soif des galets, le lit d’un Allier jeune.
Et la fête votive, et le grain de tes jambes. Des hanches qui balancent sous l’amble d’une robe.
Des Juillet sans raison, la course des saisons
Mais comment retenir
Si ce n’est que d’un rêve
Les bribes estompées
Elles vacillent dans l’air de jeunesses arides, dévorées d’insolence
Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été
Un silence au zénith dans la rue du dépôt, café de la rotonde, effluves d’anisette. Murets des longs jardins, le crépi des façades. Cet aïeul bougon sous l’immense casquette ; sa vieille qui trottine.
Le chant d’une scierie, un soleil immobile. Un rideau de plastique au seuil d’une cuisine, le chat. Balançoire figée, ombre du cerisier. L’express qui vient de Nîmes, une mélodie d’essieux.
Margeride horizon, croupes de sapins noirs. La soif des galets, le lit d’un Allier jeune.
Et la fête votive, et le grain de tes jambes. Des hanches qui balancent sous l’amble d’une robe.
Des Juillet sans raison, la course des saisons
Mais comment retenir
Si ce n’est que d’un rêve
Les bribes estompées
Elles vacillent dans l’air de jeunesses arides, dévorées d’insolence
Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été
Re: 75
Ah oui, là, j'aime davantage !
J'avais la même impression qu'Easter(Isaland) : trop court, trop... laminé ?
Là, c'est donner plus d'espace, de temps, d'images, à un regard.
J'avais la même impression qu'Easter(Isaland) : trop court, trop... laminé ?
Là, c'est donner plus d'espace, de temps, d'images, à un regard.
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 73
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: 75
Merci Loïc d'avoir étoffé le poème pour mieux asseoir l'ambiance d'un jour d'été. Quoique du coup, l'ajout d'éléments de vie et la notion de mouvement modifient à mes yeux l'équilibre, le statu quo initial. Et je regrette le recours quasi systématique à des phrases nominales...
"croupes de sapins noirs."
lapsus ? (vu le vers suivant)
"croupes de sapins noirs."
lapsus ? (vu le vers suivant)
Invité- Invité
Re: 75
et moi qui croyais que c'était voulu !
finalement c'est croupes ou coupes ??
finalement c'est croupes ou coupes ??
Reginelle- Nombre de messages : 1753
Age : 73
Localisation : au fil de l'eau
Date d'inscription : 07/03/2008
Re: 75
Des images, une ambiance, une atmosphère qui viennent titiller ma nostalgie des"jours heureux", pour moi dans les années 50.
Pourquoi le titre "75"? Est-ce l'année de ta propre nostalgie ?
Merci pour ces quelques phrases de poésie pure.
Pourquoi le titre "75"? Est-ce l'année de ta propre nostalgie ?
Merci pour ces quelques phrases de poésie pure.
Invité- Invité
Re: 75
Personnellement, j'adore ces phrases nominales et cette deuxième version.
Une bribe d'éternité, le temps suspendu, les images surannées du passé, encore présent.
Un beau texte qui blesse et apaise à la fois.
Une bribe d'éternité, le temps suspendu, les images surannées du passé, encore présent.
Un beau texte qui blesse et apaise à la fois.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: 75
une caméra à la place du stylo
à peine quelques mots et une ambiance se dessine
certes dans un autre style, mais chez moi cela déclenche cette émotion suscitée par les textes de Modiano
salut loic
à peine quelques mots et une ambiance se dessine
certes dans un autre style, mais chez moi cela déclenche cette émotion suscitée par les textes de Modiano
salut loic
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: 75
Tout petit bémol sur la proximité de rêve/revenir.
Sinon, une ambiance oppressante mais pas lourde, des images vivantes et pourtant figées; c'est subtilement mené.
Sinon, une ambiance oppressante mais pas lourde, des images vivantes et pourtant figées; c'est subtilement mené.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: 75
Ha, il y a une seconde version :-)
J'aime cette seconde version dans la mesure où elle prolonge certaines images, leur donne plus de force et raconte une autre histoire. Je ne sais pas si je la préfère à la première, j'aime les deux en fait, je les trouve différentes et complémentaires, avec dans les deux cas, ce talent pour dépeindre les atmosphères qui se déploie ici avec élégance.
J'aime cette seconde version dans la mesure où elle prolonge certaines images, leur donne plus de force et raconte une autre histoire. Je ne sais pas si je la préfère à la première, j'aime les deux en fait, je les trouve différentes et complémentaires, avec dans les deux cas, ce talent pour dépeindre les atmosphères qui se déploie ici avec élégance.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: 75
Je trouve les deux versions aussi différentes que voir et respirer. La première, certainement l'effet tète de gondole, m'a d'avantage touché.
J'y lis l'épanchement, comme un genoux qui gonfle d'avoir trop marcher, pourquoi vouloir diminuer la pression de cette vessie? "Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été" casse le feuilleté.
"si ce n'est que d'un rêve", je me sens stupide de buter, vous moqueriez vous de ma bouche trop mécanique?
J'y lis l'épanchement, comme un genoux qui gonfle d'avoir trop marcher, pourquoi vouloir diminuer la pression de cette vessie? "Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été" casse le feuilleté.
"si ce n'est que d'un rêve", je me sens stupide de buter, vous moqueriez vous de ma bouche trop mécanique?
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 46
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: 75
Superbe. Les deux. J'ai toutefois une petite préférence pour le second qui, plus éventail donne davantage d'essor à la nostalgie.
Je ne viens pas souvent, Loïc, mais te lire me plaît de plus en plus.
Je ne viens pas souvent, Loïc, mais te lire me plaît de plus en plus.
Invité- Invité
Re: 75
Je préfère la première, plus concise, plus percutante, plus austère finalement. Quand la nostalgie se déploie trop, elle perd de sa superbe.
Quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup ces phrases nominales assénées comme ça au lecteur, puis, cette phrase-là, surtout, qui termine ta poésie en beauté :
"Des jeunesses arides, dévorées d’insolence :
Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été".
Quoi qu'il en soit, j'aime beaucoup ces phrases nominales assénées comme ça au lecteur, puis, cette phrase-là, surtout, qui termine ta poésie en beauté :
"Des jeunesses arides, dévorées d’insolence :
Elles pleurent doucement à l’ombre d’un été".
Invité- Invité
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