APPEL A TEXTES : 1500 - Les autres

[Roz-gingembre]

De quoi se mêlent encore ces journalistes ?
Mon salaire je le mérite ! Et puis c’est le conseil d’administration qui décide, non ? Je veux bien croire qu’autour de la table certains avaient intérêt à me voir bien doté pour que je fasse la même chose pour eux mais ce n’était pas le cas de tous, enfin je crois. Chacun est libre de lever ou pas la main que je sache ! Manquerait plus qu’on parle en plus de trafic d’influence. On ne va pas me reprocher d’avoir des copains, merde ! Et puis qu’est-ce c’est que cette histoire d’amende ? Ils ne voudraient quand même pas que je rembourse ma prime de départ, je ferais comment pour vivre moi, pointer aux assedics ?

- « Patricia, appelez mon cabinet d’avocats. Puis rassurez-moi, vous avez bien tenu compte lors des derniers versements de l’augmentation de leurs émoluments ? Je veux Maitre Lachaise. Il ne peut pas me poser un lapin celui là avec tout ce que je sais sur lui. Allez Patricia, ce n’est pas le moment de se faire les ongles. »
-« Fred, dis-moi, avec les Bahamas, tout est OK ? T’es sûr hein ! »
-« Comment ça, présentation immédiate au tribunal ; là maintenant tout de suite ; c’est le ministre qui le demande. C’est quoi ce bordel ? »

Depuis le début de la vague de froid, Marc 20 ans, sans qualification, sans emploi, sans famille, sans amis, sans logement dort sur une grille de métro. Ce matin, il ne sait pas pourquoi, un mec pressé l’a traité de cafard.
Marc le savait déjà,
mais bizarre cette impression de se voir comme dans un miroir.

[Ba]

Bien placé le " lapin sur la chaise " ! La chute faut brrr dans mon dos.

[Invité]

Une ironie facile, pour moi, plutôt lourde, et le contraste de la fin ne me convainc guère... Facile, mille fois dit, inefficace.

Remarques :
« Je veux Maître Lachaise. Il ne peut pas me poser un lapin celui-là »

[Invité]

Un cri du cœur, bref mais convaincu.
J'ai cherché une"chaise", j'ai souri : "Maître Lachaise", avocat au barreau. Eh oui !

[Yali]

.

[boc21fr]

Quelle noblesse, que de particules mortelles chez un avocat : maître en fumeur du barreau de Lachaise...
(Désolé...je n'ai pas pu m'en empêcher).

Plus sérieusement, j'ai été, pour ma part, gêné par la chaine de commandement illustrant ton propos :
A te lire, les journalistes dévoilent un scandale inhérent au monde de l'entreprise et poussent le politique qui dirige la justice à intervenir contre ce même monde des affaires...
Dans la réalité, il me semblait plutôt (en gros) que l'affairiste a acheté le journaliste, lequel a assujetti le politique qui lui-même contrôle la justice...
(ou alors je comprends aussi mal le monde dans lequel je vis que les femmes).
En tout cas, je pensais naïvement que tout ce beau monde jouait dorénavant en équipe et ne se tirait pas dans les pattes...
quand à la fin, je l'aurais aimée plus jouissive : Marc, amendé par le sommeil et le froid, aurait le simple réflexe de s'accrocher à la cheville d'un triste sire qui l'apostrophe de manière déplaisante...
Décidément trop pressé, l'ex PDG s'écrase lamentablement la tronche sur le bitume...
Inutile de faire grossièrement voler billets de 500 et collection de Rollex...cette chute là me suffirait bien...
Au plaisir de te relire...

[Yali]

Depuis quelques temps je fais ça : photographier avec un téléphone portable cette opposition malséante entre le monde de la consommation : pub affichée et la pauvreté qui se tient à ses pieds. Rien ne change jamais, et les mots comme les images n’aident pas au changement, sauf que l’un comme l’autre témoignent de l’évidence et que c’est toujours mieux que de se taire parce que l’on y peut rien. Se dire que l’on y peut rien c’est laissé trop de pouvoir à l’immobilisme.

[Yali]

[Yali]

Si un Modo pouvait réduire la fracture sociale ci-dessus, ce serait bienvenu. Merci

[Sahkti]

Moins apprécié ce texte-ci que d'autres de toi, désolée. Je l'ai trouvé moins fluide et pas suffisamment grinçant ou efficace dans la dénonciation qui est ici faite. Ceci dit, la chute est assez effrayante et ramasse ce qui la précède, sans pour autant totalement compenser ce qui me manque.

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