Oracle

[michel]

Voilà les symptômes de ce corps qui pâtit en agissant, renaît en fumant, fume en mourant et abrite les hardes des poètes oubliés – même si ce corps n’est pas le mien, ce sont bien mes symptômes.

Suis-je encore matériel ou déjà pur esprit ? En perdant conscience du corps, m’a-t-on englouti avec l’univers matériel de l’éternelle interaction ?

- Mais en réalité je suis encore pur esprit, assez ou déjà matériel.
- Mais c’est qu’en vérité je suis encore matériel et déjà pur esprit, aussi.

Et sous le chant de l’hymne Universelle, je suis pierre incorporée et corps pétrifié ; mouvement ascendant du corps dans sa chute, chute surélevée du corps qui se libère.

Je suis tout ça, sous le chant des extrêmes, où tu m’ouvrais la voie.

Et je suis une vessie que je prends pour une lanterne. Et au plus profond du monde je suis l’écriture sur tout les murs en jachères jaunes qu’elle ou elle dépeint – cette vessie ou cette lanterne – et ces vessies et ces lanternes je ne peux plus leur faire arborer ma pensée clivée entre les deux étages, car l’une me fait pisser sur l’autre et l’éteint, tandis que l’autre éclaire trop le trou formé de la première pour que j’aie envie de pisser, et il n’y a plus d’étages, plus que l’horizon plat des événements de surface, l’asymptote oblique du temps réel, et l’horlogerie de l’hologramme Universel.

Et puis je suis le meilleur étau qui se resserre. Et je suis aussi la mort de la mort de moi-même mort, à la différence de toi que la vie a inculqué de mourir en vivant. Mais seule la mort meurt et mord, tandis que seule la vie vit et voit.

Je suis l’aveugle qui mord pour sentir le vent flétrir l’holocauste sacré ses premières roses.

- le sourd qui pince la visagéité du monde tuméfié
- pour que la mouche qui tisse sa toile puisse perdurer.

Mais je sens le pire étau qui se resserre et en même temps la toile se fait trop petite pour l’araignée, en même temps que l’araignée se fait trop grande pour sa toile, et la peinture à jamais hors du tableau.

Alors, alors voilà l’asphyxie nécessitée.
De la peau jointe contre les os, des ossements des cadavres et de l’ossature encore fraîche des momies. Faudra-t-il toujours que des volcans pullulent des fantômes par tous les pores, pour qu’enfin je sois moi-même et non plus tout cela à la fois ?
Seul le symbole symptomatique du temps nous le dira.
Seulement des images me le disent déjà, dans leur jaune pointe, texture.

Et je cesse d’être à ce moment pour l’éternité, le spectre de ces fantômes qui attisent le rire des autres à la grande conférence de l’espoir et des lumières des ténèbres et de la lucidité occulte, où des vampires fantomatiques viennent déjà me délivrer du potentiel de la viande en l’inspirant avec mon sang, et en buvant ainsi par mégarde la chimie leucémique dont je gonfle et que je pète ici.

Aura de la boite noire.
Lumière angélique et fantomatique.
Empires et Vampires s’y tiennent et s’y perdent.

[Invité]

Je pense qu'avec ce texte vous vous donnez davantage de chances d'être lu et apprécié... On peut suivre le déroulement de quelque chose. Moi, je n'aime pas, je vous le dis tout de suite ; je trouve l'ensemble nombriliste et sans grand intérêt, mais au moins la forme du texte n'empêche-t-elle plus, par son opacité, d'en discerner le fond.

Deux remarques :
« je suis l’écriture sur tous les murs »
« Aura de la boîte noire »

[Ba]

Pour une fois, je partage l'avis de Socque sur l'aspect je " tourne autour de moi histoire de voir si je n'ai rien perdu ".
D'autant que les succubes semblent très à la mode en ce moment, sans doute à cause de nos hémorragies externes...

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