Circuit

[michel]

Qu’il existe un moment humain où l’existant s’éprouve si fort qu’il puisse faire passer le furieux orage de ses mille et une future et ex-complainte, et puis qu’ensuite malheureusement dès que le ciel bleui, que le printemps s’anime, ce soit l’inadaptabilité qui le hante, et que cela malgré lui se lise sur l’ombre de son visage recroquevillé et pâlit au soleil, et cela se remarque aussi par les vêtements qui s’acharnent sur son corps, puisqu’à vrai dire il jalouse trop le rayonnement du soleil pour s’exposer au dehors, et de surcroit il l’accuse lui-même, d’abord de ne pas être, puis d’être trop noir, ou bien trou noir, ensuite d’être trop froid, ou bien trop faux, et fake et fuck, et ce sont alors les petites rivières qui bifurquent et arborescent dans son être, et c’est l’image qui réfracte le miroir, non plus celle qu’il réfléchissait, mais bien une autre, celle de la plus pure extériorité possible, un peu comme un diagramme ombro-thermique. Cependant, que je le dise absolument comme je sais le dire maintenant, il n’y à rien d’autres que cela de l’autre côté du miroir, rien que des pas, et pas de lune, puisque j’en reviens et que du producteur au consommateur on est tous encercler dans les mêmes vices, je voulais dire en fait les mêmes cercles vicieux, et ces vices et ces cercles nous enfoncent le corps toujours un peu plus décharné et ouvert sur tout le Royaume de la thune et des rats, nous amène toujours un peu plus sur une planète gazeuse où l’argent pue le pet et où l’atmosphère pue la merde, où les pets s’envolent comme des bouches qui hurlent dans un éclatement de rire, et en inspirant l’oxygène pestilentiel elles avalent aussi la bouffe déjà presque bientôt de la merde, espèrant voir les autres se chier dans les yeux, et l’humanité se boucher par la même merde, s’emboucher ainsi dans tous les sens, des sens, du sens, chacun pour sa gueule et jt’emmerde, que tout est gai dans son trou d’anus-noir qui nous excite puis nous excrète nous-même dans l’excrément de la vie, comme son surplus plus-valué aussi puant qu’inutile qu’on pourrait pourtant renchérir au marché du plus con une fois bien garni d’un goût de paradis - c’est ça le capital - et on en sortira pas quoi qu’il en sorte, quoi qu’il en soit, quoi qu’ils en disent dis-je, non et non, que foutre de cette espèce d’unique dualité binaire et bi-univoque pseudo-créatrice d’énoncés polyvoques - c’est ça le leurre ! - parce que jamais il ne faudrait rendre les armes si tôt, mais heureusement, j’ai compris assez vite que le paradigme de la vie n’était pas le combat des microbes et que les surproductions de mon intérieur sont tout ce que j’ai, si banales soient-elles, et que finalement, elles sont bien moins affreuses que tout ce qui est au dehors.

[Arielle]

Plop ! Un pavé dans le miroir ...
Pas pu aller au delà de la première phrase, huit lignes quand même !

[Reginelle]

et moi, je suis allée au bout... de ce requiem... scatologique ???

je devrais m'abstenir de commenter, là, je me sens soudain un peu déprimée.

quoique, je pourrais voir une espèce de vérité dans cette conclusion:

"de la vie n’était pas le combat des microbes et que les surproductions de mon intérieur sont tout ce que j’ai, si banales soient-elles, et que finalement, elles sont bien moins affreuses que tout ce qui est au dehors."


Pour ceux qui pensent très fort et sans aucun espoir que l'humanité, sa société, sont pourries, et encore pire que pourries... Mais... ffffffff... avant d'y arriver, c'est quelque chose !

[Invité]

Là, j'ai compris (je suis contente), et j'ai trouvé l'ensemble chiant.

Remarques de langue :
« ses mille et une futures et ex-complaintes, et puis qu’ensuite malheureusement dès que le ciel bleuit »
« son visage recroquevillé et pâli (si c’est bien « le visage pâli au soleil », comme j’ai compris) au soleil »
« s’exposer au-dehors »
« il n’y a rien d’autre (et non « d’autres ») que cela »
« on est tous encerclés dans les mêmes vices »

[Plotine]

Il y a du Céline nouvelle manière dans ton écriture. Par "nouvelle manière" j'entends plus moderne, plus contemporaine.
Tu écris en effet comme beaucoup de schizophrènes. Peut-être un peu plus compréhensible quand même enfin, par moments, parce qu'à d'autres, c'est plus une musique qu'on entend qu'un récit.
J'ai beaucoup lu de textes de schizophrènes et je dois dire que je suis assez éberluée en général.
1% de la population est schizophrène paraît-il. Je trouve cela considérable. Autrement dit, il y a tout un langage et une façon de fonctionner d'une partie de la population qui échappe aux autres.
Ça pose beaucoup de questions.

[midnightrambler]

Bonjour,

A la troisième ligne, on s'arrête ... On boit une gorgée de cet excellent arabica ou de ce velours de pur malt ... et puis on compte les lignes ... rien qu'un peu plus de vingt-deux ... On se dit qu'on devrait bien arriver au bout quand même, bien que ça soit aussi dense qu'un atome de plutonium ...
On est arrivé au bout, mais c'est bien pour respecter l'engagement que l'on a implicitement pris en s'inscrivant sur VE et pour porter main forte aux copines dont on a préalablement pris la précaution de lire les commentaires.
Et alors ... et alors ... et alors, Zorro est arrivé ... Mais non, mais non, je ne suis pas schizo, moi, ou camé-schizo ou schizo-camé ...
Et alors, donc, on zappe vers la page notre Ligne Editoriale ...
C'est toujours bon de relire ces quatre paragraphes une fois de temps en temps.
Du second, on extrait la phrase suivante : Nous ne publions pas a priori certains genres : heroic fantasy (même pas d'équivalent en français !), érotisme, littérature sentimentale, essais, littérature de jeunesse ...
On pourrait donc maintenant ajouter devant les trois points de suspension qu'il est important de conserver : littérature schizophrén-hic ...
Et, bien sûr, dans sa grande bonté, la Modération pourrait proposer à michel de se tourner vers des fora mieux adaptés : schizo-camé.com, chiottes-hp.org ... pour le 1% de la population qui reprèsente tout de même plus de six cents mille personnes.

Scatologiquement,
Midnightrambler

[silene82]

Plotine voit une parenté avec Céline. Dion, sans doute, dont j'ignorais qu'elle écrivît.
C'est délectable. Si si si. Le thème, jouissif, inspiré, plein d'allant - il faut bien que ça pousse -, pétaradant pétulant, pas du tout laxatif d'ailleurs, simplement chiant. Au moins la boucle est-elle bouclée.
Honnêtement, à quoi rime cette imbuvable lavasse ? Serait-elle ponctuée et à peu près orthographiée qu'au moins l'œil s'y rassérénerait, malgré la force tragique du thème si brillamment développé.
Mais hélas, même pas ça.
A moins que ce ne soit un piteux oracle pythique, le voyant ayant interverti les bocaux où il serre avaricieusement ses neuro-expanseurs, et ses révélations ayant tourné court, par inadéquation du produit.

[Plotine]

Plotine voit une parenté avec Céline. Dion, sans doute, dont j'ignorais qu'elle écrivît.

Toujours aussi désopilant Silène (Silène, c'est presque Céline... Dion bien sûr !). Ah que je m'éclate !

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