Enfance

[valérie catty]

Un de mes premiers poèmes, j'avoue que l'inspiration me fait défaut en ce moment.


La cour était déserte et l’écho y chantait.
La jupe des tilleuls se plissait de fou rire
Entendu par les pierres et les billes saphir.
Les marelles gravaient des baisers à la craie.

L’odeur de clémentine atomisait mes peurs.
Mon enfance brunie surgissait en galoches.
Les couettes pétillaient , l’or ruisselait des poches
Que crevait la malice et rapiéçait les cœur.

Je préférais alors les feuilles qui gisaient;
Leurs nervures dorées ciselaient tous mes rêves.
Ma plume gémissait d’ennui sur le papier,
Je songeais aux couleurs qui frémissaient de sève.

Mon enfance est cette ombre nue sur la girouette,
Caressée par le vent émaillé de doux rêves.
En habit de candeur quelquefois elle me jette
Quelques clins d’œil coquins et vagues sur la grève.

[Invité]

Un poème vraiment sympa, je trouve, avec un bon rythme !

Quelques remarques :
"Les couettes pétillaient , l’or ruisselait des poches
Que crevait la malice et rapiéçait les cœurs.

Je préférais alors les feuilles qui gisaient;" : les conventions typographiques veulent qu'on ne mette pas d'espace avant une virgule, mais avant le point-virgule, comme tout signe de ponctuation en deux parties ("?", ":", ";", "!") ; par ailleurs, si c'est comme je pense l'or qui, en même temps qu'il ruisselle des poches, rapièce les cœurs, je pense qu'il serait préférable d'introduire une virgule avant "et", pour clarifier la construction
En-ha-bit-de-can-deur-quel-que-fois-e-lle-me-jette : 13 syllabes ; par ailleurs, l'"habit de candeur", je trouve ça assez gnangnan comme formulation

[Invité]

Joli ! Le rythme donne de l'allant et l'image de la jupe plissée du tilleul m'a beaucoup plu.
Une seule chose me chiffonne : la proximité de quelquefois et de quelques dans les deux derniers vers.
Et j'aurais tendance à écrire
l’or ruisselait des poches
Que crevait la malice et rapiéçaient les cœur.
( il me semble qu'on rapièce volontiers les poches avec des coeurs cousus dessus, à ces âges...)

[Invité]

Oui, l'analyse de coline Dé me paraît plus juste pour les poches rapiécées par les cœurs ! (Mais alors il faut corriger le verbe, c'est sûr.)

[valérie catty]

La cour était déserte et l’écho y chantait.
La jupe des tilleuls se plissait de fou rire
Entendu par les pierres et les billes saphir.
Les marelles gravaient des baisers à la craie.

L’odeur de clémentine atomisait mes peurs.
Mon enfance brunie surgissait en galoches.
Les couettes pétillaient , l’or ruisselait des poches
Que crevait la malice et rapiéçaient les cœurs.

Je préférais alors les feuilles qui gisaient;
Leurs nervures dorées ciselaient tous mes rêves.
Ma plume gémissait d’ennui sur le papier,
Je songeais aux couleurs qui frémissaient de sève.

Mon enfance est cette ombre nue sur la girouette,
Caressée par le vent émaillé de doux rêves.
En habit de candeur quelquefois elle me jette
Quelques clins d’œil coquins et vagues sur la grève.



J'ai corrigé les erreurs, pardonnez-moi. Oui il mériterait quelques changements ce poème, j'y reviendrai. L'habit de candeur ne me plaît pas non plus et le vers est boiteux.

[Invité]

Votre poème permet de visualiser très joliment cette gamine qui s'ennuie sur les cahiers, mais connait tous les secrets de la cour.

[Poesita-Aestuat]

J'aime beaucoup, et j'ai pensé à la même chose qu'éclaircie.

Pour la versification : En habit de candeur quelquefois elle me jette
En effet il y a 13 syllabes. Mais ça devrait pouvoir s'arranger facilement : par exemple on pourrait dire : Habillée de candeur parfois elle me jette.
Simple exemple d'arrangement...

[Food4Soul]

Je me lève, le soleil éclaire ma chambre, et je tombe sur un joli poème. La journée commence bien.

[Invité]

Je préférais alors les feuilles qui gisaient;
Leurs nervures dorées ciselaient tous mes rêves.
Ma plume gémissait d’ennui sur le papier,
Je songeais aux couleurs qui frémissaient de sève.

Là, je me suis tout à fait reconnue.
Très, très joli poème. Beaucoup d'images en peu de mots. Merveilleux.
Merci pour ce plaisir.

[Polixène]

bonjour!

Très chouette petit poème où l'on se sent un peu comme à la maison .Il a fait naître en moi des souvenirs d'odeurs, alors là, chapeau !

[Sahkti]

C'est vraiment beau Valérie. On retrouve avec aisance la mélancolie des cours de récré, l'ennui de l'enfance et le questionnement qui taraude à cet âge (comme à tout page d'ailleurs, on n'arrête jamais). J'aime cette manière de présenter les choses sans utiliser d'effets inutiles ou de langage enfantin. On sent bien ici le recul dû à l'âge adulte qui contemple derrière lui d'un air teinté de regrets.
La régularité du rythme et des rimes ne heurte pas, ça passe avec fluidité, ce qui n'est pas toujours simple.

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