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L'odeur de la pluie (première partie)

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L'odeur de la pluie (première partie) Empty L'odeur de la pluie (première partie)

Message  redstar Jeu 15 Avr 2010 - 21:07

I


« Bonjour, je m'appelle Kryus Morgan, on m'a dit que je pourrais trouver du travail ici. »
La jeune femme au teint gris assise de l'autre côté du guichet releva ses yeux de l'écran et fixa Kryus. Du bout des doigts, en un geste souple et doux, elle inscrivit le nom de son interlocuteur sur l'écran flottant épais d'un demi millimètre, pour ensuite lui dire:
« Vous arrivez tard, fit-elle, il est bientôt midi. Les emplois les plus intéressants ont déjà été assignés. Néanmoins, il reste quelques offres publiées récemment. »
Elle fit défiler de nombreuses listes tandis que Kryus attendait, toussant parfois ou promenant son regard de part et d'autre de la pièce. Celle-ci était plutôt grande; les couleurs froides dominaient et les longues mais étroites fenêtres qui s'étalaient sur les murs étaient martelées par la pluie. Seules deux personnes attendaient dans la file derrière Kryus, et un autre lisait un journal électronique, assis sur un banc de l'autre côté. Il y avait quatre guichets; mais à cette heure un seul était encore ouvert. Les autres fonctionnaires étaient sûrement déjà partis déjeuner.
« Monsieur? » La voix de la femme arracha Kryus à sa rêverie et elle ajouta lorsque ce dernier fit à nouveau attentif:
« Quelles sont vos qualifications? Questionna t-elle.
- Tech 2, répondit-il d'un ton quelque peu gêné.
La femme haussa les sourcils.
- Il y avait un emploi temporaire d'électricien qui nécessitait Tech 2 et Info 1. Tant pis. Voyons encore...
Elle se remit à parcourir le registre de ses yeux gris, faisant défiler l'écran de temps à autre avec sa main. Kryus scruta à nouveau la pièce. Dehors, face à eux, s'étalait la ville sur des centaines de kilomètres en de complexes et brillantes rues, articulées vers le centre de la ville; les immeubles et bâtiments de ce quartier dépassaient de loin les nuages. Ce jour-là, La brume ne permettait de voir qu'à un kilomètre de distance, peut-être moins. L'homme derrière Kryus éternua et fit de timides excuses dans un murmure. Kryus était très jeune; il avait tout juste vingt et un ans. Ses courts cheveux noirs tranchaient avec sa peau plutôt colorée mais se mariaient avec ses yeux d'un bleu profond. Quand il était petit, sa mère lui disait que dans ses yeux, elle pouvait voir le ciel et la mer. Il sourit à cette pensée. A nouveau, la femme tira Kryus de ses pensées :
- Enfin, soupira t-elle, je vous ai trouvé un emploi à durée indéterminée qui ne requiert aucune qualification. Une occasion à saisir.
- Qu'est-ce? Fit Kryus d'un air étonné.
- Il s'agit d'un emploi de majordome.
Kryus maugréa mais questionna encore. Mieux valait cela : le loyer ne se paierait pas tout seul.
- Mais plus exactement? Demanda t-il.
- L'employeur ne précise presque rien, sinon l'adresse et son nom. Il s'agit de Monsieur Gherviht. Il vit dans le quartier du Klet. Êtes-vous intéressé?
- Je suppose, soupira Kryus. Donnez moi les coordonnées, je m'y rendrait dès que possible.
- C'est dans votre intérêt, fit-elle dans un sourire amusé.
Elle appuya trois doigts sur son bureau métallique et une feuille se matérialisa juste à côté. Elle la tendit à Kryus en ajoutant:
- La feuille se dégradera automatiquement dans trente-deux heures. Soyez sûr d'avoir rendu visite à l'employeur avant que cela n'arrive...

Kryus franchit la porte d'entrée et plissa les yeux, aveuglé par la lumière du jour. Le bâtiment duquel il sortait, l'A3T (Agence du Travail Technologique Terrien) était noir mat, cubique et fendait le ciel sur environ trois cent mètres. Sur la façade brillaient des chiffres et des lettres verts, semblant émerger de nul part, indiquant l'heure et la date. 11 heures 56, 7 février 3102. Kryus jeta un regard désintéressé sur sa feuille d'emploi, la plia et la rangea dans sa poche. Le matériau utilisé pour construire cette « feuille » fut inventé il y a de cela cinq siècles, et était fait d'un mélange de différents plastiques découverts dans les mines de Mars et de Ganymède. Le savoir-faire humain associé au soucis de préserver l' environnement (pour rattraper les erreurs du début du troisième millénaire) avait permis de choisir une durée de vie à ce « papier » de synthèse pour qu'il se décompose automatiquement, se disperse dans l'air et puisse être réutilisé.
Kryus traversa l'avenue les mains dans les poches, le regard droit devant lui : les véhicules quels qu'ils soient filaient quelques mètres au-dessus de lui, sur plusieurs étages de routes aériennes non physiques. Ainsi, l'air de la ville grouillait de voitures volantes ou d'autres appareils semblables, non polluants car fonctionnant à l'électricité: de faibles mais très nombreuses ondes parcouraient la ville et alimentaient tous les véhicules simultanément, sur des parcours bien définis, si bien qu'un de ces véhicules en dehors de la ville ne fonctionnerait pas.
Le moyen le plus rapide pour Kryus d'atteindre le domicile de son employeur, à ce moment de la journée et surtout au vu de ses moyens, était encore de prendre le tram. Le tram était un train souterrain qui parcourait n'importe quelle rue de la ville et les desservait toutes. Une fois arrivé à la station la plus proche, Kryus descendit les escaliers et s'engouffra dans la station, très lumineuse: la lumière émanait de toutes les parois et tachait de ne pas être aveuglante, sans toutefois laisser d'ombre. La raison à cela était simple: les endroits comme les stations de tram furent longtemps une zone de crainte, de trafics en tout genre, ou même cibles de dégradations. Le fait de rendre cet endroit clair et très éclairé en faisait un lieu commun où l'on ne pouvait se cacher (en y ajoutant l'architecture très carrée), facile à surveiller qui plus est. Kryus s'arrêta et jaugea un distributeur de boisson; il était justement prit d'une légère soif. Il s'approcha de l'objet et en examina le contenu, pour finalement opter pour un soda. Il approcha son badge du compteur, appuya sur un bouton et attendit. Le petit appareil parla finalement: « Vous avez été débité de 3 crédits ». Kryus râla et tendit la main pour saisir la petit bouteille qui se présentait face à lui. Il l'ouvrit en avala le contenu en moins de temps qu'il ne lui avait fallu pour l'acheter: c'était un liquide vert et pâteux, peu gazeux et un légèrement luisant. Le goût ne rappelait rien à Kryus: le soda était fait à base d'un fruit vénusien dont la saveur originelle lui était inconnue. Il jeta la bouteille au sol et celle-ci se décomposa immédiatement, pour finir absorbée dans les entrailles de la ville, acheminée vers l'usine de recyclage. Kryus n'eut même pas à s'asseoir pour attendre; un tram arriva à toute vitesse et s'arrêta gracieusement sur le quai, ouvrant ses larges portes. Les wagons étaient pleins, ou presque. Kryus se fraya – lui et la vingtaine d'autres personnes qui attendaient – un chemin entre la masse humaine et se trouva une place où tenir debout sans trop incommoder les voyageurs. Très vite, les portes se refermèrent et le tram se remit en route silencieusement, sous les paroles de la foule enfermée et sous la musique diffusée en fond.
Au même moment, Ramh sortit de la station de tram en regardant partout autour de lui, porté par sa curiosité naturelle. Ramh était de taille moyenne et avait la peau noire. Il était chauve et ses yeux étaient d'un vert foncé qu'on ne se lassait pas d'admirer. Il regarda l'heure sur la façade de l'A3T et traversa la rue pour s'y engouffrer. Malheureusement pour lui, après la monté de cinquante étages, il se rendit compte que tous les guichets du service de recherche d'emploi étaient fermés pour l'heure, et qu'il lui faudrait repasser plus tard. Il redescendit dans la rue et chercha un café où patienter. Il n'avait tout de même pas traversé tout Michigan pour rien.

L'heure avait avancé et il était désormais aux alentours de quatorze heures. Kryus était descendu plusieurs dizaines de kilomètres plus loin, avait mangé un sandwich dans un fast-food du centre pour reprendre le tram en direction du Klet, quartier de résidence de son futur employeur. Il déambula quelques minutes au hasard des rues, scrutant le nom de immeubles et comparant avec celui de la feuille, se renseignant de temps en temps auprès des passants. Finalement, il arriva sur une place petite mais aérée où se trouvaient des marchands de nourriture, quelques musiciens, une station de tram et l'accès à un parking souterrain. Se trouvait également en son centre une petite fontaine artificielle, prouesse technique facilement réalisable en cette époque. La pierre était vraie; mais l'eau que l'ont voyait y courir ne l'était pas, elle n'existait même pas. La place était ceinturée d'immeubles d'un cinquantaine de mètres: le Klet était l'un des quartiers les plus plats. Kryus s'approcha d'une borne grisâtre non loin de la station de tram et y glissa sa feuille, où étaient inscrites les coordonnées. Une petit écran incrusté s'alluma et une image suivie d'un plan lui montrèrent le chemin à prendre pour arriver à destination: il n'avait qu'à marcher tout droit. Kryus traversa donc la place et s'engouffra dans l'immeuble face à lui.
Ramh ressortait maintenant de l'agence avec un papier à la main et un sourire aux lèvres. Il avait trouvé un travail, peu payé mais pas des moindres: il était homme de ménage sur le grand navire de croisière Apopis, qui devait quitter la Terre dans deux jours. Il prit un tram pour rentrer chez lui dans la banlieue de Michigan. Une fois arrivé, il déposa son contrat d'embauche – et non feuille de rendez-vous pour un entretien – sur une étagère dans l'entrée de son appartement et s'assit face à son ordinateur bas de gamme. Celui-ci était composé d'un écran flottant de soixante centimètres par soixante centimètres et ne possédait pas de clavier ni quoi que ce soit, comme presque tous les ordinateurs depuis des siècles. Il tourna un bouton au mur pour adapter la température de la pièce à la sienne et lança une recherche internet sur « Apopis ». Après s'être renseigné et avoir assouvi momentanément sur l'origine de ce nom, l'envergure de l'appareil et sa fonction, il éteignit l'ordinateur et alla s'allonger face au mur de télévision qui s'alluma automatiquement à son approche, sur une chaîne correspondant à son humeur. Un documentaire sur la vie hors des mégalopoles Terriennes passait, parlant de la pluie qui battait le sol en ces endroits et non en ville, car celle-ci en était protégé. Ramh se mit à rêver, comme à son habitude, et soupira en rêvant de connaître l'odeur de la pluie.
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Message  Invité Jeu 15 Avr 2010 - 21:42

J'aime bien ce genre d'histoire, mais déplore la lourdeur, parfois, des explications de mise en contexte, qui apparaissent comme des incises dans le récit au lieu de s'y insérer naturellement. Sinon, selon les conventions de typographie en français, il faudrait insérer un espace avant tous les signes de ponctuation comportant deux éléments : ";", ":", "?", "!".

Mes remarques :
« elle ajouta lorsque ce dernier fut à nouveau attentif »
« s'étalait la ville sur des centaines de kilomètres en de complexes et brillantes rues, articulées vers le centre de la ville » : la répétition se voit, je trouve
« Ce jour-là, La (pourquoi cette majuscule après une virgule ?) brume »
« il avait tout juste vingt-et-un ans »
« Enfin, soupira-t-elle »
« Donnez moi les coordonnées, je m'y rendrai (et non « rendrait ») dès que possible »
« fendait le ciel sur environ trois cents mètres »
« semblant émerger de nulle part »
« Le savoir-faire humain associé au souci (et non « soucis ») de préserver l' environnement (pour rattraper les erreurs du début du troisième millénaire) avait permis de choisir une durée de vie à ce « papier » de synthèse pour qu'il se décompose automatiquement, se disperse dans l'air et puisse être réutilisé. » : comment un papier qui se décompose et se disperse dans l’air peut-il être réutilisé ?
« la lumière émanait de toutes les parois et tâchait (dans le sens de « s’efforçait » ; une lumière qui tache, q’est une lumière qui dépose une tache) de ne pas être aveuglante »
« il était justement pris d'une légère soif »
« vert et pâteux, peu gazeux et un (?) légèrement luisant »
« Il était chauve et ses yeux étaient d'un vert foncé »
« après la montée de cinquante étages »
« scrutant le nom des immeubles »
« l'eau que l'on (et non « l’ont ») voyait y courir »
« La place était ceinturée d'immeubles d'un cinquantaine de mètres: le Klet était l'un des quartiers les plus plats »
« Un (et non « Une ») petit écran incrusté »
« car celle-ci en était protégée (la ville) »

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