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L'absence

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Message  Enyo Mar 20 Avr 2010 - 3:47

L'absence


1.

Absence. Tout épisode de langage qui met en scène l’absence de l’objet aimé – quelles qu’en soient la cause et la durée – et tend à transformer cette absence en épreuve d’abandon.

2.


— Anthony ? A quoi pensez-vous ?
— A Charlotte.
— Qu’est-ce qu’elle a ?
— Rien.
— Il lui est arrivée quelque chose. N’est-ce pas ?
— Énormément de choses. Elle a gagné un concours de Piano à neuf ans. Elle a obtenu une bourse de mérite après son bac. Elle a rencontré Martha Argerich.
— Mais Charlotte n’est plus là. N’est-ce pas ? Vous ne m’avez rien dit sur son départ.
— A quoi ça sert ? Parlons de bons souvenirs.
— Ça ne m’intéresse pas. Racontez-moi comment cela s’est passé, Anthony.

3.

Samuel se réveilla en sursaut. Affolé. En sueur. Il murmura quelque chose puis s’interrompit.
— Ben. Ben ! BEN !!
Ben ouvrit la porte de la chambre d’amis.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— Ça recommence. Tu veux bien… ?
— Oui, je vais le chercher.
Ben revint avec un livre et s’allongea à côté de Samuel.
— Tu es sûr que… ?
— S’il te plaît Ben. Merci.
— « Lorsque ainsi il m’arrive de m’abîmer, c’est qu’il n’y a plus de place pour moi nulle part, même pas dans la mort. L’image de l’autre – à quoi je collais, de quoi je vivais – n’est plus ; tantôt c’est une catastrophe qui semble l’éloigner à jamais, tantôt c’est un bonheur excessif qui me la fait rejoindre ; de toute manière, séparé ou dissous, je ne suis recueilli nulle part ; en face, ni moi, ni toi, ni mort, plus rien à qui parler. »
Tandis que Ben continuait la lecture, Samuel concentra son regard sur le plafond. Ses yeux s’embrumèrent. Il les essuya puis, voulant s’accrocher à quelque chose de tangible, serra la main de son meilleur ami.
— « L’abîme n’est-il qu’un anéantissement opportun ? Il ne me serait pas difficile de lire en lui un non repos, mais une émotion. Je masque mon deuil sous une fuite ; je me dilue, je m’évanouis pour échapper à cette compacité, à cet engorgement, qui fait de moi un sujet responsable : je sors : c’est l’extase. »
Samuel serra encore plus. Ben s’arrêta de lire. Il tourna son visage sur sa main compressée et avec peine effleura de son pouce la poignée abîmée de Samuel.

4.

Lara essayait de rédiger quelques lignes et évacuer ainsi un souvenir persistant. « Nocturne sériel. Lilith, cette douce-amère, m’a perverti à l’obscurité dans ses toiles coulantes. Elle me force à la nommer. Je l’appréhende puis l’éprouve. Syncope : quel effroi exquis que de se sentir néantisé. Un choc invisible s’active. Je prie pour son achèvement. Par cette secousse, l’hypocrisie de mon corps s’effrite, mais ton impalpabilité demeure. Inspiration. Force-moi encore à te nommer et l’altération sera pleine. Rien du tout. Rien du tout. Ces membranes et les miennes s’anamorphosent soudain. Je ne perçois plus rien si ce n’est la chute glaçante de ces quelques particules au travers de ma chair. Je n’avais rien demandé. Souris, souris au dessein grinçant ta peau ! me murmure-t-elle. Ou bien est-ce moi imaginant ce frisson ? Je la nomme à nouveau. L’emprise se fait plus forte. Ce souffle me contraint. Je ne peux plus le fuir. Tandis que ma volonté s’échappe, mes doigts se crispent dans le drapé mais cette tension ne me protège plus. Elle grandit cette tâche, rumeur d’un mordant que je me dois de refuser, qu’elle a refusé. Refusons donc. Tout s’éloigne. Et lorsque la mémoire de mon corps me revient, ce n’est plus qu’un nom désolant qui me consume comme la veille. Quelques dialogues anciens et chaleureux dont on m’a privé. L’amertume pour l’éternité. Je dois te réduire. Un éclatement approche. Nous ne sommes plus. Quel effroi exquis que de se sentir néantisé, que de te sentir néantisé. »
Lara stoppa net. Une petite main douce s’était posée sur son dos.
— Maman, c’est qui Lilith ?
— Ce n’est personne mon ange. Retourne vite te coucher. J’arrive dans une minute.

5.

Ben éteignit la bouilloire électrique et l’amena au salon pour en remplir trois mugs. Yann avala son café puis regarda Samuel allongé sur un hamac dans le jardin.
— Il va rester combien de temps ici ?
— Jusqu’à ce qu’il réapprenne à ne plus y penser, à être mon ami, à être lui-même.
— Il serait mieux à l’hôpital. Tu n’as pas à le supporter. Il m’a pris la tête tout à l’heure avec…
Ben embrassa Yann.
— Tu m’as bien pris la tête et regarde maintenant où ça nous mène.
Yann sourit.
— Oui mais…
— Je ne le laisserai pas tomber.
Ben apporta un mug à Samuel.
— Comment ça va aujourd’hui ?
Samuel fixa Ben le sourire en coin.
— « …cause nobody loves you when you're gone ».
Ben fronça les sourcils. Samuel continua.
— « You say that all the good is gone. That I have forgotten who I am. Free as a bird, Wild as the wind. But somehow I cannot let you in. »
Ben posa le mug à côté du hamac.
— Ouais, je vois… Lorsque t’auras fini de chanter, tu pourras peut-être boire ton café, il est prêt.
Samuel se leva d’un coup du hamac. Il ingurgita son café puis rentra dans la maison. Ben l’observait faire.
— Samuel ? Tu…
— Je sors !




6.

Lara et sa fille traversèrent le carrefour. Une amie l’attendait à l’autre bout. Elles se posèrent toutes les trois dans un parc. Tandis que la petite fille jouait sur la balançoire, Lara lâcha un soupir.
— Comment tu te sens ? demanda son amie.
Elle soupira de nouveau.
— Ça fait deux soupirs.
Lara posa sa tête sur l’épaule de son amie.
— Je rêve que je l’embrasse. Encore. Puis je l’oublie.
— Et lorsque tu te rappelles d’elle tu soupires ?
— Son corps me manque. En soupirant… c’est bizarre, ça me donne l’impression qu’elle est toujours là, en moi.
— Ce qui me surprend c’est que tout au long de ces deux ans, ta fille n’en a jamais rien su.
— Elle soupçonne que quelque chose me tracasse. Peut-être s’imagine-t-elle son père… Hier soir, j’écrivais des broutilles en pensant à Isa. Sophie est arrivée et m’a demandé « C’est qui Lilith ? ».
— Et tu lui as répondu qu’elle était « celle qui t’avait emmené du côté obscur de la force » ?
Lara rit puis releva la tête. Sophie revint la voir.
— Maman, y a un monsieur qui a pas voulu de ma fleur.
— Ce sont des choses qui arrivent mon trésor. Ne pleure pas. Tu en trouveras un autre à qui l’offrir.
— Il avait de jolis dessins rouges sur ses poignets.
— Je ne crois pas que ce soient des dessins ma chérie…
Lara soupira puis tendit une main vers sa fille.
— Ton père doit être arrivé à la maison. Rentrons !

7.

Anthony prit sa respiration puis continua.
— Je sors de la douche. Charlotte m’attend au salon. Elle m’explique qu’elle a décroché un contrat en Argentine. Elle ne sait pas quoi faire. Je quitte son appartement sans dire un mot. Deux jours plus tard, je rentre du travail, pose ma mallette sur le lit puis je m’aperçois que tout est moins en bazar. Il n’y a plus que mes chemises sur le parquet. Je suis par terre. Je pleure. Je dis tout haut que je l’aime. Je trouve simplement la force de le répéter dans le vide.
— Très bien, Anthony. Cela vous a pris un mois pour me le dire.
— Je n’ai plus touché de piano depuis ce jour-là.
— Depuis ce jour-là ?
— Depuis ce jour-là oui.

8.

Dans le RER, Samuel augmenta le son lorsque la voix d’Andre Herman Dune chanta « Turn away run away turn away run away run away ». Il scruta un instant l’extérieur puis aperçut des cheveux bruns courts et frisés. Un homme de dos une rangée de fauteuils devant lui. Il avait les mêmes, pensait-il. L’homme tourna le visage et Samuel pu voir ses yeux bleus alarmants. Les mêmes que Stéphane. Samuel eut un haut-le-cœur en s’en rappelant. Était-ce lui ? Non, il délire. Son téléphone vibra. Samuel retira ses écouteurs et décrocha.
— Allo ?
C’était sa voix. Samuel s’arrêta de respirer.
— Oui ?
— Samuel ? C’est Ben. Je ne retrouve pas mon Ipod. Ça serait pas toi qui l’aurait par hasard ?
— Si.
— Ok. Bon à plus tard.
— Ben ?
— Oui ?
— Tu as une drôle de voix au téléphone…

9.

Lara ferma la porte de l’appartement. Sophie courut vers le salon pour embrasser son père.
— Bonjour ma princesse. Tu files dans ta chambre chercher tes affaires ?
Sophie sortit du salon et rentra dans sa chambre. Lara marcha jusqu’à l’entrée du salon et s’adossa contre un mur.
— Bonjour Emmanuel.
— Lara.
Un blanc s’installa. Tandis que Sophie faisait tomber accidentellement ses poupées sur le sol, Lara et Emmanuel se fixèrent en se demandant qui allait sortir les armes en premier.
— Elle est partie depuis… ?
— Trois mois.
— Isa te manque ?
— Comme je te manque.
Emmanuel baissa les yeux un moment puis les dirigea vers la chambre de Sophie.
— Elle se doute de quelque chose. Au début, elle pensait que tu me pleurais. Mais plus maintenant.
— Je sais. Je l’ai remarqué aussi.
Un autre blanc. Même Sophie était silencieuse. Lara soupira.
— Ça t’arrive de…
— Quoi ?
— Ça t’est déjà arrivé de dire le nom d’une personne et ressentir tout de suite après comme un coup de poignard qui ne se retirera jamais ?
— Tu oublieras un jour.
— Et toi tu as oublié ?
Emmanuel la regarda droit dans les yeux.
— Un peu…
Lara évita son regard.
— Merci de la prendre. Demain je vais rendre visite à Anthony.
— Comment va ton frère ?
— Un peu mieux je crois.

10.

— Anthony, j’ai une surprise pour vous aujourd’hui. Venez.
Anthony suivit la psy jusqu’au grand salon. Sur place, un accordeur finissait de s’occuper du piano au mur.
— Je l’ai fait réparer pour vous. Il est temps de vous y remettre.
Son travail fini, l’accordeur quitta la pièce. Anthony avança lentement vers le piano. Il effleura le clavier puis s’installa sur le tabouret face à l’instrument. Il commença à interpréter au ralenti Minstrels de Debussy. Deux minutes passèrent puis Anthony s’arrêta en larmes. La psy s’approcha.
— Comment vous sentez-vous ?
— Bien… Ça fait… Ça fait du bien.

11.

Un jour passa. Samuel alla à son rendez-vous hebdomadaire à l’hôpital. Les yeux fermés, il racontait sa sortie de la veille à son psy.
— Je sors une cigarette. Un homme m’en taxe une. Il me dit « Merci mec. Chez moi, donner c’est recevoir ». Je suis dans un parc. Une petite fille s’approche de moi et me tend une fleur. Elle me dit « Tenez, ça vous rendra moins triste ». Je baisse les yeux puis sort du parc en courant. Dans ma fuite, je me rappelle… Je me rappelle ce que j’ai dit à Stéphane une fois, qu’un jour j’aimerai offrir des fleurs à quelqu’un pour le rendre moins triste. J’ai rajouté derrière que c’était une idée stupide. Stéphane me répondit que non… Je cours encore et arrive là, devant cette maison, devant ce banc. Ce banc où je lui ai pris la main. Il m’a dit que ça lui faisait plaisir. Mais ça s’est arrêté là. Alors je me suis enfui. Hier, je tombes donc sur ce banc. Je sors une cigarette et me dit que donner, c’est simplement donner.


12.

La tête plongée dans le lavabo, Juliette testait combien de temps elle pouvait retenir sa respiration. Elle la ressortit une minute plus tard.
— Mais enfin Juliette qu’est-ce que tu fais ? demanda son agent. Ça fait cinq minutes que je t’appelle dans toute la maison. Dépêches-toi de t’habiller ! On est en retard.
— Claire, tu t’étais jamais demandé l’impression que ça faisait de se retrouver asphyxié ?
Claire prit un air ahuri.
— Mais de quoi tu parles ? Et qu’est-ce que tu foutais la tête sous l’eau ?
— Je voulais me rappeler.
— Te rappeler quoi ?
— L’air que je veux retrouver en son absence. J’en ai assez d’être toujours là. Toujours sédentaire. La personne qu’on aime. Elle part toujours. Je veux partir moi aussi. Partir retrouver mon air. Alors en attendant de l’avoir trouvé, je plonge.
— Juliette… Si tu t’actives, on aura à peine dix minutes de retard. File t’habiller s’il te plaît.

13.

Juliette entra dans le grand salon et monta sur l’estrade saluer le pianiste.
— Je suis Juliette. Enchanté ! C’est vous qui m’accompagnez aujourd’hui ?
— Oui. Je m’appelle Anthony.
Une minute plus tard, Samuel arriva l’air intrigué. Il trouva une place au deuxième rang à côté d’une femme.
— Il est plutôt doué ce pianiste.
— C’est mon frère, dit Lara.
— La chanteuse n’est pas mal non plus, vous ne trouvez pas ?
Lara fixa Juliette un instant puis se tourna vers Samuel.
— Si…
Ils se sourirent puis écoutèrent Juliette achever sa chanson accompagnée par Anthony.
Enyo
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Message  Invité Mar 20 Avr 2010 - 6:02

Une belle finesse de narration ! J'ai beaucoup aimé ce texte habile, distancié et pourtant touchant. En revanche, j'ai un peu regretté que la fin paraisse vouloir évoquer une rencontre, un, voire plusieurs, nouveau(x) départ(s) amoureux (même si l'allusion est peu appuyée), j'aurais préféré que tout restât ainsi en suspens.

Quelques remarques de langue :
« Il lui est arrivé (et non « arribvée ») quelque chose »
« Lilith, cette douce-amère, m’a pervertie (si Lara parle d’elle) à l’obscurité »
« Et lorsque tu te rappelles d’elle » : « lorsque tu te la rappelles » ou « lorsque tu te souviens d’elle »
« celle qui t’avait emmenée »
« eut un haut-le-cœur en s’en rappelant » : « en se le rappelant » ou « en s’en souvenant »
« ce que j’ai dit à Stéphane une fois, qu’un jour j’aimerais offrir des fleurs »
« je tombe (et non « tombes ») donc sur ce banc »
« Je sors une cigarette et me dis que donner »
« Dépêche-toi (et non « Dépêches-toi ») de t’habiller »

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Message  Invité Mar 20 Avr 2010 - 7:34

Tous ces fils épars dans lesquels on s'embrouille un peu au début finissent par former une jolie trame fine.
J'ai apprécié le télescopage de Lilith et de mon ange.
— Maman, c’est qui Lilith ?
— Ce n’est personne mon ange.

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Message  midnightrambler Mar 20 Avr 2010 - 21:22

Bonsoir,

Le sujet ne m'intéressait guère, j'ai essayé mais, désolé, je me suis ennuyé ... je n'ai pas pu tout lire !
Est-ce que je n'ai pas tout lu parce que je me suis ennuyé ?
Ou bien :
Est-ce que je me suis ennuyé parce que je n'ai pas tout lu ?

Dans le chapitre 11. que j'ai, lui, bien lu :
- Je baisse les yeux puis sors du parc en courant.
- ... qu'un jour j'aimerais offrir des fleurs ... Conditionnel ?

Amicalement,
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Message  Anne Veillac Ven 23 Avr 2010 - 8:19

J'ai lu ce texte comme un début (de roman ?). J'ai l'impression que ça peut durer encore longtemps.
J'ai vraiment pris du plaisir à cette lecture. Un peu perdue avec tous ces personnages, mais je pense qu'il faut prendre le temps de les rencontrer un par un.
Il y a juste un passage que j'ai zappé : quand Lara écrit dans son journal. J'ai trouvé le début trop abstrait alors que le reste du texte ne l'est pas du tout. Après, quand sa petite fille vient la voir, j'a de nouveau lu.
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Message  Invité Ven 23 Avr 2010 - 10:05

J'aime beaucoup ce mode de narration !
Ca me rappelle un peu Love Actually dans la forme (même si je n'ai pas aimé ce film, donc moyen moyen le compliment !) ou le roman de B. Le Callet Une pièce montée. Enfin bref, cette construction est plutôt originale et habile, c'est bien mené de bout en bout.
Quoi qu'il en soit, ces destins croisés sont joliment tressés et touchants. Tu l'auras compris : j'ai beaucoup aimé.

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Message  Invité Ven 23 Avr 2010 - 10:54

Un travail de dentellière pour nous mener avec élégance et subtilité au cœur de l'intime sans aller pour autant jusqu'à franchir la barrière protectrice nécessaire à tout un chacun. Un grand respect pour les personnages et le lecteur. Quelques vérités très belles sous ta plume connaisseuse de l'âme humaine. Je retiens ceci :
« Lorsque ainsi il m’arrive de m’abîmer, c’est qu’il n’y a plus de place pour moi nulle part, même pas dans la mort. L’image de l’autre – à quoi je collais, de quoi je vivais – n’est plus ; tantôt c’est une catastrophe qui semble l’éloigner à jamais, tantôt c’est un bonheur excessif qui me la fait rejoindre ; de toute manière, séparé ou dissous, je ne suis recueilli nulle part ; en face, ni moi, ni toi, ni mort, plus rien à qui parler. »

Côté moins, je regrette la mention en toutes lettres de la "psy", paragraphe 10. Il me semble qu'on comprend amplement avec ce qui précède la nature de sa fonction.

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Message  Reginelle Mar 27 Avr 2010 - 19:37

C'est un texte que j'ai lu plusieurs fois. Si à la première, j'avoue y être passée totalement à côté, je dois reconnaître qu'il a fini par "me prendre".
En fait, je crois que si j'ai eu le besoin d'y revenir, c'est que quelque chose l'a voulu dès le début sans que j'en ai conscience. Des morceaux de textes, pièces d'un puzzle. Je crois que c'est pour cela que je n'ai pas accroché. J'ai voulu seulement y voir "des morceaux". Sauf que la trame s'est quand même imposée.

Résultat de tout ça : J'aime beaucoup.

Bizarre, non ? (sourire)
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Message  Sahkti Jeu 27 Mai 2010 - 14:44

Elle a rencontré Martha Argerich. Sourire d'actualité, Martha Argerich refaisant la Une de certains journaux (ce qui est plutôt bien !)

Un beau travail d'écriture, vraiment, avec une tendresse qui transparaît au creux des lignes, soignées, et une histoire qui se déroule en finesse, faisant la part belle aux sentiments sans pour autant tomber dans la mièvrerie et conservant la part de mystère nécessaire au lecteur.
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