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Voyage intérieur

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 20:48

Bonjour, alors voilà je devais écrire une nouvelle de trois pages avec pour contraintes le lieu (un immeuble près de la gare du nord) et le fait de mentionner une chaussure sur un toit, sans que ça soit forcément central. (c'est un travail en rapport avec le livre de vincent delecroix "la chaussure sur le toit"). j'en avais faite une d'ailleurs postée ici mais ma prof m'a mal notée alors je l'ai refaite, mais je n'ai que le début. Je ne trouve pas de fin ni même de milieu ^^, donc pouvez vous me donner quelques idées ou simplement me dire si c'est prometteur ou s'il vaut mieux que je change encore? merci d'avance.



Ce soir-là, Paul était appuyé contre le rebord de sa fenêtre, comme à son habitude. Il ruminait de sombres pensées, comme à son habitude. En fait, il avait l'impression que sa vie n'était qu'une répétition sans fin des mêmes gestes, jour après jour. Il rêvait d'évènements palpitants, son quotidien était ennuyeux à mourir. Il se levait, chaque matin, s'habillait, prenait son petit déjeuner en hâte, courrait pour attraper son bus, arrivait en retard, et à partir du moment où il s'asseyait en face du tableau noir, son esprit partait ailleurs. Il revenait des années en arrière, à des kilomètres de là.
Jusqu'alors, son enfance s'était résumée à un voyage. Balloté de pays en pays, on aurait pu croire qu'il avait souffert de ces déchirures et de ces changements incessants, mais au contraire il adorait cette vie, et demeurer trop longtemps sous le même toit était pour lui une vraie torture. Lui qui avait eu l'habitude de changer d'horizons avant même de se lasser de là où il séjournait, il était désespéré de connaître chaque ruelle, chaque recoin de son quartier, car il n'avait plus rien à découvrir.

Les cours, ce n'était pas un gros problème pour lui. Il écoutait d'une oreille, relisait ses leçons avant les contrôles et faisait plus ou moins ses devoirs, et les résultats suivaient. Heureusement d'ailleurs, car ses parents lui avaient toujours répété que sa liberté dépendait de ses notes. Il enrageait de voir son existence réduite à cette simple équation : bons résultats = liberté. Les combats des héros pour la liberté étaient bien plus glorieux dans l'Histoire et dans les livres que dans la réalité d'un jeune adolescent de seize ans ! Et puis, déjà qu'il étouffait dans ces lieux trop souvent arpentés, si en plus il était confiné entre les murs de sa chambre ! Sa chambre dont la fenêtre donnait sur la Gare du Nord, comme pour le narguer, comme si chaque train qui s'échappait lui rappelait qu'il était, lui, coincé ici.
Non, le problème ne venait pas du travail à effectuer, mais de la nature de ce travail. Il était déçu. Lui qui s'intéressait à tant de choses, pourquoi les professeurs n'abreuvaient-ils pas sa soif de savoir? Au lieu de cela, ils lui donnaient quelques formules à apprendre, quelques dates à connaître, quelques méthodes à maitriser. Certes, il savait qu'il fallait passer par là pour arriver à une réflexion plus élaborée, mais était-ce vraiment de la réflexion? Cette question l'obsédait. Pouvait-on vraiment avoir sa propre opinion? Influencés par l'environnement familial, manipulés par la publicité, que restait-il de notre sens critique ?
Paul était tellement déconnecté de son corps qu'il ne s'était pas rendu compte du froid de la nuit qui mordait cruellement ses bras nus. Émergeant de cet état second qui s'emparait souvent de lui, il se remémora soudain pourquoi il avait ouvert sa fenêtre. Il voulait simplement fermer ses volets, mais une fois de plus il s'était laissé emporter par ses pensées. Il se pencha donc afin de les clore, et c'est là qu'il aperçut une chaussure sur le toit d'en face. Elle était maculée de boue, d'herbes et de feuilles mortes, mais c'était une chaussure de marque. Il se demanda qui était assez riche ou assez stupide pour aller se promener en pleine campagne avec aux pieds des chaussures de telle qualité, mais il ne s'attarda guère sur ce détail. Il se demanda plutôt pourquoi la personne qui avait voulu se débarrasser de sa chaussure n'avait-elle pas jeté l'autre en même temps, afin que quelqu'un puisse profiter de la paire ! Mais la plupart des gens étaient très attachés aux objets, même orphelins et inutiles. Il ne pouvait se le nier, lui aussi conservait comme des reliques des objets datant de son enfance dans différents pays, mais ce n'était pas l'objet en lui-même qui l'intéressait, c'était le souvenir qu'il portait. Il s'était d'ailleurs demandé par quel mécanisme le cerveau associait un souvenir à quelque chose de matériel, mais il n'avait pas trouvé de réponse.

Ce soir-là donc, était un soir comme les autres.

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Message  mentor Lun 10 Mai 2010 - 20:55

Il faudrait vraiment que tu proposes des titres qui tiennent la route pour tes textes, histoire de les cataloguer, comme on te le disait pour le premier

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Message  Invité Lun 10 Mai 2010 - 21:04

Bon début pour moi, mieux maîtrisé que l'histoire précédente que vous nous avez proposée... Mais, du coup, vous avez, je crois, un peu perdu en fraîcheur, tout cela est plutôt terre-à-terre (pour l'instant, je comprends qu'il y a une suite).

Remarques :
« prenait son petit déjeuner en hâte, courait (et non « courrait » qui est la forme du conditionnel, pas de l’imparfait) pour attraper son bus »
« Ballotté de pays en pays »
« Pouvait-on vraiment avoir sa propre opinion? » : typographie, une espace avant le point d’interrogation
« Il se demanda plutôt pourquoi la personne qui avait voulu se débarrasser de sa chaussure [b}n’avait pas jeté (et non « n'avait-elle pas jeté » : style indirect, l’interrogation est déjà contenue dans le « pourquoi », inverser ensuite le verbe et le sujet est redondant)[/b] l'autre en même temps »

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 21:07

C'est drôle que tu dise que c'est mieux maîtrisé, car c'est beaucoup moins travaillé mais c'est un autoportrait! merci pour les conseils sur les modifications à apporter, je vais changer tout ça. Mais auriez vous une idée de suite, car je pense qu'il faut qu'il se passe quelque chose qui bouleverse sa vision des choses, quelque chose qui fasse qu'il ne s'enferme plus dans le passé, sinon l'histoire va devenir lourde et plate je pense, si je continue juste dans ses pensées. merci d'avance!

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Message  Invité Lun 10 Mai 2010 - 21:16

Ah ben non, la suite c'est à vous de la trouver... tastymonster2, j'emploie le vouvoiement, merci d'en tenir compte.

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 21:22

je m'excuse si j'ai pu paraître impolie, tutoyer c'est pour moi une manière de remercier en montrant mon affection mais désolée si cela ne vous plait pas, en tout cas merci pour votre réponse!

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Message  mentor Lun 10 Mai 2010 - 21:24

et moi, je sens le gasoil ?
Un titre, l'amie, un titre !
et je m'occupe du reste
:-))

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Message  mentor Lun 10 Mai 2010 - 21:25

et puis... une courte présentation dans le fil ad hoc, ce serait parfait !
;-)

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 21:27

désolée je n'ai pas pris le temps de changer le titre ni de me présenter, car je dois rendre ce travail pour demain et j'ai encore des tonnes de boulot! mais je viens de découvrir ce site et je compte devenir un membre actif, donc ne vous inquiétez pas, je me rattraperai dès que j'aurais du temps libre! au fait je ne sais même pas comment modifier le titre ^^

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Message  mentor Lun 10 Mai 2010 - 21:31

tastymonster2 a écrit: au fait je ne sais même pas comment modifier le titre ^^
c'est dit clairement : ajouter un message dans le fil ici, car les membres ne peuvent pas modifier eux-mêmes

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Message  mentor Lun 10 Mai 2010 - 21:33

tastymonster2 a écrit:je dois rendre ce travail pour demain
à part ça, je vais te dire : c'est pô bien de procrastiner :-)))

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 21:41

C'est pas de ma faute si la prof a décrété qu'il fallait rendre la deuxième version de notre nouvelle 4 jours plus tôt que prévu! ( et oui je suis la seule perfectionniste à vouloir tout recommencer !! ) bref désoéle, mais j'ai pas d'idée de titre. Au pire tu mets "voyage intérieur"; c'est nul mais c'est temporaire

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 21:55

Oulala, quand je relis mes messages je me rends compte que j'ai été exécrable. d'ailleurs à force d'aller sur des forums d'ados je ne m'étais pas rendu compte que vous étiez tous adultes et donc que le tutoiement était vraiment impoli, je m'excuse. merci à tous pour vos réponses et continuez à faire vivre ce site

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Message  Invité Lun 10 Mai 2010 - 21:59

Ne vous en faites pas, tastymonster2, je ne trouve pas du tout que vous ayez été exécrable ! En fait, la plupart des membres du site pratiquent le tutoiement par défaut, je fais figure d'exception.
Surtout, quand vous aurez un peu de temps, venez participer, notamment en commentant des textes : beaucoup ici, je crois, attachent de l'importance aux commentaires, aux retours sur leurs textes. N'hésitez pas si vous avez des choses à dire, positives ou négatives.

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Message  tastymonster2 Lun 10 Mai 2010 - 23:25

Voilà la dernière version, j'espère que vous aurez le courage de m'aider par vos commentaires !!
(le texte est trop court mais j'ai déjà fait trop de remplissage, je ne sais plus quoi dire pour atteindre 3 pages!)



L'aventure humaine

Ce soir-là, Paul était appuyé contre le rebord de sa fenêtre, comme à son habitude. Il ruminait de sombres pensées, comme à son habitude. En fait, il avait l'impression que sa vie n'était qu'une répétition sans fin des mêmes gestes, jour après jour. Il rêvait d'évènements palpitants, son quotidien était ennuyeux à mourir. Il se levait, chaque matin, s'habillait, prenait son petit déjeuner en hâte, courrait pour attraper son bus, arrivait en retard, et à partir du moment où il s'asseyait en face du tableau noir, son esprit partait ailleurs. Il revenait des années en arrière, à des kilomètres de là.
Jusqu'alors, son enfance s'était résumée à un voyage. Ballotté de pays en pays, on aurait pu croire qu'il avait souffert de ces déchirures et de ces changements incessants, mais au contraire il adorait cette vie, et demeurer trop longtemps sous le même toit était pour lui une vraie torture. Lui qui avait eu l'habitude de changer d'horizons avant même de se lasser de là où il séjournait, il était désespéré de connaître chaque ruelle, chaque recoin de son quartier, car il n'avait plus rien à découvrir.

Les cours, ce n'était pas un gros problème pour lui. Il écoutait d'une oreille, relisait ses leçons avant les contrôles et faisait plus ou moins ses devoirs, et les résultats suivaient. Heureusement d'ailleurs, car ses parents lui avaient toujours répété que sa liberté dépendait de ses notes. Il enrageait de voir son existence réduite à cette simple équation : bons résultats = liberté. Les combats des héros pour la liberté étaient bien plus glorieux dans l'Histoire et dans les livres que dans la réalité d'un jeune adolescent de seize ans ! Et puis, déjà qu'il étouffait dans ces lieux trop souvent arpentés, si en plus il était confiné entre les murs de sa chambre... Sa chambre dont la fenêtre donnait sur la Gare du Nord, comme pour le narguer, comme si chaque train qui s'échappait lui rappelait qu'il était, lui, coincé ici.

Non, le problème ne venait pas du travail à effectuer, mais de la nature de ce travail. Il était déçu. Lui qui se passionnait pour tant de choses, pourquoi les professeurs n'arrivaient-t-ils pas à éveiller en lui un quelconque intérêt ? Au lieu de cela, ils lui donnaient quelques formules à apprendre, quelques dates à connaître, quelques méthodes à maitriser. Certes, il savait qu'il fallait passer par là pour arriver à une réflexion plus élaborée, mais était-ce vraiment de la réflexion? Cette question l'obsédait. Pouvait-on vraiment avoir sa propre opinion? Influencés par l'environnement familial, manipulés par la publicité, que restait-il de notre sens critique ?

Paul était tellement déconnecté de son corps qu'il ne s'était pas rendu compte du froid de la nuit qui mordait cruellement ses bras nus. Émergeant de cet état second qui s'emparait souvent de lui, il se remémora soudain pourquoi il avait ouvert sa fenêtre. Il voulait simplement fermer ses volets, mais une fois de plus il s'était laissé emporter par ses pensées. Il se pencha donc afin de les clore, et c'est là qu'il aperçut une chaussure sur le toit d'en face. Elle était maculée de boue, d'herbes et de feuilles mortes, mais c'était une chaussure de marque. Il se demanda qui était assez riche ou assez stupide pour aller se promener en pleine campagne avec aux pieds des chaussures de telle qualité, mais il ne s'attarda guère sur ce détail. Il se demanda plutôt pourquoi la personne qui avait voulu se débarrasser de sa chaussure n'avait-elle pas jeté l'autre en même temps, afin que quelqu'un puisse profiter de la paire ! Mais la plupart des gens étaient très attachés aux objets, même orphelins et inutiles. Lui aussi, il ne pouvait le nier, conservait comme des reliques des objets datant de son enfance dans différents pays, mais ce n'était pas l'objet en lui-même qui l'intéressait, c'était le souvenir qu'il portait. Il s'était d'ailleurs demandé par quel mécanisme le cerveau associait un souvenir à quelque chose de matériel, mais il n'avait pas trouvé de réponse.

C'était donc un soir comme les autres. Le lendemain aussi en un sens, car ce n'est pas parce que l'univers de quelqu'un bascule, que le monde s'en trouve changé. Ce matin-là, un jeudi, il se leva à 7h45, un peu en retard mais il ne s'en inquiéta même pas. Quelque chose avait changé. Était-ce en lui, autour de lui ? Il contempla les murs blancs de sa chambre comme s'il les voyait pour la première fois. Il se sentait mal-à-l'aise. Il se hâta de prendre sa douche puis rentra dans la cuisine où il trouva ses parents encore un peu endormis. Il les regarda pendant une poignée de secondes et eut l'impression fugace de comprendre quelque chose, mais cette sensation lui échappa. Il sortit enfin de la maison, pressa le pas pour avoir son bus. Arrivé au lycée, il s'installa devant son bureau. Encore cette sensation d'une révélation qui voulut s'imposer à lui, mais il n'arriva pas à la saisir. Lui qui avait toujours été guidé par sa réflexion, il était à la fois étonné et grisé d'être ainsi affecté par de simples perceptions. Il vécut cette journée dans un état second, mais ce n'était pas le même sentiment que d'habitude. Au lieu d'être enfermé dans ses pensées et son passé, il était cette fois complètement ouvert à ce qui se passait autour de lui, il n'avait jamais été aussi attentif aux autres. Il remarqua de nombreux détails qui lui avaient échappé jusqu'alors, Pierre était drôle, Camille était intelligente, Julie le regardait . Tous ces êtres humains qui parlaient, s'agitaient, regardaient leur montre, dessinaient sur leur feuille, écrivaient au tableau, tous étaient comme lui. Il se sentait stupide et prétentieux d'avoir pu croire que personne n'était capable de le comprendre, que les gens ne se souciaient pas des vrais problèmes. Tous en avaient, intrinsèques à leur personnalité ou extérieurs, mais tous riaient, aimaient, vivaient. Seul lui avait été assez entravé par ses méditations pour ne pas se rendre compte que le monde était chaque jour nouveau, que chaque lever de soleil inaugurait une journée différente et pleine d'inconnu. Il avait arrêté de voyager depuis quatre ans, depuis quatre ans il se morfondait sur son sort, sur l'ennui qui régnait dans sa vie, et il venait seulement de comprendre que le lieu où l'on se trouvait n'importait pas. Peu importait que l'on obéisse à la même routine, que l'on emprunte les mêmes chemins tous les jours ! Il suffisait de savoir s'arrêter sur ce chemin.
« Paul ! Paul.........Paul ! Tu n'écoutes pas ! Ton carnet de correspondance ! »
Il s'étonna tout d'abord que la révélation ultime qui venait de le transcender ne soit pas clairement visible sur son visage. Puis il se pencha vers son sac, en tira son carnet et le tendit à sa professeur, en la regardant droit dans les yeux. Lorsque la sonnerie retentit, il sortit dans le couloir avec les autres, précipitamment. Il s'approcha de Julie, et engagea la conversation. Les mots coulaient de sa bouche sans qu'il les retienne, il ne voulait plus du carcan de la raison. Ils parlèrent de tout et de rien, pourtant il lui semblait que le monde entier se résumait à cette conversation.
La journée s'acheva, il rentra chez lui. Il entendait l'immeuble vibrant de vies et d'histoires, la vieille dame du 5ème, le monsieur un peu fou qui vivait enfermé chez lui. Il dina rapidement avec ses parents, puis regagna sa chambre. Pour la première fois depuis bien longtemps, il était pressé d'être au lendemain. Il se rendait enfin compte que lorsqu'on s'intéressait aux personnes, chaque jour était unique et nous réservait bien des surprises.

Le vendredi, il effectua si vite tous les gestes matinaux usuels qu'il arriva pour la première fois en avance. Il aperçut Julie au fond de la cour, adossée à un arbre. Elle paraissait pensive, et il hésita un peu avant de l'aborder. Lui détestait être dérangé au cours des raisonnements qui occupaient sa vie jusqu'à hier, mais elle semblait l'apprécier et il marcha droit vers elle. Elle lisait un livre, et Paul regarda longuement ses doigts fins et clairs tourner les pages. Il était émerveillé par ce simple spectacle, l'esprit vide, le coeur comblé. Il était sûr qu'elle était comme lui. Soudain l'immensité de l'avenir qui l'attendait s'imposa à lui. Il lui restait tant d'expériences à tenter, tant de personnalités à explorer ! Comment avait-il pu croire qu'il avait déjà tout vécu ? La voix claire de Julie interrompit ses rêveries. « Salut! Enlève moi ce sourire béat de tes lèvres! Qu'est-ce qui te prends? On dirait que c'est la première fois que tu me vois! » Paul pensa deux choses en même temps : d'abord que le visage de Julie était éclairé par un sourire radieux qui démentait ses paroles, puis qu'elle avait exactement décrit ce qu'il ressentait : c'était la première fois qu'il la voyait.

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Message  Jean Mar 11 Mai 2010 - 0:06

Un récit très agréable à lire, bien construit "classiquement", soutenu, un poil convenu et anecdotique, et qui manque certainement beaucoup de piment et de quoi faire venir l'émotion, à cause d'un héros trop lisse, abstrait, pas assez personnel, bref "adolescent".

Sinon, on sent qu'il n'est pas achevé, qu'il manque quelque chose au texte, une conclusion, un dénouement. Mais plus encore il possède un gros défaut, une grosse erreur de liant de ta part au niveau de la narration entre les deux parties du textes : la première partie jusqu'au moment où Paul aperçoit la chaussure et la seconde où son univers a basculé. Quel rôle joue la chaussure dans l'évènement ? Que s'est-il passé dans la tête de Paul pour que d'une nuit à l'autre il change inconsciemment son regard sur le monde ?...

A retravailler ces aspects-là, donc. Mais en l'état ta prof devrait quand-même être enchantée de la fluidité de ton texte. Pour une lycéenne, c'est plutôt très bien cousu !

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Message  Invité Mar 11 Mai 2010 - 5:21

Tout d'accord avec Jean.

Mes remarques :
« Il se sentait mal à l'aise (et non « mal-à-l’aise ») »
« Julie le regardait . Tous ces êtres humains » : typographie, pas d’espace avant un point
« Paul.........Paul ! » : typographie, une espace après une série de points
« l'esprit vide, le cœur comblé »
« Salut! Enlève-moi (trait d’union) ce sourire béat de tes lèvres! Qu'est-ce qui te prend (et non « prends)? On dirait que c'est la première fois que tu me vois! » : typographie, une espace avant les points d’exclamation et d’interrogation

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Message  Invité Mar 11 Mai 2010 - 7:16

J'ai préféré la première partie à la seconde, e, ce sens qu'elle me paraissait plus riche de possibilités inédites. La seconde semble être un prélude à une banale histoire d'amours adolescentes bourrée de bons sentiments.
Je remarque que les corrections de socque sont restées lettres mortes, dommage de bisser ses erreurs ! Et il serait sûrement intéressant de faire quelque chose de cette fameuse chaussure
Sinon, pour passer aux points positifs : tu réussis à nous tenir en haleinr alors qu'il ne se passe pas grand chose, grâce à un style fluide et précis, ce qui n'est pas rien Tu as un certain sens du détail, ce qui amène de la vie dans ta narration. Il te reste à trouver un élément perturbateur du cours naturel des choses pour donner du piment à cette histoire...pas facile, sur trois pages... mais je fais confiance à ton imagination !

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Message  Invité Mar 11 Mai 2010 - 7:18

en ce sens et haleine, bien sûr.

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Message  tastymonster2 Mar 11 Mai 2010 - 11:55

Merci beaucoup! vous avez plus ou moins dit la même chose que ma prof de français, en plus gentil !
elle m'a aussi dit que je voulais mettre trop d'idées générales et que la chaussure n'apportait rien, et qu'il n'y a pas vraiment d'histoire. merci pour vos conseils quand même, mais la prof trouve cette nouvelle nulle encore une fois. je désèspère bref, merci de m'avoir accordé un peu de votre temps!!

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Message  mentor Mar 11 Mai 2010 - 11:58

tastymonster2 a écrit: la prof trouve cette nouvelle nulle encore une fois. je désèspère
c'est justement là qu'il faut tenir, rien que pour pouvoir lui prouver qu'elle se gourre
;-)
continue !

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Message  Reginelle Mar 11 Mai 2010 - 12:16

Et si c'était lui qui balançait la chaussure ?
Cette chaussure souillée de boue, d'herbes et etc. c'est, peut-être, la chaussure de quelqu'un qui a marché dans plein d'endroits et ramenant de chacun quelque chose collée à sa semelle.
Je ne sais pas s'il est nécessaire de faire intervenir des personnages extérieurs dans le cheminement de l'ado vers la découverte que sa vie n'est pas si ennuyeuse que cela.

Il est à sa fenêtre, il s'ennuie, rumine son passé. Mais la ville autour de lui, vit, palpite. Il pourrait y avoir n'importe quoi, autour de lui, qui, soudain, dissipe ses pensées moroses. Je ne sais pas... un parfum inattendu, un ciel particulièrement beau, des gens, l'atmosphère d'une rue, les échos d'une fête...

Je me dis qu'il pourrait ne devoir qu'à lui, qu'à des sensations ressenties, cette prise de conscience que le bonheur, que d'être bien, de se sentir vivant, ça ne dépend pas forcément du lieu où l'on se trouve.

juste une idée comme ça...
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