Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
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Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Après avoir été proprement écartée de la sélection du "Tremplin des Muses" lequel tremplin a surtout servi à m'éjecter, voilà que je subis un second revers avec la revue "Squeeze" à qui j'ai parvenir le texte ci-dessous suite à son appel sur le sujet : "de l'utilité de l'art".
Il paraît que je suis hors sujet. Ah bon ?
Quand Paul Lambert avait reçu le prestigieux « Prix de la dernière chance » pour son ouvrage « Mon nombril » il avait tout de suite pensé à sa mère ; sa chère maman qu'il chérissait tellement et qui lui rendait si peu.
Toute son enfance il s'était entendu dire qu'il n'était qu'un bon à rien et elle n'avait cessé, durant son adolescence, de lui montrer en exemple ses cousins qui, eux, entreprenaient de brillantes études d'avocat, de médecin ou de financier international. Quand il lui avait dit qu'il ambitionnait de devenir professeur de lettres classiques, elle avait failli s'évanouir – elle avait même eu un vrai malaise – et le fait qu'il promette d'être professeur agrégé n'y avait rien changé, mais c'était aussi bien car il avait raté l'agrégation.
Enfin, cette fois, elle devrait se rendre à l'évidence : il battait ses cousins à plate couture. Il était connu et reconnu. Il avait aussitôt fait parvenir à sa mère deux exemplaires de son œuvre élégamment reliés. Il aurait très bien pu se contenter de ne lui en envoyer qu'un seul mais il était généreux.
Ce fut donc tout guilleret et fort content de lui qu'il lui rendit visite par une journée ensoleillée de novembre. Il s'en souvenait comme si c'était hier.
Sa mère l'avait reçut comme d'habitude, c'est-à-dire comme s'il la dérangeait. Un peu décontenancé, il avait décidé de commencer par lui demander de ses nouvelles avant d'entamer le sujet de sa réussite époustouflante. Mal lui en prit car elle partit alors dans une description apocalyptique de sa santé d'où il ressortait qu'elle était atteinte d'un reflux gastro-œsophagien qui lui gâchait la vie et pour lequel le médecin n'avait su que lui conseiller de surélever la tête de son lit, afin de faciliter la descente de son repas du soir vers son estomac, lequel avait la fâcheuse manie de ne l'accepter qu'avec difficultés et de renvoyer un liquide acide qui lui désintégrait doucement mais sûrement l'œsophage.
Elle avait trouvé le remède un peu étrange mais avait décidé de l'essayer.
Après avoir compati, il s'enhardit à mettre la conversation sur ses prouesses littéraires.
Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle avait pensé de son travail, elle l'interrompit sèchement en lui disant qu'elle ne l'avait pas encore lu mais qu'elle avait bien reçu ses deux exemplaires qui étaient dans sa chambre. Un peu désappointé, Paul n'insista pas et ce n'est que par un hasard tout à fait indépendant de sa volonté qu'après avoir accédé à la demande de sa chère maman d'aller lui quérir un mouchoir dans son armoire, il aperçut, en entrant dans la chambre, ses deux ouvrages calés sous les pieds de la tête du lit afin de surélever ce dernier et permettre vraisemblablement à l'œsophage de sa génitrice de fonctionner normalement.
Il en ressentit un énorme dépit.
Il en était là de ses douloureux souvenirs lorsqu'il se rendit compte que son défenseur avait terminé sa plaidoirie. Les jurés pleuraient, ce qui n'était guère étonnant puisque c'était lui-même, Paul Lambert, qui l'avait écrite et qu'il avait choisi comme avocat, Maître Baliverne, connu dans le tout-Paris pour ses dons d'orateur et de comédien.
Sans nul doute, il se tirerait de ce mauvais pas avec une peine légère, dont il ne ferait que la moitié pour bonne conduite. Il profiterait de ce temps libre pour écrire un autre ouvrage dont le succès était assuré grâce à la publicité procurée par son affaire.
D'ailleurs son éditeur lui avait fait savoir que son livre se vendait comme des petits pains et que les animateurs de télévision le harcelaient déjà au téléphone pour qu'il leur donne l'exclusivité des déclarations de son auteur désormais célèbre, dès sa sortie de prison.
Cette fois, sa mère ne pourrait nier son talent.
A cette idée il eut un sourire de satisfaction qui fit bientôt place à la contrariété lorsqu'il se souvint qu'il l'avait bêtement étranglée par une journée ensoleillée de novembre.
Il paraît que je suis hors sujet. Ah bon ?
Quand Paul Lambert avait reçu le prestigieux « Prix de la dernière chance » pour son ouvrage « Mon nombril » il avait tout de suite pensé à sa mère ; sa chère maman qu'il chérissait tellement et qui lui rendait si peu.
Toute son enfance il s'était entendu dire qu'il n'était qu'un bon à rien et elle n'avait cessé, durant son adolescence, de lui montrer en exemple ses cousins qui, eux, entreprenaient de brillantes études d'avocat, de médecin ou de financier international. Quand il lui avait dit qu'il ambitionnait de devenir professeur de lettres classiques, elle avait failli s'évanouir – elle avait même eu un vrai malaise – et le fait qu'il promette d'être professeur agrégé n'y avait rien changé, mais c'était aussi bien car il avait raté l'agrégation.
Enfin, cette fois, elle devrait se rendre à l'évidence : il battait ses cousins à plate couture. Il était connu et reconnu. Il avait aussitôt fait parvenir à sa mère deux exemplaires de son œuvre élégamment reliés. Il aurait très bien pu se contenter de ne lui en envoyer qu'un seul mais il était généreux.
Ce fut donc tout guilleret et fort content de lui qu'il lui rendit visite par une journée ensoleillée de novembre. Il s'en souvenait comme si c'était hier.
Sa mère l'avait reçut comme d'habitude, c'est-à-dire comme s'il la dérangeait. Un peu décontenancé, il avait décidé de commencer par lui demander de ses nouvelles avant d'entamer le sujet de sa réussite époustouflante. Mal lui en prit car elle partit alors dans une description apocalyptique de sa santé d'où il ressortait qu'elle était atteinte d'un reflux gastro-œsophagien qui lui gâchait la vie et pour lequel le médecin n'avait su que lui conseiller de surélever la tête de son lit, afin de faciliter la descente de son repas du soir vers son estomac, lequel avait la fâcheuse manie de ne l'accepter qu'avec difficultés et de renvoyer un liquide acide qui lui désintégrait doucement mais sûrement l'œsophage.
Elle avait trouvé le remède un peu étrange mais avait décidé de l'essayer.
Après avoir compati, il s'enhardit à mettre la conversation sur ses prouesses littéraires.
Lorsqu'il lui demanda ce qu'elle avait pensé de son travail, elle l'interrompit sèchement en lui disant qu'elle ne l'avait pas encore lu mais qu'elle avait bien reçu ses deux exemplaires qui étaient dans sa chambre. Un peu désappointé, Paul n'insista pas et ce n'est que par un hasard tout à fait indépendant de sa volonté qu'après avoir accédé à la demande de sa chère maman d'aller lui quérir un mouchoir dans son armoire, il aperçut, en entrant dans la chambre, ses deux ouvrages calés sous les pieds de la tête du lit afin de surélever ce dernier et permettre vraisemblablement à l'œsophage de sa génitrice de fonctionner normalement.
Il en ressentit un énorme dépit.
Il en était là de ses douloureux souvenirs lorsqu'il se rendit compte que son défenseur avait terminé sa plaidoirie. Les jurés pleuraient, ce qui n'était guère étonnant puisque c'était lui-même, Paul Lambert, qui l'avait écrite et qu'il avait choisi comme avocat, Maître Baliverne, connu dans le tout-Paris pour ses dons d'orateur et de comédien.
Sans nul doute, il se tirerait de ce mauvais pas avec une peine légère, dont il ne ferait que la moitié pour bonne conduite. Il profiterait de ce temps libre pour écrire un autre ouvrage dont le succès était assuré grâce à la publicité procurée par son affaire.
D'ailleurs son éditeur lui avait fait savoir que son livre se vendait comme des petits pains et que les animateurs de télévision le harcelaient déjà au téléphone pour qu'il leur donne l'exclusivité des déclarations de son auteur désormais célèbre, dès sa sortie de prison.
Cette fois, sa mère ne pourrait nier son talent.
A cette idée il eut un sourire de satisfaction qui fit bientôt place à la contrariété lorsqu'il se souvint qu'il l'avait bêtement étranglée par une journée ensoleillée de novembre.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
C'est une menace Plotine ? ;-)
Au fait, proprement mais aussi poliment, quand même...
Au fait, proprement mais aussi poliment, quand même...
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Où ça une menace ?
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Une Plotine qui me fait sourire ne peut pas être une mauvaise Plotine, je persiste et signe.
Sa mère l'avait reçu comme d'habitude,
Sa mère l'avait reçu comme d'habitude,
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
La fin de ton texte. Et de la maman qui n'a pas su reconnaître le talent de son chérubin... (cool Plotine, je plaisante !)Plotine a écrit:Où ça une menace ?
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Désolée mais je ne connais pas la signification des :)-(_x:)- et je n'ai pas l'intention de m'enquiquiner à l'apprendre.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
:-)Plotine a écrit:Désolée mais je ne connais pas la signification des :)-(_x:)- et je n'ai pas l'intention de m'enquiquiner à l'apprendre.
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
De fait, pour ce qui est de "l'utilité de l'art" de Squeeze, il est indiscutablement hors sujet. Pour les Muses, c'était dans le cadre de quel appel à textes ? Kaléidoscope ? Pas quand même, comme on dit ici. Lequel alors ?
Sinon, en dehors de Venise au temps des amours mortes, que c'est triste de voir un bon sujet expédié manu plotinari, à la va-vite, comme si tu n'avais pas envie de le travailler, au sens culinaire du terme.
Enfin, un numéro comme cette mère, ça devrait permettre des dialogues jubilatoires, non ? Et le petit inhibé, à tortiller du cul en s'excusant de demander pardon... Enfin, que veux-tu, je ne vais pas l'écrire à ta place.
La fin ne me plaît pas trop, c'est comme si tu t'en débarrassais, alors qu'il aurait très bien pu retirer un des bouquins, que le lit bascule, et que la vieille s'explose le crâne sur le carrelage : ce n'aurait été que saine indignation d'auteur.
Mais bon, je dis ça, je dis rien...
Sinon, en dehors de Venise au temps des amours mortes, que c'est triste de voir un bon sujet expédié manu plotinari, à la va-vite, comme si tu n'avais pas envie de le travailler, au sens culinaire du terme.
Enfin, un numéro comme cette mère, ça devrait permettre des dialogues jubilatoires, non ? Et le petit inhibé, à tortiller du cul en s'excusant de demander pardon... Enfin, que veux-tu, je ne vais pas l'écrire à ta place.
La fin ne me plaît pas trop, c'est comme si tu t'en débarrassais, alors qu'il aurait très bien pu retirer un des bouquins, que le lit bascule, et que la vieille s'explose le crâne sur le carrelage : ce n'aurait été que saine indignation d'auteur.
Mais bon, je dis ça, je dis rien...
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Easter(Island) a écrit::-)Plotine a écrit:Désolée mais je ne connais pas la signification des :)-(_x:)- et je n'ai pas l'intention de m'enquiquiner à l'apprendre.
T'as fini de faire la grincheuse, ça ne te va pas ; nous savons bien que tu préfères les smileys, mais enfin, même moi je connais le sens de :-), c'est tout dire...
Il y avait eu un fil didactique sur cet intéressant décodage, d'ailleurs...
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Je trouve qu'il a bien fait d'étrangler sa génie...triste; pour les rebuffades d'édition il n'est que de se souvenir que Gide refusa de publier Proust et la vie devient belle ,-)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Ba a écrit:Je trouve qu'il a bien fait d'étrangler sa génie...triste; pour les rebuffades d'édition il n'est que de se souvenir que Gide refusa de publier Proust et la vie devient belle ,-)
C'est normal qu'il ait refusé, Schwob était moustachu, il s'était pointé sans culottes courtes, et il avait fait le sourd quand Gide lui avait demandé s'il n'avait rien d'autre à lui montrer ; faut pas déconner, quand même.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Je suis assez d'accord avec silene82, pour moi le texte est plus esquissé qu'écrit, j'ai l'impression que vous et moi avons ce même défaut de gâcher nos idées et d'expédier les fins. En outre, quelque chose ne va pas dans l'économie des temps, cette double distance dans le passé pour raconter l'histoire fait qu'on s'y intéresse moins, je trouve... Bref, je ne suis pas trop convaincue.
Mes remarques :
« Ce fut donc tout guilleret et fort content de lui qu'il lui rendit visite par une journée ensoleillée de novembre. (je trouve que cette phrase ne va pas dans le temps du récit. Ne faudrait-il pas, là encore, un plus-que-parfait, puisque vous avez décidé que Paul Lambert, dans le passé, se souvenait d’un événement encore antérieur ? Peut-être, en fait, serait-il intéressant qu’il se souvînt maintenant d’un événement passé, vous réduiriez d’un degré la distance entre l’histoire et le lecteur. À vous de voir, bien sûr) Il s'en souvenait comme si c'était hier.
Sa mère l'avait reçu (et non « reçut ») comme d'habitude »
« calés sous les pieds de la tête du lit » : l’effet burlesque est-il voulu ? J’ai une impression de maladresse ici
« et qu'il avait choisi comme avocat, (pourquoi une virgule ici ?) Maître Baliverne »
Mes remarques :
« Ce fut donc tout guilleret et fort content de lui qu'il lui rendit visite par une journée ensoleillée de novembre. (je trouve que cette phrase ne va pas dans le temps du récit. Ne faudrait-il pas, là encore, un plus-que-parfait, puisque vous avez décidé que Paul Lambert, dans le passé, se souvenait d’un événement encore antérieur ? Peut-être, en fait, serait-il intéressant qu’il se souvînt maintenant d’un événement passé, vous réduiriez d’un degré la distance entre l’histoire et le lecteur. À vous de voir, bien sûr) Il s'en souvenait comme si c'était hier.
Sa mère l'avait reçu (et non « reçut ») comme d'habitude »
« calés sous les pieds de la tête du lit » : l’effet burlesque est-il voulu ? J’ai une impression de maladresse ici
« et qu'il avait choisi comme avocat, (pourquoi une virgule ici ?) Maître Baliverne »
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Tout à fait d'accord : des problèmes de temps. En revanche je ne comprends pas l'interrogation sur "calés sous les pieds de la tête du lit"... comment diable voulez-vous que j'explique ça autrement ? C'est déjà assez compliqué !
D'autre part, c'est un peu écrit à la va-vite certes, mais avec Silène toute phrase qui n'a pas 2,40 m de long est bâclée. Pffffffttttttt !
D'autre part, c'est un peu écrit à la va-vite certes, mais avec Silène toute phrase qui n'a pas 2,40 m de long est bâclée. Pffffffttttttt !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Plotine a écrit:Tout à fait d'accord : des problèmes de temps. En revanche je ne comprends pas l'interrogation sur "calés sous les pieds de la tête du lit"... comment diable voulez-vous que j'explique ça autrement ? C'est déjà assez compliqué !
D'autre part, c'est un peu écrit à la va-vite certes, mais avec Silène toute phrase qui n'a pas 2,40 m de long est bâclée. Pffffffttttttt !
Quelle délicieuse mauvaise foi, chère Plotine : notre excellente socque, personne d'un goût délié et dont l'éloge n'est plus à faire, dit qu'elle n'est pas loin de mon avis, sursaut de façade pour ne pas dire qu'elle souscrit.
Ce n'est pas "un peu écrit à la va-vite", mais entièrement, comme à l'accoutumée : tu gaspilles, semeuse folâtre, des textes qui pourraient exceller. J'entends bien que seul t'intéresse de poser ce que tu as en tête, et comme tu as une forme d'esprit épistolière, comme les belles dames des siècles passés, et que tu sais ta langue, ça passe très bien. Permets-moi simplement de déplorer que des choses fort bonnes ne soient pas poussées à la perfection par un peu plus de travail.
Pour ce qui est des phrases d'un kilomètre, c'est ainsi que j'aime écrire, mais je n'en fais aucunement un critère de style, comme tu le sais amplement : le bâclé est dans la facture, dans un certain relâchement de ton, dans des champs lexicaux imprécis, qui montrent que tu n'as pas pris le temps d'harmoniser, de cuisiner ton texte enfin.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Désolé mais moi j'ai trouvé ce texte exactement comme je les aime
pas de fioriture, des mots, des phrases simples, pas trop recherchés disons...
Et si justement cette justesse que j'ai ressentie venait de cette non excellence, de ce ton si naturel qui donne toute la drôlerie, qui fait que ce texte coule de source. Et si justement ce n'était pas ça la force que Plotine devait exploiter ? Car c'est bien aussi difficile je pense d'écrire simple mais juste.
J'espère que je me suis bien exprimé, je ne voudrais froisser personne. De plus ce n'est que mon très humble avis.
pas de fioriture, des mots, des phrases simples, pas trop recherchés disons...
Et si justement cette justesse que j'ai ressentie venait de cette non excellence, de ce ton si naturel qui donne toute la drôlerie, qui fait que ce texte coule de source. Et si justement ce n'était pas ça la force que Plotine devait exploiter ? Car c'est bien aussi difficile je pense d'écrire simple mais juste.
J'espère que je me suis bien exprimé, je ne voudrais froisser personne. De plus ce n'est que mon très humble avis.
Dilo- Nombre de messages : 65
Age : 45
Date d'inscription : 08/02/2010
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Je suis d'accord avec Dilo sur le style. Elle fait ce qu'elle veut Plotine. Son texte est marrant. En revanche, je trouve bel et bien le texte hors sujet en regard des explications qu'elle donne en préalable :Dilo a écrit:(…) Et si justement ce n'était pas ça la force que Plotine devait exploiter ? Car c'est bien aussi difficile je pense d'écrire simple mais juste.
Première remarque : …lequel tremplin a surtout servi à m'éjecter.Plotine a écrit:Après avoir été proprement écartée de la sélection du "Tremplin des Muses" lequel tremplin a surtout servi à m'éjecter, voilà que je subis un second revers avec la revue "Squeeze" à qui j'ai parvenir le texte ci-dessous suite à son appel sur le sujet : "de l'utilité de l'art".
Il paraît que je suis hors sujet. Ah bon ?
Tu crois vraiment qu'ils ont créé un tremplin pour le seul plaisir de t'éjecter?
Ça frôle la parano!
Si le sujet est : "de l'utilité de l'art", je pense comprendre pourquoi ils te considèrent hors sujet : un livre n'est pas de l'art mais un objet imprimé. C'est l'écriture qui peut-être de l'art (éventuellement). C'est rigolo de considérer qu'il sert à caler un meuble (les journaux servent bien à protéger les planchers quand on fait de la peinture), toutefois, je ne considère pas que cet état de fait traite le sujet qu'ils proposent. Ton texte traite plutôt "de l'utilité des mères dévastatrices" non ?
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Plotine a écrit:[i]Sa mère l'avait reçut comme d'habitude, c'est-à-dire comme s'il la dérangeait. ...... (puis) Cette fois, sa mère ne pourrait nier son talent.
A cette idée il eut un sourire de satisfaction qui fit bientôt place à la contrariété lorsqu'il se souvint qu'il l'avait bêtement étranglée par une journée ensoleillée de novembre.
Je rejoins l'analyse de Narbah... ces foutues mères quand même ! Oui ce texte est hors sujet (pour le sujet proposé) oui, la fin est bâclée, oui, j'ai aimé quand même, car ce texte m'a proposé une autre Plotine. Des livres pour caler les pieds du lit... ça m'a beaucoup plu, c'est mieux que le pilon des éditeurs.
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Ben moi je suis d'accord avec la fin : j'aime bien qu'elle étrangle sa mère comme ça vite fait. Il y en a marre qu'on ne se débarrasse que du Père. Je suis masculiniste autant que féministe moi !CROISIC a écrit:Je rejoins l'analyse de Narbah... ces foutues mères quand même ! Oui ce texte est hors sujet (pour le sujet proposé) oui, la fin est bâclée, oui, j'ai aimé quand même, car ce texte m'a proposé une autre Plotine. Des livres pour caler les pieds du lit... ça m'a beaucoup plu, c'est mieux que le pilon des éditeurs.Plotine a écrit:[i]…lorsqu'il se souvint qu'il l'avait bêtement étranglée par une journée ensoleillée de novembre.
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Lapsus... ou pas lapsus, là est la question cher Narbah ! Il ou elle a étranglé sa mère... il ou elle le regrette déjà ! Plus d'admiratrice potentielle. Par contre, tuer vite fait bien fait, je suis pour !
Perso, j'ai adoré mon père, je l'aurais sûrement épousé s'il avait vécu au-delà de mes 10 ans ! Je ne fais donc pas partie de la cohorte des haineuses du père. Tuer la mère.... oui j'aurais pu.
Perso, j'ai adoré mon père, je l'aurais sûrement épousé s'il avait vécu au-delà de mes 10 ans ! Je ne fais donc pas partie de la cohorte des haineuses du père. Tuer la mère.... oui j'aurais pu.
La vie, bancale ?
Hello,
Deux ou trois tournures m'ont un peu gêné, mais sans doute ont-elles été relevées par mes prédécesseurs, que je salue en passant.
Cette histoire est bien trouvée. La fin semble a contrario un peu bâclée. Je regrette que le type n'ait pas tué sa mère avec les livres. Un bon coup de bouquin bien épais, ma foi...
L'histoire est arrivée à un copain à moi, ex-batteur de son état. Avec son groupe de rock, à l'époque ils avaient sorti un disque, tout contents d'eux. Et ils en avaient généreusement distribué des exemplaires à leurs potes en espérant ainsi que, le bouche à oreille aidant ( le bouche à bouche, c'est quand vraiment ça va bien plus mal ), le doigt de la grâce les toucherait enfin... Un soir ils passent à l'improviste chez des copains, gratteux comme eux je suppose. Une autre formation en tous cas. Et là, ils voient la pile de disques... sous le frigo ! Les concurrents s'en étaient servis pour caler l'appareil, sans doute aussi boiteux que leur vie.
Comme quoi tout ça sonne vrai, ce qui est un très bon point.
Et la leçon qu'il faut en retirer, notre insignifiance. Bien vu.
Bonne... continuation ? Oui, on va employer ce mot-là.
Ubik.
Deux ou trois tournures m'ont un peu gêné, mais sans doute ont-elles été relevées par mes prédécesseurs, que je salue en passant.
Cette histoire est bien trouvée. La fin semble a contrario un peu bâclée. Je regrette que le type n'ait pas tué sa mère avec les livres. Un bon coup de bouquin bien épais, ma foi...
L'histoire est arrivée à un copain à moi, ex-batteur de son état. Avec son groupe de rock, à l'époque ils avaient sorti un disque, tout contents d'eux. Et ils en avaient généreusement distribué des exemplaires à leurs potes en espérant ainsi que, le bouche à oreille aidant ( le bouche à bouche, c'est quand vraiment ça va bien plus mal ), le doigt de la grâce les toucherait enfin... Un soir ils passent à l'improviste chez des copains, gratteux comme eux je suppose. Une autre formation en tous cas. Et là, ils voient la pile de disques... sous le frigo ! Les concurrents s'en étaient servis pour caler l'appareil, sans doute aussi boiteux que leur vie.
Comme quoi tout ça sonne vrai, ce qui est un très bon point.
Et la leçon qu'il faut en retirer, notre insignifiance. Bien vu.
Bonne... continuation ? Oui, on va employer ce mot-là.
Ubik.
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
C'est bien ce que je disai ! Sauf le lapsus que je ne vois pas.CROISIC a écrit:Lapsus... ou pas lapsus, là est la question cher Narbah ! Il ou elle a étranglé sa mère... il ou elle le regrette déjà ! Plus d'admiratrice potentielle. Par contre, tuer vite fait bien fait, je suis pour !
Perso, j'ai adoré mon père, je l'aurais sûrement épousé s'il avait vécu au-delà de mes 10 ans ! Je ne fais donc pas partie de la cohorte des haineuses du père. Tuer la mère.... oui j'aurais pu.
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
t'as dit : j'ai bien aimé qu"elle étrangle sa mère
or le personnage est un homme
mais peut être eusses tu préféré que ce soit Plotine qui étrangle la sienne ?
or le personnage est un homme
mais peut être eusses tu préféré que ce soit Plotine qui étrangle la sienne ?
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Mon inconscient ne s'arrête pas à de si petits détails : quand Plotine fait étrangler sa mère par son personnage, elle étrangle sa mère un point c'est tout.Rebecca a écrit:t'as dit : j'ai bien aimé qu"elle étrangle sa mère
or le personnage est un homme
mais peut être eusses tu préféré que ce soit Plotine qui étrangle la sienne ?
Ce serait différent si c'était dans un contexte avec plusieurs personnages car il faudrait que le lecteur choisisse quel point de vue il veut lire : mais là, on ne peut pas penser que Plotine s'identifie à la mère chiante qui se fait étrangler non !
Ah! ça vous la coupe ça ?
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Et pourquoi pas ? Et pourquoi pas ? Quand on songe à Flaubert en madame Bovary...
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Il faudrait arrêter de projeter sur moi vos propres turpitudes. Je n'ai jamais eu envie d'étrangler ma mère, enfin pas plus que tout un chacun.
J'aime Croisic qui a lu "une autre Plotine". Non Croisic, disons plus simplement que tu m'as peut-être lue avec un autre oeil ?
En passant : Dilo, tu sais que tu es un garçon très intelligent, toi ?
Enfin : Narbah : qu'est-ce que tu as contre les paranos ?
J'aime Croisic qui a lu "une autre Plotine". Non Croisic, disons plus simplement que tu m'as peut-être lue avec un autre oeil ?
En passant : Dilo, tu sais que tu es un garçon très intelligent, toi ?
Enfin : Narbah : qu'est-ce que tu as contre les paranos ?
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Plotine a écrit:Il faudrait arrêter de projeter sur moi vos propres turpitudes. Je n'ai jamais eu envie d'étrangler ma mère, enfin pas plus que tout un chacun.
J'aime Croisic qui a lu "une autre Plotine". Non Croisic, disons plus simplement que tu m'as peut-être lue avec un autre oeil ?
En passant : Dilo, tu sais que tu es un garçon très intelligent, toi ?
Enfin : Narbah : qu'est-ce que tu as contre les paranos ?
Les paranos me font peur ! (c'est une blague tautologique au cas où elle passerait inaperçue, mais vous commencez à me connaitre chère amie, non ?)
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Dis-donc toi, tu as des aptitudes très développées pour devenir fonctionnaire territorial (passage de brosse super au point, fausse modestie, humilité affichée, protestations de non agressivité…) Est-ce que tu possèdes aussi la dernière qualité qui consiste à savoir être manipulateur. Si c'est le cas, je te promets un bel avenir. C'est encore une blague, mais comment se retenir avec les textes de Plotine ?Dilo a écrit:Désolé mais moi j'ai trouvé ce texte exactement comme je les aime
pas de fioriture, des mots, des phrases simples, pas trop recherchés disons...
Et si justement cette justesse que j'ai ressentie venait de cette non excellence, de ce ton si naturel qui donne toute la drôlerie, qui fait que ce texte coule de source. Et si justement ce n'était pas ça la force que Plotine devait exploiter ? Car c'est bien aussi difficile je pense d'écrire simple mais juste.
J'espère que je me suis bien exprimé, je ne voudrais froisser personne. De plus ce n'est que mon très humble avis.
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Il y a de quoi, remarque !
C'était de l'humour mon histoire de "tremplin" etc... "Les muses à tremplin" me sont à tout jamais hors de portée, je crois.
Ces gens-là sont sur des petits nuages que je ne suis pas près d'atteindre.
C'était de l'humour mon histoire de "tremplin" etc... "Les muses à tremplin" me sont à tout jamais hors de portée, je crois.
Ces gens-là sont sur des petits nuages que je ne suis pas près d'atteindre.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Narbah a écrit:
Dis-donc toi, tu as des aptitudes très développées pour devenir fonctionnaire territorial (passage de brosse super au point, fausse modestie, humilité affichée, protestations de non agressivité…) Est-ce que tu possèdes aussi la dernière qualité qui consiste à savoir être manipulateur. Si c'est le cas, je te promets un bel avenir. C'est encore une blague, mais comment se retenir avec les textes de Plotine ?
Mais quel jaloux !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Oui, les homos ne s'entendent pas toujours bien entre eux, c'est un fait. Gide préférait Simenon qui était le pire hétéro qu'on ait jamais vu : c'est aussi ça le monde de l'édition.Ba a écrit:Je trouve qu'il a bien fait d'étrangler sa génie...triste; pour les rebuffades d'édition il n'est que de se souvenir que Gide refusa de publier Proust et la vie devient belle ,-)
Invité- Invité
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Oh mots ! que veut-on vous faire dire ?
Et tes rots ? Que ne refoulent-ils pas ?
Le monde de l'édition je ne sais pas mais celui de l'addiction aux jeux de mots laids, je peux vous en parler
Plotine, j'ai aimé ton texte, tout en amertume mais qu'on lit avec jubilation.
Et tes rots ? Que ne refoulent-ils pas ?
Le monde de l'édition je ne sais pas mais celui de l'addiction aux jeux de mots laids, je peux vous en parler
Plotine, j'ai aimé ton texte, tout en amertume mais qu'on lit avec jubilation.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Narbah a écrit: il n'est que de se souvenir que Gide refusa de publier Proust et la vie devient belle ,-)
Compte tenu qu'il est peu pensable que Gide n'ait pas perçu le génie de Proust, c'est vraisemblablement une rebuffade de vieille tante : de sodomite en gonorrhée, le programme lui semblait excessif, et on peut imaginer que Gide, fort amateur de petits Arabes, se défiait d'un israélite...
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
« J'ai connu ce destin bizarre (peut-être unique) d'être magnifié par l'attaque avant de l'avoir été par l'éloge. » (Correspondance avec A. Rouveyre, 31 octobre 1924)
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Où il est question de deux ouvrages élégamment reliés
Bien fait pour elle, na!
Non mais, c'est quoi cette mère? Elle n'a même pas eu ce qu'elle méritait, j'eusse aimé un massacre, bien sanglant et libératoire, un exutoire pour le fils auteur.
Mais bon, tel quel, j'ai aimé ce texte.
Non mais, c'est quoi cette mère? Elle n'a même pas eu ce qu'elle méritait, j'eusse aimé un massacre, bien sanglant et libératoire, un exutoire pour le fils auteur.
Mais bon, tel quel, j'ai aimé ce texte.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
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