Diptyque

[Nathanaël Zenou]

J'ai suivi cette allée que nous suivions ensemble,
Et je me suis assis à l’ombre du vieux tremble,
A l’ombre du vieux tremble où nous aimions à être,
A l’ombre du vieux tremble où sont gravées nos lettres.

Le rossignol semait sa plainte bien charmante ;
Tout ce qui avait vie, par une étrange entente,
Arborait la lenteur noble de cet andante
Tandis que je songeais à tes gestes d’amante.

Te souvient-t-il, amour, de ce jardin paisible,
Sous les lauriers blancs ? Nous croyions tout possible.
Les baisers échangés, ravissant le présent,

Dans le même temps, dans un tour nerveux du sang,
— Rien n’étant trop grand pour ne pas être entrepris...—
Ravissaient nos deux cœurs, notre âme, et notre esprit...

****

J’ai rêvé, — ô cela est étrange vraiment—,
D’avoir en vis-à-vis ton visage charmant.
J’ai rêvé de ta main blanche serrant mon bras,
Je t’ai rêvé si fort : maintenant te voilà.

Tu te tiens dans mes bras. — Est-ce un effet d’optique ? —
Suis-je encore endormi sous l’ombre d’un portique ?
Suis-je évanoui au sol, froid, sans connaissance ?
Un sentiment nouveau a pris en moi naissance.

Réel ou irréel ?... —Ma vue va se troublant... —
Les cauchemars d’hier font place aux rêves blancs !
Ton corps contre le mien, ta voix, et ses accents...

Est-ce bien toi, Fanny, ce souffle que je sens ?
Moi qui parlais toujours d’être en terre d’exil,
Aujourd’hui j’ai trouvé une terre d’asile.


Avril 2009



Natahnaël Zenou, merci d'indiquer les titres en minuscules.
La Modération

[Soliflore]

Je me suis tout simplement délectée à lire ces sonnets en dyptique, romantiques à souhaits.

Belle maîtrise des formes fixes.

[Arielle]

Un beau classicisme, oui, mais je relève quelques irrégularités dans le rythme de certains alexandrins qui gênent ma lecture :

Dans le même temps, dans /un tour nerveux du sang,
La césure à l'hémistiche est curieusement placée, je trouve.

Suis-je évanoui au /sol, froid, sans connaissance ?
Si on prononce é-va-nou-i pour avoir douze syllabes, la césure se place entre au et sol ce qui nuit à la fluidité.

La répétition de ravissant, ravissaient dans les tercets du premier sonnet serait à éliminer à mon avis.
Je ne comprends pas très bien le sens de ce dernier tercet d'ailleurs, que je trouve un peu maladroit.

Enfin, le dernier vers du deuxième sonnet me paraîtrait plus logique exprimé au présent (voilà que je retrouve une terre d'asile, ou quelque chose de similaire)

Bienvenue et bonne continuation sur Vos Ecrits !

[Invité]

C'est mignon et intéressant. J'aime le thème.
Il y a des irrégularités de métrique qui m'empêchent de le slamer sur les bords, et aussi ce passager à la Yoda qui massacre bien :

Un sentiment nouveau a pris en moi naissance.

. Faut revoir un peu à la hausse les prétentions littéraires. Le sujet et le poème le méritent.

[Invité]

C'est ceci qui m'a choquée, si laid dans ces vers délicats :

Tu te tiens dans mes bras. — Est-ce un effet d’optique ? —

Sinon, merci pour cette pause romantique, pause fraîcheur ; ça fait du bien.

[opaline]

A part quelques petites irrégularités dans les alexandrins, je me suis laissée emporter par le charme de ce texte. Bravo !

[PHIL]

D'un bon classicisme, quelques menues irrégularités, mais rien n'est jamais parfait.

[Nathanaël Zenou]

j'ai modifié la partie 1,
encore merci de vos conseils,

RAPPELLE-TOI,
M&F,
DE NOTRE AMOUR

J'ai suivi cette allée que nous suivions ensemble,
Et je me suis assis à l’ombre du vieux tremble,
A l’ombre du vieux tremble où nous aimions à être,
A l’ombre du vieux tremble, où j’ai gravé nos lettres.

Le rossignol chantait une chanson charmante,
Moi je resongeais à ta beauté désarmante;
Tout ce qui avait vie, fruit d’une étrange entente,
Suivait le temps divin de son tranquille andante !

Lui peuple ma mémoire aussi bien que tes poses.
C’est l’écume argentée qui brille sur l’étang,
Le sentiment avoué sourd du non-dit latent.

Te souvient-il, Fanny, dessous ton voile blanc,
Quand nous étions tous deux, accoudés sur ce banc,
De ce jour merveilleux que ta bague suppose ?

Maël GEORGES
Juin 2010.

[Nathanaël Zenou]

et j'ai retravaillé le 2e en tenant compte de vos remarques


J’ai rêvé, — ô cela est étrange vraiment—,
D’avoir en vis-à-vis ton visage charmant.
J’ai rêvé de ta main blanche serrant mon bras,
Je t’ai rêvé si fort : maintenant te voilà.

Tu te tiens dans mes bras. — Toujours ce rêve antique ! —
Suis-je encore endormi sous l’ombre d’un portique ?
Est-ce réalité, es-tu évanescence ?
Suis-je mal réveillé ou bien sans connaissance ?

Réel ou irréel ?... —Ma vue va se troublant... —
Les cauchemars d’hier font place aux rêves blancs !
Ton corps contre le mien, ta voix, et ses accents...

Est-ce bien toi, Fanny, ce souffle que je sens ?
Moi qui parlais souvent d’être en terre d’exil,
Aujourd’hui je retrouve une terre d’asile.


Avril 2009

[Modération]

et j'ai retravaillé le 2e en tenant compte de vos remarques

Avril 2009

< Retravailler également la date. ;-) >

[Nathanaël Zenou]

ah oui merci quel regard incisif! lol

[Mélusine]

Texte à graver dans l'écorce
(avec un peu de patience !)

[Sahkti]

Entre la rime très (trop ?) forte et la répétition de certains termes, j'ai l'impression que ce texte fait du surplace et qu'il n'arrive pas à clairement exprimer ce qu'il veut dire.
A cela s'ajoute une certaine banalité dans le thème traité qui, vu le traitement lui appliqué, manque singulièrement de relief à mes yeux.

[Contenu sponsorisé]