Ici vit aigri

[Féra]

Ici vit aigri

Ici vit aigri, au grand hôtel de la justice
Depuis de longs mois, le nommé présumé
Il attend, guette sage la bonne nouvelle
Cet homme las qui crève, n’est pas rebelle
Qu’à t’il fait! Il n’y pas de juste résumé
Peut t’il garder un espoir ! En appendice
¤
Les pressions, la violence, la puissance
Sont prodigues pour faire écouler des aveux
Qui enrichissent les statistiques d’honneur
De ces réputés gendarmes, bons pères
Ne laissant à leur proie aucune voie autorisée
Pour se sortir du guet append de leur jouissance

Ils l’ont fait jeté sans pitié, avec les truands
Dans cette cage où se vit l’irrespect
De notre société qui a été condamné
Pourquoi être dans ce lieu enfermé
L’innocent n’a t’il pas droit à plus de respect
Ne doit t’on pas le protéger ! Loin des brigands

Trop de charges sociales pèsent contre lui
Son illettrisme lui vole indûment les mots surs
Sa grande gentillesse soutient ses impairs
Sa douleur interne froisse ses bons repères
Il voudrait vite oublier, vivre sage la cassure
Peut t’il garder un espoir! Ancré dans son lui
¤
A la nichée des noires robes, de grand lucre
La profitable carrière vénérée des parents
Entraînent le petit vers la grande cause juste
Le bien vivre évident dans l’étoffe du luxe
Il vole vers les cimes le petit, reflet des puissants
Peut t’il happer ! Pour l’autre le faste de sa ruse
¤
Au serment de défendre un homme simple
Le gavage du petit n’inspire sa juste raison
Il se jette hardi sur des proies plus juteuses
Ne gardant que des miettes trop judicieuses
Pour ce candide en pâture à la vile déraison
Peut t’il exaucer! La volonté de l’être humble
¤
Oh hautaine robe, quel langage pourrais tu
Lui déverser et qu’il te comprenne simplement
Il est vrai que son fric n’a pas la bonne saveur
L’aide judiciaire ne remplis pas ton humeur
Et tu te laisses aller au plus infime traitement
Pour ne pas ruiner ton fond d’études repu
¤
Pourquoi vivre dans l’oubli de tout jugement
Je ne suis pas coupable, n’hésite t’il pas à dire
Que fais-je ici! Insupportable fréquentation
Mon écrivain condamné reste en ma fidèle faction
Pour m’éviter le grand départ et de ne pas médire
Saura t’il garder l’espoir! Paré contre mon tourment

Il a peur de la sentence, d’un procès de damné
Il a entendu l’injustice des peines prononcées
Le vrai tueur acquitté, l’innocent incarcéré vivant
Qui tue un esprit couché sur une pensé abrégeant
Son pouvoir de dire, de vouloir et de bien penser
Des voleurs qui d’un attendu concluent la perpétuité
¤
Humains évitez de vous prendre pour ces Dieux
Sachez que ceux ci, s’ils existent vous veillent
Leur jugement dernier pourrait être sans appel
Cruel à vous voir juger facile l’acte virtuel
Condamnez le forfait mais laissez l’innocence en éveil
Saura t’il conserver! L’espoir de vivre libre et vieux
¤¤¤

[Mutants Anachroniques]

Des trois que nous venons de lire c'est le poème où tu parais t'être le plus investi émotionnellement. Ca lui donnerait plus de force si tu resserrais un peu, si tu ne conservais que l'essentiel. Le passage sur les gendarmes est un peu bateau. Celui sur les avocats bien meilleur. L'avant-dernière strophe n'est pas terrible. Ce qu'on a préféré, c'est le passage sur l'illetrisme, le jeu de mots sur les charges sociales, etc. Là, ça fait mouche. La dénonciation gagne à se débarasser de toute grandiloquence. La souffrance encore plus, regarde par exemple Villon: "Frères humains qui après nous vivez, n'ayez les coeurs contre nous endurcis..." Bien sûr, c'est difficile pour quiconque d'entre nous de se mesurer à des oeuvres aussi fortes, mais elles n'en ont pas moins des choses à nous apprendre. A bientôt, poète!

[Féra]

Un grand merci pour votre commentaire car il est toujours interressant d'avoir le ressenti de votre écrit. ce poéme m'a été inspiré par la confidence d'une personne qui a vécu cette expérience, aussi le sujet bateau du gendarme ne pouvait étre laissé sous silence tant il a été une vérité que l'oin se doit de dire et redire, car ielle est injustifié et injuste le plus souvent. par ailleurs chacun a une plulme personnelle et l'on ne peut la comparer l'une à l'autre. chaque personne qui écrit à son propre style ses popres mots en fonction de l'émotion que peut lui apporter sa prise de conscience pour un fait ou un état. Ce pourrait être un grand plaisir d'être commparer à François Villon, mais je ne puis me l'imaginer qu'à la seule possibilité d'avoir l'infime satisfaction de pouvoir l'aider à tremper sa plume dans l'encrier et le voir tracer ses magnfiques poémes, en être la groupie, folle eesclave de ses mots.




En l'an de mon trentième age
que toutes mes hontes j'eus bues
ni du tout fol, ni du tout sage
nonobstant maintes peines eues
lesquelles j'ai toute reçues

( Testament) de François VIllon)
François VILLON

amitié poétique

Féra

[Contenu sponsorisé]