Le poète du Soleil et des Cigales

[redstar]

Aux abords d'une forêt se trouve un morceau de roche; grand, et dont la surface rêche renvoie par une infinité de scintillements la lumière du soleil. Et en aval de ce même rocher, tout près, s'étendent dans le chant des cigales de formidables champs de lavande, dont le parfum s'étend par-delà les collines. Un homme marche. Le gravier craque et la poussière se soulève sous ses pas; et bientôt il quittera le sentier et la fraicheur de la forêt pour faire face à l'océan de lavande dévorant le paysage jusqu'à l'horizon. Quelque chant d'oiseau, quelque murmure de la brise ou quelque bruissement d'insecte plus tard, il émerge donc de la forêt.
Souriant et heureux sans trop savoir pourquoi, il ôte sa veste dont la chaleur s'ajoute à l'écrasement du soleil, seul dans le ciel, inondant la campagne de ses rayons brûlants. L'homme se retourne, guette autour de lui et aperçoit le rocher où il juge qu'il ferait bon s'asseoir. Il entreprit donc l'escalade de celui-ci, et une fois parvenu en son sommet laissa pendre ses jambes en s'appuyant derrière lui, sur la roche chaude. Derrière lui ou plutôt derrière le rocher se trouve un petit ruisseau, léchant la pierre et baignant la terre d'un souffle frais. La douce mélodie de l'eau parvient aux oreilles de l'homme, qui décida de s'allonger; fermant les yeux.
Alors, une fois le noir devant ses yeux, l'orchestre de la nature vibrante semble jouer plus fort, le soleil embrasse sa peau avec force et chaleur, une douce brise tiède caresse ses cheveux de temps à autre, le ruisseau laisse s'élever son chant angélique sans fin. Les senteurs de la lavande, puissantes, agréables et savoureuses à la fois emplissent ses narines et embrument de poésie son esprit, les cigales, enfin, jouent leur symphonie régulière et éternelle, montant majestueusement dans l'oreille de l'homme, étouffant peu à peu les autres sons dans la gloire du Zénith.
L'homme souriant s'endort peu à peu; sifflote, et soudain, il se sent être avec la nature, avec la vie, tandis qu'un flot de mots déferle dans son esprit. S'alliant et s'enlaçant, inspirés par la beauté du moment, ces mots s'évanouissent aussi vite qu'ils sont nés.

[Invité]

Un flashvraiment sympa, mais je regrette les oscillations du texte entre présent et passé.

Mes remarques :
« se trouve un morceau de roche; » : typographie, une espace avant le point-vrigule
« la poussière se soulève sous ses pas; » : typographie, une espace avant le point-vrigule
« aperçoit le rocher où il juge qu'il ferait bon s'asseoir. Il entreprit donc l'escalade de celui-ci, » : pourquoi ce passage brutal au passé ?
« La douce mélodie de l'eau parvient aux oreilles de l'homme, qui décida de s'allonger; » : pareil, et dans la même phrase ça fait vraiment bizarre ; par ailleurs, typographie, une espace avant le point-virgule
« L'homme souriant s'endort peu à peu; » : typographie, une espace avant le point-vrigule

[redstar]

Merci. Je regrette énormément les erreurs de temps. J'ai corrigé: ça m'apprendra à ne pas relire. (J'ai honte)

[silene82]

Un peu circonspect sur cette face inattendue d'une poésie volatile, alors qu'il m'avait semblé, manifestement à tort à vous lire, que la poésie visait à restituer par la puissance d'évocation du mot le sentiment de parfaite plénitude du spectacle que vous décrivez.

[Invité]

Je suis surprise et peut-être même déçue qu'il faille passer par tant de mots, tant de phrases tarabiscotées pour décrire la recherche de la sérénité, pour parler de simplicité, d'un moment dénué des encombrements du quotidien.

[Attila]

Un texte mignon, mais surtout un instant agréable. Par contre, à plusieurs reprises des phrases agencées de façon techniques me ramènent difficilement à la sècheresse de l'écriture, bien loin de votre Zénith enchanteur. Cette oscillation entre technicité décevante et moment de douceur est peut-être voulue? Si c'est le cas c'est rudement bien trouvé, sinon vous avez naturellement un style riche :-)
Le texte me paraît riche, il y aurait beaucoup de choses à dire sur une vision qui peut sembler simple. Mais je suis fatigué donc je me contente de ce commentaire.
Au plaisir de vous lire!

[redstar]

Merci beaucoup,
Je suis fatigué et me contenterai également d'une courte réponse.
Je ne vous ment pas, je n'ai recherché aucun effet de technicité, enfin, j'ai voulu faire passer l'image de ce que serait ce bon moment pour moi.

Bonne soirée,
L

[Plotine]

Je dirais que c'est un texte qui pourrait être tout à fait charmant après correction de quelques maladresses de style. On y est presque, on se laisser aller agréablement et puis, quelque chose casse l'enchantement.
Dans cette phrase, par exemple, c'est donc, qui m'a gênée
Aux abords d'une forêt se trouve un morceau de roche; grand, et dont la surface rêche renvoie par une infinité de scintillements la lumière du soleil. Et en aval de ce même rocher, tout près, s'étendent dans le chant des cigales de formidables champs de lavande, dont le parfum s'étend par-delà les collines. Un homme marche. Le gravier craque et la poussière se soulève sous ses pas; et bientôt il quittera le sentier et la fraicheur de la forêt pour faire face à l'océan de lavande dévorant le paysage jusqu'à l'horizon. Quelque chant d'oiseau, quelque murmure de la brise ou quelque bruissement d'insecte plus tard, il émerge donc de la forêt.

Et des "et" en trop aussi. Par exemple, supprimer celui avant "en aval" ne nuirait pas à l'ensemble, de même celui avant "bientôt" et j'aurais mis un point après "pas". Enfin, c'est juste mon avis.

Mais c'est très difficile ce genre d'évocation et à part quelques détails celle-ci est plutôt réussie.

[Sahkti]

Dommage qu'il n'y ait pas davantage de simplicité dans les tournures pour évoquer tout ceci. En même temps, ça correspond au travail de quelques esprits qui, lorsqu'ils veulent laisser partir les pensées et arrêter de phosphorer sans arrêt, réalisent qu'ils ne peuvent faire autrement que compliqué parce qu'on a oublié la simplicité (je parle ici du personnage du texte et non de l'auteur, que ce soit clair).
Voilà qui me remet en mémoire les paroles de Sogyal Rinpoché récemment entendu à Genève qui traitait de ce thème, la recherche compliquée de la sérénité et de la simplicité... de beaux échos donc que ton texte éveille finalement en moi.

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