Cadence d'amour

[alinea]

Il est cinq heures du matin et je le vois de dos assis sur le lit, soucieux et bouleversé. Il vient enfouir son visage chaud et humide contre mes seins et je l’entends pleurer pour la première fois. Il sanglote comme un enfant en s’abritant chaque fois un peu plus dans mes bras tremblants d’émotions. Il me raconte son cauchemar entre deux respirations saccadées. Il nous a rêvés morts. Etendus l’un à côté de l’autre, nos deux corps inertes unis à jamais. A nos pieds, une lettre d’amour et d’adieu. Il pleure toujours en me racontant ces scènes. Nous nous serrons l’un contre l’autre pour étouffer ces visions morbides. Un jour nous mourrons. Prise de conscience trop abrupte pour une jolie nuit d’été. Nous nous dirigeons vers la cuisine, combler le vide de cette grande peur universelle par quelques tranches de pain frais au saint nectaire ! Le puy de Dôme baigne dans la brume matinale et nous offre la vue rassurante de sa rondeur bienveillante. Plus tard, de retour sous la couette chaude, j’ai l’impression de lui dire je t’aime à chaque mouvement de nos deux corps. Une cadence d’amour ce matin là à l’aube.


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La Modération

SURVIE et VIREVOLTE ont été placés dans le fil des "TEXTES COURTS"
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[Invité]

Un flash sympa... j'aurais pu en manger davantage.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Une remarque de langue :
« ce matin-là (trait d’union) à l’aube »

[ubikmagic]

Le style est plaisant. Mais la lettre d'adieu suscite chez moi une impression de "trop". C'est elle qui, peut-être, dévalorise un peu le reste. Suicide mutuellement consenti ? Mais pourtant, on a le sentiment que seul l'homme est taraudé par l'idée de sa propre finitude. Alors ? Est-ce à dire qu'un jour la femme le suivra dans une mort programmée, juste pour l'accompagner ?
Ceci n'est qu'une réaction à chaud, pour quelqu'un qui tombe sur petit bout de texte, sans savoir si tenants et aboutissants il y a ...

Ubik.

[Invité]

C'est sympa ce petit paragraphe, mais je trouve que le pain frais et surtout le St Nectaire tuent le texte.

Pourtant j'aime le fromage.

[Invité]

Je tique aussi sur le Saint Nectaire, ça fait tache je trouve dans la romance. Dommage , parce que le reste, bien que très, trop court, n'est pas mal du tout.

[Rebecca]

"Nous nous dirigeons vers la cuisine, combler le vide de cette grande peur universelle par quelques tranches de pain frais au saint nectaire ! "

Moi c'est la phrase que je préfère. La seule chose qui m'ait semblé crédible, sensée et pertinente dans ce syndrôme post cauchemardesque.
Pourtant de l'insensé de l'incroyable et de l'impertinent j'aime bien en croquer aussi.
Mais j'arrive pas à imaginer un mec qui pleure entre les seins de sa douce parce qu'il a rêvé qu'ils mourraient. Bon j'avoue je n'ai aucune imagination et sans doute suis je par trop persifleuse . J'ai un parti pris, je le reconnais, je n'aime pas les personnages larmoyants ni au féminin ni au masculin. C'est l'effet Tefal, ils n'attachent pas. J'aime mieux les tranches de vie qui sentent le fromage et comme je ne suis pas fleur bleue le Bleu de Bresse avec ses moisissures ne saurait me déplaire non plus.
A bientôt de vous relire.

[alinea]

Merci pour vos conseils et vos remarques. Pour la petite histoire tout ceci est vrai et c'est sans doute pour ça que j'ai écrit quelquechose qui paraît exagéré. Moi aussi, je tique sur le saint nectaire, mais comme je voulais rester fidèle aux faits...D'ailleurs, ça me fait penser qu'il est vraiment difficile de n'écrire qu'avec des ''mots de roman". Par exemple, moi j'ai beaucoup de mal à utiliser des mots comme internet, ordinateur, week end. Enfin tous ces mots modernes ou qui manquent de poésie...ou alors j'ai l'impression qu'en les utilisant, il faut donner une tournure tout autre au texte et qu'il ne sera jamais mélodieux. Enfin bref, fermons la parenthèse. Merci !

[mentor]

et plutôt que de faire remonter le texte, peut-être une courte présentation dans le fil dédié ?
Lire ou relire notre page d'accueil comme le suggérait la Modération veut dire entre autres : VOS ECRITS n'est pas une vitrine. Un minimum de participation y est demandé, ce qui implique la lecture et le commentaire des autres textes, en fonction des possibilités de chacun.
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