Roma
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Roma
A l’aube d’un mois de mai. Trois pins parasols plantés sur une terre brune comme humide, un jardin romain, rangées de piquets reliés par du fil de fer, plantation de tomates .Une villa ocre, sa terrasse aux balustres crème, des fenêtres carrées à l’entourage blanc. Une fontaine sous un campanile où la vigne encore jeune s’accroche aux fermes. La campagne latine, le chant des freux, moineaux et tourterelles.
Le conducteur du car saluant les passants, ton sourire et ton calme, l’attente de cette journée, un voyage important, celui de ces amants qui firent des enfants.
Stazionne Laurentina, les marchands de fripes, l’élégance des romaines, les voitures du métro couvertes de fresques véhémentes, artistes à qui de lassitude on a laissé le champ libre et qui se livrent alors à une surenchère de couches criardes, d’exploits picturaux qu’ils recouvrent, infatigables.
Sur le bord de la voie les baraques de garde barrière abandonnées aux ocres décatis, les abattoirs du Testaccio aux ouvertures béantes, les grandes barres évoquant les insulaes de Subure. Station du colisée, les tourniquets du métro, les vendeurs à la sauvette, et d’un seul coup le saut antique :
Une bâtisse énorme, ellipse de puissance ; l’arc de constantin, les dalles de la via antica, l’avenue qui descend, une bribe d’acqueduc, l’entrée des vieux forums. La rumeur de la ville, le ciel du Palatin la ramure des pins, le trait noir des cyprès…
« La rumeur de la ville, le ciel du palatin
L’ombre des parasols que m’offrent les grands pins
Immobiles cyprès, les crissements d’oiseaux
Les bâtisses de briques absorbant le soleil
Et la marche légère sous ton pantalon blanc
La chanson des fontaines, la puissance de Rome
Les dalles d’une via vers d’antiques voyages
La rudesse adoucie par mon cœur égaré
Mon empire d’aimer, ma vestale allongée. »
Quartier du panthéon, un restaurant « enochère » où l’on vient pour le vin, ce breuvage presque noir, tout empli de soleil et qui cogne au palais, comme ces portes de bronze qui ferment les vieux temples. La patronne souriante, une salle d’habitués, jamais cette impression d’être des étrangers.
L’étroitesse des rues qui mènent au vieux temple, le rayon de lumière qui tombe de la coupole illuminant la foule, écrasant sa rumeur. Policiers débonnaires, costumés d’opérette, adossés aux voitures la cigarette au bec. Via del corso, le palais de la république d’une blancheur chantilly, la machine à écrire, comme l’appellent les italiens, une Olivetti avec des statues de bronze, deux soldats au garde à vous, une pique à la main brodée d’un fanion bleu, et toujours ces gardiens aux uniformes disparates et aux pistolets énormes qui vaquent sur la place.
Retour au colosseo, colisée, colosse, colossal, les mots ne pourraient être plus justes. La brutalité peut être douce à l’œil, les blocs de l’enceinte montés par des géants sont percés de mystérieux trous, on y introduisait des agrafes de plomb pour maintenir l’ensemble lorsque tremblait le sol.
Au moyen âge “ils; ont récupéré les métaux pour bâtir leurs églises, brisant les colonnes et les portiques les jetant dans les fours à chaux pour en faire des moellons. Une pesanteur d’orage, le roulement des voitures, les sirènes d’ambulances.
Cette fin d’après midi où baguenaude encore la foule colorée, les classes bruyantes s’ennuyant aux discours des maitres passionnés, et tous ces vieux pansus, démarche « dodelinesque », le cœur plein d’impatience face aux ruines qui les narguent ; ils attendent l’autocar pour rentrer à l’hôtel.
Les infatigables vendeurs de parasol, échoués sur ces places au terme d’odyssées à fuir la misère, et leurs peaux assombries transies par le mépris. Les camionnettes rutilantes, et leurs vendeurs assis sur un pliant, les cartes postales, souvenirs de plastique, les glaces, les boites de boisson fraiche. Les centurions bedonnants aux tenues clinquantes qui s’offrent aux photographes au prix de quelques pièces.
Le retour en métro, les abattoirs en ruine, la voix dans le wagon « uscita à sinistro » terminus Laurentina, les travées d’autocars Cortal l’odeur du goudron et des diesels, quartier de l’EUR, nous rentrons à l’hôtel.
Demain nous verrons le Tibre
Le conducteur du car saluant les passants, ton sourire et ton calme, l’attente de cette journée, un voyage important, celui de ces amants qui firent des enfants.
Stazionne Laurentina, les marchands de fripes, l’élégance des romaines, les voitures du métro couvertes de fresques véhémentes, artistes à qui de lassitude on a laissé le champ libre et qui se livrent alors à une surenchère de couches criardes, d’exploits picturaux qu’ils recouvrent, infatigables.
Sur le bord de la voie les baraques de garde barrière abandonnées aux ocres décatis, les abattoirs du Testaccio aux ouvertures béantes, les grandes barres évoquant les insulaes de Subure. Station du colisée, les tourniquets du métro, les vendeurs à la sauvette, et d’un seul coup le saut antique :
Une bâtisse énorme, ellipse de puissance ; l’arc de constantin, les dalles de la via antica, l’avenue qui descend, une bribe d’acqueduc, l’entrée des vieux forums. La rumeur de la ville, le ciel du Palatin la ramure des pins, le trait noir des cyprès…
« La rumeur de la ville, le ciel du palatin
L’ombre des parasols que m’offrent les grands pins
Immobiles cyprès, les crissements d’oiseaux
Les bâtisses de briques absorbant le soleil
Et la marche légère sous ton pantalon blanc
La chanson des fontaines, la puissance de Rome
Les dalles d’une via vers d’antiques voyages
La rudesse adoucie par mon cœur égaré
Mon empire d’aimer, ma vestale allongée. »
Quartier du panthéon, un restaurant « enochère » où l’on vient pour le vin, ce breuvage presque noir, tout empli de soleil et qui cogne au palais, comme ces portes de bronze qui ferment les vieux temples. La patronne souriante, une salle d’habitués, jamais cette impression d’être des étrangers.
L’étroitesse des rues qui mènent au vieux temple, le rayon de lumière qui tombe de la coupole illuminant la foule, écrasant sa rumeur. Policiers débonnaires, costumés d’opérette, adossés aux voitures la cigarette au bec. Via del corso, le palais de la république d’une blancheur chantilly, la machine à écrire, comme l’appellent les italiens, une Olivetti avec des statues de bronze, deux soldats au garde à vous, une pique à la main brodée d’un fanion bleu, et toujours ces gardiens aux uniformes disparates et aux pistolets énormes qui vaquent sur la place.
Retour au colosseo, colisée, colosse, colossal, les mots ne pourraient être plus justes. La brutalité peut être douce à l’œil, les blocs de l’enceinte montés par des géants sont percés de mystérieux trous, on y introduisait des agrafes de plomb pour maintenir l’ensemble lorsque tremblait le sol.
Au moyen âge “ils; ont récupéré les métaux pour bâtir leurs églises, brisant les colonnes et les portiques les jetant dans les fours à chaux pour en faire des moellons. Une pesanteur d’orage, le roulement des voitures, les sirènes d’ambulances.
Cette fin d’après midi où baguenaude encore la foule colorée, les classes bruyantes s’ennuyant aux discours des maitres passionnés, et tous ces vieux pansus, démarche « dodelinesque », le cœur plein d’impatience face aux ruines qui les narguent ; ils attendent l’autocar pour rentrer à l’hôtel.
Les infatigables vendeurs de parasol, échoués sur ces places au terme d’odyssées à fuir la misère, et leurs peaux assombries transies par le mépris. Les camionnettes rutilantes, et leurs vendeurs assis sur un pliant, les cartes postales, souvenirs de plastique, les glaces, les boites de boisson fraiche. Les centurions bedonnants aux tenues clinquantes qui s’offrent aux photographes au prix de quelques pièces.
Le retour en métro, les abattoirs en ruine, la voix dans le wagon « uscita à sinistro » terminus Laurentina, les travées d’autocars Cortal l’odeur du goudron et des diesels, quartier de l’EUR, nous rentrons à l’hôtel.
Demain nous verrons le Tibre
Re: Roma
Un texte très visuel, expressif. Réussi pour moi.
Mes remarques :
« plantation de tomates .Une villa ocre » : typographie, pas d’espace avant le point, une espace après
« Stazionne Laurentina » : c’est pas « Stazione » ?
« l’élégance des Romaines »
« les baraques de garde-barrière (trait d’union) abandonnées »
« l’arc de Constantin, les dalles de la via (Via ?) Antica »
« Via del Corso »
« Au moyen âge “ils; ont récupéré » : les trucs autour de ils, c’est voulu ?
« Cette fin d’après-midi (trait d’union) »
« Demain nous verrons le Tibre » : manque le point final
Mes remarques :
« plantation de tomates .Une villa ocre » : typographie, pas d’espace avant le point, une espace après
« Stazionne Laurentina » : c’est pas « Stazione » ?
« l’élégance des Romaines »
« les baraques de garde-barrière (trait d’union) abandonnées »
« l’arc de Constantin, les dalles de la via (Via ?) Antica »
« Via del Corso »
« Au moyen âge “ils; ont récupéré » : les trucs autour de ils, c’est voulu ?
« Cette fin d’après-midi (trait d’union) »
« Demain nous verrons le Tibre » : manque le point final
Invité- Invité
Re: Roma
Beau texte, peu d'interaction comme d'habitude. Un texte très seul, qui regarde, prend note. Le "nous" terminal nous y invite aussi alors veut voir le Tibre.
Invité- Invité
Re: Roma
Un petit rappel sur la charte du site, amical :
Le fonctionnement du site : Ce forum n’est pas une vitrine, mais un atelier d’écriture, il s’agit donc de ne pas seulement poster ses textes, mais de participer un minimum, c’est-à-dire en fonction de votre temps disponible — bien sûr — : de participer aux appels à textes et aux exercices « en direct » ; de commenter les autres textes
Merci de faire un petit effort de ce coté.
Le fonctionnement du site : Ce forum n’est pas une vitrine, mais un atelier d’écriture, il s’agit donc de ne pas seulement poster ses textes, mais de participer un minimum, c’est-à-dire en fonction de votre temps disponible — bien sûr — : de participer aux appels à textes et aux exercices « en direct » ; de commenter les autres textes
Merci de faire un petit effort de ce coté.
Invité- Invité
Re: Roma
J'aime bien cette description au rythme envoûtant. De belles images et de beaux mots et pourtant, vers la fin, comme une impression d'ennui...
Désolée de te dire ça, ce n'est que personnel mais si j'ai été charmée au début, j'ai commencé à m'ennuyer vers le milieu...
Mais ce n'est que mon avis !
Désolée de te dire ça, ce n'est que personnel mais si j'ai été charmée au début, j'ai commencé à m'ennuyer vers le milieu...
Mais ce n'est que mon avis !
Re: Roma
Des couleurs vives de mélancolie font paraitre terne en comparaison ma propre existence.
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 46
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
Re: Roma
Le retour de la description "géographique"... pourquoi pas mais celle-ci me laisse tout de même partagée entre la beauté des images évoquées et le fait que, sur la longueur, celles-ci n'arrivent pas à dégager toute l'âme qu'elles contiennent. Peut-être parce qu'il y en a trop, peut-être parce que tu ne prends pas le temps de réellement les explorer, peut-être que le tout forme un ensemble riche mais trop froid... un mélange de tout cela peut-être.
Un beau texte qui me parle somme toute moins que prévu... paradoxe quand tu nous tiens !
Un beau texte qui me parle somme toute moins que prévu... paradoxe quand tu nous tiens !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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