Exo lettre d'insulte : Tire la chevillette et la bobinette cherra

[Arielle]

Salut vil séducteur de fillettes égarées !

Alors, comment tu l'as trouvée ma mémé, vieux sacripant ? Craquante, hein, pour son âge ! Un tantinet coriace aussi, sans doute, mais tout plaisir se paie et quand on imagine les délices du dessert auquel tu te prépares, on peut fort bien fermer les yeux sur la fraîcheur discutable du plat de résistance.
Seulement voilà, y a un os au menu, mon loup, la meringue cache une grenade.
La tendre agnelle au chaperon crête-de-coq que tu viens de détourner du droit chemin et sur laquelle, odieux crapaud, tu baves en rêve, n'est pas née de la dernière pluie et ne tombera pas toute rôtie sous ta dent creuse ainsi que tu t'y attendais !

Je te vois comme si j'y étais, mon gros boustrophédon, tout empêtré dans les dentelles et le pilou de feu mère-grand, suant sang et foutre à te retourner sous la couette en répétant ton texte d'une voix flutée " Tire la chevillette … etc. "
Sûr que la bobinette, si elle choit comme je l'ai prévu, tu ne t'en remettras pas de si tôt !
Les potes que je t'envoie sont du genre un peu fruste, ils n'auront certainement pas la délicatesse d'user du petit pot de beurre pour adoucir les affres de ton dépucelage et n'iront pas par quatre chemins pour te démontrer avec ou sans anacoluthe qu'ils ont les dents, le nez et le reste plus longs que toi.

Immonde effaroucheur de vierges balbutiantes, sans la confiance que je mets dans le traitement qu'ils vont t'administrer, jamais je n'aurais osé te cracher au museau le dégoût que m'inspirent tes répugnants pièges à chair fraîche !
Désormais, finies les frayeurs maternelles aux portes des écoles, dans les allées buissonnières !
Finis tes tourments, ta hantise de l'oie blanche, socquettes assorties, jupette à petits plis !
Mon aïeule, femme d'ordre et de méthode, n'affutait pas ses couteaux de cuisine pour les chiens ! Ses lapins, ses poulets pourraient en témoigner tout comme toi lorsque tu auras été gentiment raccourci du honteux appendice qui te cause tant de tracas.

Afin de t'éviter tout remords au sujet de la liquidation nette et sans bavure de l'ancêtre que tu viens de bouloter, je t'informe que cette disparition fort opportune va nous permettre de récupérer sa galette que la vieille carne planquait mesquinement hors de notre portée.
Maman et moi tenons donc à te remercier pour ta sympathique contribution à l'amélioration de notre standing.

Je ne te bise pas, l'exécrable. Faut pas trop m'en demander !

[Invité]

Excellent ! Idée originale et fort bien menée. Je me suis vraiment amusé !

Remarques :
- tu ne t'en remettras pas de si tôt : de sitôt.
- n'affutait pas ses couteaux : orthographe 1990, donc. Traditionnellement "affûtait".

[Invité]

- tu ne t'en remettras pas de si tôt : de sitôt.

Pas encore eu le temps de lire ton texte, Arielle, mais je voulais juste signaler que la correction faite par Alex est une erreur !
Tu ne t'en remettras pas de si tôt est correct !

A très bientôt pour un com.

[Invité]

J'adore les contes revisités, surtout à cette sauce pimentée mais pas aigre, où tous les ingrédients sont présents.
Et puis tu as su te déjouer d'une imprécation trop orientée avec l'histoire de la galette à la fin. Bien, vu bien joué, bien écrit, bien bien bien.

[Invité]

- tu ne t'en remettras pas de si tôt : de sitôt.

Pas encore eu le temps de lire ton texte, Arielle, mais je voulais juste signaler que la correction faite par Alex est une erreur !
Tu ne t'en remettras pas de si tôt est correct !

A très bientôt pour un com.

Bien que, à la réflexion, il s'agit de la locution adverbiale... Là, je doute.
Mea culpa, Alex ! Excuse-moi si j'ai fait erreur.
Pas facile cette langue française !

[Invité]

Mon petit grain de sel pour confirmer : de sitôt.

Pas de mal Dusha ; Alex c'est un gentil !!

[silene82]

Cette Arielle, quand même... ça ne te suffit pas de caracoler en poésie, il faut encore que tu viennes nous faire la pige ?
C'est gouleyant et délicieux, que dire d'autre, sinon que quel que soit le talent manifesté dans les textes je ne vois pas l'insulte : il s'agit simplement des conseils d'une personne sensée à un individu qui va expérimenter de bien grandes grâces, puisqu'il est écrit que certains deviennent eunuques en vue du royaume des cieux. Aussi suffit-il d'affûter une lame compatissante.

[Invité]

- tu ne t'en remettras pas de si tôt : de sitôt.

Pas encore eu le temps de lire ton texte, Arielle, mais je voulais juste signaler que la correction faite par Alex est une erreur !
Tu ne t'en remettras pas de si tôt est correct !

A très bientôt pour un com.

Bien que, à la réflexion, il s'agit de la locution adverbiale... Là, je doute.
Mea culpa, Alex ! Excuse-moi si j'ai fait erreur.
Pas facile cette langue française !

Ouf, je suis allé vérifier, tu m'as quand même fait bien peur, j'ai cru que j'avais (encore !) donné une fausse correction ! J'aurais démissionné cette fois ! :-)

[Rebecca]

Un texte absolument réjouissant. Sur tous les plans.

[Arielle]

Je suis allée vérifier moi aussi ! Je n'oublierai pas de sitôt tes recommandations Alex, surtout appuyées par celles de Dusha ;-)

J'aime beaucoup ta lame compatissante, Silène !
"Bienheureux les pauvres d'esprit, le royaume des cieux leur appartient" Tu crois qu'ils sont tous eunuques peu ou prou ?

[Invité]

Ah, j'ai aimé ! Ce conte revisité est... truculeux, paillard, leste... bref, bravo Arielle !

[silene82]

Je suis allée vérifier moi aussi ! Je n'oublierai pas de sitôt tes recommandations Alex, surtout appuyées par celles de Dusha ;-)

J'aime beaucoup ta lame compatissante, Silène !
"Bienheureux les pauvres d'esprit, le royaume des cieux leur appartient" Tu crois qu'ils sont tous eunuques peu ou prou ?

Enfin, tu sais tout de même que le texte dit "les pauvres en esprit", ce qui est tout autre chose. Les débiles, au sens étymologique, les faibles, dont tu parles, n'ont évidemment pas ces garde-fous. Des castrats. Il suffit pour s'en convaincre d'avoir travaillé dans le premier CAT, ou ESAT, comme on dit maintenant, venu.

[mentor]

Voilà qu'Arielle nous raccourcit notre grand méchant loup !
à des fins d'héritage en plus
y a plus de morale
même dans les contes

[Ba]

Et si le loup répondait à Arielle en venant la voir déguisé en mohair ? ;-)

[Arielle]

Et si le loup répondait à Arielle en venant la voir déguisé en mohair ? ;-)

Chiche !

[Ba]

Eh, eh...

[Invité]

Et si le loup répondait à Arielle en venant la voir déguisé en mohair ? ;-)

Chiche !

avec un angora mort sur le cuir chevelu.


Bien dosé, Arielle, un bon moment de détente pour les jeunes de 7 à 77 ans.

[Halicante]

Quel plaisir, Arielle, que cette lettre au loup ! Alerte et drôle, en forme de clin d'oeil à tous ceux qui ont été bercés par les contes, à presque tout le monde, sans doute !

[Sahkti]

Piquant, croustillant, bien écrit... que dire d'autre si ce n'est que j'ai particulièrement apprécié cette manière de revisiter notre imaginaire conté, avec beaucoup d'ironie et une belle verve qui se déploie ici avec brio.

[Janis]

formidable et enlevé !
j'aime aussi le revisitage de contes
et là !

[MémoireDuTemps]

Mon dieu ton chaperon est pire que le mien qui se contente de venger sa grand-mère et d'euthanasier un loup dépressif et handicapé ☺
Ton texte est vraiment super (et bien équilibré dans le domaine prévu au vu du sujet de l'exercice), belle version d'une partie du conte et qui suggère que le sauvage n'est pas celui qu'on croit !

[Legone]

Excellentissime ! Bravo !

[Contenu sponsorisé]