Fêlure
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Sahkti
Nathanaël Zenou
isa
Polixène
Ba
Arielle
10 participants
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Fêlure
Fêlure !
ridule courant sur la peau
un cheveu sur une faïence
un cristal qui chante un peu faux
l'ombre vacille sur le mur.
Fêlure !
gerçure craquelée de rouille
au coin des lèvres du désir.
Gonflant de fièvre
obscur délire
des mots qui grondent en silence.
Fêlure !
le ciel se fend
biffé d'éclairs
la faille vomit son chaos
la colère creuse la pierre
à pleines dents.
Faiblir !
un petit tas
miettes d'azur
souillées de cendres …
Ô déchirure !
ridule courant sur la peau
un cheveu sur une faïence
un cristal qui chante un peu faux
l'ombre vacille sur le mur.
Fêlure !
gerçure craquelée de rouille
au coin des lèvres du désir.
Gonflant de fièvre
obscur délire
des mots qui grondent en silence.
Fêlure !
le ciel se fend
biffé d'éclairs
la faille vomit son chaos
la colère creuse la pierre
à pleines dents.
Faiblir !
un petit tas
miettes d'azur
souillées de cendres …
Ô déchirure !
Re: Fêlure
Tu n'es pas parée de légèreté et de gaieté en ce dimanche dis-moi, Arielle. Et tu sais quoi ? Je partage ton point de vue. Parce que jamais cette fêlure ne se comble, ne se ferme, au contraire ; la progression du poème le souligne bien. Et le stigmate est renforcé d'autant quand en plus mon oreille à deux vitesses entend "failure". Ô failure, ô déchirure ! Touché !!!
Invité- Invité
Re: Fêlure
Très beau poème ! Très bel exemple de vers libérés (petit clin d'oeil à Salwin) qui ne demandent ni rimes ni syllabes comptées. Seul le rythme interne, celui de la pensée ou du souffle, compte.
Le texte correspond à mon humeur habituelle...
Fêlures... j'aime les mots en "ure" déchirure, fêlure, froissure, gerçure, morsure...
Un seul tout petit bémol :
gerçure craquelée de rouille
au coin des lèvres du désir.
J'aurais enlevé "du désir" pour ouvrir davantage le sens...
Le texte correspond à mon humeur habituelle...
Fêlures... j'aime les mots en "ure" déchirure, fêlure, froissure, gerçure, morsure...
Un seul tout petit bémol :
gerçure craquelée de rouille
au coin des lèvres du désir.
J'aurais enlevé "du désir" pour ouvrir davantage le sens...
Invité- Invité
Re: Fêlure
"Belle" première strophe juste pour les prémices.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Fêlure
J'ai un peu de mal avec ce lyrisme ressurgi.
La forme comme "égaye" le fond, qui ne le demande ni ne le mérite.
Que penser ?
La forme comme "égaye" le fond, qui ne le demande ni ne le mérite.
Que penser ?
Invité- Invité
Re: Fêlure
Ne rien penser, surtout, laisser venir !
C'est juste superbe, merci Arielle.
C'est juste superbe, merci Arielle.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Fêlure
Un peu de difficulté avec ce poème lors d'une première lecture mais ça c'est amélioré en le relisant et avec les différents éclairages donnés par les commentaires et finalement j'aime bien!
Je retiendrai spécialement:
Je retiendrai spécialement:
Faiblir !
un petit tas
miettes d'azur
souillées de cendres …
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Fêlure
Très fin. Arielle, j'ai pensé à une femme-peintre, qui va dans la nature trouver les pigments qu'elle a besoin pour se confectionner ses couleurs, et vous avez su les trouver dans des replis cachés, bravo!
C'est comme une série de tableaux abstraits sur le même thème.
Je pense à un vers du roi Salomon, qui vient du Cantique des Cantiques: "Mon bien-aimé court comme une biche sur les monts de la rupture.", comme quoi l'Amour seul répare ces brêches que vous nous avez dépeintes.
C'est comme une série de tableaux abstraits sur le même thème.
Je pense à un vers du roi Salomon, qui vient du Cantique des Cantiques: "Mon bien-aimé court comme une biche sur les monts de la rupture.", comme quoi l'Amour seul répare ces brêches que vous nous avez dépeintes.
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 43
Date d'inscription : 02/05/2010
Re: Fêlure
Pas vraiment fan de ces points d'exclamation qui apportent peu au texte à mes yeux et ne sont pas totalement en adéquation avec la résignation que l'on discerne ci et là.
Ceci mis à part, j'aime beaucoup cette façon d'exploiter un drame qui se joue, inéluctablement.
Ceci mis à part, j'aime beaucoup cette façon d'exploiter un drame qui se joue, inéluctablement.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Fêlure
Quelle finesse ! J'adore ce poème.
La première strophe m'a fait penser au "vase brisé" d'Emile Verhaeren.
La première strophe m'a fait penser au "vase brisé" d'Emile Verhaeren.
Invité- Invité
Re: Fêlure
Ah oui ! vraiment superbe, ce crescendo dramatique ... qui s'achève en un murmure, une plainte presque exsangue ...
J'ai apprécié tout particulièrement les "dents de la colère" !
Mychelc
J'ai apprécié tout particulièrement les "dents de la colère" !
Mychelc
mychelc- Nombre de messages : 119
Age : 63
Date d'inscription : 08/01/2010
Re: Fêlure
Les points d'exclamation rendent un son étonné...
Tu t'habilles de faille, et ça te va bien.
Tu t'habilles de faille, et ça te va bien.
Invité- Invité
Fêlure
des images très fortes, un poème qui percute, enfin je l'ai ressenti ainsi.
PHIL- Nombre de messages : 131
Age : 71
Localisation : là où me porte mon vélo, à donf !!!
Date d'inscription : 09/05/2010
Re: Fêlure
miettes d'Azur souillées de cendre...............................................................................................................................................................................................................................................................
Re: Fêlure
Chère Arielle,
Pourquoi suis-je gêné par ce poème autour duquel j’ai rôdé longuement ?
Peut-être parce qu’il exhale à vif une souffrance passionnelle, qu’il s’en déduit une impression fortement sexuelle, qu’il se situe dans le registre de l’expressionnisme.
Je suis donc, au sens propre, très partagé : une partie de moi n’est pas sans vibrer à l’évocation de cette geste viscérale qui va du soupçon au tourment jusqu’à l’effondrement final. Une autre se dit en voilà trop ! avec la faille qui vomit son chaos, comme une gerbe d’écriture adolescente, de même que l’obscur délire des mots qui grondent en silence.
Bref, tu l’auras compris, il y a en moi comme une… fêlure.
Pourquoi suis-je gêné par ce poème autour duquel j’ai rôdé longuement ?
Peut-être parce qu’il exhale à vif une souffrance passionnelle, qu’il s’en déduit une impression fortement sexuelle, qu’il se situe dans le registre de l’expressionnisme.
Je suis donc, au sens propre, très partagé : une partie de moi n’est pas sans vibrer à l’évocation de cette geste viscérale qui va du soupçon au tourment jusqu’à l’effondrement final. Une autre se dit en voilà trop ! avec la faille qui vomit son chaos, comme une gerbe d’écriture adolescente, de même que l’obscur délire des mots qui grondent en silence.
Bref, tu l’auras compris, il y a en moi comme une… fêlure.
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Fêlure
Merci à tous pour vos lectures variées qui me laissent entendre que chacun peut lire ce texte avec ses propres émotions, ce que j'avais précisément souhaité en l'écrivant sans lui donner de signification particulière.
Hellian, je prendrais bien pour un compliment cette écriture adolescente que tu trouves à ces images un peu outrées ... à mon âge, que veux-tu, le moindre signe d'un reste de fougue est bienvenu mais attentive à tes remarques je n'en abuserai pas !
Hellian, je prendrais bien pour un compliment cette écriture adolescente que tu trouves à ces images un peu outrées ... à mon âge, que veux-tu, le moindre signe d'un reste de fougue est bienvenu mais attentive à tes remarques je n'en abuserai pas !
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