brin d'arbre

[mya]

Eveillée par le timbre doux d’une femme dans une ruelle. Son visage, tout proche. Ses yeux cristallins. Elle vous murmure soudainement des mots qui vous paraissaient étrangers encore hier :
« Allez-y couper cet arbre !
Non mais regardez !
Il n’a même pas de champignons aux pieds !
Ils auraient dû s’occuper plutôt de celui qui est véritablement malade dans l’autre parc ».
Réponse évasive s’échappe de mes lèvres. Voix rauque. « Déjà qu’il n’y a plus beaucoup d’arbres par ici…»
10h30. Le soleil pointait timidement le bout de son nez. Je n’en savais pas suffisamment pour entretenir la conversation. Son ombre disparut au coin de la rue : je n’ai plus douté une seconde : elle n’était pas comme les autres.
J’aurais voulu lui répondre plutôt ceci : « les champignons ne sont ni au pied, ni même à la cime, mais bel et bien dans le crâne de ceux qui s’entêtent à vouloir arracher ces arbres ».
Un bruit de tronçonneuse se brise. Le silence n’est plus. Du moins celui qui me coupait de tout. Un simple fond sonore prend l’ampleur d’une craie qui abîme le tableau noir. Frissons. Brutal réveil. C’est dans ces moments-là.
Ravie que les transports en commun ou autrement appelé « bus des villes » soient momentanément en retard. Donnée à cœur joie à la contemplation d’une tâche pour le moins fastidieuse et vaine. On peut aisément scier une branche, saigner l’écorce, brûler une cime mais un tronc…
Encore jeune. Vivant. Il est encore vivant. Il s’accroche de toutes ses racines plantées profondément dans la terre : seul point d’attache désormais. Il ne rejoint plus le ciel par sa cime. Je ne suis pas une écologiste. Ni même qui que ce soit ayant un rapport avec la nature. N’est-ce pas moi qui marche ‘naturellement’ sur la pelouse alors qu’il y a comme toujours un chemin cimenté non loin de là ? Ou encore jette les sacs plastiques ou laisse l’eau du bain coulé suivi d’une berceuse d’Amélie poulain sous prétexte d’un besoin de rêveries ?
Tout simplement. Les yeux de cette femme n’étaient pas le bleu du ciel ni même de la mer. Plutôt celui de l’acier métallique recouvrant une ville entière.
Ce qui ôte le peu de vert qui est sensé y rester.

[Aegis]

Malgré le "je ne suis pas une écologiste. Ni même qui que ce soit ayant un rapport avec la nature." c'est un peu militant... (j'exagère) Et c'est tant mieux.
Peut-être qu'n peu de précisions, de détails, permettrait d'atténuer le poids de certaines images stéréotypées

[Krystelle]

Je regrette un peu la dimension explicative que tu as placée dans ce texte. La réflexion "écologique" que tu poses ici même en t'en défendant aurait pu être exprimée avec davantage de force si tu en étais restée au stade de l'impression, de la suggestion.
Et puis Aegis n'a pas tort lorsqu'il évoque les stéréotypes : l'image de l'arbre, des racines, de la cime, du ciel... Tout cela aurait peut-être mérité un traitement plus évocateur, moins général.

[Sahkti]

On ne te lit plus beaucoup par ici Mya.

Quelques maladresses dans ton texte. Je trouve qu'il y a trop de clichés, d'images toutes faites et de réflexions faciles sur les arbres qu'il ne faut pas couper ou qui pleurent lorsqu'ils sont amputés d'une branche.
Cette facilité, tu aurais pu en jouer en brodant sur la langue, en utilisant la puissance des mots pour donner du poids à ton texte mais tu ne le fais pas, tu mélages peu harmonieusement des réflexions poétiques à des exercices de style. Tout cela sonne un peu creux et lourd (paradoxal, oui...) à mes yeux.

[Contenu sponsorisé]