Maquereau
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Maquereau
Lilas et Garris se retrouvaient chaque midi dans leur refuge d’appartement aux airs de vieux sage. Souvent, ils se délectaient ensemble de plats lourds et réconfortants jusqu’à sentir l’apaisement de tout être repu. Parfois, ils picoraient simplement comme deux moineaux et partaient sous la couette lever leurs guibolles, avec l’aisance et la cadence de leur jeunesse. Ce midi-là, ils dormaient paisiblement après une folle sieste d’amour jusqu’au retentissement strident d’un coup de sonnette reconnaissable entre tous.
Manuel débarqua en grande pompe, l’air vaguement éméché. Il se mit à trembloter en quémandant du café, ajoutant à juste titre qu’il en était à son troisième litre d’excitant depuis l’aube. Il observait la friteuse d’un air dubitatif, expliquant aux deux autres toute la tragédie de cet engin « diabolique particulièrement dangereux ». Garris et Lilas approuvaient par réflexe, se disant que Manuel avait connu des instants plus délirants encore et qu’il n’y avait par conséquent aucune raison de s’inquiéter. Ils l’écoutèrent successivement parler des aspirateurs, de Nietzsche et du néant, des coquillettes, des ouvre-boîtes et du champagne qu’il avait ingurgité la veille. Quand Garris et Lilas furent lassés de ce discours du coq à l’âne, ils se dirigèrent dans le salon armés d’une conserve de maquereaux et de deux fourchettes. Faute de sommeil et de batifolage ils auraient au moins l’avantage de se nourrir. Manuel les suivit comme un petit chiot semé par sa vilaine mère.
- « Je dois écouter du Mahler. Immédiatement. » lança t’il avec ses yeux fiévreux pourtant pétillants.
Assis sur le canapé, Garris et Lilas, résignés, attaquèrent paisiblement leur boîte. Manuel, se précipita sur l’ordinateur comme s’il avait découvert le trésor de Toutankhamon et martyrisa un instant les touches du clavier jusqu’à ce que ses petits yeux de fouine s’immobilisent. Radieux il annonça :
- « Symphonie numéro cinq de Mahler, s’il vous plaît ».
Manuel orchestra une mise en scène exaltée en faisant de grands gestes et en dirigeant les musiciens de l’écran. Il entrait littéralement en transe face à cette musique tonitruante. Le son, poussé dans ses derniers retranchements faisait trembler les vitres et le plafond. Les ouvriers qui peignaient la façade regardaient en riant ces deux amoureux mâcher mécaniquement leur maquereau vin blanc devant ce pantin désarticulé.
Manuel débarqua en grande pompe, l’air vaguement éméché. Il se mit à trembloter en quémandant du café, ajoutant à juste titre qu’il en était à son troisième litre d’excitant depuis l’aube. Il observait la friteuse d’un air dubitatif, expliquant aux deux autres toute la tragédie de cet engin « diabolique particulièrement dangereux ». Garris et Lilas approuvaient par réflexe, se disant que Manuel avait connu des instants plus délirants encore et qu’il n’y avait par conséquent aucune raison de s’inquiéter. Ils l’écoutèrent successivement parler des aspirateurs, de Nietzsche et du néant, des coquillettes, des ouvre-boîtes et du champagne qu’il avait ingurgité la veille. Quand Garris et Lilas furent lassés de ce discours du coq à l’âne, ils se dirigèrent dans le salon armés d’une conserve de maquereaux et de deux fourchettes. Faute de sommeil et de batifolage ils auraient au moins l’avantage de se nourrir. Manuel les suivit comme un petit chiot semé par sa vilaine mère.
- « Je dois écouter du Mahler. Immédiatement. » lança t’il avec ses yeux fiévreux pourtant pétillants.
Assis sur le canapé, Garris et Lilas, résignés, attaquèrent paisiblement leur boîte. Manuel, se précipita sur l’ordinateur comme s’il avait découvert le trésor de Toutankhamon et martyrisa un instant les touches du clavier jusqu’à ce que ses petits yeux de fouine s’immobilisent. Radieux il annonça :
- « Symphonie numéro cinq de Mahler, s’il vous plaît ».
Manuel orchestra une mise en scène exaltée en faisant de grands gestes et en dirigeant les musiciens de l’écran. Il entrait littéralement en transe face à cette musique tonitruante. Le son, poussé dans ses derniers retranchements faisait trembler les vitres et le plafond. Les ouvriers qui peignaient la façade regardaient en riant ces deux amoureux mâcher mécaniquement leur maquereau vin blanc devant ce pantin désarticulé.
alinea- Nombre de messages : 10
Age : 34
Date d'inscription : 04/06/2010
Re: Maquereau
Bien écrit, sans faute, intéressant car je n'ai pas lâché après avoir commencé, bref, ça augure bien de la suite
car il y aura une suite ?
ou un début ?
ça peut pas rester tout seul ça
:-))
car il y aura une suite ?
ou un début ?
ça peut pas rester tout seul ça
:-))
Re: Maquereau
zut, en cherchant tes autres textes je m'aperçois que je n'ai pas lu Silbanel.
Serait-ce lié ?
Dans ce cas, il est très recommandé de poster dans un même fil, pour éviter ce genre de réaction, la mienne :-))
mais c'est le choix de l'auteur
Serait-ce lié ?
Dans ce cas, il est très recommandé de poster dans un même fil, pour éviter ce genre de réaction, la mienne :-))
mais c'est le choix de l'auteur
Re: Maquereau
Silbanel, il ne faut pas le lire ! il est chiant.
alinea- Nombre de messages : 10
Age : 34
Date d'inscription : 04/06/2010
Re: Maquereau
ah ! :-)))alinea a écrit:Silbanel, il ne faut pas le lire ! il est chiant.
on peut aussi le virer du catalogue si tu ne l'aimes plus
Re: Maquereau
Ma foi, c'est un pitch comme un autre, mais sinon, ça commence quand ?
Cela dit, ça met suffisamment en appétit pour qu'on ait envie de voir la suite, alors, c'est quand ?
Cela dit, ça met suffisamment en appétit pour qu'on ait envie de voir la suite, alors, c'est quand ?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Maquereau
Oui, c'est une mise en bouche sympa, mais, telle quelle, je la dirais incomplète.
Mes remarques :
- « Je dois écouter du Mahler : typographie, le tiret fait double emploi avec des guillemets ; par ailleurs, pour introduire une réplique le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le quart ou semi-cadratin « – » ou « — »
« lança-t-il (trait d’union) avec ses yeux fiévreux pourtant pétillants » : un peu lourds, pour moi, les deux adjectifs à la file
« Manuel, (pourquoi une virgule ici, entre le sujet et son verbe, alors que rien ne les sépare ?) se précipita sur l’ordinateur »
- « Symphonie numéro cinq de Mahler : typographie, le tiret fait double emploi avec des guillemets ; par ailleurs, pour introduire une réplique le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le quart ou semi-cadratin « – » ou « — »
« Le son, poussé dans ses derniers retranchements (je pense qu’il serait préférable de fermer ici par une virgule l’incise commencée à « poussé dans… ») faisait trembler les vitres et le plafond »
Mes remarques :
- « Je dois écouter du Mahler : typographie, le tiret fait double emploi avec des guillemets ; par ailleurs, pour introduire une réplique le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le quart ou semi-cadratin « – » ou « — »
« lança-t-il (trait d’union) avec ses yeux fiévreux pourtant pétillants » : un peu lourds, pour moi, les deux adjectifs à la file
« Manuel, (pourquoi une virgule ici, entre le sujet et son verbe, alors que rien ne les sépare ?) se précipita sur l’ordinateur »
- « Symphonie numéro cinq de Mahler : typographie, le tiret fait double emploi avec des guillemets ; par ailleurs, pour introduire une réplique le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le quart ou semi-cadratin « – » ou « — »
« Le son, poussé dans ses derniers retranchements (je pense qu’il serait préférable de fermer ici par une virgule l’incise commencée à « poussé dans… ») faisait trembler les vitres et le plafond »
Invité- Invité
Re: Maquereau
Des personnages bien croqués, une espèce d'ambiance, je l'aime bien ce maquereau qui aurait mérité de finir autrement qu'en queue de...
Invité- Invité
Re: Maquereau
Beaucoup trop chargé et laborieux pour moi, désolée. Ces précisions, ce besoin d'accompagner chaque action d'un tas de détails, tout cela alourdit considérablement le texte.
Dommage car c'est une bonne trame, je trouve, il y a de l'idée et tu n'en fais pas trop point de vue du scénario. Dommage que sur ce point, fond et forme ne soient pas davantage en adéquation et que tu n'offres pas à ton écriture cette suggestivité dont tu fais pourtant preuve dans ton histoire.
Dommage car c'est une bonne trame, je trouve, il y a de l'idée et tu n'en fais pas trop point de vue du scénario. Dommage que sur ce point, fond et forme ne soient pas davantage en adéquation et que tu n'offres pas à ton écriture cette suggestivité dont tu fais pourtant preuve dans ton histoire.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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