Les vespérales

[mychelc]

Ambiance d'été ... puisqu'il est enfin arrivé !

Les ombres s'étirent aux carreaux des terrasses
Sur les nappes chargées, et sur les parasols
Les verres sont vides, des insectes voraces
Volètent au hasard et se posent au sol.

Une femme frissonne et rajuste son châle
Un rire étouffé fuse, et se perd dans la nuit
Un reste de chaleur caressante s'exhale
Comme un baiser d'adieu de ce jour qui finit

Le temps n'avance plus qu'au très lointain clocher
Qui tinte doucement sur les toits de la ville
C'est l'heure où l'on s'endort, dans un rêve ébauché
De femmes alanguies, de passions érectiles.

Une fenêtre râle, exulte et puis se pâme
Lorsque deux amants nus, en un rite sacré
Font l'amour à l'été, en étreignant leurs âmes,
Et leur chair sous la lune a des reflets nacrés.

O, comme je vous aime, et vos regards aussi
Immobiles et heureux, quand vos sens s'apaisent
Vous vous cherchez des yeux, pour un dernier sursis
Vous promettant de vivre une étrange genèse.

L'ombre est enfin reine, sur les toits, les terrasses
Une profonde paix m'enivre à satiété
Je goûte au parfum lent de ces heures qui passent
A la musique calme et lente de l'été.

Mychelc

[Invité]

Joli, mais je soupçonne les "et" extrêmement abondants de servir de chevilles... ça se voit.

[Ento]

Beaucoup aimé! Pour tout dire, la remarque de socque sur la surabondance du "et" m'a d'abord surpris. A la relecture, on en trouve, c'est vrai, à foison, mais les tournures sont si légères que je n'en avais rien vu la première fois.

Un faible pour:

Un reste de chaleur caressante s'exhale
Comme un baiser d'adieu de ce jour qui finit

[isa]

J'ai lu et relu ce texte afin de trouver un commentaire constructif mais je ne trouve définitivement rien de plus que "splendide".
Merci...

[mychelc]

Merci à Socque, Ento et Isa pour vos commentaires :

à Socque :

Vous avez un regard redoutable : car, tout comme Ento, et bien que je relise maintes fois mes textes, la profusion des "et" ne m'avait pas frappé. Mais depuis que vous l'avez si justement notée, je ne vois plus qu'eux et c'est d'autant plus dommage que certains d'entre étaient facilement évitables ... grrr
En fait, je voulais faire le portrait d'un esprit disponible (pas dans le sens de TF1 !), que ce soir d'été incitait au vagabondage ... papillonnant d'un spectacle à l'autre, d'une idée à l'autre comme les phalènes sur la terrasse ! d'où des phrases courtes et d'où les "et" en abondance ...

C'est sûrement pour cela que vos avis, même s'ils ne font pas toujours plaisir, sont très attendus ... et souhaités !

à Ento : heureux que ces deux vers vous ait plu, tout particulèrement ! ils résument le charme de ces jours d'été chauds et nonchalants ...

à Isa : ne cherchez plus , splendide est déjà trop ...

Merci encore à tous les trois
Mychelc

[Arielle]

Bel hymne à la musique calme et lente de l'été dans le soir apaisé.

Le temps n'avance plus qu'au très lointain clocher
Qui tinte doucement sur les toits de la ville

Un climat parfaitement rendu par ces nobles alexandrins aux alitérations discrètes mais efficaces.

[Rebecca]

Un trés joli poème.

[opaline]

Moi aussi, j'admire ce joli poème, tout en finesse, en douceur, sans oublier son petit côté sensuel. Bravo !

[Sahkti]

Vrai que l'ambiance s'y prête parfaitement et ton texte rend un bel hommage, sympathique et élégant, à cette chaude saison qui invite à la torpeur. J'aime toutes les images qui s'envolent de ci de là, comme autant de moments estivaux existant par eux-mêmes.

[mychelc]

Merci à Sahkti, Opaline, Rebbeca et Arielle pour avoir avoir apprécié cet instant suspendu ...

Mychelc

[Hellian]

Ici, le lecteur chevauche un zéphire indiscret butinant à la tombée du jour dans la corolle des sensualités. Lorsque les alexandrins se font chaleureux, la mélodie vespérale devient volupté.

Les sonorités accompagnent à propos la quiétude des amoureux apaisés. Qu’importe dès lors la nudité d’une cheville sur la soie des draps.

[PHIL]

Classique, mais efficace, le thème est fort bien traîté, j'apprécie assez ce genre de poésie.Donc...merci

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