Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

Secrets impersonnels

5 participants

Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Secrets impersonnels

Message  michel Mar 6 Juil 2010 - 21:52

Bourg-Clocher est une ville sans âme, dont les taudis disséminé en périphérie créent un étrange contraste avec les bâtiments industriels concentré en son centre. D’ailleurs au pied de ces bâtiments quelques boulevards s’allongent, comme des artères qui irriguent la population des quatre coins de la ville, et puis des alentours. La veine principale de cet amas industriel s’appelle le Boulevard Saint-André. Toutes les transactions y passent, notamment les marchandises du port, du marché quotidien aussi, et les fluctuations monétaire, tout du commerce après tout. C’est que c’est le coin incontournable des bonnes affaires, à la grande fortune du peuple, qui rechercherait des victuailles peu coûteuses, et qui tient à peine encore le sou qui lui reste, en ces temps peu prospères.
A mon grand malheur je dois m’y aventurer journellement lorsque je la traverse pour regagner mon domicile. Je dois dire que cet endroit m’inspire un profond dégoût, non pas que le gain ne m’attire point, (pas comme la majorité de la foule) mais ce sont les cris, les plaintes, et les reproches qui s’élèvent vers le ciel que je ne supporte pas ; et qui constituent aussi un tintamarre des plus assourdissants. Mes oreilles indifférentes ne peuvent plus l’entendre, et mes yeux se figent à chaque fois sur cette masse bestiale, composée de gentilshommes, mais aussi d’escrocs et de malandrins bien sur, n’hésitant pas à bousculer leurs semblables pour acquérir la précieuse, la convoitée marchandise, soit en négociant son prix au rabais soit en décidant de la voler, sans crainte aucune de répression. Je ne m’attends jamais à ce que cet agglomérat de foule s’écarte devant moi, sans me bousculer ni m’effrayer, et c’est pourquoi je m’immisce dedans, battant des bras comme si j’étais en train de me noyé, mais j’espère ainsi me frayer un chemin qui m’en sortira le plus vite possible. Heureusement, l’heure est à la délivrance. Le crépuscule tombe sur la région, réjouissant mes yeux d’un spectacle différent de mon putain de quotidien. Pendant que tous les marchands rangent indifféremment leurs produits invendus dans la torpeur nocturne, les uns affichent une mine égayée par la fructueuse journée, les autres remballent leur marchandise dans un râle quasiment imperceptible. J’échange alors quelques mots avec un commerçant qui me propose de siroter un vin ignoble autour d’une table de fortune, histoire de me mettre au courant des derniers bruits, des nouvelles rumeurs, et je demeure là quelques heures.
Après quoi je décide de saluer le bonhomme et je continue d’avancer avec joie dans cette allée, où à présent la saleté et les ignominies se sont éclipsées pour laisser place à je ne sais quelle transcendante pureté.
Je m’enfonce davantage dans ce dédale de détritus jonchant encore le sol, et il faut évidement les enjamber habilement. Je trouve le ciel radieux ce soir, et le soleil couchant rempli mon âme de joie car l’aube de demain sera comme aujourd’hui, et moi je serais semblable à un enfant qui est à l’âge formidable des découvertes.
Mais je dois encore me rendre dans le quartier Maritime sur les quais, d’ici c’est à quelques centaines de mètres. Hésitant devant la multitude de bars qui s’y trouve, le froid dans lequel je suis perclus m’ordonne de ne plus tergiverser et de rentrer dans le premier qui s’offre à ma convenance. Je salue le tenancier très ensommeillé par cette dure journée de travail. Trop épuisé, sa langue trébuche en me saluant, et il n’esquisse finalement rien qu’un sourire ridicule, mais tellement révélateur, le genre de sourire qui annonce la fermeture de l’établissement. Je me pose donc à une table au fond du bar. Je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à ma montre : 1h00 du matin. Esseulé à cause de la lumière défaillante qui me surplombe, j’esquisse quelques gestes pour prendre ma commande, mais ceux-ci demeurent invisibles aux yeux du tenancier apathique.
Après ces quelques tentatives, je décide de m’affaler sur ma banquette de cuir confortable. Je dérive lentement vers des horizons indistincts lorsque qu’une cohorte d’hommes en guenilles entre, pour la plupart hébétés par l’effet farouche de l’alcool. Ils choisissent promptement une table, peu éloignée de la mienne, et commandent des spiritueux supplémentaires pour aggraver leur état pitoyable et atteindre l’insouciance absolue. Bruyants comme une meute de sangliers en rut, je ne peux qu’être accablé par leur comportement primitif et fruste qui m’offusque en ce moment de douce et mélancolique rêverie, qui requiert le silence total. Je parviens finalement à calmer mes convulsions, indomptables lorsque ces brutes surgirent du dehors, mon esprit finit par s’évader.

Après m’avoir vivement secoué pour me réveiller, le tenancier m’informe que le bar ferme. Effrayé par cette intervention, mon cœur cogne à une vitesse incontrôlable dans ma frêle poitrine. Je me lève, titubant de fatigue et constate approximativement qu’il est 2h00 sur la gigantesque horloge en bronze, accroché au-dessus du bar. Remerciant le garçon pour son affabilité, quelque peu amoindrie par sa fatigue, je sors à mon tour. Avant, souvent quand je sortais des bars du port j’allais danser jusqu’à l’aurore. Mais ce soir je n’irais pas danser, je rentrerais chez moi, le cœur en feu mais joyeux, mais surtout le cœur en déroute, et la bite sous le bras. Faut dire qu’elle était belle, Alice, quand elle était toute nue et qu’on faisait l’amour, sur la dune tant elle était blonde, et que tenant l’autre et l’une, moi je tenais le monde. Longtemps j’ai cherché d’autres femmes pareille aux alentours, mais je n’ai vu que des tristes à bon marché, et des putains abandonnés, jamais je n’en ai revu comme elle. Alors ce soir comme tous les soirs je rentre chez moi, seuls depuis des milliers de jours. Faut dire aussi qu’elle était ma lumière, ma luciole au fond des nuits, et qu’elle tenait ma lanterne dont j’ai perdu la flamme, et dont le gaz continuer maintenant à puer sans plus de flamme. Mais je n’ai même plus de désespoir, et quand je l’étais, avant, je me tirais aux bals avec elle, maintenant je me tirerais bien des balles, sans elle. Parfois cependant, quand mon esprit se fait sentir indompté comme ces derniers jours, je produis ce que j’aime appeler de la poésie. Et je dois dire que cela me console, m’aide à me sentir moins seul, moins abandonné, et pour ainsi dire à raviver des semblant de flamme, à produire des simulacres, à halluciner la silhouette de celle qui venait éclairer mon âme. Car la beauté quel qu’elle soit produit toujours le même effet, quel que soit le moyen par lequel elle est produite. C’est sans doute la meilleure et la pire justification que mon cerveau ait pu trouver pour se droguer. Il faut bien le dire, mon corps est un entrepôt de produit chimique. Je n’en suis pas fier, mais pour être parfaitement honnête je n’ai plus assez d’emprise sur la réalité pour avoir la volonté de m’en défaire. Et au fond, je sais que tout espoir est vain, c’est à dire que j’espère ou que je n’espère plus, plus personne ne voudra venir vers moi, me ramené chez moi, être avec moi à l’intérieur de moi. C’était aussi cette flamme dont je vous parle qui me guidait jusqu’à mon foyer, quand dans la nuit moi j’avais froid, et peur surtout, et que je sortais titubant des bars, comme ce soir, où l’alcool a bien fait son travail, et où moi j’avais bien ris avec mes compagnons de débauche, mais je savais qu’une chaude femme m’attendait dans un lit et je n’avais qu’à suivre sa chaleur, et son odeur, et sa lumière, et parcourant ainsi le chemin guidé par mon inconscient je me retrouvais quasi par hasard chaque matin heureux de me réveiller auprès de ma tendre chérie, qui était presque toute ma vie.
Aujourd’hui elle hante plutôt mes pensées comme un fantôme qui boit mes souvenirs. Et je ne cesse de devoir me ressouvenir pour éviter d’être englouti, pour maintenir un peu de jeunesse, pour ne pas être enseveli et presque enterrer vivant. C’est probablement la deuxième raison pour laquelle la drogue m’aide. Car je dois détruire les connexions que mon cerveau a fait, et qui me rendent si triste, les détruire dis-je, pour en fabriquer de nouvelles, mais je n’en suis pas encore là. Tout se passe comme si j’étais roi d’un château, dont je serait le seul survivant, car tout les valets et les servant, serviteurs et autres domestiques, et surtout ma reine, ma bien aimée et tendre reine, sont parti. Tout se passe comme ceci car je n’ai d’autre choix que de détruire mon château, pour en construire un nouveau, sans doute plus attrayant, au gout du jour. Enfin c’est en fait la raison de mon renoncement à l’espoir, car je sais exactement ce que j’ai à faire. La seule chose que j’espère c’est de plus jamais espérer. J’espère éradiquer l’espoir. On dit que l’espoir fait vivre. Mon cul, l’espoir nous tue. Si j’espérais qu’elle ou elle revienne je pourrais attendre longtemps, tandis que si je n’espère rien, il ne me reste plus qu’à agir. C’est agir qu’il faut, pas espérer d’agir. Assurément, j’en ai la certitude. Mais de là comme souvent je fais ce raisonnement, je pense néanmoins qu’en étant accompagné d’une autre femme je serais mieux et je ne me serais sans doute pas cloisonner entre ces quartes murs, qui forment un peu ma prison, la pièce où je me suis reclus comme si j’avais décidé qu’il fallait me punir. Au fond on ne peut pas dire que j’ai fais quelque chose de mal. Tous mes tourments n’ont pas de cause interne, l’enfer c’est les autres. Assurément j’en ai la certitude. Cependant avant de terminer mon monologue psychique, d’achevé le cycle, je me dis aussi fréquemment ceci. Si l’enfer c’est les autres et qu’il ne faut rien espérer, il ne reste plus qu’à se déterminer soi même, à prendre position sur un plan d’immanence où toutes les intensités partent de 0. Ainsi toute quantité devient qualité, et on pourra parler d’une différence quantitative meilleure qu’une autre, c’est à dire avec un plus haut degré de qualité. En deux autres mots, supplanté les grandeurs scalaires par des grandeurs vectorielles.

Mais vous voyez aussi comment la drogue produit son effet dans une infâme inertie, elle n’empêche pas du tout les rapports de la pensée de se faire, seulement elle détruit le rapport réel de la pensé avec la réalité. Comme si chaque chose ne pouvait plus être pensée en elle même, et qu’il fallait aux contraire toujours la considéré autrement. Mais je crois que c’est réellement de l’énormité de mon inadéquation à la réalité dont je souffre. Et je continue à cherché l’étincelle, mais je n’espère pas.

Et puis finalement après toutes ces considérations polluantes et intempestives je me retrouve au beau milieu de nulle part, sans doute parce que mon corps à continuer à marcher pendant que je pensais. Je ne sais pas vraiment pas où je suis, et je suis maintenant perdu entre deux infini. Ma solitude infinie et mon égarement infini. Bien que j’ai assez de raison pour ne plus me perdre dans d’autres considérations inactuelles et me remettre raisonnablement à cherche mon chemin.

michel

Nombre de messages : 124
Age : 32
Localisation : Nowhere
Date d'inscription : 22/07/2009

Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  bertrand-môgendre Mer 7 Juil 2010 - 2:10

Je parviens finalement à calmer mes convulsions, indomptables lorsque ces brutes surgirent du dehors, mon esprit finit par s’évader.
Je ne comprends pas ce passage.
bertrand-môgendre
bertrand-môgendre

Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007

Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  Invité Mer 7 Juil 2010 - 5:49

Sur un sujet archi-rebattu, une balade assez plaisante pour moi, mais ma lecture a été fort gênée par de nombreuses fautes de langue (surtout dans les formes verbales) que, me semble-t-il une simple relecture aurait permis d'éviter.

Mes remarques :
« une ville sans âme, dont les taudis disséminés en périphérie créent un étrange contraste avec les bâtiments industriels concentrés en son centre »
« les fluctuations monétaires, tout du commerce après tout »
« d’escrocs et de malandrins bien sûr »
« battant des bras comme si j’étais en train de me noyer »
« il faut évidemment les enjamber habilement » : lourd, à mon avis, les deux adverbes en « ment » à la file
« le soleil couchant remplit mon âme de joie car l’aube de demain sera comme aujourd’hui, et moi je serai (et non « serais », le futur s’impose ici et non le confitionnel) semblable à un enfant »
« la gigantesque horloge en bronze, accrochée au-dessus du bar »
« Mais ce soir je n’irai (et non « n’irais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) pas danser, je rentrerais (et non « rentrerais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) chez moi »
« Longtemps j’ai cherché d’autres femmes pareilles aux alentours »
« des putains abandonnées »
« dont le gaz continue (et non « continuer ») maintenant à puer sans plus de flamme »
« Car la beauté quelle qu’elle soit produit toujours le même effet, quel que soit le moyen par lequel elle est produite » : je trouve la phrase lourde, avec ces deux « quelle qu’elle » et « quel que » à la suite
« mon corps est un entrepôt de produits chimiques »
« plus personne ne voudra venir vers moi, me ramener chez moi »
« où moi j’avais bien ri (et non « ris ») avec mes compagnons de débauche »
« pour ne pas être enseveli et presque enterré vivant »
« comme si j’étais roi d’un château, dont je serais le seul survivant, car tous les valets et les servants, serviteurs et autres domestiques, et surtout ma reine, ma bien-aimée (trait d’union) et tendre reine, seraient partis »
« Si j’espérais qu’elle ou elle (?) revienne »
« je ne me serais sans doute pas cloisonné entre ces quatre murs »
« on ne peut pas dire que j’ai fait quelque chose de mal »
« avant de terminer mon monologue psychique, d’achever le cycle »
« il ne reste plus qu’à se déterminer soi-même (trait d’union) »
« En deux autres mots, supplanter les grandeurs scalaires »
« les rapports de la pensée de se faire, seulement elle détruit le rapport réel de la pensée avec la réalité » : à quelques mots d’intervalle, vous écrivez « pensée » différemment, ce qui indique que vous n’avez pas dû vous relire… dommage
« ne pouvait plus être pensée en elle-même (trait d’union), et qu’il fallait au (et non « aux ») contraire toujours la considérer autrement »
« je crois que c’est réellement de l’énormité de mon inadéquation à la réalité dont je souffre » : « de » l’énormité « dont » je souffre, il y a un « de » de trop (« dont » = « de quoi ») ; vous avez le choix entre « c’est l’énormité dont je souffre » ou (moins aisé à mon avis) « c’est de l’énormité que je souffre »
« je continue à chercher l’étincelle »
« parce que mon corps a continué à marcher »
« je suis maintenant perdu entre deux infinis »
« Bien que j’aie (« bien que » est suivi du subjonctif) assez de raison »
« me remettre raisonnablement à chercher mon chemin »

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  cebert Mer 7 Juil 2010 - 6:27

quel dommage que tant de fautes de grammaire, d'orthographe, de construction, m'aient empêchée d'aller au bout de ma lecture.

cebert

Nombre de messages : 4
Age : 66
Localisation : brive
Date d'inscription : 06/07/2010

Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  Invité Mer 7 Juil 2010 - 7:07

ça part pas mal puis peu à peu ça prend la tournure d'une logorrhée inextinguible, une réflexion qui se mord la queue. Avec quelques coupes sombres, le texte ne serait pas déplaisant. Même question que BM sur le passage cité. Mêmes remarques que les précédents sur les nombreuses fautes qui font obstacle à une lecture fluide.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  Modération Ven 13 Aoû 2010 - 15:24

Suite


Mon domicile se trouve sur la colline de l’Engels, de l’autre côté de la ville à mon humble souvenir. A vrai dire, en cette heure tardive où mon esprit est subjugué par l’idée de somnoler et par ailleurs envahi par l’effet de substances diverses, je peine à concevoir une image claire et précise de ma modeste masure. Malgré qu’elle soit ceinturée par d’affreuses villas aux allures prétentieuses, celle-ci offre une vue imprenable sur l’immensité des champs. Je n’ai d’ailleurs qu’à dévaler quelques volées de marches pour atteindre ce lieu sacré et intimement lié à ma mémoire. Dès ma plus tendre enfance, je me plaisais à pénétrer habilement dans cette masse de blés roux qui me chatouillaient et me caressaient de toutes parts, pour apaiser mon âme, ou tout bonnement réfléchir, loin de tout tracas et autres cliquetis urbains désagréables. Ainsi, j’adorais remuer davantage cette rousseur, aux courbes parfaitement modelées par le léger zéphyr d’été, au rythme des va-et-vient de mon corps juvénile qui appréciait l’effort de courir, jusqu’à ce qu’elle atteigne son embrasement total, sous l’effet d’une écrasante bourrasque estivale. A présent, je me propose de rentrer une bonne fois pour toute, ou plutôt, d’essayer de rentrer une bonne fois pour toute. Mon hébétude est telle que je m’aligne sur la voie lactée que tracent devant moi, sur la route, les derniers lampadaires en état de fonctionnement. A plusieurs reprises, je ne manque pas de déchirer mon pantalon et par la même occasion de m’écorcher les genoux, en chutant à cause de cet enchaînement de pavés descellés, sur lesquels je trébuche facilement, et plus particulièrement ce soir, où ma démarche est louvoyante.
Après quelques minutes de marche, je m’avance dans le quartier malfamé d’ Hirvenmind (nom plus français de préférence si tu trouves), lieu de prédilection pour les brutes aux fougues bagarreuses ou les joueurs de carte invétérés, qui perdent des fortunes en une soirée rien que pour voir pétiller les yeux de leurs futures compagnes nocturnes.
Me voilà à présent devant chez moi, après de multiples essais, je parviens finalement à enfoncer la clé dans la serrure rouillée de ma porte en hêtre massif, et franchit le pas de celle-ci. A l’intérieur, des dizaines de livre sont entassés sur mes commodes ou jonchent le sol en menhirs, telles des pierres sacrées, auxquelles on apporte trop d’importance que l’on ne pourrait ne fût-ce que songer un jour à les épousseter. Pourtant cette poussière qui émane sous forme de volutes virevoltantes m’obstrue les voies respiratoires à tel point que je ne peux réprimer d’innombrables séries de toussotements, plus ou moins violents. Malgré mon attachement à ces feuillets reliés, je ne peux masquer mon agacement. Ainsi ils m’intoxiquent au quotidien, indirectement, comme j’ai l’impression qu’ils intoxiquent ma vie relationnelle depuis toujours. Si Louise a empaqueté ses affaires un soir en toute discrétion lorsque je roupillais, c’est bien parce qu’elle ne voyait plus de suite à notre relation et qu’elle était exaspérée par ma faconde, mes réflexions, et la pérennité de mon calme. C’était une femme qui aimait agir et non réfléchir, car le monde actuel est un monde d’acteurs, et non plus de penseurs. Qui aimait se confondre dans la normalité, après tout. Même si je peine à définir ce mot tellement subjectif, je peux aisément saisir par ma perspicacité -quelque peu illusoire en cette fin de soirée- les vagues bornes qu’il sous-entend. Ce mot est bien évidemment dérisoire hors contexte, il convient d’en faire une application pragmatique, mais surtout comparative, qui sera toujours soumise à l’appréciation de la collectivité, qui est seule juge de la valeur, bien souvent ténue, d’un tel mot. Revenons-en au sujet principal.
Peut-on blâmer celui qui, contre marées et tempêtes, tente de se sortir de cette routine qui rend la condition humaine si stupide et insensée ?
Bien souvent, lorsque je me promenais dans la cohue matinale du centre-ville, je m’arrêtais subitement pour constater l’absurdité du métier d’homme. M’asseyant sur un banc de pierre, mon regard se figeait sur l’ampleur du désastre, celui dans lequel je pouvais à tout moment tomber, et avait quelques fois éperdument envie de tomber. Les notions d’espace-temps s’effaçaient et j’avais la pénible impression de n’avoir que peu d’attaches à ce doux mais très souvent cruel globe, sur lequel s’affairaient les humains, dans un espace restreint pour la plupart. Ce déphasage croissant étant d’autant plus accentué en ce lieu où tous les regards déconcertés se portaient sur moi, et décelaient immédiatement mon ineffable égarement existentiel, palpable au premier coup d’œil. Et je restais ainsi pendant des heures, statique, le regard vide. Jusqu’à ce que des fourmillements qui altéraient mon habituelle et quasiment absolue maîtrise articulaire et musculaire, ramenaient mon esprit dans son enveloppe charnelle, pour lui rappeler que la circulation sanguine était nécessité, et qu’il convenait, en changeant de position, de s’incliner face à cette nécessité. Je dérivais dès lors à nouveau vers cette conscience qui devenait trop lourde à porter, que j’avais pu esquiver ces quelques instants où je flottais dans un autre monde, un monde conçu entièrement par mes envies, mes pulsions inconscientes, ma rationalité, mon irrationalité et d’autres ingrédients d’une finesse imperceptible mais extrêmement pernicieux.
Peut-on donc me reprocher de rejeter avec force cette existence prédéfinie que tout le monde reçoit à la naissance et tente de porter, de supporter en exprimant le fardeau de cette vie reçue en usufruit par des râles intermittents ? Peut-on m’honnir parce que je détonne ? N’ai-je pas le droit de me sentir étranger à ce monde, de déformer et de redéformer cette existence d’homme formatée à ma convenance puisqu’elle ne me convient point dans l’état actuel ?
Je regrette, je me regrette. Me voilà donc seul, abandonné dans cette demeure. Dans mon malheur, l’exiguïté des corridors et des chambres parvient à me rasséréner, atténuant ma solitude en n’accentuant pas, à l’instar d’un château dont la vacuité se faire ressentir, le manque croissant de l’être cher et le vide absolu, qui vous entoure et vous engloutit, peu à peu. Je repense à ces quelques mois d’intense attachement qui furent plus appréciables que toute une vie d’amour tiède.
Déjà, je larmoie à l’idée de ne plus jamais revoir ce sourire si radieux qui m’illumina et me guida dans les ténèbres, et ces rires qui furent ma plus belle musique. Je repense à cette voix mélodieuse qui ne manqua pas de faire échouer mon cœur sur le rivage de la déception à chaque fois que je tentais de quitter le port de la fascination. Empli de tristesse et d’amertume, de renouveau et de mélancolie, je finis par m’effondrer sur mon lit, dans les douces grâces de la nuit ensommeillée, l’esprit s’évadant, pour oublier que malgré ma peine, je lui dirais toujours… « Je t’aime ». Pour oublier que la seule bonne chose en cette vie est l’espoir d’une autre vie, en espérant que cette vie pitoyable n’est qu’un essai et que la suivante n’en sera que superbe. En espérant que, je joue le rôle de Luca Herman (Bof le nom de famille, juste pour l’instant) pour une vie, et que j’ai le droit d’aligner cette vie comme je le souhaite, ne fût-ce que pour m’amuser, tel un fou sur un échiquier que l’on aligne pour en finir au plus vite avec l’adversaire -cet adversaire qu’est la désillusion quotidienne-, fou qu’on risque de perdre à tout jamais au moindre soubresaut mécontent de la reine adverse, de la reine tant convoitée. De Louise, ma tendre. Enfin, voyons-y un avantage, à présent je peux écouter du Francis Cabrel (A voir, laisser un vrai nom pourra être gênant, mais parlons d’une chanson). Avant, il m'était impossible d'écouter ce chanteur à la voix dont la tessiture ne me plaisait guère. Là, quand j'écoute son "Je l'aime à mourir", j'en suis renversé. Comme si les paroles prenaient sens à présent, alors qu'avant que ma chair ne soit tailladée à vif, elles rebondissaient sur mon armure de fer


< Merci de poster vos suites dans ce même fil svp.
La Modération >

.

Modération

Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008

Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  silene82 Sam 14 Aoû 2010 - 10:42

Pas mal gnan-gnan et geignard, je trouve, avec des facilités et des poncifs innombrables qui polluent le texte. On a l'impression que vous avez reçu comme consigne "faites l'écrivain". Pourquoi tant de phrases pour décrire des banalités ? Noyer le propos n'a jamais fait de la littérature, on peut pisser de la copie au kilomètre, là n'est pas le problème, mais il faut qu'elle ait un sens, un but, et une trajectoire. On a l'impression que vous voulez montrer que vous avez plein de choses à dire, ce qui est peut-être vrai, mais pas évident sur ce texte.
Cela dit, retravaillé, affiné au niveau du style, car beaucoup de périphrases sont inutilement alambiquées, sans doute par manque de relecture et de travail, ça devrait commencer à ressembler à quelque chose.
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  Invité Lun 23 Aoû 2010 - 16:20

Je trouve le sujet toujours rebattu, et non sauvé par son traitement. Le mec s'est fait quitter par sa meuf, il se bourre la gueule et il est trop malheureux, soit, mais je trouve balèze qu'il ait l'air de s'imaginer être le premier dans ce cas, et que son histoire soit à elle seule susceptible de bouleverser les foules ! Manque la manière, pour moi.

Mes remarques :
« je parviens finalement à enfoncer la clé dans la serrure rouillée de ma porte en hêtre massif, et franchis le pas de celle-ci »
« des dizaines de livres sont entassés sur mes commodes »
« auxquelles on apporte trop d’importance que l’on ne pourrait ne fût-ce que songer un jour à les épousseter » : l’idée est-elle qu’on accorde trop d’importance aux pierres sacrées pour seulement envisager de les épousseter ? si oui, je pense qu’il serait bon de simplifier l’expression, je trouve ce bout de phrase difficile à comprendre
-quelque peu illusoire en cette fin de soirée-
-cet adversaire qu’est la désillusion quotidienne- : les conventions typographiques françaises veulent qu’on encadre les incises non par le trait d’union « - », mais par le demi-cadratin « – », ou par « — »
« et avait quelquefois (et non « quelques fois ») éperdument envie de tomber »
« Jusqu’à ce que des fourmillements qui altéraient mon habituelle et quasiment absolue maîtrise articulaire et musculaire, ramenassent (si vous voulez faire chic, ou « ramènent », en tout cas le verbe dépendant de « Jusqu’à ce que » se conjugue au subjonctif) mon esprit dans son enveloppe charnelle »
« Peut-on me honnir (le « h » de honnir est aspiré) parce que je détonne »
« en n’accentuant pas, à l’instar d’un château dont la vacuité se fait ressentir »

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

Secrets impersonnels Empty Re: Secrets impersonnels

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum