Bosquet sacré

[michel]

Protège la majeure partie de ton corps
et surtout le quatrième quart
des subdivisions inutiles
que l’on t’a imposées.
N’établis jamais les rapports que ta pensée t’expose
car ce serait te perdre dedans,
et te tuer.
Rentre au contraire dans le parfait achèvement
et l’éternelle jouissance de ce que tu as à dire.
Et constate alors l’harmonie flamboyante qui se dégage.

N’expose jamais ton corps à ceux-là,
qui le brûlent ou l’ondulent,
et qui fondent la cire ou la chaire,
la lave ou le sang,
ou quoi que ce soit
comme matériel liquide,
destiné à devenir dur
au gré d’une interaction.

Jaillit ton propre fluide hors de toi
et qu’il coule sur un plan lisse et non-incliné,
sur l’horizon plat du trou noir ou du néant,
à la lisère de la forêt ou du bosquet sacré,
et recueille ainsi l’eau des vins,
et les fruits de l’arbre de ta naissance.

[Invité]

Le peu que j'ai pigé me paraît exagérément fiérot, assez déplaisant... pas convaincue.

Une remarque :
« qui fondent la cire ou la chair (et non la « chaire », sauf si les mecs sont en train de faire fondre la tribune du curé) »

[Ento]

Je dois bien avouer que je ne suis pas resté insensible au charme de celui-là, quand bien même je n'en ai (quasiment) rien saisi, ni le contexte, ni la portée, bref, à peine quelques bouts pris à l'écart du reste. Mais, malgré le côté pompeux de la chose, et sa propension à donner dans le grand langage abstrait ("N’établis jamais les rapports que ta pensée t’expose" Waïe! celle-ci, je vais la méditer!^^), et bien, malgré tout, j'ai aimé (ne pas comprendre)! Il y a une ambiance, un quelque chose qui s'en dégage, pas déplaisant, sans pouvoir en dire plus...

[Arielle]

Rentre au contraire dans le parfait achèvement
et l’éternelle jouissance de ce que tu as à dire.

Ben justement, c'est cette jouissance de l'auteur savourant sa propre harmonie qui me tient, moi lecteur, à l'écart de son texte !
Une bonne petite branlette de mots, c'est toujours ça de pris mais ça ne se partage pas vraiment

[Invité]

Une autosatisfaction manifeste et inintéressante. J'ai trouvé ça creux et amphigourique.

[Sahkti]

Pourquoi cette disposition? Le texte joue déjà suffisamment dans la grandiloquence sans qu'il soit besoin de jouer sur un centrage théâtral? Enfin, simple avis perso, bien sûr.

Ce ton emphatique n'est pas pour me déplaire même si de ci de là, je trouve le ton péremptoire du juge-conseilleur quelque peu prétentieux. Ce que j'ai du mal à cerner, par contre, c'est où cela nous mène? La leçon est entamée mais ne me semble pas terminée.

[Invité]

Quel impératif insupportable ! L'impératif, je crois, est une coquetterie qu'il faut utiliser avec modération.
Pour le fond, je l'ai trouvé verbeux, tape-à-l'oeil : Rentre au contraire dans le parfait achèvement et l’éternelle jouissance de ce que tu as à dire Ce n'est qu'un exemple...
Je n'ai donc pas été sensible.

[Cythéria]

Bonjour !
Je trouve votre texte très intéressant mais il est moins un poème que de la prose philosophique.
L'impératif ne me gêne pas et est justement choisi pour édicter les commandements de ce "déverrouillage d'esprit"...
J'apprécie particulièrement la première strophe:)
Bonne continuation à vous*

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