Le mouvement des papillons

[milo]

Désordonnés dans l'air ambiant, les quelques rêves qu'il nous restent s'empêtrent aux branches des lauriers-roses.
Et la distance ridicule qui nous sépare l'un de l'autre -étendue vide où rien ne flotte maintenant- se remplie de ces fleurs roses,
chargées de poison
qui singent dans le vent le mouvement des papillons.

Sur ta joue un peu crasseuse se dessine une larme. Une histoire plombée par le sel, trop lourde dans l'œil, dont aucun gestes n'interrompt la chute.
Et la traîne marron qui à présent creuse ton visage, rappelle, sur la peau, la marche lente des bêtes blessées :
L'amour, lorsqu'il meurt, entraîne avec lui un peu plus que de l'eau.


C'était un jour de juillet, gris dans le cœur, semblable en chaque souffles à ce jour où je t'ai connu.

[Calvin]

Mignon, mais un peu mol, un peu convenu. Juste pas mal.

[milo]

Merci pour ton regard.
Je me pose pas mal de questions sur ma manière d'écrire, ces derniers temps : quand tu dis "un peu mol" , c'est rapport au choix des mots ? A la longueur des tournures ? Au mélanges des deux ...?

Vrai que pour un thème classique parmi les classiques, il aurait peut-être fallut quelque chose de plus incisif...
Mais je ne le sentais pas comme ça, au moment où je l'ai écris...

[Mure]

Il manque un "je-ne-sais-quoi" à ce texte.
Peut-être des images... (?)

Sur ta joue un peu crasseuse se dessine une larme.
Et la traîne marron qui à présent creuse ton visage

Là, par exemple (en gras) je trouve que c'est trop précis.
Enfin, je ne sais pas vraiment expliquer ce qui me gêne, désolée milo. :/
Ce qui me plaît à donf par contre :

Et la distance ridicule qui nous sépare l'un de l'autre -étendue vide où rien ne flotte maintenant- se remplie de ces fleurs roses,
chargées de poison
qui singent dans le vent le mouvement des papillons.

Merci bien.

[Invité]

Je suis assez d'accord avec les commentateurs précédents : pour moi aussi, il manque quelque chose, de l'énergie, un regard autre...

Mes remarques :
« les quelques rêves qu'il nous reste (et non « restent ») s'empêtrent »
« qui nous sépare l'un de l'autre -étendue vide où rien ne flotte maintenant- se remplit de ces fleurs roses » : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à ouvrir et fermer une incise, il faut prévoir le quart ou semi-cadratin « – » ou « — »
« dont aucun geste (et non « gestes ») n'interrompt la chute »
« semblable en chaque souffle (et non « souffles ») à ce jour où je t'ai connu (« connue » s’il s’agit d’une femme) »

[Hellian]

Il s’en faudrait de peu, je crois.
Certes l’amour finissant est un thème un peu râpé. C’est pour cela qu’il provoque l’écrivain. Plus banal est le sujet, plus original doit être le traitement. La gageure avait été réussie dans ce très beau texte « La fleur au fusil « , où l’écriture offrait une dimension viscérale.

Ici, oui, on attend quelque chose de moins doux dans l’amer. Mais il n’empêche, des phrases (ou des vers ?) Comme :

"Une histoire plombée par le sel, trop lourde dans l'œil, dont aucun gestes n'interrompt la chute."

restent d’une facture magnifique et signent la patte « Milo »

Je suggère de retravailler ce texte.


( Je me suis permis de " remonter" la fleur au fusil pour le faire partager à quelques nouveaux venus )

[Lyra will]

Il y a des choses très belles dans ce petit texte!

Désordonnés dans l'air ambiant, les quelques rêves qu'il nous restent s'empêtrent aux branches des lauriers-roses.

aucun gestes n'interrompt la chute

et ça que je trouve magnifique :

Et la traîne marron qui à présent creuse ton visage, rappelle, sur la peau, la marche lente des bêtes blessées

qui singent dans le vent le mouvement des papillons.

En revanche, la phrase suivant les bêtes blessées ("L'amour, lorsqu'il meurt...") tombe à plat à mon sens et m'a un peu gâché le plaisir... quand on voit la richesse des images plus haut, forcément on devient exigeant et on demande une qualité égale du début à la fin :0)

J'ai aimé donc, des petits bémols, mais un bel instantané, vraiment.

[Invité]

Une scène de tous les jours... après il faut les mots pour le dire, et franchement à part Sur ta joue un peu crasseuse se dessine une larme. qui me fait grincer parce que me rappelle ces portraits de poulbots des années 70 ; à part aussi la traîne marron qui me gêne pour la même raison, je trouve ça plutôt bien fait, surtout le premier paragraphe. J'aime beaucoup beaucoup les rêves empêtrés et le poison qui émane des fleurs papillons.

[Sahkti]

Un peu trop mélo-mélo à mon goût, ça fleure la guimauve à outrance et j'avoue ne pas aimer ça. Il n'est pas question ici d'un romantisme contre lequel je m'élèverais - chacun ses goûts - mais plutôt d'un aspect sirupeux qui englue complètement le texte dans quelque chose de conventionnel, presque banal. Un peu dur ce que je dis, mais je t'ai connu plus subtil, moins gouleyant de facilité dans le choix de tes mots et des tes images pour évoquer ce qui avait justement du mal à être écrit.
Pour une fois, pas convaincue, désolée.

[Yoni Wolf]

Magnifique celui-là, peut-être justement parce qu'il est inabouti, comme si une pensée t'avait effleuré sans que tu ais jamais pu la saisir complètement. L'image des fleurs papillon, dans une autre bouche, dans une autre écriture, aurait pu être légèrement mélo, c'est vrai, mais TOUT le poème aurait pu être mauvais, s'il n'y avait eu la traîne marron (regarde ta bouche quand tu le prononces: tu grimaces et on dirait que tu es dégoûté), s'il n'avait eu cette histoire "plombée par le sel", s'il n'y avait eu la marche lente des bêtes blessées (le vers se termine dans un souffle), s'il n'y avait eu le contraste et le talent, tout simplement.
Je me tape souvent l'un de tes poèmes lorsque j'ai besoin de force. Je pense que ça doit faire ça à beaucoup de personnes.

[Invité]

Certains poèmes, très beaux ( celui-ci en fait partie) auraient intérêt à être écoutés, et non lus.
Au moins ne verrait-on pas les très (trop) nombreuses fautes d'orthographe.
Dommage. Pour ma part, cela gâche mon plaisir de lecture.

[Loreena Ruin]

Beaucoup apprécié ma lecture, juste une réserve sur le mot "rose" répété, qui seul, ici, fait à mes yeux un peu trop bonbon et cliché. Le reste, je l'ai trouvé plutôt fin, et certainement beau.

Tout particulièrement :

[...]Une histoire plombée par le sel, trop lourde dans l'œil, dont aucun gestes n'interrompt la chute.
Et la traîne marron qui à présent creuse ton visage, rappelle, sur la peau, la marche lente des bêtes blessées :
L'amour, lorsqu'il meurt, entraîne avec lui un peu plus que de l'eau.

C'était un jour de juillet, gris dans le cœur, semblable en chaque souffles à ce jour où je t'ai connu.

[Loreena Ruin]

En fait j'aurais pu écrire : d'accord avec Yoni et tout aurait été dit ! :-)

[purée...]

L'amour, lorsqu'il meurt, entraîne avec lui un peu plus que de l'eau.

il peut entrainer une équipe de foot entière.

[zenobi]

En dépit de deux petites fautes grammaticales, le premier verset est très beau, très musical.
J’apprécie aussi la chute.
Mais l’entre-deux me semble incertain. Un peu lourd, Les deux premières lignes me semblent carrément dispensables.

[Marvejols]

Waouh! un petit texte qui ne réussit pas moins qu'à grouper un retour de Mure, LoreenaRuin, Socque et Hellian, de plus autour du 14 Juillet, que se passe-t-il ? une fusée poétique que j'aurais ratée? Je doit lire ça de près. A bientôt.

[Marvejols]

...certaines bizzareires de VosE ne laissent pas de m'étonner. Déjà que l'heure se décale d'une heure en arrière régulièrement (mais je n'ai pas réussi à saisir à quel moment sur les 60 minutes d'une heure...) mais là, ayant un doute, je viens de vérifier : et les posts de Mure et d'Héllian datent de l'an passé! Pourtant quand j'ai posté l'année n'était pas affichée, comme il arrive régulièrement lors de la consultation des posts de VE...
Donc mes excuses à ceux que j'ai enduits d'erreur par mon commentaire précédent.

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