L'éphémour

[Ratz19]

Telle une poussière
Tel un cri que l'on s'étouffe
Qui se condamne à la frontière
À la limite du grand souffle

L'éphémère...

Tel un grand tableau
Telle une peinture qui s'efface
Tous les jeux à numéro,
Sous la pluie, qui se détracent

L'éphémère dis-je, l'éphémère !

Telle une passion
Tel un mot qui nous résonne
En harmonie sous les balcons
Sa Juliette lui pardonne

L'amour...

Telle les étoiles
Tel un feu qui s'atomise
Se faire mal entre les poils
D'un baiser qui s'éternise

L'amour, qu'entend-je...
Encore l'amour !

Peinture à l'huile
Amour à l'eau
Dans un passé qui se maquille,
Dans les contes à marmot

Mais comme le nuage,
Sous le vent d'un balayage
Efface d'un passage
Les banals portraits sur page

L'éphémour...

Sa Juliette lui pardonne,
D'être mort sous son balcon
Comme son cœur qui s'abandonne
Dans une triste finition.

L'éphémour...
Encore et toujours, l'éphémour !

[Invité]

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[Invité]

Je saisis bien l'idée mais je n'arrive pas trop à la ressentir, enfin surtout concernant la dernière partie, celle de l'éphémour. Il me semble surtout lire des mots qui ne provoquent pas vraiment d'émotion autre qu'un sentiment diffus de tristesse, de résignation, à la toute fin. En plus j'ai du mal avec ces énumérations commençant systématiquement par "tel/le", alors même que certaines images me semblent soit attendues soit peu heureuses :
Telle les étoiles
Tel un feu qui s'atomise
Se faire mal entre les poils
D'un baiser qui s'éternise
Et puis la rime répétée en "age " sonne difficile à mon oreille, presque agressive.
Je me demande si finalement ce ne serait pas une idée de jouer sur le contraste, en opposant les vers courts de l'éphémère à des vers plus amples pour l'amour...
Comme ça, le tout déroulé sur le même schéma, ça me semble assez sec, dénué d'émotion. Il manque indubitablement quelque chose.

[Invité]

Qu'on se le dise d'emblée : j'ai bien aimé, étonnament même, devrais-je m'empresser d'ajouter.

L'ambiance surtout, ce ton amer qui parcourt le poème, fort de son désanchantement... Le rythme, aussi, dont il se dégage une certaine musicalité qui n'est pas pour me déplaire. Les rimes ne le desservent même pas ; ne se font pas trop visibles.
Deux failles, par contre, ici :
- s'étouffe/souffle, ne riment pas à proprement parler.
- huile/maquille non plus.

En revanche, je n'ai pas aimé les comparaisons du poème, par trop nombreuses, et surtout paresseuses, trop balisées, trop vues quoi.
Attention, d'ailleurs ! "Tel" s'accorde avec le nom qui suit. En vertu de quoi on a : "Telles les étoiles".

Le mot-valise "éphémour"... pourquoi pas après tout ? A la première lecture, j'étais réticent, n'en voyais pas l'utilité, ni même en quoi l'alliance de ces deux notions était heureuse... Mais finalement, pourquoi pas.

[PHIL]

Quelques fausses rimes et la répétition de tel(le) ont gaché une partie de mon plaisir, dommage. merci

[Poussetontraino]

les répétitions" tel - telle" puis les "qui-qu' " et les "sous" hache le propos ,lui donne un faux rythme et son charme ....

[Poussetontraino]

" hachent le propos" disais-je ....

[Lyra will]

Même impression général qu'Easter alors, je rejoins son avis et ne répète pas :0)

Sinon la manière d'amener Juliette et son balcon me semble un peu maladroite ici.

[Sahkti]

Un procédé un peu trop répétitif à mon goût, que ce soit dans ce Tel/Telle qui entame les vers ou dans cette rime trop calculée, par moments trop ciblée.
L'intention perd également de sa force sur la longueur, sans compter cette volonté de démontrer à tout prix, quitte à aligner quelques évidences.
Désolée, pas charmée cette fois.

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