Aux margelles de l'âme

[Cythéria]

~


Lorsque la mer
Encercle
La démence du jour

Pour épouser
Le ciel
De ses crêtes furieuses

J’entends bruire
L’écume
Sur la grève noueuse

Et son souffle creuser
Mon impossible
Amour


Je vois passer
Des mondes
Placardés de soleil

Sur mes désirs
Cloués
Aux margelles des lames

Quand des lézardes
Blanches
Accroissant le sommeil

Effritent
Sur les dunes
Le sable de mon âme


J’aperçois
Des mirages
Effondrés de poussières

Soulevant
L’atmosphère
D’ombres évanouies

Lorsque l’espoir
S’enfuit
Vers des lointains de sel

Et s’estompe
D’un coup
Sous leur ventre bleui.


Je sais tant de mensonges
Fissurés de
Chimères

Suspendus aux poulies
De mes rêves
Blessés

Que le monde
Se plie
Dans une marge de terre

Pour gréer
L’horizon
De confins en papier

Que le monde
S’engouffre

Dans nos chairs en larmes

Pour que glissent
Nos songes
A l’orée des jetées

Comme ces ports rouillés

Sous l’allonge des vagues

Laissent l’infini
Mourir
Prés du cri des voiliers


~

[Ba]

Les trois premiers bravo pour la sobriété et l'intensité du contenu. Ils me suffisent amplement.

[Invité]

Le titre m'a attirée. Comme Ba, j'ai surtout retenu le début parce que très vite j'ai eu l'impression d'être comme ensevelie sous la profusion d'images dans ce poème très (trop ?) long. C'est dommage parce que du coup on a tendance à survoler ce qui mériterait peut-être d'être considéré...

[Invité]

très beau titre en effet, et des efforts qui payent pour un rendu acceptable.
Je n'ai pas aimé le dernier truc à la mode :

J’entends bruire
L’écume

, sans remettre en cause votre inspiration, j'en ai marre de croiser se "bruire "marin, même si c'est esthétique.

[Invité]

Il est indubitable que cette disposition et ces remaniements servent davantage le poème que sa précédente mouture. Cela dit, c'est encore trop long, trop délayé. Je te (ou vous) conseille d'aller encore plus à l'essentiel pour ne pas perdre les lecteurs en route.

Un certain talent que je ne conteste pas, en revanche.

[Hellian]

Il y a une scène classique dans les films d'aviation : t'as le petit nouveau qu'arrive mine de rien, jeune pilote que tu sens qu'il en a sous le manche.
–Tu me fais juste un décollage atterrissage, qu'il lui fait Didier Daurat, juste voir comment tu planes.
Le jeune mec , il moufte pas, il prend son zinc et va-z-y que j'te décolle en chandelle, super piqué redressé à trois centimètres du sol, loopinges à poil sur la queue de l'avion etc...
Quand y s'ramène sur le plancher des vaches, genre "Je l'ai pas fait d'exprès, c'est dans ma nature !", y s'fait engueuler, je te dis pas.

Votre publication me fait penser à cette séquence: hyper douée, mais pas maîtrisée.

Bon, à la fin, le jeune mec, y devient le meilleur de l’escadrille et il emballe l'héroïne...

[Rebecca]

De la musique, du rythme, de jolis assemblages de mots et d'images.

[oplin]

   Il est vrai que la longueur du texte peut égarer le lecteur mais cela apporte pour moi à l'ensemble un certain charme.
   Quant au rythme, il me plait beaucoup : une sorte de musique, de ressac qui colle parfaitement au décor, aux mots et aux images...

[Invité]

Le titre m'a attirée. Comme Ba, j'ai surtout retenu le début parce que très vite j'ai eu l'impression d'être comme ensevelie sous la profusion d'images dans ce poème très (trop ?) long. C'est dommage parce que du coup on a tendance à survoler ce qui mériterait peut-être d'être considéré...

Après relecture, je voudrais nuancer mon commentaire en en retirant le "peut-être".

[Invité]

Cysthéria, je n'ai pas lu ton poème en entier... une chose gêne ma lecture. En poésié dite "libérée" - et contrairement à la poésie classique- la convention est de ne pas mettre de majuscules à chaque début de ligne. Après un point et pour commencer un vers, oui.
C'est peu de chose, mais ça casse le rythme et... ça me gêne...
Bon, je retourne le lire en essayant de ne pas voir ces majuscules. ;-)

[Hellian]

je reviens, comme Easter, habité par un scrupule tenace, sur mon précédent commentaire. Avec ma comparaison cinématographique, tout à l'heure, j'ai parlé de défaut de maîtrise. Ce n'est pas exact et c'est injuste. En Effet, la lecture attentive de chaque vers à haute voix fait ressortir un travail important et de grande qualité sur la langue, le rythme et la mélodie. En réalité, et je reprends ma petite histoire, c'est presque trop virtuose. Voilà, c'est peut-être trop brillant sur la longueur. Je mesure, Cysthéria, le caractère paradoxal de ma critique, mais, je crois que l'épure à laquelle vous avez utilement travaillé à partir de la précédente version, mériterait encore un effort de sobriété.

[Jérémie]

Bon... le vin aide la jalousie, aucun sourire en OD, l'auteur n'a pas de talent, jsuis pas du tout fan de ça:

Laissent l’infini
Mourir
Prés du cri des voiliers

[Lyra will]

J'ai beaucoup aimé la première strophe, puis après je trouve que cela va en s'essoufflant avec certaines images vraiment trop convenues parfois (mer qui épouse le ciel/chimères/âme/songe/espoir qui s'enfuit/impossible amour...) qui me lassent bien vite et me font me refermer au reste, ce qui est très dommage parce qu'au milieu de tout ça viennent poindre de très belles choses, comme le titre, puis ça également

Que le monde
Se plie
Dans une marge de terre

Pour gréer
L’horizon
De confins en papier

qui ne sont pas mises en valeur à cause de la longueur et de vers à mon sens moins intéressants, qui favorisent la baisse d'attention du lecteur

[Sahkti]

Décidément, je ne suis pas fan du découpage et de la disposition que tu appliques à tes poèmes et cette fois encore, je trouve que cette mise en tercets n'apporte pas grand-chose et aurait tendance à vouloir cadencer le texte de manière peu heureuse.

Ceci mis à part, je trouve qu'il y a une solennité agréable dans ce que tu évoques, c'est élégant et bien mené. Avec de ci de là des vers coups de coeur.

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