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Jonathan/Les vacances

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Message  silene82 Lun 26 Juil 2010 - 15:57

L'ennui. Un ennui pesant comme une gueuse de plomb. Pas vraiment un ennui, d'ailleurs. Un sentiment étrange, qui étreint souvent Jonathan, l'arrête net dans l'occupation où il s'investissait. Le fait lever les yeux, regard fixe, petit chamane grotesque parti dans un ravissement extatique. Certes, le fait que ce ne soit qu'un enfant permet que des pensées et des visions colorées le retiennent, de loin en loin : il voit, dans ses extases de petit saint hors liste, des situations, des interactions, mais aussi des monuments, des palais, des villes : il s'y promène avec autant de certitude que dans les rues de sa cité.
Ou il se livre à des disputations, à plusieurs personnages, et rit aux reparties que se fait la galerie qu'il visualise aussi nettement que sur la scène d'un théâtre, et la Régente, exclue et indignée, tente de lui tirer les vers du nez.

— Hum... Jonathan. Jonathan. Je te parle. Je ne suis pas sûre que les choses que tu regardes soient bien édifiantes...
— …
Jonathan ! Je te parle...
— …
— Tu me prends pour une imbécile... Tu fais semblant de ne rien entendre...
— Heu... Pardon, pardon, j'étais avec le recteur de Salamanque...
— Le recteur de Salamanque ? Qu'est-ce que c'est, Salamanque ? C'est au Mexique ?
— C'était une des universités les plus importantes du monde ; tu n'es pas sans savoir que Salamanque, jouxtant le Portugal, attirait tous les savants de ces temps...Maïmonide... Saint Thomas d'Aquin...
— Ah oui, pardi ! Tu sais très bien qu'il n'y a pas de saints qui tiennent ; si vous allez par là, moi aussi je suis sainte. La Bible dit que le saint, c'est celui qui est à part pour Dieu...
— Thomas d'Aquin si tu préfères ; ils faisaient des disputations...
— Ah, et tu veux me faire croire que c'était des serviteurs du Seigneur, alors qu'ils ont des disputes... Il est écrit que les enfants de lumière amènent la paix, pas les cris et les choses pas belles...
— Disputation n'est pas dispute...
— Ah oui, et c'est quoi alors ?
— Une joute théologique, où chacun expose ses arguments sur la foi des textes ; je te signale que ton copain Popaul, le commis voyageur, il n'arrêtait pas d'en faire, avec les Grecs : en plus, ça ne rendait pas grand chose, puisqu'il passe son temps à pleurnicher que dès qu'il a le dos tourné, ils transforment ce qu'il leur a enseigné...
— Popaul ? Mais tu es complètement fou, mon pauvre ami, depuis quand on parle de l'apôtre Paul comme ça ? Tu as vraiment besoin de tomber à genoux...
— Oh, mais je n'y manque pas... pour ramasser les sous qui gisent...
On ne peut pas avoir un discussion sensé avec toi : ou tu parles de choses que personne n'a jamais entendue, et encore moins pensées, comme la fois où tu as dit au pasteur que Jésus il était le fils de prostituée...
— J'ai pas du tout dit ça, j'ai dit que c'était un petit-fils de putes, et nombreuses, puisque Tamar et Rahab, ses aïeules, en étaient, et qu'Abigaïl, avait fait encore pire... je te rappelle comment ?
— No no no, le Seigneur, il sait toute ça. En attendant, il a avalé sa gâteau de travers, et il a fallu appeler le docteur...
— Peut-être que c'était parce qu'il rigolait trop fort...
— Tu es vraiment habité par je ne sais pas quoi... Quand tu te repentiras, tu pleureras si amèrement que tu ne sauras plus comment demander pardon...
— Alors, où est le souci ?

En fait, quand se passe le petit récit à venir, Jonathan est plus jeune que lorsque l'échange ci-dessus a lieu. Mais comment ne pas le rapporter ?
Or donc, Jonathan vit toujours dans un rêve éveillé, il harangue des personnages invisibles aux autres, crie soudain « ah ah l'abbé, et le coup du Nihil obstat demonorum habilitas expandere, vous en dites quoi, hein ? » qui inquiète, au mieux, son entourage, et, dans le cas de Monseigneur, le fait répéter, doctement et avec une componction grave et sévère, à l'intention des enjuponnées de la fratrie, que ce n'est pas tout d'avoir un cerveau, et que le génie est si proche de la folie qu'il ne sait qu'en penser.
Monseigneur, outre son sens de la mesure, a une évaluation des performances intellectuelles qui n'appartient qu'à lui : au royaume des aveugles, comme on sait... Il voudrait bien d'ailleurs, le petit chien savant, en savoir un peu moins, réagir un peu moins vite, différer, retenir, mais il lui semble, comme dans les Quiz, où plus personne ne veut jouer contre lui, que s'il retenait davantage la réponse en la sachant, il éclaterait, et que ce serait pire.
Ennui. Divertissement, comme Pascal en a suggéré l'origine.
Le maigre clan, sous la souveraine houlette de Monseigneur, flanqué de la Régente pour les impedimenta et tâches préparatoires diverses, ira en villégiature lors des vacances généreusement offertes par les morts de 14 aux potaches de France, et qui se trouvent coïncider avec la fermeture de l'affaire commerçante. A la Toussaint, promène ton chien, et si n'as point, tes bambins.
L'équipée pourrait être, dans sa version populaire, drôle, gaie, pleine de rires et de joie vraie, bagages entassés à la diable, valises s'entrouvrant au hasard de virages, enfants malades de la route soulageant leur trop-plein en des lieux inadéquats, tout ce qui alimente et vivifie l'habitus d'une famille, qui ressassera des années, jusqu'à ce que l'appropriation se fasse, par les descendants devenus géniteurs à leur tour, la geste du clan.
Dans le cas présent, elle est grave, empreinte d'austérité et de sérieux, de crainte peut-être. Tout un rituel préside aux préparatifs de départ, l'immense demeure doit être close et vérifiée par le menu – s'il venait à passer des rôdeurs, que les dehors amènes de l'établissement séduiraient, et qu'on retrouverait peut-être tenant cambuse, ayant roulé les tapis, et faisant gaillardement du feu dans le salon comme les gueux de Bunuel rejouant la sainte Cène ?
Monseigneur a donc vérifié chacun des volets, et ils sont nombreux, la bonne fermeture des fenêtres, l'extinction de tout ce qui pourrait constituer un danger ; comme chaque fois qu'il est absorbé par une tâche, sa mine préoccupée montre qu'il est préférable de ne pas ajouter à la tension nerveuse qui le fait ouvrir et fermer les mains convulsivement, comme s'il accélérait sur une mobylette imaginaire, signe ordinairement de joie ou de stress, en l'occurrence.
La mère de Monseigneur, la chère grand-mère, est bien sur place, dans son appartement ; mais elle ne s'occupe plus de rien qui touche à l'entreprise : les distances sont considérables, et elle est âgée. Et lourde. Elle restera dans son petit appartement attenant au grand paquebot, mais ne contrôlera rien.

Heures monotones de voiture. Halte comme à l'accoutumée, pour un pique-nique, toujours le même, sandwichs désagréables à la dent, car, confectionnés dans les grands pains dits « restaurants », ils nécessiteraient une ouverture de caïman pour qu'on puisse y mordre. Œufs durs.
Les enjuppées ne mouftent jamais, mais minaudent devant leur étouffe-chrétiens. Jonathan ne perd pas si belle occasion de ferrailler

— Très vénérable doyenne, s'il vous plaît...
— Hein ? Qu'est-ce qui te prend, Jonathan ? Pourquoi tu parles comme ça ?
— C'est que j'avais Molière en tête, ma petite fille ma mie, vous vous marierez, s'il vous plaît...
— Je ne vois pas la rapport... quoi alors ?
— Avec ta combine, il n'aurait pas eu besoin de sortir l'artillerie lourde, Yeshoua ben Youssef...
— Qu'est ce que tiou veux dire par là ?

Au ton, voilé d'un soupçon de menace que l'on ne peut, à proprement parler, pas considérer comme telle, puisque tout est dans l'intonation, mais dont Jonathan est rompu à analyser les moindres inflexions, il sait être sur un fil : Monseigneur, en sentinelle, a toujours les écoutilles ouvertes, et il semble même, parfois, qu'il ait les capacités des micros omnidirectionnels, tant il démontre qu'il arrive à capter à grande distance des controverses qui ne le concernent en rien, mais lui donnent le prétexte d'une charge désordonnée, après avoir raclé le sol du sabot.

— Certes, ils étaient d'orge ; mais quand même... Le petit garçon qui a donné ses cinq pains et ses deux poissons; lors du miracle... avec ce pain-là, Jésus n'aurait pas eu besoin de le multiplier, et il en serait resté quand même...
— Monsieur Jonathan a des goûts délicats...
— Ben... c'est juste qu'avec l'appareil, de la baguette... ç'aurait été plus facile...

Les filles grognent indistinctement ce qui a bien l'air d'un borborygme de soutien, affligées qu'elles sont, elles aussi, par les appareils de torture fraîchement resserrés.

— La Bible dit qu'il faut se réjouir de tout, Jonathan...
— Je sais, je sais ; je ne vois pas les gens suivre beaucoup ce conseil, d'ailleurs...
— Comment ça ?
— Quand il y a un malade, tout le monde prie pour lui : on devrait s'en réjouir, au contraire, si l'on est cohérent ; soit il va guérir, et c'est le Seigneur, soit il meurt, et le meilleur est à venir, comme le pasteur a dit l'autre jour...
— On peut être triste de ne plus voir ceux qu'on aime : Jésus a pleuré Lazare...
— Comme je l'avais compris, il pleurait plutôt sur l'incrédulité des disciples...

Depuis que Jonathan emmagasine de grandes quantités de faits et d'informations diverses, tout lui est occasion de questionnement sur la solidité et la fiabilité des assertions et des poncifs innombrables qui émaillent le discours, notamment de Monseigneur. Il réalise confusément, sans pouvoir l'expliquer de manière structurée, que Monseigneur, et à un degré moindre, la Régente, puisent dans un havresac d'idées reçues, nombre d'entre elles remontant à l'enfance. Sans pouvoir le théoriser, il lui semble qu'il serait douloureux pour Monseigneur d'examiner si ce qu'il tient pour avéré, et qui l'a peut-être effectivement été, le demeure. Lisant Bouvard et Pécuchet, et son avatar moderne sous la plume de Daninos, plus tard, il sera abasourdi de retrouver dans des ouvrages satiriques des articles de foi qu'il a entendu Monseigneur proférer in extenso. Le spectre en est vaste, et ratisse le vaste champ des connaissances humaines. Monseigneur n'a de connaissance de la marche du monde, et plus encore de la géopolique, que ce que le journal lui en dit : il croit encore que l'Afrique équatoriale est française, et associe aux villes l'activité-phare qui les distinguait, sur les grandes cartes Vidal-La Blache. Thiers, coutellerie. Mirecourt, lutherie et tabletterie. L'île Maurice, la Réunion, Madagascar, produisent des bois précieux.

— Mais Madagascar, papa, c'est indépendant, non ?
— Ben... je sais pas trop...
— Oui oui, je me souviens, c'est le premier pays de l'Océan Indien à l'avoir obtenue...
— Tu es sûr ?

Cahin- caha, après pliage de la nappe, - on n'est pas chez le sauvage, hum, Jonathan ? -, la familiale patache reprend son cabotage, jusqu'au lieu de villégiature, sis dans les Basses-Alpes.
Un hôtel vieillot, maussade, à l'odeur de vieux renfermé. Escaliers étroits, pour aller à la chambre que Jonathan copartagera avec les donzelles. Papier peint miteux, chambrette sombre et basse, un lit superposé pour les morveuses, un simple pour Jonathan, dans le coin. La fenêtre ouvre sur une cour pouilleuse et empuantie des odeurs grasses de la cuisine. Il est manifeste que c'est une de ces chambres de dépannage, que l'on n'attribue qu'à contrecœur, lors de coups de feu ; sans doute même une chambre de serveuse ou de femme de chambre : trop petite et mal fichue pour prétendre à de vrais clients.
Celle des régnants est conforme à l'allure de l'établissement ; compassée, presque sinistre, elle serait le décor parfait pour un film de plus sur l'Occupation, avec son papier à grands ramages passés pisseux, son armoire post Art Déco à roses stylisées, la glace tapissant la porte du milieu, et le lavabo aux formes massives, sur sa colonne carrée, avec ses robinets piqués, et les traces de rouille.
Les grands rideaux sombres, le couvre-lit marronnasse, concourent à composer une atmosphère lugubre, et presque funèbre.

— Ah, mais ils se sont trompés, s'exclame Jonathan...
— Trompés ? Dans quoi ?
— C'est notre chambre, celle-là : elle fait le double, et nous sommes trois...
— Monsieur Jonathan remarquera que c'est une chambre de couple...
— Je vois que les plaintes commencent déjà, grommelle Monseigneur...

Dîner. A l'évidence, c'est une fin de saison. Les Alpes, prétendues Basses cependant, dispensent à l'envi, dès le soir tombé, une fraîcheur piquante que des esprits chagrins qualifieraient aisément de froid véritable. La salle à manger est déserte, et non chauffée : il est manifeste qu'on ne va pas croquer les bénéfices de la saison en allumant la chaudière, comme font les inconsidérés. Surtout pour une famille de pensionnaires.

— Il n'y a personne... Ils auraient pu nous donner une autre chambre, philosophe Jonathan...
— Ils nous avaient fait un prix très... intéressant. On ne peut pas avoir la lune, Jonathan...

Cuisine quelconque, sans efforts et sans goût. Le repas se déroule dans un silence mortuaire, les petites n'osant ouvrir le bec, Jonathan sensible aux grands volumes glacés et tristes de la haute et vaste salle à manger. La serveuse, renfrognée, sert en traînant les pieds, et limite sa conversation au strict indispensable. Dans cette joyeuse atmosphère, le dîner est expédié.

— Madame, s'il vous plaît...
— Oui, jeune homme...
— Est-ce qu'il y a une bibliothèque dans l'hôtel ?
— Une bibliothèque dans l'hôtel ? Non, non ; vous savez, les gens viennent ici pour se promener dans la montagne...
— Oui, mais là, il fait nuit...

Le prévoyant souriceau a évidemment quelques biscuits dans son bissac, mais envisage déjà avec terreur l'épuisement des vivres, le manque lancinant, l'anxiété fébrile, qui peut pousser, en un élan incontrôlable, à un vol qualifié, sans habileté, conduit par la pulsion.

Petit déjeuner reflétant, comme un miroir terni, la chiche chère de la veille ; médiocrité lavasseuse ; pain caoutchouteux. Confiture plastifiée, à goût méconnaissable.

Promenade. Les bagnards vont par deux, Jonathan gambadant d'une paire à l'autre, chiot folâtre et disert. Rien qui stimule, un vide gris de préparatifs d'hiver. Une montagne tristounette, où l'herbe rase des transhumances attend le congé hivernal. On cueille des fleurs, auquel nul n'entend goutte. Un quinteron d'ébahis, errants sans but, ne sachant pas lire le vert des prés, observer les signes de la saison, épier les vols élevés des migrants vers le sud. Quelques montagnards avares de parole dévisagent la coterie. La marche est sans objet, on respire le bon air. Les petites, imbriquées coude à coude, suivent en canetons, yeux baissés, stoïques. Jonathan met à profit la captivité de son auditoire, et lui dégorge, pélican trop chargé, le pêle-mêle de ses dernières récoltes, dans un télescopage perpétuel causé par la fébrilité. Il récite sans même en prendre conscience des paragraphes entiers de livres de voyages, tente de tirer quelque chose de Monseigneur, qu'il essaie d'appâter en mentionnant Vauban, qui, comme partout, a fortifié. Peine perdue, même sur des pointures. Pourtant, Vauban... ce n'est pas un obscur palladien qui aurait fortifié, avec merlons de comédie, la cité-état d'un principule toscan. Peine perdue. Jonathan, aucunement découragé de ne pas trouver d'interlocuteur, reprend ses diatribes.

Le languissant équipage regagne la cagna. Pensionnaires. Une très heureuse pluie fine et glacée commence à tomber dès la fin du repas, qui éloigne vigoureusement toute velléité d'aération d'après-midi. Monseigneur hait la pluie, singulièrement celle-là. Quartier-libre. Jonathan se musse sur sa bannette, singulièrement étroite, et déploie ses trésors devant lui, comme il fait toujours : déployant ses objets de culte en un rituel instinctif, longuement tâtonné, - la jouissance de l'attente, tandis qu'il dispose les ouvrages -, il obtient l'agencement qui le satisfait, et le réconforte. Depuis toujours, en cours de lecture, son œil quitte la page, surtout après un beau paragraphe, et reçoit une gratification supplémentaire de voir ses provisions, délectables et tentatrices, déployées en éventail devant lui. Il raffine encore plus son plaisir, anticipant d'autres découvertes essentielles, en graduant savamment les joies de ses lectures, sachant à peu de choses près, quelle jouissance il peut attendre. Les pépites apparaissant au fil de la marche sont autant de cadeaux, comme un paragraphe lumineux, éblouissant, d'une évidence absolue, qui le transporte de joie par la perfection de la forme qui engendre l'image. Flaubert. C'était à Mégara. Il relit dix fois certains passages, faisant rouler dans sa bouche l'évocation comme un vin que l'on goûte. Il arrive que la splendeur de la phrase lui monte à la tête comme un parfum trop fort, lui qui hait jusqu'à l'odeur de l'alcool.

Dîner. Il est demandé de manière aléatoire aux petits novices de s'essayer aux actions de grâce, que les filles bredouillent plus ou moins bien, à plus forte raison en territoire étranger ; Jonathan est volontiers dispensé, car tant qu'à y être, avec rouerie, il remercie pour tout, l'air, l'eau, la mer, et détaille les mille sujets de reconnaissance potentiels ; Monseigneur trépigne, car s'appesantir sur une simple formalité fait manger froid, voilà tout.

Le lendemain est la resucée de la veille. Et les jours suivants.
Jonathan rêve l'enfer comme cette répétition immuable, sans art, joie ni poésie. Et sûrement qu'il n'y a pas de livres, dans cet autodafé permanent...





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Message  Invité Lun 26 Juil 2010 - 16:34

Eh bien, on ne pourra pas dire que t'as pas soigné l'ambiance ! Désolée, Philippe, mais cette fois j'ai trouvé l'ensemble chiant, sans guère de rémission. Et puis, honnêtement, le décalage entre l'âge supposé de Jonathan et sa capacité verbale finit par m'agacer... ne pourrais-tu deonner de vrais repères temporels (bon, d'accord, tu l'as fait une fois et je n'y ai pas cru ; mais au moins il y avait quelque chose de net) ?
Sinon, bravo pour le "œ", tu sais comment que ça me fait plaisir !

Mes remarques :
« le fait que ce ne soit qu'un enfant permet que des pensées et des visions colorées le retiennent » : lourd, je trouve
— Oh, mais je n'y manque pas... pour ramasser les sous qui gisent...
On ne peut pas avoir un discussion : manque le tiret demi-cadratin pour ouvrir la réplique de la mère
« Les enjuppées ne mouftent jamais » : j’aurais mis un seul « p »
- on n'est pas chez le sauvage, hum, Jonathan ? -, : typographie, en France le trait d’union – ne suffit pas à délimiter une incise, il faut prévoir – ou —
- la jouissance de l'attente, tandis qu'il dispose les ouvrages -, : typographie, en France le trait d’union – ne suffit pas à délimiter une incise, il faut prévoir – ou —
« en graduant savamment les joies de ses lectures, sachant à peu de choses près, (pourquoi cette virgule ?) quelle jouissance il peut attendre »

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Message  Rebecca Lun 26 Juil 2010 - 19:25

Je ne me suis pas ennuyée. Je m'y fais à ce gamin en total décalage avec son âge ... et les opinions et préoccupations de sa famille.
J'ai bien aimé la description de cette morne villégiature.
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Message  Invité Jeu 29 Juil 2010 - 13:42

Drôle de personnage ce Jonathan, prompt à susciter en même temps l'irritation et le sourire. Parfaitement réel au demeurant, je le vois ce petit précieux (voire "precocious" avec la nuance que le français n'autorise pas) autant que naïf, roublard mais ingénu, comme si je l'avais connu.
Bien aimé ce nouveau passage, il y a des traits d'humour dans le portrait des parents, j'ai souri.
Apprécié aussi cette langue riche sans que le vocabulaire déployé et les structures utilisées ne viennent obscurcir le sens.
Vraiment, un bon moment de lecture, mis à part une ou deux longueurs (au début notamment, la conversation sur Paul et les autres).

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Message  Arielle Sam 31 Juil 2010 - 9:36

Ouf ! J'avoue, j'ai eu peur en voyant se re-pointer Popaul et Yeshoua ben Youssef, mais on les abandonne rapidement pour se délecter de la galère vacancière de notre sainte famille.
Tout y est, jusqu'au papier à fleurs pisseux, d'un ennui jouissif et délicat mais j'ai attendu vainement un évènement, un rien, le massacre d'une araignée sur le marbre de la table de nuit par exemple... Mais non, Jonathan s'étale, fait l'inventaire de ses trésors et je partage sa mélancolie. Ha ! Flaubert...

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Message  CROISIC Mar 3 Aoû 2010 - 19:30

Dis-moi pour ton avatar, t'as piqué une gravure du One Two Two ?
Quand est-ce qu'il attaque sa puberté Jonathan ? Suis-je trop pressée ?
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Message  lol47 Mar 3 Aoû 2010 - 19:45

Le trait est un peu forcé ( vocabulaire et phrases alambiqués) , donc assez d'accord avec socque.

Mais toujours de la recherche, une écriture, un style et à l'arrivée: de près ou de loin, qqchose qui ressemble vaguement à du talent.
Merci.

Pour l'avatar, me fait penser à du Eric Stanton. Sûrement que je me trompe.
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Message  silene82 Mer 4 Aoû 2010 - 9:51

Grazie a tutti
Jonathan creuse son trou, s'y enfouira peut-être, flamberge dépassante, en guise de tertre. Certains passages sont rigolâtres, d'autres chiants : tout dépend de l'écho qu'ils éveillent.
Les avis sont partagés, mais, l'oeil sur la ligne d'étiage, je creuse le sillon.
Jonathan a déjà déployé l'oriflamme, et humecté le coton : manque le passage initiatique de l'arrosage du persil, qui viendra en son temps.
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Message  Invité Mer 4 Aoû 2010 - 15:52

CROISIC a écrit:Dis-moi pour ton avatar, t'as piqué une gravure du One Two Two ?

Croisic et Lol, c'est un tableau de James Ensor l'avatar de Silène...

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Message  lol47 Mer 4 Aoû 2010 - 18:03

dusha a écrit:
CROISIC a écrit:Dis-moi pour ton avatar, t'as piqué une gravure du One Two Two ?

Croisic et Lol, c'est un tableau de James Ensor l'avatar de Silène...

Entre temps, le petit malin a changé d'avatar.
Celui d'hier me fait penser (la nonne sexy) à un fameux (famous) dessinateur de comix BDSM, anglais ou amerloque...
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Message  CROISIC Mer 4 Aoû 2010 - 19:56

ok ! j'attends l'arrosage du persil. C'est pas bien de changer d'avatar en cours de questionnement. Je mijote une petite punition.
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Message  silene82 Jeu 5 Aoû 2010 - 8:13

dusha a écrit:
CROISIC a écrit:Dis-moi pour ton avatar, t'as piqué une gravure du One Two Two ?

Croisic et Lol, c'est un tableau de James Ensor l'avatar de Silène...

Chassez le Belge, il revient du Hainaut...
Ce dont parle mamie, c'est le précédent, qui, bien que ne la foutant pas, bien au contraire, était un Trouille, délicatement orné d'une religieuse troussée haut qui accomplit le voeu de tonton Georges "remplacez-nous les nonnes, par de belles mignonnes, et qui fument, cré nom de nom..."
Cela dit, je n'ai pas d'objection à ce qu'on commente le texte plutôt que l'avatar-tignolle, fût-ce à charge : c'est dire si je suis magnanime.
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Message  CROISIC Jeu 5 Aoû 2010 - 18:55

Tout VE connait mon manque d'objectivité te concernant. Mais je dit haut et fort que malgré quelques outrances "vocabulairiennes" dont je suis la première victime (ne possédant pas l'encyclopédie universelle) tes dons d'écrivain sont indéniables et je dirais même que parfois... tu t'approches d'Albert Cohen, référence des références.
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