La vraie petite chochotte

[M-arjolaine]

Il était une fois, une petite fille qui avait peur des piqûres. C'était dans l'ensemble une phobie plutôt commune : elle atteignait néanmoins en ce qui la concernait des points de non-retour. Chaque fois qu'une seringue quelconque entrait dans son champ de vision, elle se mettait à se tortiller, à rouspéter, à replier coudes et poignets, genoux, chevilles, et la voilà qui grimaçait, qui pleurnichait, et si l'aiguille se plantait dans sa peau, elle était paralysée dans l'instant, de grosses larmes roulaient sur ses joues, et des filets de bave et de morve mêlés coulaient hors de sa bouche : ce n'était pas un très joli spectacle.

Tout ce cinéma n'était vraiment pas du goût de ses parents. Agacés par ce comportement immature, ils se réunirent un soir dans leur cuisine pour discuter du problème. « Notre fille est une vraie petite chochotte » décréta son père, « il faut qu'on l'endurcisse ! ». La maman acquiesça aux propos de son époux, comme d'ailleurs à chaque fois qu'il en énonçait quelques uns (elle ne l'avait pas épousé pour le contredire tout de même !). Ils mirent en place une solution qui, à coup sûr, délivrerait leur petite de ses peurs : dès que le jour fut revenu, leur réfrigérateur était déjà plein à craquer de tous les vaccins possibles et inimaginables qu'ils pourraient injecter dans le sang de leur petit ange. Devant ce terrible spectacle, la gamine fit son possible pour s'enfuir, mais son papa courait beaucoup plus vite qu'elle, ce qui lui permit de l'attraper au passage, de la caler sur ses genoux en sifflotant, et de lui transpercer tranquillement la peau pour la préserver du virus de la coqueluche. « Demain, on te fera la varicelle ! » lui promit sa mère, et peut être même qu'on en profitera pour te donner aussi les oreillons ».

Le cauchemar s'étendit sur deux mois : les géniteurs préventifs administraient piqûre sur piqûre à la chair de leur chair, piquaient, trouaient, déchiraient sa jolie peau, et finirent par ne plus savoir si leur petite pleurait à cause de la piqûre qu'elle subissait sur le moment, de celle de la veille, ou bien de toutes celles qui allaient venir. Mais s'il existe énormément de maladie, il n'existe pas de vaccin pour chacune d'elles, et les doux parents finirent par ne plus rien avoir à placer dans les veines de leur petit amour. « Tu as toujours peur des piqûres ? » demanda le papa d'une grosse voix, ce à quoi la môme (qui ne savait de toute façon pas mentir) répondit par la positive. « Alors on continue ! » décréta-t-il, et ils passèrent aux prises de sang et aux anesthésies.

Chaque année, pour son anniversaire, on lui posait à nouveau la question fatidique. Comme elle avait toujours peur, elle repartait pour un an. Il y avait eu l'année des vaccins, l'année des prises de sang, l'année de l'insuline, l'année de la cocaïne, bref, ils avaient tout faits. La nuit, la gosse rêvait d'aiguilles qui lui enfonçaient le ventre, la transperçaient de part en part, lui crevaient les yeux, et au matin, elle constatait avec dépit que la réalité était bien pire que ses cauchemars. Elle était horrifiée.

Mais le temps passant, ses parents finirent bien tristement par clamser, et si quelques piqûres restaient au frais dans le frigo, la petite devenue grande les ignora, et quitta la demeure familiale. Sitôt qu'elle eut mis un pied dehors, ayant perdu l'habitude de marcher puisqu'elle était restée pendant plusieurs années paralysée sur son lit de torture, elle s'emmêla dans ses pas, trébucha, tomba dans la rue, en plein sur un vieux fou, qui lui demanda malicieusement « t'as peur des piqûres ? » avant de lui injecter dans les veines une pleine seringue de morphine, qu'il s'était procuré on ne sait comment, mais qu'il avait certainement bien dans la main puisque la charmante demoiselle ne put supporter la dose, et s'échoua sur le trottoir.

Le vieillard fut ramené à l'asile dans l'heure, lorsqu'il fut surpris à s'acharner sur le corps à grands coups de seringue, le trouant de part et d'autre du plus fort qu'il pouvait. On lui injecta un calmant, contre son gré d'ailleurs, comme tout le village put le constater par le biais de ses : « S'il vous plaît, pas de piqûre, pas de piqûre ! » : il semblait en effet qu'il en avait très peur.

[mentor]

bof bof, ça se veut drôle, ça l'est mais trop rarement à mon goût
c'est vraiment "trop", ça manque totalement de subtilité, de finesse, alors que tu aurais pu faire de ton idée un truc vraiment marrant
ça me fait penser un peu au coup du dentiste de elea ("Trauma incisif ou ma première curée chez le dentiste") mais en moins réussi
dommage
à te relire !

[mentor]

en dehors des quelques fautes que relèvera sans doute socque, je te signale qu'on dit et écrit "tous les vaccins possibles et imaginables" et non pas "inimaginables"

[silene82]

Qu'est ce qui s'est passé, miss M_, on vous a lobotomisé, contre votre gré, tandis que vous criiez "Pas de blouses blanches ! Pas de seringues ! Pas de masques !" ? Pour une fois, je suis carrément déçu, c'est la rançon que les Shylock-lecteurs exigent, du plaisir immédiat, comme les toxicos.
Mais bon, l'année a sans doute été pesante, et un peu de repos remettra votre cerveau en état de fonctionnement, je pense.

[M-arjolaine]

Silene vous avez très bien compris, ( non pas le coup de la lobotomisation, mais celui de la pesanteur de l'année). En fait, je n'en peux plus, et de ne plus arriver à écrire m'énerve profondément, alors j'essaie de me forcer, mais le résultat est assez pitoyable... Je vérifie quand même, en postant, mais vous me confirmez tout ça :-) ! Je prie pour que ça passe !!

[Invité]

La fin est vraiment mauvaise, je trouve, précipitée, donnant dans le n'importawak. Sinon, la description du calvaire de la gamine a été efficace pour moi, puisque j'ai eu du mal à lire...

Mes remarques :
« Il était une fois, (pourquoi une virgule ici ?) une petite fille qui avait peur des piqûres »
« comme d'ailleurs à chaque fois qu'il en énonçait quelques-uns (trait d’union) » : je trouve ce bout de phrase plutôt lourd
« tous les vaccins possibles et imaginables (et non « inimaginables ») »
« Demain, on te fera la varicelle ! » lui promit sa mère, et peut être même qu'on en profitera pour te donner aussi les oreillons ». : manquent les deuxièmes guillemets ouvrants
« Mais s'il existe énormément de maladies »
« bref, ils avaient tout fait (et non « faits ») »

[Invité]

Pas compris la fin, pas du tout du tout, il faudra m'expliquer qui est ce vieillard (dans la phrase "lorsqu'il fut surpris à s'acharner sur le corps à grands coups de seringue," je ne vois pas à quoi "le" renvoie).
Sans compter que la narration est bien trop linéaire. C'est dommage, parce que malgré tout, j'attendais beaucoup de la chute, après ce défilé d'horreurs.
Un plus pour l'expression moins ampoulée, plus naturelle que d'habitude.

[Lyra will]

Je trouve que l'idée est bonne, ça se lit aisément, l'horreur de la situation est bien retranscrite. La fin c'est vrai, heurte un peu, et puis j'ai l'impression qu'on n'est plus sur le même registre. Ou bien, pourquoi pas une fin similaire, pas de chance la gamine qui la première fois qu'elle sort, enfin, tombe sur un vieux prêt à la piquer, mais alors cette même fin avec plus d'épaisseur, un peu plus claire, et amenée différemment. Si coïncidence, il faut qu'elle devienne plus crédible. Si pas coïncidence, on veut des explications :0)
Le "t'as peur des piqûres" du vieux fou est un peu agressif, et tranche trop avec ce qui précède je crois.

[Invité]

Pour moi aussi c'est une grande déception.
D'ailleurs... je ne suis pas contre l'horreur, mais elle me semble gratuite, ici ! Le comportement des parents me semble difficilement justifiable ; carrément tiré par les cheveux... Des injections de cocaïne, quoi !
Et cette fin que je n'ai pas comprise. Non, je n'ai vraiment pas aimé... mais je compte sur toi la prochaine fois.

[silene82]

Silene vous avez très bien compris, ( non pas le coup de la lobotomisation, mais celui de la pesanteur de l'année). En fait, je n'en peux plus, et de ne plus arriver à écrire m'énerve profondément, alors j'essaie de me forcer, mais le résultat est assez pitoyable... Je vérifie quand même, en postant, mais vous me confirmez tout ça :-) ! Je prie pour que ça passe !!

Gardez vos prières pour de plus urgentes affaires ; croyez-en un vieux cavalier, pur-sang oncques sera réduit à haridelle. Qu'on peut renforcer, si l'on veut faire paroli, par bon sang ne saurait mentir.
Repos et insouciance, jeune fille, et vous enfanterez de neuf.

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