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Jonathan/Le petit baigneur

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silene82
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Message  silene82 Jeu 5 Aoû 2010 - 22:18

Jonathan a trempé son baigneur, et cela n'a en rien été la révélation qu'il attendait de longue date ; outre que la représentation qu'il s'en était faite, amplement ondoyée de lectures édifiantes et scrutées avec toute l'attention qu'elles méritent, n'a aucunement amené les extases célestes, ni par l'examen approfondi auquel il s'est livré, sur le matelas douteux où la donzelle s'est ouverte, des replis et vallées, derrière la broussaille drue d'un poil durci au feu du rasoir, avec le truchement plaisant de la lampe Wonder à pile carrée, ni par les senteurs nouvelles qui l'intéressent, sans le bouleverser, cet évènement n'a pas eu le poids initiatique de rite de passage qu'il en escomptait, tout imprégné qu'il était de la lecture de dépucelages tribaux obéissant à des rituels codifiés et complexes. Assortis, pour la bonne bouche, de gracieusetés dont les esthètes ont le secret, excision, évidemment, et ablation des grandes lèvres, pour les plus raffinés, et prospectifs, soucieux de préserver leurs vieillardes de pendouillements inesthétiques.
La belle est proprette, et quoique dégoulinant d'un suc abondant, n'exhale d'autre odeur qu'une senteur de sève juvénile: il est vrai qu'outre se dire vierge, elle n'est pas bien vieille, et en ces temps-là privés d'œstrogènes, il n'est pas exclu que cela soit vrai.
Le fourreau dilaté appelle certes le glaive, et les flots qui le baignent en rendent la visite instructive au demeurant, mais sans l'étroitesse que Jonathan, fort instruit des particularités virginales, s'attendait à trouver : soit que la beauté, fort mince et élancée, cache en son pertuis des galeries considérables, soit que Jonathan, sans grands éléments de comparaison in vivo, puisque d'une pudeur de cénobite, se trouve notablement sous-dimensionné, ce qui ne lui semble pas, car, armé d'un double-décimètre, il a mesuré avec application la longueur de l'ensouple, qui, rapportée à ce que les bons auteurs établissent, n'a rien pour le faire rougir ; le diamètre, également, lui semble présentable, surtout quand des mouvements rythmés mais contenus, souples et attentifs, ponctuent et soutiennent une lecture édifiante : le rameau prend tournure, ainsi encouragé, et semble s'en dilater d'aise. Ce n'est pas une colonne certes, mais pas un brindillon non plus.
En tout état de cause, Jonathan est trahi, comme il lui appert fréquemment, par les constructions sublimes que ses visions éveillées lui suggèrent, nées de la contemplation d'un échantillonnage disparate et conséquent de tableaux reproduits, dont le Courbet illustre, de lacanienne mémoire, qui le laisse bouche sèche et langue sortie, les incunables paternels, exhumés de la panse sévère de la sombre armoire, quelques babioles graphiques, de la fratrie des pin-ups, suggestivement dévêtues, et les écrits surtout, alpha et oméga de la vraie foi. Walter, mémoires d'un membre – c'est le cas de le dire – de la gentry, admirablement riche, et qui a ce titre pouvait financer mille fantaisies, dont le remplissage consciencieux, jusqu'à refus, de l'outil de travail d'une cocotte, avec des souverains d'or, s'il vous plaît, jusqu'à la bagatelle de 243, le fait haleter comme fox-terrier saillant femelle, à la lecture de la révélation pour l'aristocrate, au bas du ventre de sa nounou, de l'odoriférante senteur poivrée s'exhalant de son buisson, par ailleurs fort doux, une fois qu'il s'y était réveillé.
La terminologie le titille d'autant plus qu'on ne parle pas davantage de clitoris, verge ou testicule en conversation ordinaire, chez dame Régente, que de schoïnopentaxophilie en l'hôtel d'un pendu, ou du Journal de Gide à un enfant de chœur.
Non plus que de vagin, mot humide, qui résonne en lui comme cajun, dont le petit perroquet sait à pouvoir en disserter qu'ils sont gent de marécage, et qui lui procure un vague malaise, qu'il ne sait trop expliquer ; certes, il plastronne au lycée, éructant « va, geins, que je te console » en cour de récré à l'attention des aspirantes menstruées de sa classe, faraud quoique rosissant, mais le mot lui fait peur, comme un mystère que l'on doit protéger, et de fait, on ne l'exhibe que peu, et moins encore dans les parages de la Régente, d'une pruderie de carmélite. De carmélite dépouillée de ses atours de bure, et ayant virée amish, ou quaker, de surcroît. Comme on sait, l'élégante vêture de ces paysans-théologiens ne comporte ni boutons, propres à attiser la coquetterie, ni trappe d'accès à la lance à incendie, afin que le pisseur pressé apprenne à se contenir, et n'exhibe son petit tuyau que dans le lieu d'aisance claquemuré prévu à cet effet.
Nulle dame de son entourage n'informe jamais de l'état, ni du fonctionnement, du conduit sus-dit, comme elle pourrait le faire de son coude ou son poignet. Un oppressant non-dit flotte sur le phonème, et tous ceux à icelui rattachés. Les menstruations, phénomène manifestement dégoûtant, aux sourcils pincés de Monseigneur, et dont il ne saisit à l'évidence pas bien utilité ni justification, sont évoquées à mots couverts, d'une pruderie de rosière, mais pas celles de Zola, bien sûr.
Les enjupées grimacent, marchent en canard, ne se baignent plus tout soudain, et parlent d'indisposition.
Tout le mécanisme reproducteur, et les artefacts nécessaires à son heureux aboutissement, ne sont jamais évoqués, ou par de fumeuses périphrases, qui tournicotent laborieusement sans oser appeler une chatte de son nom. Il va sans dire que l'acte gratuit, dans sa gloriole éphémère et peu respectueuse de l'accroissement et la multiplication mandées par le grand patron, a encore moins bonne presse, quoique le sage Ecclésiaste encourage paternellement le jeune couillu à agir selon le conseil de Boileau, et à cent fois sur le métier remettre son ouvrage. Si tant est qu'elle soit jeune et fraîche, bien entendu.
Jonathan, toujours en veine de gaudriole, a gardé le souvenir gustatif surprenant d'un enduisage gingival méthodique au savon de Marseille, spécialité éducative de la Régente, qui y déploie une fermeté implacable de puritaine œuvrant à la purification des siens, pour, dans son jeune âge, avoir plaisamment apostrophé les enjupées du sémillant vocable de « vagins puants », qu'il venait de collecter dans un ouvrage traitant de la Chine, et des idiotismes particuliers qui y ont cours ; en érudit consciencieux et fiable, il sait même le dire dans un chinois phonétisé comme il le peut, et dont il s'efforce de restituer les tons, sans grands éléments de comparaison, à vrai dire.
L'oblative mignonne est vierge, à ce qu'il paraît, et cela est fort plausible, car bien que Jonathan n'ait pas eu l'outrecuidance d'appliquer les recettes collectées de source sure, dans la cour de récré, et dont le protocole établit que la vierge véritable et bon teint hurle quand on introduit dans son petit abricot une pincée de tabac, dont les spécialistes précisent évidemment la marque, lors que la luronne d'usage éprouvé ne pipe mot, et peut-être aspire, comme les jeunes thaïlandaises avec les sympathiques barreaux de chaise dont la fumée effectue, en ressortant par le tuyau d'échappement, un circuit défiant toutes les lois de la physique des corps gazeux, en sus de celles régissant les circuits de plomberie organique.
La plongée du sous-marin est, aussi étonnant que cela puisse paraître pour une expérience initiale, plutôt lassante qu'enthousiasmante. La préposée gémit avec régularité et constance, se plaint de douleurs d'autant plus surprenantes que le piston semble manquer d'étanchéité par rapport à la chemise, et que la faible compression obtenue amène l'échauffement du limeur, et son abondante suée, mais ne semble en rien justifier les brames de la putative pucelle. Jusqu'au sang si cher aux sémites, et méditerranéens de toutes obédiences, qui ne semble guère sourdre, encore que l'abondance de lubrifiant autogénéré en rende le repérage délicat, si présent.
Jonathan, qui ne place pas particulièrement haut la vertu des filles, n'étant pas père négociateur du prix de l'opercule, et qui sait par ses recherches, la science ayant souvent du bon, qu'il peut arriver que l'hymen, pièce de prix comparable à la goupille de la grenade offensive, qui une fois ôtée entraîne d' inéluctables conséquences, ne se formalise aucunement de n'avoir rien ressenti de particulier lors du début de l'écouvillonnage. Mais peut-être, se dit-il en une soudaine inquiétude, ses mensurations ne lui ont-elles pas permis de l'atteindre. Il lui semble cependant, quand il descend en la glissante pente, toucher au fond de quelque chose, qui fait manifestement cul-de-sac et que, graphique didactique en tête, il interprète assez logiquement comme le col de l'utérus. En principe...
Par moments, l'apprenti fornicateur défouraille, et entame habilement une discussion sur un sujet qu'il sait intéresser la mignonne ; mais celle-ci, après quelques échanges verbaux avec l'aspirant étalon, le rattrape par le bout de l'oreille, si l'on peut ainsi s'exprimer, et réintroduit le luisant appendice, lustré et brillant comme olisbo enduit de vaseline, en l'orifice ad hoc, où il disparaît entièrement, les génitoires empêchant judicieusement l'aspiration de l'embase.
Jonathan, qui commence à s'ennuyer ferme, tente des sorties désespérées, comme les habitants d'une cité assiégée, et fait diversion avec tout ce qui lui passe par la tête, réussissant, par un trait de génie, à enquiller le sujet des bambini, qui tempère illico les ardeurs et les sauts de carpe de la svelte batave. Sabrée net dans sa course, elle s'envole au firmament des pouponnières, yeux perdus dans un rêve délicieux de gazouillis et de rots satisfaits ; dans l'ascension maternisante, elle délaisse l'instrument dont la collaboration, cependant, s'avèrerait non seulement utile, mais indispensable.
Jonathan, charmé de la pause, en profite, tant qu'à tomber sur demoiselle de si bonne composition, pour lui demander certaines privautés dont il a lu le descriptif chez Ovide, et qui lui ont paru sinon extatiques, du moins ludiques, voire revigorantes ; de surcroît, intérêt supplémentaire pour un bavard impénitent, toujours regorgeant de théories et de projections diverses, il peut disserter jusqu'à plus soif tandis que l'exécutante, bâillonnée pour la bonne cause, opine du chef.
Jonathan, en effet, comme tout orateur, a besoin de la relance continuelle de son public, suspendu à ses lèvres ordinairement, et se met aisément en fureur s'il soupçonne, ou constate, un relâchement dans l'attention ; aussi l'aimable fumeuse est-elle interrogée à intervalle réguliers, afin qu'il soit bien clair que, bonne travailleuse sans parlote certes, mais bonne auditrice aussi, elle est tenue de démontrer in situ que ses hémisphères fonctionnent en coopération parfaite, et qu'elle arrive à mener conjointement, et sans le moindre problème, deux tâches totalement distinctes, quoique passant par le même orifice.
Mais au bout d'une méritoire et consciencieuse exploration, il faut bien se remettre en chantier : la belle enfant considère comme dû un nouvel assaut, après la halte.
Malgré le léger massage dispensé par les replis intimes du boyau des délices, dont, sur ce cas précis, Jonathan se demande interrogativement ce qu'on peut bien lui trouver de si exaltant, au point que des individus chenus, et de hautes responsabilités politiques, y laissent leur dernier soupir, dans un ultime galop si exalté qu'ils les envoit ad patres, l'affaire s'étire interminablement, comme dans le sciage de long : il est vraisemblable que, à l'instar des chiens de race sommés de s'accoupler avec des femelles de leur espèce, et qui n'en ont aucune envie, alors que la première bâtarde tortillant du croupion les fait glapir de désir, il n'a pas tant envie que ça de la mignonne, qui est surtout une pièce de prestige, fort bien conformée quant à l'enrobage extérieur, mais qui n'exalte en rien ses esprits animaux. Jusqu'aux phéromones qui doivent s'avérer laxistes, car, comme il le découvrira peu de temps après, la simple odeur de l'aisselle d'une chérie véritable provoque une turgescence implacable, immédiate, et gênante en public.
Au bout de contorsions d'une durée calendaire, interrompues de là en là de conversations éduquées, entre gens de bonne compagnie, de secouages caressants de la main secourable, de péans répétés à la flûte orphique, Jonathan, qui commence, tout de bon, à s'emmerder ferme, s'autorise, considérant, non sans quelque raison, qu'il n'a en rien volé la cliente, et que le déduit, qui, lui, l'ennuie à mourir, semble régaler la pouliche, à dégorger enfin l'excellente liqueur, qui semble amener un surcroît de plaisir au tréfonds de la belle.
Much a do for very little, and almost nothing, anglicise Jonathan, shakespearien philosophe.
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Message  Invité Jeu 5 Aoû 2010 - 22:37

Je ne t'ai jamais lu (ou si rarement ! En tout cas jamais véritablement...). Et j'ai trouvé ça exquis. Quelle langue, propre, nette, à l'ancienne comme j'aime ! Quelle verve, quelle insolence, quelle érudition... je ne pensais pas aimer du silene un jour, je l'avoue ; il faut dire que tes écrits sont assez difficiles d'accès pour les premiers venus de mon espèce. Là, j'ai tout bonnement adoré béatement, sans réserves.
On entre dans le vif du sujet ici, c'est le cas de le dire, et ce si brillamment que j'aurai du mal à me remettre de l'admiration qui me gagne en ce moment. Je ne taris pas d'éloges, certes. C'est amplement mérité. Un bel écrit, vraiment.

Je n'ai repéré qu'un petit espace d'oublié sinon, ici :
"- qu'une senteur de sève juvénile: il est vrai".
Et ce mot, "écouvillonnage", que je ne connaissais pas.
Ah oui ! Remarque à l'avenant aussi : je rappelle qu'il faut mettre les expressions latines (ou anglaises comme à la fin du texte !) en italique. C'est bête.


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Message  Invité Jeu 5 Aoû 2010 - 22:38

Une espace. mentor n'est pas loin !

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Message  silene82 Jeu 5 Aoû 2010 - 23:04

Alex, tu n'es en rien le premier venu, et tu le sais très bien ; et si d'aventure tu le croyais, permets-moi de te détromper : je pense que tu as un potentiel remarquable, sous-utilisé pour des raisons évidentes d'encombrante scolarité, mais bien présent. Il n'est besoin que de voir comme tu as mené l'exo que tu avais lancé pour s'en convaincre, si subsistait un doute.
J'ai la faiblesse - et l'âge - d'assez peu me préoccuper de l'ampleur de l'audience, et de creuser mon sillon en espérant en contenter quelques uns, qui deviennent ordinairement des interlocuteurs, voire des amis : c'est dire si la nature humaine est influençable.
Si tu as envie d'un digest ingérable et plaisant de mes misérables productions, je serai ravi de te le concocter, court et d'une facture comparable à ce texte : j'ai en boutique.
Merci de ce commentaire, qui me touche par sa gentillesse vraie et sans apprêt.
Et pour les italiques, je me suis trop pressé, éjaculateur précoce, et n'ai pas pris le temps de les remettre avant envoi, car ils avaient sauté au copié-collé. Poil au nez.
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Message  Invité Jeu 5 Aoû 2010 - 23:17

Un merci tout affectueux pour les compliments ! Ils me touchent.
Et partant pour ton digest par ailleurs ! Je m'aventurerai d'ailleurs demain dans le catalogue pour en découvrir quelques autres, qui seront j'en suis sûr du même tonneau.

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Message  Ba Ven 6 Aoû 2010 - 7:56

Montherlant avait bien raison de parler de la " position grenouillesque de la femme pendant l'amour " et ce n'est pas avec un " petit baigneur " qu'il pourrait en être autrement ;-)
Sinon, les déceptions du " biscuit dans la Marie brisée " ma foi...problème de jardinage ai-je envie de dire au bêcheur.
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Message  CROISIC Ven 6 Aoû 2010 - 11:42

Enfin !
Je relirai ce soir. J'y penserai cet AM.
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Message  misschocolat Ven 6 Aoû 2010 - 13:12

Je n'ai pas aimé du tout cette façon de décortiquer l'acte avec tant de mots compliqués et je l'avoue inconnus de moi pour la plupart, je trouve vraiment trop cru de parler ainsi, je sais, je suis d'une autre époque certainement (sourire) mais je n'ai pas réussi à terminer cette lecture.

Que ce monde est donc brutal !

Mais je suis obstinée, je lirais d'autres écrits de vous

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Message  silene82 Ven 6 Aoû 2010 - 15:05


Le personnage fonctionne ainsi ; on ne peut pas reprocher à quelqu'un d'être qui il est. Le narrateur s'efforce d'être la voix de son personnage, il n'est pas lié à ses sentiments, il en rend compte, et rien de plus.
Vous m'écrivez que vous liriez d'autres écrits ; à quelle condition ?
Sinon, et si c'est affirmatif, essayez Agapes.
Merci de votre commentaire. Le fond vous choque, et c'est très bien. Il entre dans le personnage des éléments multiples, certains attachants, d'autres détestables, et c'est heureux qu'il en soit ainsi : le but n'est pas d'écrire une hagiographie - je vous crois assez intelligente pour prendre un dictionnaire quand un mot vous interpelle -, mais de rendre compte, par des regards multiples, croisés, balayant des temps différents, des sentiments contradictoires, de la complexité et des combats d'un personnage.
Ce texte est le 20ème d'une série. Chaque fragment est un élément d'un tout, kaléidoscopique. Encore la tâche n'est-elle que commencée : les morts n'ont pas encore parlé, pas plus que les utilités.
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Message  Invité Ven 6 Aoû 2010 - 16:16

Il m'intéresse toujours Jonathan, sous toutes les coutures. Et ici, il se surpasse de précocité, de préciosité. Il est parfois odieux de suffisance mais jamais carrément antipathique. Sans doute parce qu'il est fragile aussi. Tous traits parfaitement sensibles dans la description que tu fais ici.
Le texte m'a paru drôle, je me suis amusée à la lecture des explorations, préjugés et déconvenues de Jonathan, j'ai trouvé ça bien mené, pudique, de bon goût quoi ; évocateur mais pas démonstratif. Le sourire n'a pas dû me quitter.
Un bon texte solide.

Sinon, puisque tu aimes toujours les longues longues phrases, tu aurais à mon avis encore, tout intérêt à faire un usage plus fréquent du point-virgule pour que le lecteur d'abord respire et ensuite ne se perde pas dans des méandres réflexifs pas toujours aisés à suivre.

Pour le détail : je verrais bien un saut de ligne ici, après la longue digression : L'oblative mignonne est vierge, à ce qu'il paraît,


Côté orthographe :
car bien que Jonathan n'ait pas eu l'outrecuidance d'appliquer les recettes collectées de source sure ("sûre" plutôt, sinon c'est un joli lapsus !)

se demande interrogativement (là j'ai l'impression que ça fait beaucoup ce verbe et ce complément accolés)


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Message  Invité Ven 6 Aoû 2010 - 17:47

J'ai, moi aussi, trouvé ce texte plutôt drôle. Il m'a amusée.
Je m'imaginais qu'on pouvait avoir des pensées aussi profondes (hum !) lors d'un dépucelage...
Pas mal de bonnes trouvailles, quelques lourdeurs aussi... que je déplore toujours. J'aime les phrases longues (tu sais mon admiration pour Millet) mais point trop n'en faut, Silène.

Ce passage m'a paru trop lourd :

L'oblative mignonne est vierge, à ce qu'il paraît, et cela est fort plausible, car bien que Jonathan n'ait pas eu l'outrecuidance d'appliquer les recettes collectées de source sure, dans la cour de récré, et dont le protocole établit que la vierge véritable et bon teint hurle quand on introduit dans son petit abricot une pincée de tabac, dont les spécialistes précisent évidemment la marque, lors que la luronne d'usage éprouvé ne pipe mot, et peut-être aspire, comme les jeunes thaïlandaises avec les sympathiques barreaux de chaise dont la fumée effectue, en ressortant par le tuyau d'échappement, un circuit défiant toutes les lois de la physique des corps gazeux, en sus de celles régissant les circuits de plomberie organique.


Côté orthographe :
"Jonathan se demande interrogativement (sic) ...dans un ultime galop si exalté qu'ils les envoit ad patres" qui les envoie ad patres

et ceci qui me semble curieux...
"d'une pruderie de rosière, mais pas celles de Zola, bien sûr."
Les rosières de Maupassant, je connais mais celles de Zola, ça ne me dit rien... j'ai pourtant relu toute son oeuvre au moins quatre fois...

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Message  Invité Ven 6 Aoû 2010 - 18:04

Easter(Island) a écrit:se demande interrogativement (là j'ai l'impression que ça fait beaucoup ce verbe et ce complément accolés)
"adverbe", tu auras corrigé.

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Message  silene82 Ven 6 Aoû 2010 - 18:50

@Easter
Merci pour cette lecture attentive, et la justesse de tes remarques ; en définitive, et bien que je puisse écrire sec et bref, ma vraie plume est assez baveuse et grasse, et je m'y reconnais davantage. Je verrai à l'usage si j'arrive à point-virguler, parce que j'aime bien la succession des virgules, tout de même.
@dusha
Millet joue un chant funèbre avec un violoncelle grave et sombre ; admirablement d'ailleurs. Je ne vois pas de ressemblance entre nos phrases, parce que la sienne suit un cours ordonné, alors que la mienne batifole, et parfois en oublie même ses incises, où de clore ses périodes : monsieur silène fait le malin, et le bonimenteur, et oublie de temps à autres ses accessoires.
Sur la lourdeur, ma foi, je ne me pique pas d'écriture légère ou décorative, encore moins de salon ; le thème est somme toute assez trivial, pas l'ombre d'un soupçon de romantisme, Jonathan n'est pas un gendre idéal, en rien.
Tu as lu Zola quatre fois, j'espère que ce n'était pas pour sa plume... en l'occurrence, par façon de métonymie, j'ai parlé de rosières en place de repasseuses, qui, je ne sais plus où, dans Nana peut-être, s'interpellaient dans l'atelier pour savoir qui avait fouillé dans leur petit pot, et autres fines reparties.
Mais il en faut pour tous les goûts : ce qui te rebute en ravit d'autres ; il me suffit que le solde soit positif, et que l'avis ait de l'intérêt à mes yeux.
Merci pour la remarque, quoique fautive, sur l'ultime galop, si exalté qu'il les envoie ad patres : je rectifie.
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Message  CROISIC Ven 6 Aoû 2010 - 19:25

Que d'intéressantes trouvailles tu nous offres là pour nous conter le dépucelage tant attendu (par moi c'est sûr) de ce cher Jonathan.
Qu'en ait-il de la donzelle ? Réellement vierge ? Je la devine quand même bien avertie des choses du sexe.
Un peu déçu pauvre enfant, car juste curieux, pas amoureux.
J'ai réellement beaucoup aimé ta narration et un drôle de sourire ne m'a pas quitté durant mes lectures ; tiens, je te mets un point virgule pour que tu saches à quoi ça ressemble.
Ils sont rares les textes bien écrits relatant "une première fois", je te dis donc merci pour ce plaisir que tu m'as offert. (je suis une lectrice égoïste)
J'attends la 2ème baignade de Jonathan avec impatience.
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Message  mini joe Sam 7 Aoû 2010 - 2:33

C'est impressionant, Monsieur Silène.
Vous alliez érudition, humour et sens de la formule.
Mais moi pour écrire un truc comme ca il me faudrait 3 mois et une dizaine de dictionnaires (bon et aussi un correcteur à la fin). Par contre cénobite, je connaissais et j'étais trop fier de connaitre un mot compliqué de Monsieur Silène !

Je vais juste rejoindre certains commentateurs sur le fait que quelques passages, a mon modeste avis personnel, gagneraient à être plus... euh... épurés.
Non pas pour céder à la mode mais parce que je trouve que... ce serait encore mieux écrit et encore plus agréable à lire ! Je sais pas comment l'expliquer pour vous en convaincre mais je crois vraiment que vos textes y gagneraient.

MINI JOE l´homme qui connaissait le mot super compliqué que personne connait, cénobite !
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Message  silene82 Sam 7 Aoû 2010 - 7:38

mini joe a écrit:C'est impressionant, Monsieur Silène.
Vous alliez érudition, humour et sens de la formule.
Mais moi pour écrire un truc comme ca il me faudrait 3 mois et une dizaine de dictionnaires (bon et aussi un correcteur à la fin). Par contre cénobite, je connaissais et j'étais trop fier de connaitre un mot compliqué de Monsieur Silène !

Je vais juste rejoindre certains commentateurs sur le fait que quelques passages, a mon modeste avis personnel, gagneraient à être plus... euh... épurés.
Non pas pour céder à la mode mais parce que je trouve que... ce serait encore mieux écrit et encore plus agréable à lire ! Je sais pas comment l'expliquer pour vous en convaincre mais je crois vraiment que vos textes y gagneraient.

MINI JOE l´homme qui connaissait le mot super compliqué que personne connait, cénobite !

Enfin, minijoe, tous les gars du monde devraient connaître le mot cénobite ; c'est quand même plus pratique de l'emporter avec soi, ya que Brel, mais c'est normal, il était Belge, qui sait pas que sous le bras ça sert à rien.
Je ne cherche pas à écrire agréable, mais à trouver des gens qui suivent mon cheminement. C'est tortueux ? Moi aussi, donc...
Cela dit, on va finir comme un vieux couple, tous les deux, à ce train : et monsieur Silène est-ce que vous me passeriez le dico, s'il vous plaît, et monsieur minijoe est-ce que vous pensez que qu'une scène de nécrophilie avec exhumation serait opportune ? Faut voir l'avis de Bea.
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Message  Arielle Sam 7 Aoû 2010 - 9:54

"Patience et longueur de gland …" comme dirait un de mes très proches, je prendrai le mâle en jactance sans en rajouter une couche, tel qu'il est et se veut ne (se piquant) pas d'écriture légère ou décorative, encore moins de salon.
Je continuerai donc à m'étrangler dans les incises, à décortiquer vaillamment les relatives bardées d'adverbes pour le seul plaisir de suivre les labyrinthiques aventures de ce godelureau pédant qui pratique si bien l'art d'enfoncer le clou pour se rendre désagréable et nous montrer son plus mauvais profil.
Ayant réussi à mener à son terme l'incontournable corvée du dépucelage - j'ai cru un moment qu'il allait s'endormir à force de bâiller d'ennui – le voilà fin prêt à reprendre ses gloses chéries !
Dieu, qu'il m'agace ce Jonathan, comment fait-il pour me traîner à ses basques ? C'est un mystère, mais je suis, et le sourire aux lèvres de surcroit !

Arielle

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Jonathan/Le petit baigneur Empty Re: Jonathan/Le petit baigneur

Message  Invité Sam 7 Aoû 2010 - 16:00

J'ai passé l'âge de mettre des émois sur les émois des autres. T'as du talent, et pareil qu'Arielle, la ballade de Johny J se précise comme un ouvrage qui me plaira.

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Jonathan/Le petit baigneur Empty Re: Jonathan/Le petit baigneur

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 13:41

J'ai bien aimé les sentiments à rebours de Jonathan, sa distanciation indécrottable pendant l'acte, mais ai trouvé la construction syntaxique parfois incertaine (je précise ci-dessous), comme un flou dans l'agencement des phrases...

Mes remarques :
Typographie : une espace avant les deux points

« et qui à ce titre pouvait financer mille fantaisies »
« ayant viré (et non « virée ») amish, ou quaker »
« les recettes collectées de source sûre »
« qui sait par ses recherches, la science ayant souvent du bon, qu'il peut arriver que l'hymen, pièce de prix comparable à la goupille de la grenade offensive, qui une fois ôtée entraîne d' inéluctables conséquences, ne se formalise aucunement de n'avoir rien ressenti de particulier lors du début de l'écouvillonnage » : on sait que l’hymen quoi ? manque, je crois, le verbe dont « l’hymen est sujet », puisque « entraîne » a pour sujet la grenade offensive et « formalise » Jonathan, plus avant
« un ultime galop si exalté qu'il et non « ils », le sujet est le boyau des délices) les envoie ad patres »

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Jonathan/Le petit baigneur Empty Salut Silene

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 17:27

Je ne suis pas avec toi ce coup-ci : la sexualité des autres me dégoûte.
Je ne suis pas du genre à faire l'amour avec n'importe qui !
Je suis une homme difficile.
Ceci dit, dans le genre baveux, on ne fait pas mieux.
Courage !

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Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 21:13

Drôle, coruscant, excessif, bref du Silène bien reconnaissable, avec tes défauts habituels et tes inimitables qualités. Je cherche le nom de l'auteur que tu m'évoques, mais j'ai la mémoire très dentelière... plus de vides que de pleins ! Dommage : si par hasard tu ne connaissais pas, je serais ravie d'^etre à l'origine d'une jubilation que tu ne devrais pas manquer d'éprouver en le lisant ! ( je vais trouver)

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Jonathan/Le petit baigneur Empty Re: Jonathan/Le petit baigneur

Message  Invité Dim 8 Aoû 2010 - 21:39

J'ai retrouvé : Pierre Combescot ! Tu as lu " Les funérailles de la Sardine " ?

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