Pluie d'étoile

[Ratz19]

Veste et lampe de poche, étoiles filantes en météo, je pars...

Je cours et j’oublie, je croise les arbres, les vastes chemins, quoiqu’étroits quelques fois. Mon père, ses histoires… Cours, sans trébuche et sans façon, continue ton chemin… J’aime les hommes et qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? Aller ! Plus vite, tu perds ton temps… Je saute par-dessus, droite et gauche et tourne en rond, mais c’est où déjà ? Ça fait tellement longtemps. Piste et suis et sans boussole, sans girouette et sans étoile du nord. Le hasard et uniquement, le présent et son pataplan.

« Je peux accepter ton choix Mario, mais si jamais tu amènes ton copain à la maison, je ne sais si je serai capable de lui parler… Je ne sais à peine si je pourrai rester dans la maison pendant qu’il sera là… »

Merde et que dalle ! Trouve et on s’en fou. Frappe des pieds et éclate en gouttelettes. Craque les arbres et grince les branches et good bye les soucis. J’avale et je cris et j’emmerde les témoins et va chier Jéhovat ! Je n’en ai rien à foutre de toi et de tes caprices. T’as eu mon père, mais t’auras personne d’autre. Ma mère est de mon côté et mes frères se moquent de ton derrière…

Droite et gauche et tourne en rond…

C’est ici. Le pit de sable !

Les souvenirs qui me rattachent à cet endroit ne sont pas vraiment représentatifs au lien que je partage avec lui présentement. Quand j’étais plus jeune, je passais souvent près d’ici avec ma mère et mes frères, mais on ne s’y arrêtait jamais vraiment. Disons que c’était plutôt sur notre chemin, nous allions chercher de l’eau de source un peu plus loin. La seule chose que j’aie vraiment faite ici, c’était fumer du pot avec mon frère Max et ses amis. C’était la seule fois où j’en ai fumé d’ailleurs. Quel souvenir étrange ! Mais ça n’a aucun lien avec ce que je prévoyais faire ce soir.

À mon travail, j’avais entendu à la radio qu’on annonçait une pluie d’étoile et comme j’avais besoin de me changer les idées, le pit de sable m’avais paru approprié pour cette activité. Je m’assis donc sur un tas de cailloux et je regardai le ciel. Voilà bien ce que j’espérais. Les étoiles étaient splendides ici ! Étant loin de la lumière du village, loin du bruit de la télévision et seul au milieu de ce grand ciel périphérique, je me retrouvais en douceur.

Fffffloum… Une étoile filante !

Elle me maquillait le visage et me dessinait des gouttelettes. Je n’arrivais pas à me souvenir quand fut la dernière fois que j’en avais vu une. Pourquoi avais-je attendu si longtemps avant de me le permettre ? Sa peinture derrière sa tombée, sa trace dégonflée en fusée et son décor bleu marin. Je n’avais pas vu cette image depuis des lustres…

Ffffflam… Une autre !

J’en ris. Comme un enfant, comme un bambin, comme une frimousse. Je m’en jouissais le corps et les papilles des yeux.

Fffflim et Ffffaloum et Patatoum !

La vanille du ciel et le dessert nocturne. Je me trouvais seul derrière ce cinéma, mais je m’en disais tant mieux en même temps. Les hommes et leurs jeux de fesses en l’air ne me tentaient guerre. Ce soir, j’étais de la marmaille, un point c’est tout.

Bleu et blanc et Tadamou et Frrrroum dans l’océan plafonné.

Je t’aime ciel.

Je t’aime p’tit pit et bleu étoilé.

Je t’aime et malgré tout, je t’aime P’pa.

[Enyo]

Je crois que c'est celui-là que je préfère de toi. Ce gamin est plus respectueux dans la description et le mouvement de ses images : on est plus dans cet étalage bling bling qui m'avait agacé. La voiture sunfire est aux oubliettes, on songe le ciel avec lui, on s'enrage contre son père, et les étoiles filent sans être bousculées par cette ballade/réflexion nocturne. L'écriture gagne en maturité. Au plaisir d'un prochain texte !

Quelques remarques :
une pluie d'étoiles (à moins que les étoiles ne fassent qu'une et que ne pleuve qu'une étoile, ce qui serait merveilleusement improbable, huhu)

Je n’arrivais pas à me souvenir quand fut la dernière fois que j’en avais vu une. : c'est un peu lourd, ça demanderait peut-être un changement de temps ou autre allègement, non ?

Sa peinture derrière sa tombée : hm, on parle bien d'étoiles filantes ? Ça demande précision pour que le lecteur puisse mieux imaginer la trainée laissée par cette étoile filante. En peinture, ça me fait penser à Pollock. Certes un poncif, mais on ne dit pas simplement peinture en parlant de ses (é)toiles avec tous ces all-over. (je serai toi, je regarderai des abstractions lyriques et les commenterai, peut-être y trouveras-tu un mouvement d'images plus singulier, qui sait…)

[Invité]

Tu as le privilège de la fraîcheur, ce n'est pas donné à tout le monde. Je dois confesser avoir eu du mal à suivre le fil qui partait du père pour arriver aux étoiles filantes en passant par les Témoins de Jéhovah, puis en relisant, l'intention m'a paru presque limpide quoique encore brouillonne dans l'expression. Comme pour la plupart de tes textes, celui-ci aurait tout intérêt à être retravaillé, pour soigner le déroulement du récit, et surtout l'expression qui me fait souvent l'effet d'être quasiment brute.
Pas mal de fautes d'orthographe aussi.

[Ratz19]

Merci de vos lectures et de vos commentaires, mais je demanderais à la Modération d'enlever ce texte du forum svp. Ceci n'est pas à mon habitude, mais j'ai écrit ce texte sur une frustration contre mon père et je l'ai posté sur un coup de tête. Par respect pour lui, je crois que ce serait mieux ainsi.

Du même coup, je crois que je suis dû pour une petite pause, je reviendrai dans quelques semaines sur Vos Écrits avec de nouvelles choses.

Merci de votre compréhension !

[silene82]

Tu veux donc dire que ton père te lit sur VE ? Sinon, pourquoi vouloir l'enlever ? De plus, qu'y-a-t-il qui n'aille pas ? Je trouve qu'il transpire de pas mal de tendresse, il est vite écrit, c'est une impression récurrente avec tes textes, mais il transmet une vraie émotion, il est un peu mal fichu, comme un premier jet, mais ça, ça se retravaille. Même l'exotisme de ton français est goûteux et va bien dans la dynamique de ton texte. Keep going, young man.
Personnellement, c'est un de ceux que je préfère de ta plume.

[Invité]

Alors on conserve ou on efface ? Et si on garde, on rectifie l'orthographe du titre ? Dis-moi tout petit Ratz...

[Ratz19]

Vous êtes trop gentille silène ! Bon... vous avez raison, mon père ne viendra assurément jamais sur VE lire mes textes. Alors, on peut garder.

[silene82]

Vous êtes trop gentille silène ! Bon... vous avez raison, mon père ne viendra assurément jamais sur VE lire mes textes. Alors, on peut garder.

Duas teneo, et bene pendentes - et je ne prétends cependant pas au pontificat.

[Modération]

Pointvirgule, le ton et les termes utilisés dans ce commentaire sont délibérément insultants. La Modération vous demande de faire preuve de plus de mesure à l'avenir.

[Ratz19]

Ce n'est pas ce que j'appelle de la littérature, c'est de la confession intime ça aurait plus sa place dans un cabinet de psy.

L'écriture se montre quelques fois comme une belle thérapie et puis, je sais puiser mon inspiration ailleurs que dans ma vie personnelle. Comme dans Cher Martin, Te souviens-tu ? et quelques textes dans la section poésie aussi.

D'ailleurs, je dois avouer me sentir déçu de votre choix de vocabulaire pour m'insulter. "Pédé" ? C'est quoi ça? J'oserais m'attendre à mieux de la part d'une personne se disant connaisseur de littérature !

[silene82]

Son monde m'est étranger ; mais vous ne pourrez enlever à ce jeune auteur la sensibilité de sa plume. Il dit ce qu'il sent, et comment ; et avec poésie, ce qui est assez dire.

[Invité]

Parce qu'il y aurait des souffrances plus nobles ou plus littéraires que d'autres ? Etrange conception !
J'ai énormément apprécié ce texte plein d'inventions et de charme, sa fraîcheur et sa tendresse, et même le côté un peu mal fichu de certaines phrases.
Continue, Ratz, à puiser ton inspiration là où c'est vivant !

[Invité]

Ratz, ton écriture a un charme qui me plaît...

[CROISIC]

Je rejoins Dusha et Silène et quelques autres pour vous dire que je vous lis et que j'aime ce que vous écrivez. La perfection n'est pas de ce monde disait ma mère, mais vous avez une vraie "patte" travaillez-la !

[Invité]

Ratz, la vieille dame que je suis a lu ton texte plusieurs fois et il m'a fait du bien.
J'aime que le jeune homme que tu es soit capable, malgré ses problèmes, d'écrire aussi joliment.
Le fond est doux-amer, comme toujours avec toi, mais non dénué de tendresse, la forme fine et agréable à lire.
Je considère ton talent d'expression et la poésie qui s'en dégage (malgré les petits défauts perfectibles) comme un joli pied-de-nez en diection de tous ceux qui font de toi un incompris.
A te lire encore, avec plaisir.

[Nath]

J'ai beaucoup aimé ce texte, tout en finesse et en jolies formules.
Pour ma part, je fais toujours, inconsciemment, la distinction entre l'auteur et le narrateur, mais bien sûr si l'auteur annonce la couleur, cela peut permettre d'ouvrir une discussion.
En attendant, je trouve ce récit poétique, d'une certaine manière, touchant, très humain.
Une réussite.

[Invité]

J'aime bien ce ton spontané, ce jaillissement, et le flottement entre présent et passé me plaît aussi. Un texte sympa, oui.

Mes remarques :
« Trouve et on s’en fout »
« Craque les arbres et grince les branches » : « Craquent les arbres et grincent les branches » si, comme je crois, ce sont les arbres qui craquent et les branches qui grincent et non le protagoniste qui fait craquer les arbres et grincer les branches
« J’avale et je crie et j’emmerde les témoins et va chier Jéhova (et non « Jéhovat ») »
« qu’on annonçait une pluie d’étoiles »
« ne me tentaient guère »

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