Sempiternel

[Arielle]

Sur l'écriteau "congés annuels"
les grilles vont se relever

Dans les ruelles du vieux bourg
l'automne solde les dentelles de l'été

Le soleil brode
à petits jours
des fonds de cours et leurs poubelles

Un peu de sable
un peu de sel
craquent encor sous la semelle
de la vacance rituelle aux joies mâchées

Sous le préau des ritournelles
la ronde boucle son parcours sempiternel

C'est la rentrée !

[Invité]

Le dernier vers me paraît superflu. Sinon, belle évocation, très expressive ! J'aurai un bémol sur les vers suivants, que je trouve un peu lourds (longs) :
l'automne solde les dentelles de l'été
de la vacance rituelle aux joies mâchées
(peut-être les "de" qui gênent).

[mychelc]

Décidément, tout le monde veut déjà enterrer l'été !
On a bien le temps pour l'automne ...

Mais votre esquisse est si bien tournée qu'on vous pardonne votre empressement !

Très agréable à lire ...

Mychelc

[Annie]

Très joli texte, évocation délicate et honnête.
J'aime tout particulièrement
"Le soleil brode
à petits jours
des fonds de cours et leurs poubelles"

Je renchéris sur Socque: "le dernier vers me paraît superflu."
L'impression de gaucherie - lourdeur est un mot excessif - dans "l'automne solde les dentelles de l'été" me semble provenir de la succession de E muets, surtout le solDE. Pareil pour "la ronde boucle"
Enfin pourquoi LA vacance qui fait inutilement précieux.

En bref, bravo

Un mot pour la modération: je veux bien me soumettre à votre sagesse, mais pourquoi m'était il interdit de répondre à ce forum (et beaucoup d'autres) jusqu'à midi?

[Arielle]

Je profite de la position (presque) en haut de page pour remercier mes lecteurs et commentateurs et préciser à Annie que j'ai voulu jouer avec le mot "vacance" l'utilisant ici dans le sens de vide, vacuité. Le reste de la phrase me paraissant suffisamment clair pour exprimer toute la tristesse et l'ennui de ces congés annuels qui ne sont parfois plus qu'une routine remâchée sans réelles découvertes, ne laissant sous la dent qu'un peu de sable ...

[Invité]

Désolée Arielle, je n'y arrive pas, ça me touche de trop près je crois.

[Invité]

Je suis resté en dehors et ne sais absolument pas pourquoi, puisque les images que tu files me parlent, s'imposent d'elles-mêmes, en particulier :
Le soleil brode
à petits jours
des fonds de cours et leurs poubelles.

Je reconnais l'habileté de la poésie et le côté gracieux et aérien qui caractérise, d'ailleurs, chacune de tes évocations. Pourtant, elle me laisse froid cette fois. Je le répète, je ne me l'explique pas...

[humanoide]

On entend la cloche et le rire des enfants .. sans que cela soit écrit. C'est donc réussi.

[Lyra will]

J'aime bien, et trouve qu'il fait intervenir tout un tas de sensations, sonores, olfactives, ...

Dans les ruelles du vieux bourg
l'automne solde les dentelles de l'été

et ça particulièrement!

[zenobi]

Tout comme socque, cette bordée de "d" m'a un peu rendu haletant.

[Polixène]

Rien que pour ces trois vers

Le soleil brode
à petits jours
des fonds de cours et leurs poubelles

je prends le tout sans discuter



Pour Alex: c'est normal, à ton âge on est encore poly-traumatisé par les rentrées-échafaud...

[Sahkti]

Hé oui, c'est la rentrée et tu exprimes joliment tout cela, avec des mots simples qui touchent au coeur.

[Ba]

Oui aux " joies mâchées " ! Heureuse image.

[Invité]

J'avais envie de repasser lire autre chose de vous, quand même, et je dois avouer que ce texte là m'a enchanté

Le soleil brode
à petits jours
des fonds de cours et leurs poubelles

-> j'aime cette strophe tout particulièrement, elle coule toute seule.

Par contre "c'est la rentrée", ça nous rabaisse à quelque chose de terre à terre, sans grand intérêt. enfin c'est mon avis

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