Extrait de mon dernier manuscrit, rien que pour vous. Merci.

[passionbourgogne]

Si, un beau jour, j’ai pris la décision de vous raconter mon parcours et mes rapports avec la fête dissolue dans les alcools les plus divers, c’est certainement pour panser des plaies qu’il me fait plaisir à croire qu’elles ne saigneront plus. Sinon, pourquoi écrire ? Parce que la parole n’est plus curative, parce que les mots noirs sur la feuille blanche résistent au temps alors que ceux prononcés se perdent dans les airs. Et puis aussi parce qu’écrire, c’est partager un moment d’intimité avec vous. C’est ôter le voile de pudeur qui plane sur certaines tranches de vie et m’offrir à vous avec plus ou moins de retenue. L’écriture représente plusieurs voies sur lesquelles je m’avance, plus ou moins timidement et avec de la maladresse sans doute. Poser ces mots signifie aussi, pour moi, rendre hommage aux hommes et aux femmes qui continueront de compter pour moi même si certaines ont disparu de mon existence. Qu’elles aient prit la porte de sortie en la claquant ou en la refermant doucement revient au même. Ces gens sont apparus dans mes jours, les ont rempli, d’autres ont fait couler des larmes, du sang et aujourd’hui de l’encre. La vie porte souvent les traits d’une sorcière hideuse mais je sais, au fond de moi qu’elle est belle et que le masque mérite la peine d’être soulevé. Et puis écrire, c’est me construire mon univers, candide, certes, mais ou je trouve refuge le temps que l’orage qui gronde de mes erreurs et la pluie torrentielle qui noie mon esprit, se dissipent, et que réapparaisse le soleil. Concocter ces phrases telles des recettes de cuisine que j’applique à mes ingrédients est un peu comme l’indien d’Amérique qui prépare son remède à base de plantes médicinales, afin de soigner, naturellement, la blessure de celui ou de celle qui souffre car il s’est écorché le cœur sur les épines de son destin. Quand j’écris, chers lecteurs et lectrices, je prends le train à vide qui ne s’arrêtera à aucune gare. Je fuis le monde et la société qui m’entoure et m’étouffe souvent. Mais il m’arrive de penser que le monde tel que je le vois est un monde qui correspond aux temps dits modernes et que c’est certainement moi qui ne lui correspond pas. Mais c’est ainsi. Je n’ai pas envie de le quitter. Et puis, écrire, c’est laisser une trace pour celles et ceux qui me survivront. Des formes noires et des taches aux reflets testamentaires et au bouquet alambiqué, enivré, humain tout simplement. Bien sur que mon rêve est de devenir écrivain et de réussir à vivre de mes récits, mais il est une chose certaine c’est que je n’oublierai jamais d’ou je viens et qui je suis. Garder en mémoire d’ou on vient permet de mieux deviner, soupçonner ou l’on est susceptible de se diriger. Je crois fermement que le passé sert de panneau indicateur. Ecrire est une boussole qui devrait m’indiquer, dans les prochaines années, quelle est ma bonne direction, celle que je me dois implicitement de suivre. Je saurai d’autant mieux ou je vais au travers vous qui feuilletez ces pages, avec un léger sourire de satisfaction, je l’espère, au coin d’une lèvre. C’est pour cette raison, amis et amies lecteurs et lectrices, que vous trouverez dans tous mes livres, mon adresse mail. Je tiens à rester au plus proche possible de vous. Accueillir vos commentaires sur vos impressions, bonnes ou moins bonnes, me permettra de mieux comprendre vos attentes et par la même occasion, de trouver les miennes. Et puis, que serais-je sans vous ? Si aujourd’hui je vends quelques ouvrages, je le dois entièrement à vous. Vous êtes mon meilleur ami, mon guide. Je m’efforcerai de toujours rester proche de mon lectorat car ca compte énormément pour moi. Bien sur que j’ai envie de gagner de l’argent en exerçant en tant qu’écrivain, ce serait vous mentir que vous tenir le discours d’un homme qui écrit et publie ses livres juste pour le plaisir. La jouissance est pourtant bien présente lorsque j’ai la possibilité de trouver un éditeur intéressé par ce qui suit, mais ce moment de partage ne sera pas terni par une quête de l’opulence. La notoriété ne me dit rien qui vaille. La reconnaissance, oui. En écrivant, je ne sais pas exactement si je cherche à être connu ou plutôt reconnu, pourtant il subsiste bel et bien une différence. Je ne l’ai pas encore saisi. Ce qui me rend heureux lorsque je tapote les touches de mon ordinateur, c’est de savoir que mes mots passeront entre vos neurones, que les pages noircies quelques fois violemment, vous les tournerez en vous empressant de connaître la suite. Ecrire c’est un moment de solitude en prémisse de belles rencontres et encore d’autres moments fort de vie. Et puis, pour conclure, quand j’écris, je me sens en vie, cette vie qui paraît m’échapper lorsque je veux la serrer trop fort entre mes doigts rongés. Ecrire, c’est oser prononcer les mots que je tais, c’est donner une musicalité aux silences qui sont les miens, c’est verser de l’eau fraiche sur des parcelles de terrains craquelés afin de transformer des lopins de terre déshydratés en de somptueux jardins ou il fera bon prendre le soleil et l’apéro. C’est enfin accorder la victoire à mes anges sur mes démons qui ont gagné à de trop nombreuses reprises.
Merci et bonne lecture, bon voyage dans mon pays des merveilles.

[Zou]

Denis, quelle est la place de ce texte dans tes écrits ?
Est-ce une intro ?
Est-ce un article plus général ?

[Krystelle]

Tu abordes ici le pourquoi du comment de l’écriture. Et je ne suis pas nécessairement d’accord avec le pourquoi en question ; tu dis :

c’est certainement pour panser des plaies qu’il me fait plaisir à croire qu’elles ne saigneront plus. Sinon, pourquoi écrire ?

Il y a des centaines d’autres raisons d’écrire en réalité. Mais celle-ci est la tienne, soit.
D'une manière générale, je retrouve dans ce texte certains poncifs qui me gênent (la plume comme fuite et remède etc…) parce qu’ils tendent à réduire la démarche d’écriture à une thérapie. Et finalement, je me rends compte que les poncifs en question sont très centrés sur l’auteur, son bien-être (ou son moins-mal-être). Le lectorat n’est envisagé ici que comme « ami » et « guide » pour celui qui écrit, quelqu’un qui conseille, critique, aiguille et surtout achète « quelques ouvrages ». Démarche à sens quasi-unique donc du lecteur vers l’auteur et j’avoue que ce point très autocentré me gêne. Il me semble que ces quelques lignes manquent d’ouverture, d’esprit critique; écrire, je crois, ce n’est pas seulement s’observer soi-même c’est aussi observer le monde et les êtres qui le peuplent.
Ceci n’est évidemment que mon avis, et je conçois qu’il ne soit pas partagé; seulement en tant que lectrice, une telle introduction ne m’incite pas tellement à découvrir l’œuvre qui va suivre et je serais tentée de décliner l'invitation au voyage.

Pour ce qui est de la forme, j’ai butté sur quelques maladresses (la phrase que je citais au début notamment) et quelques images comme celle-ci :

verser de l’eau fraiche sur des parcelles de terrains craquelés afin de transformer des lopins de terre déshydratés en de somptueux jardins ou il fera bon prendre le soleil et l’apéro

Je sais que mon commentaire est un peu sévère, mais il aurait pu être tout à fait différent si tu nous avais donné à lire un extrait de roman, par exemple, ou n'importe quel texte qui soit autre chose qu'une réflexion sur ta propre démarche d’écriture parce qu'il faut bien reconnaître que dans le fond, celle-ci m’intéresse assez peu dans la mesure où je n'ai encore rien lu de l'auteur.

Merci néanmoins d'avoir posté ce texte et n'hésite pas à nous en livrer d'autres.

[passionbourgogne]

Je vous remercie de la franchise de vos commentaires. Ce paragraphe est un avant-propos dans mon livre. Krystell, merci pour ta réponse et je suis d'accord avec toi et je te prie de bien vouloir m'excuser pour les quelques incohérences s'il y en a, mais je ne suis que débutant et écrire ca s'acquiert avec du temps. J'ai encore beaucoup à apprendre et le chemin sera très long. Grace à vos commentaires, je saurai comment procéder dorénavant, c'est très instructif de vous lire. Tous les goûts, je les respecte bien évidemment. Je ne fais que retranscrire ce que je ressens dans l'écriture et comme nous sommes tous et toutes différents, nous accueillons et percevons de manières différentes et c'est ce qui fait la richesse des débas. Je ne serai jamais parfait, je ne serai jamais un Lévy mais qu'importe, ce n'est pas le but de mon existence. Merci encore et vous êtes les bienvenus. Merci mille fois.

[Krystelle]

Me voilà rassurée parce que quand j'ai relu mon commentaire, je me suis dit que j'y avais été peut-être un peu fort...

je saurai comment procéder dorénavant, c'est très instructif de vous lire

Je ne sais pas si les commentaires te diront de quelques manières tu dois procéder, ils t'aideront en tout cas à savoir comment peuvent être perçues tes lignes. Quoiqu'il en soit, c'est positif, je crois, d'être ouvert à la critique, d'oser s'y confontrer même si ce n'est pas toujours facile...

Je ne serai jamais parfait, je ne serai jamais un Lévy

Ça c'est plutôt une bonne nouvelle, parce que Marc Levy, c'est pas une référence question littérature !

[passionbourgogne]

Je ne trouve pas que tu y sois allée un peu fort Krystelle. Je m'efforce d'être le plus ouvert possible et j'aime les personnes critiques et surtout franches. Quand je disais Lévy, j'aurais pu dire Wilde même si deux mondes les séparent. Et puis, tu sais Krystelle, actuellement, je suis en pleine propagande pour mon premier roman envers des stations radios chez moi en Bourgogne et aussi divers magazines littéraires et je crois qu'ils risquent de se montrer beaucoup plus " corrosifs " que toi; donc tu me sers d'entrainement, lol...Merci encore.

[Sahkti]

Perso, je pense que plein de gens peuvent écrire aussi mal que Marc Lévy. Par contre, comme Wilde, c'est clair, c'est pas donné!

Je vais être franche avec toi, j'ai eu la sensation d'étouffer en lisant ton texte. Sur la longueur, je crois que j'aurais capitulé si j'avais dû lire tout un livre comme ça, désolée.
D'abord parce que c'est trop dense, trop de détails, de descriptions, de mots divers employés pour dire en fait la même chose.
Ensuite, je trouve que tu te donnes beaucoup de mal pour trouver des justificatifs à l'écriture. J'ai envie de te dire "Tais-toi et écris!"
C'est dérangeant ce besoin de devoir trouver une raison à chaque chose. Bien sûr que chacun écrit pour diverses raisons et il y aura autant de motifs valables que de personnes qui écrivent. Mais centrer tout le texte là-dessus, cela transforme l'exercice en quelque chose de plutôt égocentrique et d'assez lassant. Avec au final, l'impression que tu ne parles pas vraiment de l'écriture mais de toi et seulement de toi.
Perso, je n'ai rien contre les gens qui parlent d'eux en long et en large, mais ça doit m'intéresser et je suis assez peu réceptive à ça lorsque le point de départ est un faux prétexte, comme le processus d'écriture dans le cas présent.
Désolée d'être dure avec toi, mais j'ai le sentiment que tu as écrit ici pour toi en oubliant complètement le lecteur, même si tu l'utilises dans ton textes pour justifier son existence.

[Sahkti]

Ceci dit, la réflexion sur "pourquoi j'écris" n'est pas inintéressante en soi, que ce soit clair!

[BIZERTE]

Félicitation,mon ami,
Le plus remarquable dans le texte ;cette volonté de se confesser et de se justifier.Vous etes sur le bon chemin

[benedicte]

très touchée par le déshabillage de soi, la recherche du bien être et de la reconnaissance dans un monde imaginaire, avec le constat implacable du décalage "qu'est ce que je suis venu faire dans cette galère?" Par contre la fin me gène l'utilisation du lecteur même en le glorifiant du nom d'ami me semble en totale contradiction avec le besoin impérieux d'écrire pour soi même. Mais j'ai lu sans me lasser et j'aimerais lire encore.

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