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Esquisse

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Calvin
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Message  Calvin Sam 4 Sep 2010 - 15:04

J’ai faim. Je pourrais aller voir Katia, Katiouchka, avec son nom de tsarine et le manteau d’oie et d’hermine sur ses épaules blanches, une bague pour orner le bout de chaque doigt. Katia, son œil gris-vert et sa chevelure, voilette étendue du tronc aux feuilles d'ombres. Il y fait frais et bon chez Katia, on s’y installe et on s'y repose, elle est seule jouant du piano dans son appartement vide et si je la trouve, elle me donnera peut-être quelques euros.

J’ai faim ; il faut que je mange. J’ai ce trou dans l’estomac, j’ai mes poches lourdes du vide, du poids d’absence de l’argent que je ne veux pas. Ces écus tremblent a mon contact ; ils remuent, prennent vie et, dans la déliquescence, vienne fondre le long de mes doigts. Je n’ai jamais voulu garder d’argent. Des que j’ai quelques pièces, quelques liasses il faut que je m’en sépare alors je donne, j’achète, je le souffle aux visages des hommes en disant « regardez, regardez ce que vous pouvez prendre comme d’autant de parcelles de moi » et eux y courent et les ramassent, avidement. Mes poches sont lourdes - et mon estomac pèse comme un remord qui serait trop rond et trop dur, et si lent à avaler.

Je vais entre les immeubles et les statues d’histoire, les places chargées et les trottoirs courbés par les milliers de pas de ceux qui l’ont foulé. Là il y a une cosmogonie de lettres, il y a des amis-repères, il y a le pain qu’ils me promettent qui guide mon aiguille comme le mercure ; il y a Raphael, un peu plus loin dans la rue, il y a Katia que je cherche et Margot que je rencontrerais surement, au détour d’un boulevard. Il y a des doigts lourds de bronze qui parcourent ma nuque, mon ventre, ma faim, et des regards d’inconnus. Il y a des femmes aux cheveux sombres et des hommes masqués. Il y a la foule qui grouille dans la ville, dans le ventre chaud des rues où les voitures hurlent en emportant le printemps. Il y a ces immeubles, ces palais construits par les hommes pour qu’ils leur offrent une transcendance ; des dieux de fer, de bronze, des géants de marbre aux yeux givrés.

Dans ces rues où, avec Raphael, on aimait marcher en détours au son de la cadence, et de la musique de nos pas ronds. Combien de gens parmi ces hommes, combien de gens qui voudraient bien m’aider ? Tous ces visages pliés dans un sourire, si je veux bien tendre ma bouche. Mais je ne veux pas parler. Dans ma voix j’ai les chars et les cavaleries d’enfance, j’ai les éternuements des paquebots sur le port des souvenir et, dans mon timbre, toute ma nostalgie. J’en vois les effets dans vos yeux défigurés de bienveillance. Ma voix est trop douce. Et une voix est une âme, elle ne change pas ; alors j’emprunte du fric a Raphael pour m’acheter cigarettes sur cigarettes et l’alcool qui coule sur les tables de bar, le vert des billards, les liqueurs dans les chevelures lourdes des femmes. Et ces reflets de fourrure, ces dermes pâles pétales odorescents. De mes doigts j’en presse la tige pour en en dégager le parfum de lilas et de printemps. Et celle-ci a les pupilles diaprées d’étoiles, bleu profond forgé par je ne sais quel géant. Mais c’est une belle inconnue alors elle passe, c’est une belle inconnue donc elle ne se retourne pas, j’ai faim.

Il y a Katia la bas qui brille, comme une promesse pour des yeux vides. Il y a Raphael qui me donnera du pain et un sourire rond et chaud comme une couverture. Je voudrais m’emmitoufler de secours, je voudrais qu’on me parle avec bonté dans les braises jusque dans l'éclat de vos dents.

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Message  Invité Sam 4 Sep 2010 - 16:31

Oui ! Un très bel équilibre, je trouve, un texte vraiment bien construit, expressif.

Mes remarques :
« ils remuent, prennent vie et, dans la déliquescence, viennent fondre »
« Dès que j’ai quelques pièces »
« Mes poches sont lourdes - et mon estomac pèse comme un remords » : le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une incise, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus « — »
« il y a Katia que je cherche et Margot que je rencontrerais (je pense qu’un futur « rencontrerai » serait bien préférable à ce conditionnel) surement »
« les éternuements des paquebots sur le port des souvenirs »
« j’en presse la tige pour en en dégager le parfum de lilas »
« Il y a Katia là-bas »

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Message  lillith Sam 4 Sep 2010 - 21:00

Très jolis tout ça, poétique doux et attachant... cette voix reviendra-t-elle dans d'autres textes?
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Message  Modération Sam 4 Sep 2010 - 21:16

Akdonf, il vous a été demandé de ne pas écrire en caractères sms. Votre commentaire fera donc l'objet d'une suppression.
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Message  akdonf Sam 4 Sep 2010 - 21:24

Modération a écrit:Akdonf, il vous a été demandé de ne pas écrire en caractères sms. Votre commentaire fera donc l'objet d'une suppression.
La Modération.



Je vais me pendre.
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Message  akdonf Sam 4 Sep 2010 - 22:02

comme dans la balade des pendus, je suis rue François Villon, au numéro 1 en france
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Message  Invité Lun 6 Sep 2010 - 19:58

Un texte prenant, d'un bout à l'autre.
J'ai énormément aimé " vos yeux défigurés de bienveillance"
J'espère qu'il y aura une suite.

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Message  Calvin Mar 14 Sep 2010 - 15:35

Il faut que je parte, que je quitte cette ville, que la misère cesse enfin. J’ai de l’argent, j’avais très faim, je ne l’ai plus – je suis rassasié, empli jusqu’au saoul de ce bruit et de ces hommes, je veux partir, loin, visiter, l’Allemagne ou m’installer en Russie, je chante : Margot Katia Raphaël Louise, enchevêtrements d’amantes, ballets sans paroles, ni musique. Je cherche quelqu’un pour une danse à échanger. Il y a Margot sur laquelle je ne peux plus rien dire sans que ma gorge me brûle, comme mordue par le tison chaud du blason d’un autre - par qui elle a été prise, avalée – Margot qui ne brûle plus de son feu sauvage mais soumise, domestiquée par d’invisibles mains de bronzes. Margot a le visage de Paris ou elle n’est pas né, ou je suis né mais où je n’ai pas vécu, pour ce que chaque rue, chaque jardin, square, soupire en ce qu’il a avec elle d’inaccompli. J’ai besoin de nouvelles rencontres, de nouvelles amours à dégoupiller. L’on n’aime qu’une fois ; toutes les autres sont couchées sous le corps de l’amante, couchées sous le souvenir originel et leurs seins, et leurs épaules, ne brûlent que pour en raviver le souvenir. Margot est la plaie du christ, la première blessure, le premier sang ; la lance fichée irrémédiablement dans une côte, d’où l’on a tiré le sang d’Eve pour donner miroir a Adam. Il me faut du voyage, des terres parcourues jusqu'à en sentir l’ivresse, des couleurs, il me faut des visages a annexer, des passions à faire miennes, à murmurer dans des langues inconnues – que je déchiffrerait lentement, pour en maîtriser la danse- des rancœurs a peindre, des plantes pour en tirer la quintessence, et sur mes yeux, et ma palette, j’ai ce besoin de pousser, d’être l’épigée sur des cœurs nouveaux, des mœurs nouvelles. J’ai ce besoin d’appétit pour mieux me rassasier de toutes les chairs et les mets du monde…

Mais il faut marcher.

Tiens - je croise Mikhaïl. Bonjour Mikhaïl, ta caravane de mimiques, tout ce que tu promène dans un baluchon de teintes, de poudres, de faux semblants. Toi Mikhaïl et ton visage qui se minéralise dans l’air comme une eau-forte, et ta fierté inscrite comme sur le front d’un palais. Ensemble autrefois on volait, parce que le risque excite ; son accomplissement fortifie. Nos vols n’étaient pas risques mais répétitions de théâtre, parodie – ou plutôt phantasme, comme le baiser en songe mille fois répété avant d’atteindre les lèvres de l’être aimé. La complicité qui uni les voleurs est inextricable – leurs jambes et bras noués, humides de la même sueur de passer de l’habit de l’artiste – celui qui pose le geste, le commet – a l’uniforme de l’accusé. Mikhaïl a le visage buriné par des pluies de sueurs, des craintes anciennes dans son bras gauche. Mikhaïl qui s‘allume une cigarette dans un geste calculable, précis comme une peur. Mikhaïl, qui a la peur, qui l’a écrite sur son visage, une peur domestiquée, si présente qu’elle en est devenue molle. De sa peur il en a fait les mains du monde, qui lui glissent sur le corps avec malice.

Mais je passe Mikhaïl, et derrière lui il y a la musique. Un ensemble de cuivres souffle a en dire Jésus. Et ces cuivres, ces doigts, cette musique, brillent comme une pierre aux reflets opalescents, s’agitent en tant que formes exilées du monde des formes, où elles sont vapeur d’air, flottement – formes chantantes en perpétuel mouvement. Mes veines bouillonnent. Je suis plein de faim, tout d’un coup, de soif, de désir d’argent et de femmes, de formes et de mouvements, de situations à courber sous mon appétit de loup. Mes veines bouillonnent et i y a plein de Katia dans mes veines, il y a plein de Margot, de Raphaël, de Mikhaïl, il y a plein d’écus de bronze qui tombent a travers mes doigts transparents, il y a plein de vie. Mes veines bouillonnent et j’ai la faim d’un fleuve, je me repaîtrais bien de regards si je n’avais besoin de plus de ferme consistance. Je sais où est Katia, il y a du reste un piano chez elle ; elle soit être là, sise dans sa féminité - a égrener Gould, Bach, a marmonner pour elle-même et a rire, tentant le dièse, jouant l’aigu, égrainant autant de gammes qu’il y a dans son visage de beauté. Katia ne joue pas ; elle dit la noblesse. Elle ne saura jamais jouer, malgré les années de conservatoire et la discipline russe, malgré l’opéra de Moscou, malgré les doigts agiles et malgré Katia elle-même. Elle ne pourra jamais jouer parce qu’elle est trop noble. C’est s’avilir que d’exprimer.
Katia a une belle maison, une belle bibliothèque avec de beaux livres. Souvent elle me dit tu devrais lire plus, tu pourrais, viens chez moi et je t’en prêterais, tu t’ennuies, viens, tu as mieux a faire que de geindre sur le monde. Elle m’a souvent dit « écris » et je n’ai pas répondu que je n’avais rien à écrire, que je ne pouvais pas, que toutes mes idées s’évaporaient devant la feuille, que j’ai une peur de ce silence. Elle m’a dit lis-ci, lis-ça, pense, instruit toi, et je ne pouvais lui donner qu’un regard en forme de « je veux bien » et d’essayer, pour opposer a ses yeux mes mots. Mais ses livres, je les revend. Je voudrais me forger un regard pour lui faire dire la compréhension, mais je ne peux pas. Elle m’échappe, c’est l’âme Russe, c’est des yeux de loup, ses joues sont les steppes, les hanches un Oural, à Katia. Et ses mains plus belles et plus douces, et plus blanches que les caresses glacées des eaux de la Volga…

Je suis né riche ; j’avais commencé autrement. La richesse c’est la culpabilité dans ma langue, c’est cet habit pesant dont je me suis défait. La richesse, parce que l’argent est un plastron trop lourd, j’ai décidé ma pauvreté. Et d’avoir le torse si nu, j’ai milles mains qui pendent la mienne à leur crochet. On ne prête qu’aux riches ; ou a ceux qui l’on étés. Et ce souvenir de richesse transforme en don ce qui était prêt. Katia me donne gentiment de l’argent ou elle se laisse voler, de l’argenterie deci, delà, des vaseries, pierreries précieuses, des perles et des colliers, Katia, elle s’en fiche, je crois que ça l’amuse. Quand je sonne chez elle et qu’elle apparaît derrière la porte, avalée par la porte, réduite par la porte jusqu’au bout de ses épaules, elle me sourit, et je rougis de la voir si frêle. Mais une fois chez elle elle est maîtresse en son empire ; tyran ; tout porte son culte, sa trace. J’en ressors plein d’elle ; mes poches pleines d’argent.

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Message  Invité Mar 14 Sep 2010 - 16:06

De très belles choses, vraiment, une ambiance envoûtante, poétique, mais pourquoi tenez-vous à handicaper votre texte au départ en le laissant truffé d'erreurs de langue si faciles à éviter et si rebutantes pour le lecteur ? Comme si vous vouliez le voir vaincre des obstacles que vous lui mettriez exprès dans les pattes...
« C’est s’avilir que d’exprimer. » : belle formule !

Mes remarques :
« je veux partir, loin, visiter, (pourquoi une virgule ici ?) l’Allemagne ou m’installer en Russie »
- par qui elle a été prise
Tiens - je croise Mikhaïl
elle soit (doit ?) être là, sise dans sa féminité – à égrener Gould, Bach, à marmonner pour elle-même et à rire, tentant le dièse, jouant l’aigu, égrenant autant de gammes : selon les conventions typographiques françaises, le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une incise, il faut prévoir des deux côtés le même caractère, soit le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« d’invisibles mains de bronze (et non « bronzes », les mains sont fabriquées de la matière bronze). Margot a le visage de Paris où elle n’est pas née »
« il me faut des visages à annexer »
« à murmurer dans des langues inconnues – que je déchiffrerait (« déchiffrerai » si vous voulez mettre un futur, « déchiffrerais » pour un conditionnel) lentement, pour en maîtriser la danse- des rancœurs a peindre » : selon les conventions typographiques françaises, le trait d’union « - » ne suffit pas à fermer une incise, il faut prévoir des deux côtés le même caractère, soit le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — », chaque caractère encadré d’une espace
« tout ce que tu promènes »
« La complicité qui unit les voleurs »
« Un ensemble de cuivres souffle à en dire Jésus »
« Mes veines bouillonnent et il y a plein de Katia »
« plein d’écus de bronze qui tombent à travers mes doigts »
« tu as mieux à faire que de geindre »
« instruis-toi, et je ne pouvais lui donner qu’un regard »
« pour opposer à ses yeux mes mots. Mais ses livres, je les revends »
« Elle m’échappe, c’est l’âme russe »
« j’ai mille (et non « milles », « mille » est invariable) mains qui pendent la mienne »
« ou à ceux qui l’ont été (et non « étés ») »

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Message  Invité Mar 14 Sep 2010 - 17:23

J'avais loupé le premier texte, comment est-ce possible ?!
Pour les deux donc : c'est très beau. Touffu, sensuel, ça pulse fort la vie, la bohème. Une ambiance entêtante comme un lourd parfum ambré, des couleurs chatoyantes et la musique en prime. Tout ça oui ! J'adore, vraiment j'adore me promener dans ton univers, prendre les chemins de traverse... Je me plais en compagnie de ces personnages effleurés (esquissés) et pourtant tellement présents, imposants.

Remarque : l'écriture est bordélique. Pour une fois, et contre mes principes, je dirais que cela participe du charme de l'ensemble.

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Message  lol47 Mar 14 Sep 2010 - 18:23

Il y a de bonnes choses.

Une ambition dans l'écriture.


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Message  Gobu Mer 15 Sep 2010 - 13:48

Da. Il y a musique dans ce texte. Belle musique. Même si parfois cacophonique. Mais Prokoviev aussi, souvent. Ame russe pas toujours simple, mais heureusement il y a vodka pour simplifier.
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Message  isa Mer 15 Sep 2010 - 20:26

[Muette d'admiration devant une si belle écriture]
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Message  conselia Ven 17 Sep 2010 - 15:35

Splendide ! La chique coupée...

Du coup, là je m'interroge : « regardez, regardez ce que vous pouvez prendre comme d’autant de parcelles de moi »
Transitif direct, non ? Je chipotte, mais sur un tel bijou, ça fait tache.
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