Portrait III
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akdonf
Insolence
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Portrait III
Assise
tout est parfaite
ment conventionnel bruitage
cri exasperé
moi décalée
toujours encore
en m'en donnant à corps vendu
pour mémoriser histoire lieu envie ses hanches
et cour-
bes
c'est toujours l'absence
de coïncidence qui caractérise
mes relations
je croise une telle
Un type
drôles beaux
mais rien
indifférence
car
alors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
ses hanches
dans le corps mince
puéril
défait
Nues et fines
lêchées vers ses seins frêles
de peur
qu'un trop lui coule aux jambes
C'est encore une absence
Cette fois ingurgitée bue
pour écarter ses jambes
du fond
de ma pensée
je monte
Un peu d'oubli je tremble
sur la table une encre que j'arrache
les yeux fixent
en écoutant la voix lente
C'est écrire
Les yeux remontent un rien
Des cendres de pays lui dégoulinent la taille
et double masque
ombrée de mots
c'est l'obsession tacite
sa chair d'ambre fêlée
sa voix rauque
I.
tout est parfaite
ment conventionnel bruitage
cri exasperé
moi décalée
toujours encore
en m'en donnant à corps vendu
pour mémoriser histoire lieu envie ses hanches
roulées de coups de peau
naïves piquées lentes
naïves piquées lentes
et cour-
bes
dans le corps grêle
c'est toujours l'absence
de coïncidence qui caractérise
mes relations
je croise une telle
Un type
drôles beaux
mais rien
indifférence
car
"La"
jamaisalors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
ses hanches
dans le corps mince
puéril
défait
Nues et fines
lêchées vers ses seins frêles
de peur
qu'un trop lui coule aux jambes
C'est encore une absence
Cette fois ingurgitée bue
pour écarter ses jambes
du fond
de ma pensée
longues
maigres
maigres
je monte
Un peu d'oubli je tremble
sur la table une encre que j'arrache
les yeux fixent
en écoutant la voix lente
C'est écrire
Les yeux remontent un rien
Des cendres de pays lui dégoulinent la taille
et double masque
ombrée de mots
c'est l'obsession tacite
sa chair d'ambre fêlée
sa voix rauque
et sa main longue enlacée de fer
s'agita faiblementI.
Insolence- Nombre de messages : 17
Age : 27
Localisation : Ses mains
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Portrait III
Eh bien, je trouve cela très intense et réussi, moi qui suis d'ordinaire peu touchée par la poésie érotique ! Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt...
Invité- Invité
C
C du trés bon, ton texte
alors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
c'est la mémoire qui fixe et transforme en clichée
alors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
c'est la mémoire qui fixe et transforme en clichée
akdonf- Nombre de messages : 81
Age : 67
Localisation : Mir bouteille.
Date d'inscription : 03/09/2010
Re: Portrait III
Je ne sais pas, il y a quelques chose d'intéressant là-dedans, sans doute ce rythme saccadé, acéré, et en même temps je me demande ce qui le justifie, puisque parfois abrupte à des endroits où je ne m'attends pas, et à la fois c'est ce qui fonctionne bien, et puis il y a un sens de la formulation, par exemple ici
"roulées de coups de peau
"cendres de pays"
mais à d'autres moments je me demandes si les cassures sont nécessaires. Et si l'enfilade de mots, qui parfois fait sens, n'est pas à d'autres endroits un peu artificielle. Ou du moins je ne fais pas le lien.
Au final, je n'ai pas été autant emballée que mes prédécesseurs, du mal à dire pourquoi, un peu l'impression que le texte devrait me toucher, et pourtant il me laisse un peu froide. Peut-être (c'est bête!) que l'italique m'a gêné un peu, aussi.
"roulées de coups de peau
"cendres de pays"
mais à d'autres moments je me demandes si les cassures sont nécessaires. Et si l'enfilade de mots, qui parfois fait sens, n'est pas à d'autres endroits un peu artificielle. Ou du moins je ne fais pas le lien.
Au final, je n'ai pas été autant emballée que mes prédécesseurs, du mal à dire pourquoi, un peu l'impression que le texte devrait me toucher, et pourtant il me laisse un peu froide. Peut-être (c'est bête!) que l'italique m'a gêné un peu, aussi.
Re: Portrait III
Salut Lyra,
En premier lieu merci pour la critique, ça permet toujours d'avancer.
Certaines tournures - je suis d'accord - sont un peu artificielles :
" jamais
alors c'est la mémoire fixe transforme en cliché "
J'aurais pu, je crois l'arranger, par exemple.
C'est un peu dû au fait qu'à la base se texte est très court, il s'inscrit dans une série de plusieurs portraits d'une même femme, et j'appelle ça des " tableaux de sensations ", ce sont plusieurs textes très flous, des images jetées sur le papier sans trop de syntaxe.
Mais j'ai essayé - sur un conseil - d'insérer ces images ( " roulées de coups de peau ... " ) dans une situation, dans un ensemble, ce qui parfois donc crée je trouve des ruptures inutiles, j'essaye de retravailler tous ces portraits et je publierai sans doute une version retravaillée du texte.
L'italique, c'est en fait le lien vers mon écriture qui est très longue et penchée, mais malheureusement je n'ai pas réussi à rendre sur l'écran la disposition des vers - qui est spéciale.
Merci,
I.
Insolence- Nombre de messages : 17
Age : 27
Localisation : Ses mains
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Portrait III
http://www.outrereve.com/modules/news/article.php?storyid=1824
Je rajoute juste ce lien qui était la version "primitive" du texte. Si ça vous intéresse.
I.
Je rajoute juste ce lien qui était la version "primitive" du texte. Si ça vous intéresse.
I.
Insolence- Nombre de messages : 17
Age : 27
Localisation : Ses mains
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Portrait III
L’italique me gêne, me paraît donner au poème une forme affectée. J’apprécie le rythme saccadé, semblable à la respiration dans le noir. Le tout me plaît assez par son côté suggestif : les corps se sentent, les ombres se devinent, une ambiance très sensuelle, distillée par à-coups furtifs et chauds, les mots s’emmêlant comme les membres s’accouplent. Une atmosphère rosâtre intimiste bien rendue, je trouve. J'ai l'impression que certaines images peinent quelque peu à être originales : Des cendres de pays lui dégoulinent la taille, par exemple : je crois, dans un premier temps, aimer, je suis intrigué visuellement par la poésie incohérente des mots, puis ils me semblent trop calculés quand justement je réfléchis à leur effet, et il ne faut jamais abandonner le primat de la sincérité en poésie, car cette dernière tend alors vers le procédé, l’artificiel, au détriment de l’émotion. Enfin, j’ai eu cette impression-là. Par ailleurs, j’ai trouvé l’ensemble un peu long, s’essoufflant ; le rythme haché m’a paru ne pas tenir la longueur, et c’est ma lecture qui est devenue ainsi, hachée. La mise en abyme de l’écriture m’a gênée, j’ai trouvé qu’elle n’était pas à sa place — mais ce doit être une impression fallacieuse, dans le sens où je n’aime de toute façon généralement pas les poèmes ayant une dimension métapoétique.
Enfin,
c'est toujours l'absence
de coïncidence qui caractérise
mes relations
je croise une telle
Un type
drôles beaux
mais rien
indifférence
ce passage ne me semble pas pertinent, dans le sens où il est trop explicite par rapport au reste, et également trop dans la généralisation ; ça pourrait être intéressant comme parallèle, mais en l’occurrence ça me paraît raté : ma lecture a été perturbée, trop interrompue, j’étais dans le flou évocateur d’une scène particulière, puis survient cet entre-deux qui démontre, me ferme, ou plutôt m’ouvre, les paupières. Je pense que le :
"La"
jamais
alors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
aurait suffi, rendu l’ensemble davantage subtil et homogène, n’aurait pas brisé et le ton et le rythme, d’autant que certains indicateurs, ultérieurs ou le précédant, sont mis à son service, et par là même au service de la compréhension du lecteur : tout est parfaite
ment conventionnel ; toujours encore ; pour mémoriser histoire lieu envie ; naïves ; C'est encore une absence etc.
Enfin, ton poème m’a quand même bien plu, puisque je m’y suis attardé.
Enfin,
c'est toujours l'absence
de coïncidence qui caractérise
mes relations
je croise une telle
Un type
drôles beaux
mais rien
indifférence
ce passage ne me semble pas pertinent, dans le sens où il est trop explicite par rapport au reste, et également trop dans la généralisation ; ça pourrait être intéressant comme parallèle, mais en l’occurrence ça me paraît raté : ma lecture a été perturbée, trop interrompue, j’étais dans le flou évocateur d’une scène particulière, puis survient cet entre-deux qui démontre, me ferme, ou plutôt m’ouvre, les paupières. Je pense que le :
"La"
jamais
alors c'est la mémoire fixe transforme en clichée
aurait suffi, rendu l’ensemble davantage subtil et homogène, n’aurait pas brisé et le ton et le rythme, d’autant que certains indicateurs, ultérieurs ou le précédant, sont mis à son service, et par là même au service de la compréhension du lecteur : tout est parfaite
ment conventionnel ; toujours encore ; pour mémoriser histoire lieu envie ; naïves ; C'est encore une absence etc.
Enfin, ton poème m’a quand même bien plu, puisque je m’y suis attardé.
Invité- Invité
Re: Portrait III
Avoir Barbara comme avatar relève de l'exigence. Sans cliché bien sûr.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Portrait III
Ba, je n'ai pas totalement saisi le sens de ta réponse - enfin si mais je ne sais pas si elle me concerne ou si elle concerne le texte.
Lu-k, merci d'abord pour ta critique et ta lecture attentive, j'enregistre tes remarques - certaines déjà perçues - d'autres non et - donc - d'autant plus appréciées. J'essaierai de les prendre en compte dans d'autres textes ainsi que dans une version retravaillée de celui-ci.
Bonne soirée,
I.
Insolence- Nombre de messages : 17
Age : 27
Localisation : Ses mains
Date d'inscription : 04/09/2010
Re: Portrait III
Ah, je préférais "et double ombré de mots sa chair d'ambre fêlée" de ta première version .
Mais ton poème est attirant par son côté délittement, cette ambiance délétère, chuchotis et déchirures, ombres, silhouettes floutées sur fond de murs pourris ...une certaine esthétique, bien rendue .
Et bienvenue sur ce site de délicieux chipotages !
Mais ton poème est attirant par son côté délittement, cette ambiance délétère, chuchotis et déchirures, ombres, silhouettes floutées sur fond de murs pourris ...une certaine esthétique, bien rendue .
Et bienvenue sur ce site de délicieux chipotages !
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Portrait III
Il y a quelques perles dans ce texte mais également des phrases qui me paraissent un brin artificielles, comme pour faire joli. Cela donne dès lors un ensemble partagé entre l'affecté et l'évoqué; ce n'est pas tout le temps heureux mais en même temps, cet effet suggestif si présent apporte beaucoup au poème et compense pas mal les quelques mots qui mériteraient d'être améliorés.
Ensuite, je ne sais si c'est la longueur ou la disposition qui veut cela, j'aurais tendance à dire que ça s'essouffle un peu, le mystère perd de son charme et le poème son intensité. Il suffirait de peu à mon avis pour remédier à cela.
Mais ça reste tout de même un beau texte, vraiment.
Ensuite, je ne sais si c'est la longueur ou la disposition qui veut cela, j'aurais tendance à dire que ça s'essouffle un peu, le mystère perd de son charme et le poème son intensité. Il suffirait de peu à mon avis pour remédier à cela.
Mais ça reste tout de même un beau texte, vraiment.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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