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Le remplaçant

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Message  monsieur_chauve Mar 7 Sep 2010 - 13:27

Bonjour à tous,

Je me permets de poster le texte de ma dernière nouvelle, j'attends avec impatience vos commentaires et critiques, merci et bonne lecture !



LE REMPLAÇANT


1.1


Lorsque j’ouvris les yeux, il faisait noir. L’obscurité totale. Je restais comme ça un long moment, cherchant à savoir où je me trouvais. La première chose que je compris, c’est que je me déplaçais : un bruit fatigué de moteur me le confirma. La deuxième chose qui me frappa, c’est qu’en plus de me déplacer contre ma volonté, j’étais ligoté. Les cordes commençaient à me cisailler sérieusement les poignets.

Ce n’est qu’une fois à ce stade de mon analyse que je fut pris de panique et me mis à m’agiter frénétiquement pour me libérer.

La personne qui conduisait semblait passer un sale moment. Accélérations hasardeuses, coups de freins malhabiles, je tanguais des deux deux côtés du grand coffre de ce qui était probablement une camionnette en fin de carrière.

Un coup de frein particulièrement violent me propulsa au fond de la cabine. Quelque chose craqua en moi, probablement une côte. Je hurlais de douleur.

- Il est réveillé. Tu veux que je m’arrête un moment ?

- Non. J’ai bien serré, t’en fais pas.

Bien. On n’allait donc pas s’arrêter. Il allait falloir que je m’habitue aux deux fourmilières que j’avais à la place des bras, pendant, quoi ? Dix minutes ? une heure ? Six heures ? Je bouillonnais, et commençais à attendre avec impatience le premier contact avec ces deux salopards. Bâillonné ou pas, j’allais leur faire comprendre.

Le trajet s’éternisa. J’aurais été bien incapable de dire combien de temps il s’était écoulé entre le moment où j’avais repris connaissance dans la camionnette et l’instant où nous nous sommes enfin arrêtés. Déjà, parce qu’avec un bandeau sur les yeux et les deux mains ligotées dans le dos, il était assez difficile de regarder sa montre, mais surtout, parce que visiblement je m’étais évanoui une seconde fois. Et en sentant la douleur atroce qui me lançait dans la poitrine, j’en déduis que la suite du trajet avait du être éprouvante.

Quelqu’un me souleva sans la moindre difficulté, et me chargea sur son dos. Je tentais de me débattre, mais la trempe qu’il m’administra me fit changer d’avis. Toujours dans le noir complet, je continuais donc à me déplacer sans le vouloir, cette fois-ci à dos d’homme.

L’autre type se trouvait à côté, et bien que leurs échanges étaient plutôt du genre bref, ils avaient le mérite d’exister :

- J’ai faim, dit mon porteur.

- Oh, ferme la, Pa. Tu mangeras quand on sera arrivé.

Il se contenta d’un grognement pour toute réponse, du genre de ceux qui vous aurait fait peur si vous campiez en forêt.

Les pas de l’homme étaient hésitants. On descendait le long d’un sentier terreux. D’épaisses gouttes de sueur me coulaient dans le dos, sans doute la chaleur. Je restais calme et attentif, profitant du silence relatif pour chercher à deviner où je me trouvais. Il n’y avait pas un bruit de voiture, ce qui n’était vraiment pas rassurant. En revanche, j’avais l’impression que pas mal de bestioles s’étaient donné rendez-vous dans le coin : au loin, un crapaud croassa avec décontraction, rompant un peu le chant ininterrompu des oiseaux.

Qu’est ce que je foutais dans ce merdier ?

J’entendis des voix au loin. Elles se rapprochaient. Des hommes, des femmes, des enfants, il y avait l’air d’avoir un joli comité d’accueil.

- Ils ont tout préparé, dit l’homme à côté de moi.

Tout préparé ? Préparé quoi ? Je m’agitais brusquement, donnant des coups de pieds dans le bas du dos de mon bourreau. A travers mon bâillon, je hurlais des insanités. L’homme se secoua comme s’il avait eu quelque insecte dans le dos, et me projeta au sol. Le choc fut tel que j’en eus le souffle coupé pendant un long moment.

Les gens qui m’entouraient semblaient être très agités. Il y avait de l’électricité dans l’air. J’avais atteint ma destination, le bûcher auquel j’étais destiné. Je sentis ma vessie se vider. Quelqu’un s’esclaffa. Je tremblais de tout mon corps, je m'agitais frénétiquement, de façon insensée, tel un animal pris au piège.



1.2

Les brouhaha qui régnait autour de moi avait diminué, à tel point qu'il semblait ne rester que mes deux ravisseurs dans les parages. Cela faisait maintenant plusieurs heures que j'avais ce foutu bandeau sur les yeux, et j'avais eu tout le loisir d'imaginer à quoi ils ressemblaient.
Mais j'étais loin du compte.
Quand ils m'enlevèrent le bandeau, le premier que je vis fut Pa, mon porteur. Je ne l'avais jamais vu de ma vie, et pourtant je le reconnus immédiatement. Effrayé, j'eus un mouvement de recul et me cognai violemment la tête contre le poteau.
Tout semblait démesurément grand chez Pa. Il était accroupi devant moi, mais j'avais l'impression qu'il me dominait. Une large cicatrice parcourait son visage du sourcil jusqu'à la mâchoire. Les veines de son cou, aussi épaisses que de la corde de marins, étaient anormalement violacées, et gonflées.
Lorsque je me fracassai la tête contre le poteau, il ouvrit la bouche pour éclater de rire, dévoilant ainsi des dents marron qui devaient facilement faire la taille de mon pouce. Mais je manquai de me la cogner à nouveau lorsque je reconnus le petit type vouté qui se trouvait derrière lui : c'était l'agent immobilier qui m'avait trouvé la maison. Je comprenais mieux comment ils avaient pu m'avoir par surprise. Pas besoin de casser une vitre pour pénétrer chez quelqu'un quand on a un double des clefs.
- Qu'est ce que vous foutez là ? hurlai-je. Je ne comprenais rien, je me demandais ce que moi aussi, je foutais là, attaché à un poteau, en plein milieu d'un village de sauvages paumé dans la forêt.
Il ne répondit pas, se contentant de m'observer, un éclat haineux dans son regard.
J'évaluais instinctivement la solidité de mes nouveaux liens, tout en priant pour que personne ne se trouve derrière moi et observe ce que j'étais en train de manigancer. Un semblant d'espoir apparut quand je sentis qu'ils avaient moins serré que dans la camionnette. Je pouvais légèrement écarter les deux mains dans mon dos, pas beaucoup, mais en y travaillant sans relâche je pourrais sûrement creuser l'écart. Surtout, il fallait garder son calme. Ne pas les contrarier.
Une fois mon bandeau enlevé, Pa se releva, et je me sentis si petit qu'il aurait pu m'écraser d'un simple coup de talon. Il s'entretint avec monsieur Ratham, mon agent immobilier, puis s'éloigna, me dégageant ainsi la vue.
Je regardai autour de moi. J'étais accroché à un poteau, au centre de ce qui semblait être une sorte de clairière. Tout autour, des arbres menaçants se dressaient, laissant présager une forêt très dense. Le demi-cercle de clairière qui s'étalait dans mon champ de vision semblait avoir été dessiné de façon parfaite. Au loin, derrière la première rangée d'arbres, je distinguai ce qui semblait être de rudimentaires habitats, des maison faites d'un mélange de branches et de bouts de tôle. Mais mon inspection des environs s'arrêta là, monsieur Ratham s'approchant de moi un sourire aux lèvres :
- Alors, ça vous plaît, monsieur l'ingénieur ? dit-il.
Je le fixai sans sourciller, bien décidé à ne pas montrer de signe de faiblesse. Voyant qu'il n'obtiendrait pas de réponse, il poursuivit :
- Vous vous demandez sans doute ce que vous faîtes ici, attaché à un poteau au beau milieu de cette forêt ? Et bien je peux vous garantir que vous le comprendrez très vite. Mais lorsque vous l'aurez compris, il sera trop tard pour vous rattraper. De toute façon, il est déjà trop tard.
Avant que je puisse dire quoi que ce soit, Pa hurla quelque chose à l'attention de monsieur Ratham, et ce dernier m'abandonna dans la clairière, seul avec la soleil qui déclinait de façon dramatique. Je les vit revenir quelques instants plus tard, portant ce qui semblait être un gros établi en bois. Quand ils furent satisfaits de son emplacement, ils regagnèrent le village.
C'était une grosse table en bois, sur laquelle étaient fixées deux planchez verticales. Entre ces deux planches, une lame longue d'une trentaine de centimètres et haute de quinze.
Je restais seul face à la guillotine, la terreur au ventre, m'acharnant sur mes liens tel un forcené.


1.3

J'étais seul dans la clairière depuis suffisamment longtemps pour avoir pu analysé la situation, enfin, quand mon esprit terrorisé me laissait quelques instants de répit. Ces animaux attendaient la tombée de la nuit pour commencer ce qui ne pouvait être autre chose qu'un rituel. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'avais pu faire à cette communauté de sauvages, mais ils semblaient déterminés à me faire payer le prix fort.
Durant tout ce temps passé seul dans la clairière, je n'avais cessé de travailler mes liens, écartant mes mains par à-coups, y mettant toute mon énergie. Chaque millimètre gagné me donnait espoir, et lorsque les premières crampes se faisaient sentir, il me suffisait de regarder la guillotine pour retrouver la force nécessaire. Quand on vous laisse seul face à un tel engin, vous vous mettez à cogiter. Vous voyez le moment où votre bourreau viendra vous détacher, sous les yeux d'une foule de pouilleux avides de sang. Il vous soulèvera et vous trainera, hurlant, cherchant à agripper le sol de vos pieds, à freiner l'inévitable, et vous collera la tête sur la table.
Mais je sous-estimais ceux que j'avais en face de moi, et je ne tardai pas à comprendre qu'à côté de ce qu'ils me réservaient, ma tête tranchée en un éclair par la lame affutée aurait été une bénédiction.
Quand ils arrivèrent, j'étais à bout de forces. Mon ventre gargouillait de façon atroce, et je déglutissais avec de plus en plus de difficulté. D'un coup, je vis la flamme près des maisons, et j'entendis le murmure. Des gens sortaient de leur maisons, je les apercevais à la lueur de la torche. Bientôt, une deuxième torche fut allumée, puis un autre, et encore une. Le murmure s'amplifiait, les habitants sortaient et se regroupaient à l'entrée de la clairière. Les flammes semblaient concentrer leur lumière sur la lame de la guillotine, qui brillait d'un éclat maléfique. Je ne pouvais en détacher mon regard.
En quelques instants, le groupe de villageois s'organisa, puis ce fut le silence. Ils attendaient un signal. Ils attendaient Pa.
Il fendit la foule d'un pas déterminé, les dépassant tous de deux têtes, et se dirigea vers moi.
Ce n'était plus le même homme. Il avait enfilé ce qui semblait être une longue robe couleur sang, qui le grandissait encore un peu plus. Assis contre mon poteau, j'étais minuscule, un excrément prêt à se faire écraser. Ses veines ressortaient à la lueur des flammes lointaines, elles semblaient avoir triplé de volume, et battaient au rythme de son cœur.
Pa vint s'intercaler entre la guillotine et moi, se retourna vers les villageois, et leur fit un signe. Quatre hommes se détachèrent et vinrent à sa rencontre, chacun armé d'une torche. Ils les plantèrent dans le sol autour de nous, de façon à ce qu'elles forment un carré.
Pa poussa ce qui était visiblement un cri de ralliement, car une fois les torches correctement agencées, la populace vint former un cercle à l'extérieur des torches. Je ne pus retenir un lourd sanglot de désespoir, comprenant que la fuite n'était plus une option. Pour couronner le tout, Pa me contourna et vint s'accroupir derrière le poteau. Quand il constata que j'avais fatigué mes liens, il me gifla avec une telle violence que je sentis une dent se casser dans ma bouche. Je me sentis sombrer dans l'inconscience, mais Pa en avait décidé autrement : il me secoua violemment, et je sentis son souffle rauque sur mon visage.
Une fois qu'il se fut assuré que je ne bougerai pas, il regagna le cercle qu'il traversa sans s'arrêter, et passa le relais à mon agent, monsieur Ratham.
J'accueillis sa venue comme une sorte de bénédiction, car je savais que je pourrai tenter de comprendre pourquoi j'en étais arrivé là. Mais avant même de m'avoir laissé le temps d'ouvrir la bouche, il me saisit par les cheveux et s'adressa à la foule:
- Cet homme est la source de tous nos maux !
La foule exulta.
- Les gens de la capitale n'ont pas compris notre message la première fois, alors nous allons le leur répéter ce soir ! Nous avons le remplaçant !
Le remplaçant. En une fraction de secondes, tout s'imbriqua à la perfection dans mon esprit. Le chef de projet que j'avais accepté de remplacer dans ce trou perdu n'était jamais parti avec une jeunette de vingt ans, laissant derrière lui femme et enfants. Ils l'avaient eu, comme moi. Dieu sait ce qu'ils lui avaient fait subir. Mais je n'allais pas tarder à le savoir. Les pièces du puzzle se mirent en place, et chacune de mes pensées en amena une autre, me faisant entrevoir la vérité. Notre message. Le remplaçant. Je revoyais les grèves devant la branche locale de notre entreprise. Je revoyais les pancartes peintes en caractères rouge sans, comme la robe de Pa. Ne polluez pas notre rivière. Ne tuez pas notre maison.
Ils nous faisaient payer le prix fort. Ils me faisaient payer.
Ratham leva la main pour demander le silence, et il l'obtint immédiatement. Il semblait savourer cet instant, s'en délecter. Se tournant vers moi, il me fixa de son regard dément, et hurla:
- Amenez la cage !

1.4

La cage se dressait à moins d'un mètre de moi. Quand je le vis, recroquevillé à l'intérieur, c'en fut trop pour mon estomac. N'ayant rien avalé depuis des lustres, je vomis une mare de bile acide qui me brula la gorge. L'excitation de la foule sembla monter d'un cran à la vue de ce spectacle.
Ratham vint se poster à côté de la cage et se mit à déclamer sur un ton solennel :
- Voici l'homme qui, comme toi, n'a écouté que sa soif d'argent, et qui a fermé les yeux sur les conséquences.
Je n'en croyais pas mes yeux, et mon cerveau refusait de faire la connexion entre cette chose dans la cage et moi.
Ratham donna un violent coup de pied dans la cage afin de le sortir de son état végétatif. Il poussa une plainte animale qui me glaça d'effroi. Je vis sa bouche boursouflée s'ouvrir, on aurait dit qu'il allait bailler, mais il se contentait de pousser ce cri de détresse qui n'avait plus rien d'humain. Je vis qu'ils lui avaient coupé la langue. Le pauvre bougre n'avait plus que ses gérémiades pour communiquer avec le monde.
Ratham s'accroupit à côté de la cage et lui parla :
- Regarde le, lui qui est attaché au poteau. C'est ton remplaçant. Ils nous l'ont envoyé pour continuer leur travail, pour continuer à nous polluer.
Il tourna la tête vers moi, une expression de haine sur le visage :
- Vous ne comprenez donc rien ! Tant que vous continuerez, nous serons là pour vous arrêter ! Regarde ce que nous avons fait à ton prédécesseur.
J'avais donc André Guillot en face de moi, dans la cage. Je n'aurais jamais pu le reconnaître si Ratham ne me l'avait pas fait comprendre. La seule fois où j'avais vu Guillot, c'était en photo, lors de mon entretien avec mes supérieurs. C'était le lendemain de sa disparition. J'avais été convoqué dans leur bureau, et ils m'avaient montré sa photo en me disant : nous soupçonnons monsieur Guillot d'avoir quitté la région, suite à des démêlés judiciaires. Nous aimerions que vous le remplaciez. Bien entendu, cela implique une mutation à Bois-aux-Roses, dans le centre du pays.
Sur la photo, un homme d'une quarantaine d'années qui semblait encore dans la force de l'âge, le teint halé, cheveux noirs coupés en brosse, regard confiant et déterminé. Rien à voir avec la loque recroquevillée derrière les barreaux. Désormais, des plaques éparses de cheveux blancs tenaient avec difficulté sur un crâne rouge boursouflé comme un chou-fleur. A vrai dire, la peau de son visage était tellement gonflée et putréfiée qu'on ne distinguait presque plus ses yeux, deux orbites vides enfoncées dans le crâne, s'étant repliées devant l'horreur de la situation. Il était nu comme un ver, et sa peau semblait avoir brulé pour se fondre avec ses poils, et se coller sur ses os.
Puis, je vis ses mains. Elles tentaient d'agripper les barreaux de la cage, mais allez agripper quelque chose quand il vous manque la plupart de vos doigts. Sa main gauche n'était plus qu'un moignon purulent qui n'avait jamais vraiment cicatrisé. Sa main droite avait été un peu plus épargnée, et il avait pu conserver son pouce et son index. Il claquait ses deux doigts restants tel un crabe, et je ne pouvais détacher mes yeux de ce spectacle irréel.
- Un doigt pour chaque enfant, me susurra à l'oreille Ratham, qui s'était accroupi à côté de moi.
Je levai vers lui un regard implorant :
- Vous ne comprenez pas... Ce n'est pas moi le coupable, c'est mon entreprise ! Je ne savais pas que...
La gifle que je reçus en pleine face me coupa le sifflet.
- Menteur ! Tu savais très bien ! C'est toi qui dirige les opérations ici ! C'est toi qui accepte de tout déverser dans notre rivière.
- Votre... rivière ?
La peur m'empêchait de comprendre clairement ce qu'il était en train de m'expliquer. D'une main, il désigna quelque chose au delà des arbres.
- La rivière, là où les villageois s'abreuvent en eau potable. Ils ont toujours fait ainsi, ils n'ont rien demandé à personne. Mais il a fallu que vous, bande d'ordures capitalistes, vous veniez tout détruire.
- Mais nous avons mis des stations d'épuration tout le long de la rivière, je ne...
- Vous avez oublié que des gens buvaient à la source. Grossière erreur.
Quand j'avais vu les premiers manifestants depuis la fenêtre de mon bureau, situé au deuxième étage, j'avais rapidement remarqué quelques individus atypiques dans la foule. Ils ne portaient que des haillons, et ils semblaient sales. Mais surtout, ils n'étaient pas pareils. Si vous voulez mon avis, je les aurais volontiers engagés pour un rôle dans un film préhistorique, avec leur barbe hirsute et leurs crinières de cheveux longs. J'avais demandé à ma secrétaire si elle les avais déjà vus, et j'avais été surpris de la voir si mal à l'aise suite à ma question, comme si elle savait quelque secret inavouable.
Plus tard, j'avais entendu des rumeurs, au coin d'un couloir, ou à la machine à café. Les employés parlaient, pensant que je n'étais pas là. Mais j'avais écouté. Ils avaient parlé de tribus en plein cœur de la forêt, une forêt qui était si dense que personne n'osait s'y enfoncer. Ils en avaient parlé comme on parlait des alligators dans les égouts, ou des ours descendant dans les rues. Je me rappelle qu'en entendant ces histoires, j'avais été amusé, ça m'avait détendu quelques instants. Pour je m'étais remis au boulot, n'y pensant plus.
J'abattais mes dernières cartes avec l'énergie du désespoir.
- Je peux tout arranger ! Je vais retourner au siège, je vais parler à mes supérieurs. Ils vont vous dédommager. Je vous en supplie...
Les larmes ruisselaient sur mon visage, je n'avais jamais imploré quelqu'un avec tant de conviction de toute ma vie. Pour la première fois, j'avais l'impression de parler avec mon cœur, et non avec ma tête.
Je pensais à ma femme Nadia, et à mes deux filles. A tout ce que je leur avais fait subir. Le déménagement dans ce village perdu, le manque d'attention et d'affection permanent, le sacrifice de ma vie de famille au profit de ma carrière. Chacune de ces constatations était comme un coup de poignard.
- S'il vous plaît, épargnez-moi, m'entendis-je gémir à l'intention de Ratham.
Il me regarda avec dégoût.
- Tu ne comprends pas, dit-il en secouant la tête.
Il demanda le silence une nouvelle fois:
- Faîtes venir vos enfants, hurla-t-il a la foule. Puis il ajouta pour moi : Un doigt pour chaque enfant.

1.5

Ils étaient huit en face de moi, me fixant de leurs yeux innocents. A les voir, j'avais la chair de poule. Mais c'est la petite brune tout à droite qui me fit le plus peur.
Pa revint au centre de la clairière pour me relever et me détacher du poteau. L'heure était venue. Rapidement, je me détournai des enfants pour me retrouver en tête à tête avec la table en bois. Plus rien n'existait autour, plus un bruit ne filtrait. Pa me poussait vers elle en m'agrippant les cheveux, et chaque centimètre parcouru m'atteignait au ventre comme une décharge électrique. Je ne pouvais pas finir comme lui, dans sa cage. C'était impossible. Je devais revoir Nadia et les enfants pour m'excuser. Je leur devais au moins ça, leur dire que je les aimais, pour une fois. J'étais tellement absorbé dans la contemplation de la guillotine que je ne m'entendais même plus débiter des phrases incohérentes. Je n'arrêtais pas de parler, et ça n'avait ni queue ni tête.
- Poucette, dit Pa, vient à côté de papa.
La petite brune sortit du rang pour venir vers nous. Pas elle, m'entendis-je murmurer, heureusement pas assez fort pour que Pa entende.
- Si le monsieur s'évanouit, tu lui jette le petit seau d'eau sur le visage, d'accord ?
Elle hocha vigoureusement sa tête difforme, bien trop grosse pour être la tête d'une petite fille en bas âge. Son sourire sincère me glaçait d'effroi, je comprenais qu'elle ne ferai aucune distinction de la moindre souffrance. Elle se contenterait d'obéir aveuglément à son père.
Pa chercha à plaquer ma main sur l'établi, mais je fis preuve d'une force dont je ne me serai jamais cru capable quelques heures plus tôt. Foutu pour foutu, je le pousserai dans ses derniers retranchements, je n'abandonnerai pas.
Ratham lui demanda s'il avait besoin d'aide pour me maîtriser, mais Pa grogna par la négative.
Et il avait raison, car au bout de ce qui me sembla être une éternité, il immobilisa mon bras qu'il plaque sur le bois, et vint placer mon auriculaire gauche sous la lame. Je délirais, je ne faisais même plus attention à la lame, je crois que je ne comprenais plus bien ce qui m'arrivait.
La coupure fut nette et sans bavure. En une fraction de seconde, ce fut réglé. Celui là avait été pour Abel, le petit rouquin à qui il manquait un bras. Étonnamment, je ne sentis rien ou presque, et je compris seulement lorsque je vis Pa brandir mon petit doigt vers la foule en délire.
Je les entendis hurler un autre, un autre, puis tout ce brouhaha se mêla dans ma tête avec la vue du sang, la tête grossière de la petite Poucette. Je sombrais dans l'inconscience.


1.6

Je me réveillai en sursaut, recevant un plein seau d'une eau glaciale sur le visage. Quand j'ouvris les yeux, Poucette était face à moi, un grand sourire aux lèvres, un seau dans la main. Immédiatement, Pa se rapprocha et me releva. Il me fallut quelques instants pour comprendre qu'il allait répéter l'opération, et la continuer jusqu'à ce que les huit petits chérubins mutants aient été vengés des tonnes de pesticides versés par mon entreprise dans leur rivière. Il fallait que je m'échappe, car je savais que je ne pourrais supporter sept fois de plus l'épreuve de la guillotine. Je hurlais des insanités à l'intention de Pa dans l'intention de le pousser hors de lui:
- Regarde ta fille, Pa. Regarde sa tête, et regarde la tienne ! Ce n'est pas moi le responsable, c'est toi ! Foutu primate, les chats ne font pas des chiens ! Tel père, telle fille.
Je hurlai ça avec tellement d'acharnement, crachant ma bile sur toute cette communauté de sauvages, que Pa eut un instant d'hésitation devant la violence de mes propos. Il ne m'en fallut pas plus. Quand je le sentis relâcher l'étreinte sur ma main, je la tirai avec force afin de me libérer et lui assénai un violent coup de pied dans les parties génitales, lui arrachant un hurlement lugubre.
Puis je fonçai tête baissée vers la foule, hurlant tel un dément. Les villageois furent tellement surpris de ma réaction qu'ils s'écartèrent à moitié pour me laisser passer.
Quand j'eus passé la foule, je n'avais plus personne pour me retenir. Je détalai à toutes jambes en direction de la forêt. Derrière moi, je les entendais déjà qui se lançaient à mes trousses.
Les arbres étaient trop denses pour laisser passer la lumière de la lune, aussi, une fois éloigné de la clairière, je ne pouvais plus me servir de la lumière des torches pour m'orienter. J'avais à tâtons, horrifié par ma lenteur, les sentant derrière moi, tous ces sauvages mutilés. Je repensais à Guillot dans sa cage, à cette espèce de loque qui n'avait plus rien d'humain, et ça me fit redoubler d'intensité.
Les deux bras devant moi, je cherchais à repérer le moindre obstacle dans ma course. Mais le plus dur, c'était au sol. Les creux et bosses du sol humide me compliquaient sérieusement la tâche. Par deux fois, je m'étalais de tout mon long, et me relevais aussitôt. Mais j'avais beau y mettre toute mon énergie, je ne pouvais lutter contre ceux qui me chassaient dans leur habitat naturel.
Petit à petit, ils gagnaient du terrain, semblant savoir exactement vers où je me dirigeai.
Ils étaient à moins de cinquante mètres derrière moi quand, passant j'émergeais de broussailles si denses que j'avais cru y étouffer, et déboulai dans une trouée de forêt, bénéficiant en fait de la lumière lunaire. Il me fallait agir, et vite. Je parcourus la clairière qui s'étalait devant moi, et vit qu'elle donnait sur une pente. J'accourus vers le bout de la clairière et repérai une sorte de cavité. Ni une, ni deux, je me cachai dedans, et m'arrêtais de respirer.
Mes temps étaient en feu, et je me maudis d'être fumeur. Une douleur aiguë me brulait la poitrine, et mes tempes menaçaient d'exploser. Mais je restai stoïque, à l'affut du moindre bruit.
Ils se rapprochaient. J'entendais leurs cris, ils étaient beaucoup trop nombreux. Je ne bougeai pas, et m'adressai secrètement à Dieu. Pourvu qu'ils ne me trouvent pas...


FIN

monsieur_chauve

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Message  Invité Mar 7 Sep 2010 - 14:11

C'est sympa de vous revoir ici, monsieur_chauve ! L'histoire m'aurait bien plu, avec ses touches d'horreur, si elle ne souffrait, selon moi, de plusieurs handicaps :
- elle est percluse d'erreurs de langue qui ont gêné ma lecture ;
- le nom du bled, Bois-aux-Roses, semble indiquer qu'on est en France ; autant je peux imaginer des forêts impénétrables et des poches de population arriérée échappant à tout recensement dans des bleds pouilleux de vastes pays tels les États-Unis, autant en France, pays archi-quadrillé et administré où on ne peut pas faire deux pas sans tomber sur un bistrot (oui, je caricature), pour moi ça ne passe pas ;
- la fin est en queue de poisson ; la narration se fait à la première personne, au passé, on imagine donc que le type s'en est sorti, mais je trouve frustrant de devoir le laisser perdu au milieu de nulle part en pleine chasse à l'homme.
Du coup, la fameuse "suspension d'incrédulité" n'a pas fonctionné pour moi, et je n'ai guère ressenti en lisant ce texte que l'impatience d'en arriver au bout, que ce soit fini.

Mes remarques :
D’une manière générale, le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une réplique de dialogue, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« Je restais (je pense que le passé simple « restai » serait bien préférable à l’imparfait, parce que, même si ça dure un bon moment, il s’agit d’une action unique, bien délimitée dans le temps) comme ça un long moment »
« je fus pris de panique »
« je tanguais des deux deux côtés du grand coffre »
« Je hurlai (et non « hurlais », là c’est sûr il faut le passé simple et non l’imparfait) de douleur »
« Dix minutes ? Une heure ? Six heures ? »
« j’en déduisis que la suite du trajet avait dê être éprouvante »
« Je tentais (là aussi, je donnerais la préférence au passé simple « tentai » au lieu de l’imparfait) de me débattre, mais la trempe qu’il m’administra me fit changer d’avis »
« bien que leurs échanges soient (« bien que » est suivi du subjonctif) plutôt du genre bref »
« ferme-la (trait d’union), Pa »
« du genre de ceux qui vous auraient (ceux) fait peur »
« Qu’est-ce (trait d’union) que je foutais »
« Je m’agitai (et non « m’agitais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) brusquement »
« Le (et non « Les ») brouhaha qui régnait autour de moi »
« Qu'est-ce (trait d’union) que vous foutez »
« des maisons faites d'un mélange de branches »
« Vous vous demandez sans doute ce que vous faites ici »
« seul avec le soleil qui déclinait de façon dramatique. Je les vis revenir »
« deux planches verticales »
« pour avoir pu analyser la situation »
« une deuxième torche fut allumée, puis une autre, et encore une »
« une fois les torches correctement agencées, la populace vint former un cercle à l'extérieur des torches » : la répétition se voit, je trouve
« Une fois qu'il se fut assuré que je ne bougerais (concordance des temps : le conditionnel s’impose ici, non le futur) pas »
« je savais que je pourrais (idem) tenter de comprendre »
« il me saisit par les cheveux et s'adressa à la foule: »
« il me fixa de son regard dément, et hurla: »
« dans l'intention de le pousser hors de lui: » : les conventions typographiques françaises veulent une espace avant les deux points
« les pancartes peintes en caractères rouge sang »
« une mare de bile acide qui me brûla la gorge »
« on aurait dit qu'il allait bâiller »
« Le pauvre bougre n'avait plus que ses jérémiades »
« Regarde-le (trait d’union), lui qui est attaché au poteau »
« le teint hâlé, cheveux noirs coupés en brosse »
« sa peau semblait avoir brûlé pour se fondre avec ses poils »
« C'est toi qui diriges les opérations ici ! C'est toi qui acceptes »
« quelque chose au-delà (trait d’union) des arbres »
« avec leur barbe hirsute et leurs crinières de cheveux longs » : leur barbe et leur crinière, ou leurs barbes et leurs crinières
« si elle les avait déjà vus »
« Faites venir vos enfants »
« tu lui jettes le petit seau d'eau sur le visage »
« je comprenais qu'elle ne ferait aucune distinction de la moindre souffrance » : je trouve l’expression maladroite
« une force dont je ne me serais jamais cru capable »
« je le pousserais (concordance des temps : le conditionnel s’impose et non le futur) dans ses derniers retranchements, je n'abandonnerais (concordance des temps : le conditionnel s’impose et non le futur) pas »
« il immobilisa mon bras qu'il plaqua sur le bois »
« Celui-(trait d’union) avait été pour Abel »
« Je sombrais (je pense qu’ici le passé simple « sombrai » serait bien préférable à l’imparfait) dans l'inconscience »
« J'avançais à tâtons »
« Par deux fois, je m'étalai (et non « m’étalais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) de tout mon long, et me relevai (et non « relevais », le passé simple s’impose ici et non l’imparafit) aussitôt »
« semblant savoir exactement vers où je me dirigeais »
« passant (?) j'émergeai [b](et non « j’émergeais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) de broussailles si denses que j'avais cru y étouffer, et déboulai »
« Je parcourus la clairière qui s'étalait devant moi, et vis qu'elle donnait sur une pente »
« je me cachai dedans, et m'arrêtai (et non « m’arrêtais », le passé simple s’impose ici et non l’imparfait) de respirer »
« Mes tempes étaient en feu »
« Une douleur aiguë me brûlait la poitrine »

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Message  mentor Mar 7 Sep 2010 - 19:31

dommage pour cette non-fin
parce que j'ai lu d'une traite
il faudrait vraiment imaginer une autre issue que cette interruption incompréhensible pour moi
le mot FIN ne va pas du tout, là


Dernière édition par mentor le Mer 29 Sep 2010 - 13:33, édité 1 fois

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Message  mentor Mar 7 Sep 2010 - 19:33

je n'ai pas lu toutes les remarques de socque, donc je signale - peut-être en redondance - qu'un crapaud coasse et non croasse, ce qui est réservé aux corbeaux, entre autres ;-)

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Message  lillith Mar 7 Sep 2010 - 19:59

- le nom du bled, Bois-aux-Roses, semble indiquer qu'on est en France ; autant je peux imaginer des forêts impénétrables et des poches de population arriérée échappant à tout recensement dans des bleds pouilleux de vastes pays tels les États-Unis, autant en France, pays archi-quadrillé et administré où on ne peut pas faire deux pas sans tomber sur un bistrot (oui, je caricature), pour moi ça ne passe pas ;


Non, on peut penser au Quebec, ou à la Louisianne... On trouve des noms de bleds français hors de France...

Sinon, j'ai beaucoup aimé... excepté cette non fin trop facile qui nous laisse frustrée... j'aurais préféré un happy end, un meurtre sanglant, un retournement de situation... mais pas ça...
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Message  elea Ven 10 Sep 2010 - 19:21

J’espère que c’est seulement la fin de la première partie ?
Si non, ça ne peut pas en rester là.
Très bon maintien en haleine, suspens presque insoutenable quand on ne sait pas encore à quelle sauce il va être mangé et pire encore quand on le sait, c’est bien rendu, on a peur avec lui.
J’ai lu d’une traite moi aussi.
Un seul bémol : les enfants, je ne sais pas, j’ai trouvé la (mince) description des cas un peu trop grosse, c’est le seul moment où je suis sortie de l’histoire pour y penser.
Aller au travail pour la suite !

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Message  monsieur_chauve Mer 29 Sep 2010 - 9:38

Merci pour vos commentaires, qui me sont très utiles.

Quelques petites questions :

- trouvez-vous que le suspense est bien amené à travers la nouvelle ?
- est ce que ça vaut le coup de tenter une suite ?
- mon protagoniste est-il trop "plat" ? Ou on peut cerner sa personnalité ?
- que pourrais-je faire pour renforcer l'impression que les villageois ont été longtemps isolés de la "civilisation", et renforcer l'impression de malaise ?

A bientot

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Message  Rebecca Mer 29 Sep 2010 - 11:31

Oui, du suspense, de l'horreur, et comme les autres je trouve dommage d'être débarquée en pleine action.
Ou alors il eut fallu laisser ce dernier suspense en suspens mais alors au présent.
Donc une suite oui ça vaut le coup à mon avis.
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Message  mentor Mer 29 Sep 2010 - 13:36

monsieur_chauve a écrit:Merci pour vos commentaires, qui me sont très utiles.
tiens donc !
19 jours après, hop, on fait remonter son propre texte
juste quand on est en train de débattrre du souci

j'ajoute, monsieur_chauve, qu'en fonction de votre temps disponible, ce serait sympa de commenter également les autres auteurs, de temps en temps, merci pour eux

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Message  monsieur_chauve Mer 29 Sep 2010 - 15:10

@mentor : au temps pour moi, je n'ai pas répondu aussi tard pour remonter mon sujet, les commentaires qu'on m'avait fait dessus me semblaient déjà bien suffisants

j'essaierai d'être plus actif à partir de maintenant

A+

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