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EXO de l'été : Velvet Parano

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EXO de l'été : Velvet Parano Empty EXO de l'été : Velvet Parano

Message  Gobu Mar 7 Sep 2010 - 14:45

EXO DE L’ETE 2010 :

Contraintes perso :

claustrophobie - violet - gloussement de l’eau dans les gouttières pendant l’orage




VELVET PARANO



Le violet est la couleur intérieure de l’arc-en-ciel. On peut considérer qu’il constitue en quelque sorte l’arc-boutant sur lequel s’appuie toute la voûte chromatique. En dessous de lui, il n’y a que l’ultraviolet, autant dire la couleur de l’invisible. On peut voir là une métaphore de la Création toute entière : depuis les ténèbres insondables jusqu’à la lumière aveuglante, celle de l’infrarouge. Tout cela relève ma foi de l’orthodoxie la plus rigoureuse.

On associe symboliquement le violet à la noblesse et à la jalousie. Les symboles ont parfois bon dos. Qu’y a-t-il de commun entre la noblesse, qualité éminente – si je puis dire, on comprendra plus loin pourquoi – jadis conférée par l’oint du Seigneur à ses sujets les plus méritants, et la jalousie, qui sans figurer parmi les péchés capitaux, n’en demeure pas moins un sentiment hautement répréhensible, source d’innombrables complications, autant pour le jaloux que pour la victime de son obsession ? Ou bien alors faudrait-il entendre par jalousie la tournure d’esprit hautaine sensée accompagner la noblesse, qui exige d’autrui l’exclusivité de l’intérêt, du dévouement, voire de l’adoration ? Après tout, les Juifs ne décrivent-ils pas le Créateur de l’Ancien Testament comme un Dieu jaloux, qui point ne tolère que montent vers d’autres entités la fumée des encens à lui réservés ? Admettons. Noblesse et jalousie marcheraient ainsi la main dans la main. Dans une éternelle complicité violette.

En ésotérisme, le violet représente la couleur de l’initiation. Voilà qui sent furieusement son pléonasme. En effet, l’ésotérisme en soi est affaire d’initiés, censés partager des vérités supérieures inconnues du commun des mortels, auxquelles on ne peut accéder, et seulement sous la conduite de maîtres éclairés, qu’au terme d’un long et pénible cheminement spirituel, ce que justement on appelle l’initiation. Doctrine qui sent le soufre, à vrai dire, puisqu’elle présuppose, ce qui est pure hérésie, que la Vérité est l’apanage de quelques élus autoproclamés et non le sublime cadeau offert par le Créateur à la totalité de Ses créatures humaines, par le truchement des Saintes Ecritures. Les Pères de l’Eglise furent bien inspiré de jeter l’anathème sur les gnostiques et tous les tenants d’un hermétisme prétendument chrétien, qui ne pouvait que déboucher sur le catharisme, le manichéisme, voire, horresco referens, le commerce des esprits. Quant à la Kabbale et au soufisme, n’en parlons pas ! Le Judaïsme aussi bien que l’Islam orthodoxe dénoncent à juste titre ces déviations fumeuses détournant dangereusement les fidèles de l’enseignement des ministres de leurs cultes respectifs. Gardons-nous des initiés : leurs pouvoirs ne profitent qu’à eux-mêmes, violet ou pas violet.

On l’aura compris, le violet me hante. Objet de répulsion tout autant que d’attraction, obsession d’autant plus perverse qu’elle est et restera inséparable de toute mon existence terrestre…

J’ai morigéné mon secrétaire ; il avait étourdiment refermé la porte de mon bureau après m’avoir apporté les rafraîchissements de la matinée. Ce n’est plus l’heure du chocolat – mon péché de gourmandise du matin – et pas encore celle de l’expresso très serré – celui de l’après-midi, alcool, donc, ai-je acquiescé. L’alcool n’est pas un péché, c’est une faiblesse ; qui n’en a pas ? Le pur malt de trente ans d’âge n’a pas tardé, servi comme il se doit dans un verre de cristal taillé, à peine allongé d’un trait d’eau de source glacée. Le gaillard est habile, il connaît mes faiblesses. Il ira loin, et c’est ce qu’on peut lui souhaiter de mieux. Quant à aller haut, c’est une autre affaire. Il faudra qu’il apprenne à laisser parler les portes. Ceux qui les referment ont toujours quelque chose à cacher, de quelque côté qu’ils se trouvent, je suis payé pour le savoir. Même dans l’intimité honteuse des toilettes, je ne peux m’empêcher de laisser le vantail entrebâillé, au risque qu’on m’entrevoie avec le caleçon tirebouchonné sur les chevilles, dans une posture où même le plus grand homme n’est guère à son honneur. On m’en assez fait reproche, jadis. On ne s’y risque plus guère : je suis allé assez loin moi aussi. Et même assez haut, je le confesse, dût ma modestie en souffrir. Mais si haut que soit le siège, comme disait Montaigne, on n’est jamais assis que sur son cul. Qu’il s’agisse d’un trône princier ou de celui des cabinets. Il n’empêche qu’on ne m’y reprendra plus ; plus jamais personne ne refermera la porte sur moi. Les pédants appellent cela claustrophobie, pour moi ce n’est que prudence.

On voit qu’une deuxième hantise gangrène mon esprit, tout aussi prégnante que celle de la couleur violette.

Le tambourinement de la pluie sur les hautes vitres ogivales de mon bureau scande les étapes de ma méditation. Je les laisserai bien ouvertes elles aussi, au risque de détremper le précieux tapis d’Aubusson qui recouvre le parquet, mais les exigences de l’air climatisé interdisent ce recours. Economies d’énergie obligent, il règne en ces lieux une température constante de dix huit degrés, qu’il gèle à fendre pierre ou qu’il fasse une chaleur de plomb. Après tout, l’institution à laquelle je m’honore d’appartenir ne se doit-elle pas de montrer le bon exemple en toutes choses, fussent-elles les plus triviales ? Le crépitement des gouttes sur le verre ne me perturbe pas outre mesure, en revanche, j’ai veillé à ce que mon bureau soit éloigné le plus possible du conduit d’écoulement des gouttières. J’ai même fait modifier dans ce but le dessin des corniches – ce qui ne fut pas une mince affaire, on s’en doute, s’agissant d’un bâtiment classé monument historique. C’est dire la hauteur où je suis monté, socialement comme architecturalement. Cela ne m’empêche pas mes entrailles de se nouer d’appréhension à la seule évocation du gloussement de l’eau ruisselant de ces gouttières du Diable, surtout par temps d’orage. Avec le violet et les portes closes, ce bruit abhorré complète la trilogie de la malédiction qui pèse sur mon âme depuis mon adolescence.

Depuis mes treize ans, pour être exact. Jusqu’à cet âge somme toute assez symbolique – le treize n’est-il pas en même temps celui de la majorité religieuse pour les israélites et le nombre fatidique des convives partageant le dernier repas de Notre Seigneur ? – je fus en tout point ce qu’on peut appeler un garçon modèle. Je le suis d’ailleurs resté par la suite en apparence, mais on sait à quel point elles peuvent se révéler trompeuses. En tous cas, jusque là, on me citait à juste titre en exemple de vertu, de probité, de gentillesse et de dévouement. Sans parler, naturellement, de la ferveur de ma Foi. On ne devrait pas avoir trop de ferveur, c’est elle qui vous mène. La Foi réclame de la mesure, du jugement. Et de la prudence. On n’en a guère à treize ans. Quoi qu’il en soit, prudence ou pas prudence, j’avais en ce temps-là déjà choisi la voie que j’allais suivre. La plupart des adolescents de cet âge souhaitaient devenir millionnaire, vedette du music-hall, pilote d’essai, chef de bande, que sais-je encore, conducteur de locomotive. Quand ils n’avaient pas tout simplement envie de continuer ad vitam aeternam à jeter des boules puantes dans la salle de classe, tousser des cigarettes américaines derrière un bosquet et pincer les mollets des jeunes filles dans la cour de récréation, programme qui ne manque pas d’une certaine cohérence. Quant à moi, je ne mangeais pas de ce pain-là. Le seul pain dont je pensais ne jamais me rassasier était le Corps du Christ, et je n’avais soif que d’un jour boire Son Sang dans le calice consacré. On le comprendra, j’avais ce qu’on appelle la Vocation, étant entendu que je n’en voulais voir que les facettes les plus chatoyantes.

Depuis plusieurs années, la pureté de ma voix prépubère et l’apparence angélique de mon visage auréolé de boucles blondes m’avaient valu une place de choix dans la chorale paroissiale, puis bientôt dans celle de l’institution religieuse où mes parents, zélés pratiquants, n’avaient pas hésité à m’inscrire, passablement fiers – sentiment pas très chrétien – d’avoir engendré un tel parangon de vertus théologales. Le Principal de ce collège, un Jésuite que nous nommerons par charité le Père G., appartenait à la vieille école, c’est-à-dire qu’il basait son enseignement sur le triptyque obéissance aveugle, assiduité acharnée et piété sans faille. Le tout garanti par une discipline de fer. On n’avait pas à l’époque les ridicules préjugés modernes concernant la prétendue fragilité de l’enfance et l’on disposait d’un éventail de punitions aussi variées que rigoureuses pour sanctionner le moindre manquement. J’en eus ma part en dépit de mes indéniables bonnes dispositions, ou peut-être même en raison de cela, sachant que plus vous donnez plus on vous en demande. Bref, le jour anniversaire de mes treize ans, je fus désigné comme soliste de la formation vocale sélectionnée pour célébrer avec faste la bénédiction que l’Evêque du diocèse venait solennellement administrer chaque année à notre collège. L’Evêque, que nous appellerons par décence Mgr F., était un grand et fort gaillard, dont la stature imposante et la face rougeaude évoquaient davantage un prince de l’Eglise guerrier de la Renaissance que nos actuels prélats de cour imbibés d’angélisme béat, à la majesté encore renforcée par son opulente chasuble de satin violet passementée de fils d’or, symbole de sa dignité épiscopale. Il dut apprécier la qualité de mon interprétation, puisqu’au moment de célébrer la Sainte Communion, il fit appel à moi pour lui tendre les burettes contenant l’eau et le vin destinés, par le miracle de la Sainte Transsubstantiation, à se métamorphoser en le sang du Sauveur. L’émotion que provoqua en moi cet honneur insigne fut telle que je ne pus réprimer, au moment de les lui remettre, un violent frisson qui fit gicler la moitié du contenu hors des précieux flacons, éclaboussant généreusement le précieux vêtement qui le recouvrait. Son visage n’exprimait qu’indulgence et compassion lorsqu’il prit les burettes de mes mains tremblantes, mais en revanche, le regard noir du Principal lançait des éclairs prometteurs de châtiments rigoureux. En effet, dès que l’ite missa est eut été prononcé – on officiait encore en latin – il me fit signe de le suivre dans son bureau, situé à proximité de la chapelle du Collège. Inutile de dire, m’annonça-t-il sans préambule, que la gravité de ta faute sera punie à sa juste valeur. En effet, poursuivit-il, tu as non seulement compromis la solennité de cette célébration par ta ridicule maladresse, mais tu as surtout gravement porté atteinte à la dignité de Monseigneur l’Evêque en aspergeant son habit de fonction. C’est pourquoi, conclut-il, je dois te punir de façon exemplaire.

C’est ainsi que je fis connaissance avec le Caveau. Je n’avais encore jamais mérité cette punition, qui passait pour la plus rigoureuse qui soit, si terrible que ceux qui l’avaient subie n’ouvraient jamais les lèvres à son propos. Si j’ose m’exprimer ainsi, on ne tardera pas à voir pourquoi. Je fus mené au lieu de ma pénitence par un jeune surveillant en soutane, au visage impénétrable et aux mains d’acier, sous le regard terrorisé de mes condisciples impeccablement alignés en rangs. Le Caveau, comme son nom l’indique assez bien, se trouvait au sous-sol d’une aile désaffectée du bâtiment principal, un ancien couvent qui datait du dix-septième siècle, une époque où l’on bâtissait du solide et fait pour durer. On y arrivait par un étroit escalier de pierre aux murs de maçonnerie suintant d’humidité ; une épaisse porte de fer aux lourdes ferrures piquées de rouille en défendait l’accès. Et la sortie, naturellement. Dès qu’on eut bouclé le vantail sur moi, je me retrouvai plongé dans les ténèbres. Sans doute la privation de lumière faisait-elle partie du châtiment. J’explorai à tâtons ma prison, à la recherche d’un lit, d’une chaise ou au moins d’une caisse sur laquelle s’asseoir. La pièce était vide, et sentait le salpêtre qui imprégnait les murs. Je fus contraint de m’accroupir sur le sol glacé. A mesure que mes yeux s’accoutumaient à la pénombre, je remarquais qu’une très faible lumière sourdait par un soupirail obturé d’un volet de bois légèrement disjoint. De brèves lueurs accompagnées de violentes détonations m’apprirent qu’un orage s’était déclenché, phénomène assez banal dans une région où lorsqu’il ne pleut pas, c’est qu’il va pleuvoir. Je ne sais combien de temps j’ai dû rester ainsi prostré, la tête entre les mains, me demandant avec angoisse la durée de mon emprisonnement. J’ai dû prier, aussi, mais la conscience de ma faute m’empêchait de le faire avec autant de ferveur que je l’eus souhaité. A l’exception de la foudre, le seul bruit extérieur qui me parvenait était celui de l’eau débordant d’une gouttière, cascadant contre le bas du soupirail, au point que je me mis à redouter qu’elle se mît à inonder petit à petit mon cachot.

En dépit de l’inconfort de ma posture, j’étais probablement parvenu à m’assoupir, lorsque une violente lumière inonda la pièce, m’aveuglant momentanément, tant mes yeux s’étaient habitués à l’obscurité. Je crus un instant que l’on venait mettre fin à mon supplice, et je m’apprêtais à remercier mon sauveur avec des sanglots dans la voix, lorsque je me rendis compte que deux personnes venaient de pénétrer dans la pièce, non sans avoir bouclé de nouveau la porte derrière eux. Devant moi se tenaient le Principal et l’Evêque, qui avait conservé sa tenue sacerdotale, mitre incluse. Le Père G. s’adressa alors à moi d’une voix caverneuse, rendue plus dramatique encore par la réverbération sur les vieilles pierres du caveau. Monseigneur, m’informa-t-il, dans son infinie charité, était prêt à m’absoudre de la cruelle offense que j’avais infligée à la dignité de sa fonction, à condition que je fis preuve d’une sincère contrition et de l’humilité qui sied au pécheur repentant. A genoux devant le berger de notre troupeau, tonna-t-il en guise d’exorde.

A peine fus-je agenouillé devant le prélat qu’il souleva sa chasuble pour la passer par dessus ma tête, m’ensevelissant jusqu’aux épaules sous les plis de satin qui sentaient encore le vin de messe. La suite, naturellement, je laisse par décence le soin de l’imaginer ; je dois d’ailleurs confesser n’avoir que peu de dispositions pour ce genre de littérature. De récentes et croustillantes révélations des médias sur d’aucunes déviations ecclésiastiques, parfois relayées par la Justice, permettront sans doute au lecteur de se faire une idée assez précise sur ce que je dus avaler – c’est le mot – durant cette nuit d’orage dans ce Caveau. Et de nombreuses autres durant une année entière. Convaincu de mes bonnes dispositions naturelles pour le silence, le Principal n’hésita pas à renouveler souvent la punition, à laquelle l’Evêque était immanquablement associé, pour le plus grand profit de l’établissement, sur lequel pleuvaient subventions et distinctions honorifiques. Et pour la plus grande gloire de Notre Seigneur, dont les voies, comme chacun sait, sont impénétrables. Elles le sont d’autant plus que cette mésaventure ne me dissuada pas le moins du monde de persévérer sur le chemin que je m’étais tracé, fût-il hérissé d’épines et tapissé de cailloux pointus. La Vocation ne se laisse pas décourager comme cela. Au reste, mon calvaire cessa dès que j’atteignis quatorze ans, lorsqu’une mue aussi brutale que prévisible me fit simultanément perdre ma voix éthérée de chérubin et fleurir à mon menton une revêche pilosité de jeune mâle pubère. Notre berger, en esthète raffiné qu’il était, n’appréciait ses agneaux que dans la tendreté de leur première jeunesse, et s’en désintéressait dès qu’il leur poussait des cornes, attribut au demeurant satanique dans l’imagerie populaire.

Après cela, le Père G. me laissa d’autant plus tranquille que je faisais la fierté de son collège aussi bien pour l’excellence de mes résultats scolaires que pour l’exemplarité de ma conduite, qu’on citait comme référence jusque dans la presse catholique nationale. Inutile de dire qu’avec un tel CV, je passais cum laude tous les examens successifs qui mènent au Grand Séminaire et aux plus hautes distinctions universitaires, et que je me retrouvai bientôt ordonné prêtre, nommé vicaire d’une paroisse jalousement enviée et pourvu d’une chaire de professeur de théologie dans une faculté renommée. Inutile de dire que je me gardai précautionneusement des portes closes, et dans la mesure du possible, des cascadeuses gouttières par temps d’orage. J’appris en chemin que mon Evêque avait entre temps quitté l’habit violet pour endosser la pourpre cardinalice, et par la suite quelque peu défrayé la chronique en trouvant un trépas édifiant dans l’alcôve d’une malheureuse jeune fille berbère contrainte à la prostitution, qu’il tentait avec persévérance de ramener à sa manière sur le droit chemin, ce qui prouve, entre parenthèses, qu’il ne faisait de distinction ni de sexe ni de race lorsqu’il y allait du salut du pécheur. Paix aux cendres du vieux bandeur et qu’il aille s’expliquer en Haut Lieu sur sa conception personnelle de la mission évangélique.

Et me voilà – le Ciel, ou en tous cas ma bonne étoile, en soit remercié – à mon tour dans mon Palais épiscopal de la ville de R., au cœur d’une province où le ciel n’est pas moins inclément que dans celle du Caveau, particularité climatique qui n’a pas que des inconvénients, à la réflexion. A mon annulaire gauche, précieusement enchâssée dans un anneau d’or pur, scintille l’améthyste, symbole depuis la Renaissance de la pureté épiscopale, qualité indispensable au berger des âmes. On voit par là que faute d’avoir éloigné de moi la hantise du violet, j’ai su au moins l’apprivoiser et la mettre au service, sinon de mon Salut, tout au moins de mes ambitions. Voire de mes penchants. Les sectateurs de l’Ecole de Vienne appellent cela un transfert, nous autres théologiens préférons parler de sublimation, chacun son vocabulaire. Il faudra que je pense à rappeler à mon secrétaire de préparer ma chasuble de cérémonie. Le petit choriste vietnamien qui attend mon absolution dans la pénombre du sous-sol de l’évêché ne me pardonnerait sans doute pas de la lui accorder sans l’apparat qui convient à mon rang…

Monseigneur S., Evêque de R.
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Message  Invité Mar 7 Sep 2010 - 15:31

Une histoire servie par une écriture pince-sans-rire bien savoureuse ! Un regret, cela dit, pour la chute trop facile à mon goût...

Mes remarques :
« la tournure d’esprit hautaine censée accompagner la noblesse »
« Les Pères de l’Eglise furent bien inspirés »
« On m’en a assez fait reproche, jadis »
« Je les laisserai (je pense qu’un conditionnel serait préférable ici) bien ouvertes elles aussi »
« une température constante de dix-huit degrés »
« En tous cas, jusque-(trait d’union), on me citait »
« à condition que je fisse preuve d’une sincère contrition »
« Inutile de dire qu’avec un tel CV, je passais (je pense que le passé simple serait préférable ici, du reste vous l’employez plus loin dans la phrase) cum laude tous les examens successifs »

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Message  lillith Mar 7 Sep 2010 - 19:22

J'aime le ton et la chute m'a bien fait rire... J'ai moins aimé la couleur des lettres qui fait un mal de chien aux yeux!
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Message  Gobu Mar 7 Sep 2010 - 21:00

lillith a écrit:J'ai moins aimé la couleur des lettres qui fait un mal de chien aux yeux!

Euh...là j'suis d'accord. Ce violet est plutôt phosphorescent. Si quelqu'un de la Modération passe dans le coin, je ne serais pas contre une rectification chromatique. Le noir serait sans doute plus lisible.
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Message  mentor Mar 7 Sep 2010 - 21:05

Gobu a écrit: Le noir serait sans doute plus lisible.
hop ! souci réglé ! ;-)

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Message  conselia Mer 8 Sep 2010 - 8:20

J’aime toujours autant l’écriture, savante et délicieusement tournée. Mais je fuis le propos car j’ai peine à rire de l’abus sexuel des enfants et son traitement ironique et distancié me heurte, bêtement je l’avoue, tant il faudrait savoir rire de tout en si bonne compagnie.
Pour nuire, une remarque ; la jalousie, sous le nom d’envie, figure bien au nombre des sept péchés capitaux.
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Message  Gobu Mer 8 Sep 2010 - 8:59

conselia a écrit: la jalousie, sous le nom d’envie, figure bien au nombre des sept péchés capitaux.

Avec tout le respect que je te dois, la question n'est pas tranchée. Saint Augustin, par exemple, distingue très précisément l'envie, selon lui péché capital, qui consiste à convoiter le bien ou la situation d'autrui, de la jalousie, qui est le sentiment d'exclusive envers ce que l'on considère comme sa propriété. :0)
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Message  conselia Mer 8 Sep 2010 - 9:29

Je m'incline. C'était juste pour nuire. Reste que j'ai toujours autant de plaisir à te lire, seulement un regret de n'avoir pu rire avec toi, cette fois-ci. ;-)
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Message  Invité Mer 8 Sep 2010 - 10:17

Epoustouflant ! Avec une écriture comme ça je veux bien jouer le jeu du manque de suspense (on voit venir assez vite ce qui va se passer). Et si les histoires d'abus d'enfants me laissent bien évidemment un goût amer, l'inconfort reste ici en-deçà du plaisir que j'ai eu à lire ce récit parfaitement articulé, à l'écriture opulente, quasi irréprochable.

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Message  Arielle Mer 8 Sep 2010 - 14:12

Une vocation sacerdotale assumée avec dignité et componction, on s'y croirait !

Tout de même, pour un claustrophobe, la position du jeune choriste prisonnier de la chasuble de l'évêque aurait pu provoquer une crise de panique l'incitant à la morsure. Je n'y aurais vu que justice, mais je dois souffrir d'un manque d'ambition !

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Message  Rebecca Mer 8 Sep 2010 - 14:40

Une utilisation des contraintes on ne peut plus efficace ! Bravo !
Un texte remarquablement écrit, implacablement déroulé, vraiment jouissif du point de vue de l'expression, et qui fait frissonner d'horreur...ça m'a rappelé ceci :

Venez à moi petits enfants

Refrain
Car Jésus l’a dit
Dieu Puissant Lui-même a dit:
« Oui doux Jésus aime les enfants »

1- Venez à Moi petits enfants
Ô laissez-les venir
Car je les aime tant et tant
Et je veux les bénir

2- Et dans Ses bras ils sont venus
Les bras de doux Jésus
Tous devenez comme un enfant
Si pur et innocent

3- Enfants soyez obéissants
Et sages et doux et francs
Jésus vous aime allez vers Lui
Vers Lui au Paradis

en même temps qu'à ce film : "La nuit du chasseur"



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Message  Sahkti Ven 10 Sep 2010 - 13:11

Un thème avec des relents actuels et cruels en ce moment au plat pays… mais que tu abordes avec humour et férocité, efficacité aussi dans le rythme narratif et la structure du texte.
C’est prenant, vif, consistant… du bon Gobu quoi !
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Message  elea Ven 10 Sep 2010 - 19:53

Pour de bêtes questions personnelles j’ai eu du mal à accrocher.
Le verbe, le ton, le style, l’idée, la narration sont parfaits mais je suis restée au seuil sans envie d’y entrer, probablement le milieu et le thème qui me rebutent.

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Message  Kilis Lun 13 Sep 2010 - 15:10

Oui, tout est là. Normal c’est du velours. Un récit impeccablement construit, une qualité d’écriture, une langue savoureuse et en adéquation. Et chapeau bas pour les contraintes si intelligemment utilisées.
Puis-je après ça, exprimer un tout, tout petit regret : me manque un peu d’effet de surprise, Mon Sieur Gobu.
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Message  Yali Mar 14 Sep 2010 - 8:50

C'est touffu, c'est agréable, c'est quelquefois trop compact à mon goût, mais c'est intelligent sans aucun doute.

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Message  CROISIC Mar 14 Sep 2010 - 19:05

Dieu, que c'est bien écrit. Prêtez-moi votre plume ai-je envie de dire... pour réécrire deux ou trois de mes textes.
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Message  Halicante Mer 22 Sep 2010 - 13:08

L’écriture est toujours aussi impeccable, mais j’ai trouvé que la distance avec laquelle le narrateur raconte son histoire donne à l’ensemble un ton monocorde. Sans doute est-ce voulu, mais du coup je me suis un peu ennuyée. Le passage au Caveau est le seul moment où j’ai ressenti de la curiosité, tout en me disant que tu n’allais probablement pas nous servir de la pédophilie pour ton exo de l’été. En fait je m’attendais à quelque chose de plus… inattendu ! Un sujet rebattu et difficile à traiter sans en faire trop ou pas assez. Pour moi c’était pas assez, même si parfaitement maîtrisé comme d’habitude.
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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 14:09

Je me demande si t'as pas un gène hugolien choppé dans un détour de la nuit, des fois. Comme on attrape les crabes.

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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 14:11

je voulais quand-même te rappeler que les agneaux ne développent pas de cornes, mais les chevreaux.
:0)

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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 14:16

mon œil acéré a décelé cette bizarrerie :

Le pur malt de trente ans d’âge n’a pas tardé,
servi comme il se doit dans un verre de cristal taillé,
à peine allongé d’un trait d’eau de source glacée.

étrange.

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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 14:18

depuis mon adolescence.
Depuis mes treize ans, pour être exact.


Il n'y a pas un des deux depuis de trop, des fois ?

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Message  Gobu Mer 22 Sep 2010 - 14:20

pandaworks a écrit:je voulais quand-même te rappeler que les agneaux ne développent pas de cornes, mais les chevreaux.
:0)

Ben...et les béliers y z-ont pas de cornes ?
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Message  Invité Mer 22 Sep 2010 - 14:30

me voilà refais comme la brebis. Serai-je puni ? :O) bon, après relecture et synthèse avec mon anticléricalisme primaire, je me suis bien marré. Y avait qu'a pas y aller, à la chorale, com' nous zaut'.

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