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Les esquisses du corps

4 participants

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Les esquisses du corps Empty Les esquisses du corps

Message  Nathanaël Zenou Ven 10 Sep 2010 - 13:15

De ton souvenir mon âme est chargée encore :
Voix, parfums, cheveux, yeux noirs, mains, formes du corps :
C’est la cavalerie triomphante et sonore,
Qui vire en mes pensées tout en sonnant du cor.

Sourcils, fins archers, postés à l’arche d’un pont.
Le fard a fait votre ombre et votre or le plus franc,
Et c’est avec deux arcs, sous le marbre du front
Que vous tirez de loin vos flèches dans mes flancs.

Grands yeux, dentelle endors les avenirs sans voix,
Un mystère gémeau repose en vos prunelles.
Vous êtes les miroirs de l’âme qui recèle
Les filons d’infini que parfois j’entrevois ;

Ô messagers d’agate ! Ô coursiers noirs de l’âme !
Lave amie des volcans ! Eternel oriflamme !
Je ne sais pas pourquoi mon âme au devant d’eux,
Reste comme une enfant qui contemple le feu.

Et qui dira le charme obsédant de la Voix,
Ce babil léger qui sourd de ces pistils longs
Que représentent tes deux lèvres, où je bois
Un miel spirituel, pur, qui coule en rayons ?

Parfums, wagons d’extase, où me transportez-vous ?
Par-delà l’espace et le temps, suivant quels rails
Invisibles ? Voici, même le ciel dévoue
A votre caprice et le soleil et ses rais !

Cette orchidée blanche est un tribut que je dois
A cette mer de jais qui glisse entre mes doigts.
Je passe cette fleur sauvage en tes cheveux,
Aussi son doux parfum vient odorer ce lieu !

Ô mains, quelle est cette eau vive que vous m’offrez ?
Vous m’êtes un refuge, un asile si frais.
Passez donc, doucement, sur mon front fatigué,
Car je voudrai m’enfuir, loin par-dessus les gués.

Crypte à la part d’ombre, et plaine à la peau plus blanche,
Tu, creuset de la vie, es pour moi une énigme.
Tu m’intrigues, bel antre. Epars entre tes hanches,
J’entends quelques fois un caverneux borborygme.

Le nombril, qui tous nous attachât à nos mères
Est le symbole des égoïsmes amers,
Mais à te côtoyer, aujourd’hui j’aime autant
Lui laisser évoquer l’idée du dévouement.

Gorge, delta de chair où meurent les maillons
De ton collier ; pris dans tes tendres tourbillons,
Sirène, je m’y noie ou surnage suivant
Tes gestes faits de flots, ton souffle fait de vent.

Oreille, amphore sans cesse saturée d’eau,
Tu transmets sans faillir le moindre écho des sons.
Parée d’or musical, tes langoureux frissons
M’évoquent les bambous qu’on tressât en rideau.

Poitrine aux aiguillons durs levés vers le ciel
Vibrez selon le souffle et la voix de l’amante,
Bourdonnez comme la ruche pleine de miel,
Sonnez comme un tonneau neuf où le vin fermente...

O bras blancs ! Beaux champs mûrs, champs que berce un vent doux,
Nus, ouverts à la vie, aux hivers, aux mois d’août,
Demeurez des pensées de son cœur les apôtres,
Reflétez par la peau l’or des épis d’épeautre.

Joues, que l’aimée se donne ou bien qu’elle ne veut,
Ma barbe de trois jours vous a comme enflammées.
De blanche comme lait vous paraissez en feu,
Vous éveillez toujours ma fougue, ô mes aimées.

Ruban de cramoisi, entourez le présent !
Vin, enivrez-moi ! Sceau de cire clôt la lettre !
Fruits pulpeux, purpurins, faits de sève et de sang,
Lèvres ! A vous baiser déjà je me sais être.

Tenture rose qui capte la brise, nez,
Joyau d’architecture aux bords bien dessinés,
Dans le noir de nos jeux je vous ai deviné.
Vous, contre ma joue, là, vous étiez incliné.

Porcelaine de prix, garante des essences,
Ta nuque courte est comme un vase entre mes mains,
Qu’illustrent des soleils, et des fleurs de jasmin.
Ton parfum juvénile éveille tous mes sens.

Grinçant comme une grille à l’entrée d’un verger,
Tes bras se sont ouverts sur une nudité ;
Aisselles, votre ombre est celle, beaux lieux brûlés,
D’un oasis en fleur dans un désert salé.

Nid d’un chardonneret dont j’entends la chanson
Vous tombâtes ici, à l’orée du chemin,
Aussi je crus toucher parmi votre écusson
De poils, un peu de la rosée de ce matin ?

Dites, dites, mais où courrez-vous, les jambes ?
Les rapides ciseaux de la couturière
Imitent votre pas, cling, cling, cling !, pas ingambe,
Dont l’éclat musical est cher à ma mémoire.

Portez patiemment le poids de vos journées,
Les pieds ! Dieu vous appelle à fouler les nuages.
La poussière des rues n’est que momentanée,
Car un nouvel Eden sera votre héritage.

Ô anses blanches, bras de la jarre parfaite
Versez, versez dans ma coupe le vin des fêtes :
J’ai si soif ! Ma main va et souligne leur courbe.
Fesses! Mon être aussi frissonne et se courbe.

Deux vignes blondes, non ! Deux prospères collines,.
Un vin bruni colore une œillade féline.
L’extase d’un lit noir ! Le plaisir d’un val clair !
Ils donnent des transports jusqu’au plus haut des airs…

Comme ici aucun vers, nul, ne pourrait suffire
Pour rendre la couleur du vase de porphyre,
Du calice idéal de mes mâles délices,
J’écris le mot pudeur pour que l’œuvre aboutisse.


Nathanaël Zenou

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Message  Polixène Ven 10 Sep 2010 - 23:41

La dernière strophe est excellente, et pas seulement parce qu'elle est la dernière .Attendue, certes, mais fine et bien roulée .
Les autres sont trop ...nombreuses!
pourtant elles regorgent d'idées, mais trop c'est trop .Tu annonces "esquisses" en titre, et tu nous fais un listing exhaustif des charmes de la belle...ça tue la poésie , c'est dommage .
Moins de mots n'enlèveraient rien à ton amour et allègeraient le poème .et pourtant, tu nous avais prévenus dès le premier vers: De ton souvenir mon âme est chargée encore .Sans méchanceté, mais c'est vraiment, vraiment lourd .
Polixène
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Message  zenobi Sam 11 Sep 2010 - 5:24

La langue est dominée, mais je trouve, également, l'ensemble trop "daté" et fleuretant avec la préciosité.

zenobi

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Message  Invité Sam 11 Sep 2010 - 21:06

zenobi a écrit:La langue est dominée, mais je trouve, également, l'ensemble trop "daté" et fleuretant avec la préciosité.

d'accord. Mais... et alors?

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Message  Sahkti Jeu 7 Oct 2010 - 15:45

Beaucoup d'emphase – pourquoi pas- que la longueur du texte a tendance à alourdir, créant une sensation d'excès qui finit par repousser la lectrice que je suis.
C'est trop, trop long, trop chargé, ça en devient presque sirupeux et rien à faire, je me détache progressivement du texte, désolée.
Sahkti
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