Métrique

[loic]

C'est la que s'évapore le fleuve, indolentes planéités
C'est là que les amants s'abreuvent, le doux le sel cristallisés

Indolentes planéités, mangées d'arroyos amphibiens
C'est là qu'aux minutes brisées, le jusant et le flot sont miens

Mangées d'arroyos amphibiens, dans le chant ténu des moustiques
Encore à mille lieues des matins, le soleil pour la nuit abdique

Dans le chant ténu des moustiques, les enfants glissent dans l'onde jaune
Tandis qu'au loin les voiles auriques…hilares, démolissent la métrique…

[Annie]

Je trouve beaucoup de charme à ce poème qui berce, balance, et nous promène dans un orient peut être fantasmé, quelque part dans le delta du fleuve jaune.
L'effet de répétition (pantoun?) rend bien l'impression du flot qui roule.

Une précision: la métrique est bousculée non pas par les voiles auriques, mais par les e muets.
Personnellement ça m'est égal que les vers soient des octosyllabes ou pas, mais si tu y attaches de l'importance - ce que suggère le poème - il faut compter:
C'est la que s'évapore le fleuve
Encore à mille lieues des matins
les enfants glissent dans l'onde jaune
Tandis qu'au loin les voiles auriques

hilares, démolissent la métrique
mais celui là ne compte pas, c'est le jeu!

[Invité]

Marrante mais peut-être dommage la petite pointe d'auto-dérision à la fin, parce qu'elle vient rompre complètement l'ambiance. Un texte étrange, l'effet pantoum déjà (qui me charme toujours), mais aussi cet exotisme pesant, comme une gangue dont j'ai du mal à me dégager. Et soit dit en passant, j'ai une dent contre les rimes en "ique", et là il y en a en abondance... il me semble que l'idée est bonne mais qu'elle peut être revue, en mieux.

[Invité]

J'ai hésité à commenter ce texte, mais comme je l'ai lu, j'aimerais quand même laisser une trace de mon passage. Et puis finalement, peut être que ce commentaire sera utile.

J'avoue être demeuré perplexe vis à vis de ce texte. De très belles sonorités, des mots qui évoquent... Mais je n'ai pas compris. Je sais qu'en poésie, il n'y a pas besoin de comprendre, mais là, j'ai vraiment du mal à saisir le fond de ce texte, son but.

J'espère néanmoins vous relire, parce qu'il a du vrai talent.

[misschocolat]

un très poétique coucher de soleil, mais ce qui me gêne c'est la mise en forme, pourquoi en vers si longs alors qu'il y a des rimes aux hémistiches ?
Rimes qui feraient de ce fait une alternance et allégeraient l'ensemble...

[zenobi]

Le texte, amusant au demeurant, ne me semble pas "lisible" tant la longueur des vers outrepasse le souffle (pour ne rien dire des accents de groupe).

[loic]

qu'il est doux d'être iconoclaste.............................. :))

[echalot-lover]

Du talent, c'est ce que je ressens !

[zenobi]

qu'il est doux d'être iconoclaste.............................. :))

D'un point de vue historique, je te signale que l'iconoclastie fut quand même une belle saloperie.

Pour ce qui est de ce texte, je trouve ça juste dommage, on sent tes qualités, mais la volonté de "faire bizarre", le goût du jeu, l'a emporté sur la possibilité physique de lire poétiquement ton texte.

[loic]

l'iconoclastie certes, mais l'orthodoxie aussi....

;-)

restons en là

[zenobi]

Oui, tu as 100 fois raison. Mais, pour ma part, je n'y ai pas fait référence et ne lui fais nulle révérence.
Viva la libertad!

[Sahkti]

Je suis partagée, parce que je devine un élan et puis les vieux démons reviennent, ce besoin de charger à tout va au point d'alourdir des images qui le sont déjà d'elles-mêmes. Un aspect que je retrouve souvent dans ta poésie alors que d'autres fois, tu peux jouer à la perfection la carte de la concision. Il s'agit donc apapremment d'un choix plutôt que d'un style dans lequel tu serais enfermé, ce qui est plutôt bien en fait, si tu le décides.

[Calvin]

J'ai vu un poème d'un type talentueux qui à voulu écrire un petit quelque chose "pour changer" ou, sans prétention. Je me trompe ? J'ai trouvé ça joli.

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