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Ruth, brouillons

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Message  Nathanaël Zenou Mar 5 Oct 2010 - 10:17

LE CANTIQUE DE RUTH,
BROUILLONS


I)
Le ciel a des étoiles plein son vêtement,
Le ciel n’a pas moins d’or qu’en a le port d’Ophir,
Moi je n’ai pas de fard, ni de riche ornement,
Ni de perles nacrées, ni même aucun saphir.

Me voici à tes pieds, je veux voir tes bontés.
Ma raison d’être là, ô Booz, tu la sais ;
Je suis de ton corps la Gardienne cette nuit,
La nature s’est tue, je respire sans bruit.

J’ai bu aux vases d’eau, mais j’ai le cœur en flammes.
Mon âme émue se gonfle et crie comme les lames
D’une mer agitée happant bateau et rame;

Ma voix est un murmure, or je suis en émoi ;
Je peux m’offrir à toi si tu veux bien de moi.
Le parfum des moissons est mon parfum de femme.

II)
Quand j’entends dans la nuit le vent secouer la terre,
Je pense à tes bras qui me serrent, et je pleure,
Je me couche à tes pieds, suis nue, j’ai des frissons,
C’est à peine si ma bouche expire des sons,

Et comme je connais mal les mots de ta langue,
Je me sens prise dans une sorte de gangue.
Veux-tu mettre à mon doigt l’anneau d’or de l’Epouse,
Moi qui jusqu’à présent faisait brûler la bouse

En bourrant à ras la gueule un grand poêle noir ?
Cette seule pensée ! Je sens mon être choir.
Il penche par excès d’amour. J’ai le vertige.

Ma voix est un murmure, et je suis en émoi,
Je peux m’offrir à toi si tu veux bien de moi ;
Je ressemble en cela à l’orge sur la tige.

III)
« Dans le ciel s’amassent,
sombre et vaste murmure,

Une mer,
le corps d'un immense guerrier blanc en armure,
C’est une voix
dit que la récolte est mûre,
un bras qui saigne
le bras de la Justice»

et l'épée orageuse se plante dans la terre. Colère.

« Quel rêve
des feux épars
ma mémoire

je me couche à tes pieds;
D’une botte de foin je fais mon oreiller.
Le vent dans la nuit bleue vient embraser la terre :
Je pense à tes bras qui m'enserrent,
J’ai bu aux vases d’eau, ma soif de femme.

Je ressemble en cela aux orges sur la tige ;
j’ai le vertige.
Ma voix est un murmure,

Le parfum de tes champs est sur mon vêtement,
Le parfum enivrant, de ta moisson,
L’entêtant rossignol qui chante sa chanson ;
odorant souvenir:
avenir!…
Les faux des travailleurs bruissent.
blanc et vaste murmure
L’époque est mûre.
Les mains des moissonneurs,
et le sang des mûres—
le sang sur les murs,
et le chemin de la Croix
Boaz : entends le vent souffler dans les ramures !


Mars 2010

Nathanaël Zenou

Nombre de messages : 206
Age : 43
Date d'inscription : 02/05/2010

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Ruth, brouillons Empty Re: Ruth, brouillons

Message  Invité Mar 5 Oct 2010 - 13:07

Je dois avouer être surprise par le mélange de lyrisme et le prosaïsme de certains vers :

Moi qui jusqu’à présent faisait brûler la bouse

En bourrant à ras la gueule un grand poêle noir ?


Mais quand même globalement sous le charme surtout grâce aux références à Yeats et au Cantique (l'autre, le Grand). Des réserves dans la première strophe sur la rime "bontés/sais" ; et dans la dernière strophe, avec les rimes en "mure", mais aussi les déclinaisons et répétitions de "mur".

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Ruth, brouillons Empty Re: Ruth, brouillons

Message  Invité Mar 5 Oct 2010 - 14:40

Bonjour

Un vrai lyrisme, de la grandiloquence, du souffle épique, voire mystique, et une référence au Cantique de Cantiques, enfin si j'ai bien compris... Bref, bravo.

Cependant... De temps en temps votre style "fourche" un peu, je trouve, et c'est dommage. Ceci dit, c'est le style que vous utilisez qui réclame la perfection, sur un autre type de texte, ce serait très bien passé.

Voyons voir, ce qui m'a un peu dérangé:
ni même aucun saphir.
-> ce "même" on sent que c'est un rajout pour mettre une syllabe en plus

En bourrant à ras la gueule un grand poêle noir ?
-> cette expression jure avec le lyrisme du texte

L’époque est mûre.
et le sang des mûres—
le sang sur les murs,

-> pareil, les jeux de mots dans ce texte, ça jure.

Sinon, votre texte rime toujours mis à part:

Quand j’entends dans la nuit le vent secouer la terre,
Je pense à tes bras qui me serrent, et je pleure
-> là je n'ai pas compris, il était très facile de faire passer "serrent" en fin de vers pour obtenir une rime pas même forcée. vous ne vouliez pas la faire, cette rime? pourquoi donc?

Sinon, la rime de "sais" avec "bonté" est un peu hasardeuse.

Ceci dit, encore une fois, je l'ai trouvé très beau ce texte

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Message  Sahkti Dim 17 Oct 2010 - 18:46

On devine l'inspiration mais je suis mauvais juge et j'ai bien trop de mal avec cette poésie. Subjectivité toute particulière de ma part qui oriente ma lecture dès les premiers mots et lui donne dès lors une vision si personnelle que j'aurais du mal à te commenter.
Et j'aime cette ampleur, elle colle bien au drame éternel.
Sahkti
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