Rhume fatal (éléa), Panda Remix

[Invité]

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Rhume fatal. (bệnh chết người danh từ )

Je ne sais pas où j'ai été mettre le nez, mais le verdict est tombé : double-fracture otite/gonocoque.
Je me suis fait diagnostiquer l'otite. Les antibios sont les mêmes. Hé ! Enfin j'ai 41 de fièvre et ça c'est moins drôle. On peut en crever. Il se peut. Que. Enfin on dit. Que.

J'ai une infirmière épatante, enfin pas vraiment, infirmière : belle comme un cœur quand on sort boire une bière et vêtue d'un pyjama à la con quand elle est chez maman pour le diner. Une femme quoi. N'allez pas imaginer des trucs, c'est une amie. Du coin. Pas (trop) de pression. Sexuelle, j'entends. Justement, c'est sa mère l'infirmière, pas elle. C'est sa mère qui ne trouve pas mes veines à la pliure du coude donc elle me plante le goutte à goutte sur le dos de la main, ça fait mal, et ça pique et il fait vraiment chaud là-dedans. Dans la pièce, pas dans le dos de la main. Elle, elle me tient la main bien à plat, pour que je ne la plie pas, et elle tient sa mère devant la télé, qui gueule, parce que justement, c'est l'heure du feuilleton. La télé, pas la mère. Je gueule un peu que c'est trop fort, mais elle s'approche de mon oreille et me glisse avec la langue : « On ne parle pas quand ma mère regarde le feuilleton ». Donc je regarde le feuilleton aussi, avec la mère, la fille, la fièvre, l'aiguille dans la main et le bassin de la fille qu'est contre ma cuisse. Chaque fois que je fais le moindre geste, la mère me dit : « On ne bouge pas. » et la fille me presse le bassin contre ma cuisse. J'aurais bien bandé pour vous faire plaisir, mais à cause du feuilleton, je n'ai pas le droit, d'autant que jamais je ne vous ai promis une scène de cul. Avec la fille s'entend, pas avec la mère. Pas avec de la fièvre. Le feuilleton n'en finit pas, c'est comme les grottes de Lascaux dans mon oreille interne, le monde de la piaule réverbère dans un tournis infernal, je ferme les yeux et ma langue disparaît sous la vulve humide de mon amie qui a placé son bassin au niveau de mon visage. Dans la fièvre hein ? En vrai, elle me tient la main. Rappelez-vous.

Et l'eau salée goutte. Des millions de gouttes. Chaque fois qu'une gourde retournée ( c'est ça le nom ?) est vide, la mère en replace une autre, pleine, et c'est reparti pour une heure. Et chaque fois la mère me réajuste l'aiguille, elle me dit: « On ne bouge pas ». C'est la première fois que je bois avec la main. Tout se passe bien. L'eau salée me fait du bien. Enfin, le sel, j'en sais rien, mais l'eau, oui. C'est la première fois que j'expérimente un truc qui fait mal et qui fait du bien en même temps en regardant un feuilleton. La fille sent très bon, j'ai un début d'érection, mais avec la mère et la fièvre, j'peux pas alors je me dis : « On ne bouge pas ». Je le fais avec le petit doigt à la place, mais la mère se retourne et me dis : « On ne bouge pas » Je réponds : « Je ne bouge pas » et la fille se penche et me glisse dans l'oreille : « On ne parle pas quand ma mère regarde le feuilleton ». Avec la langue. J'étais justement entrain de penser que « début d'érection » ça n'arrive qu'avec la fièvre. Normalement c'est érection tout court. Je n'ai jamais vraiment noté de « début » avant.

C'est bizarre de se taper la mère et la fille ensemble. Dans la chambre. Enfin « se coltiner », n'allez pas imaginer des trucs. Je vous connais. Dans le feuilleton, il se passe un truc très important par rapport à l'épisode de la veille et très important pour celui de demain, la mère est collée à l'écran. La fille me pose sa main disponible sur le pénis et me glisse dans l'oreille : « Il faut que tu sois rétabli et fort bientôt ». Toujours avec la langue. La mère, qui n'a rien vu, lance sans tourner la tête : « On ne bouge pas ». J'essaye de protester en bougeant la main avec l'aiguille, mais la fille me dit : « On ne bouge pas ». Avec ces conneries, j'ai mal. Sur la main, pas au pénis. L'eau me fait du bien, je refroidis. C'est la première fois que je refroidis avec une main de femme sur mon sexe. En regardant un feuilleton. Avec la mère à coté. Ma femme m'appelle , je réponds au téléphone : « J'ai une grosse fièvre, mais ça va ». Je vais de mieux en mieux, il y a une publicité qui interrompt le programme et la mère se retourne d'un coup vers le lit. Elle vérifie le goutte à goutte d'un œil sévère. Ne vous inquiétez pas, la fille avait soigneusement dégagé sa main de sur mon pénis avant que la mère ne se retourne. En se passant un peu sa langue sur les lèvres. La fille, pas la mère. Vous racontez n'importe-quoi. Le feuilleton se termine, la dernière gourde se vide, la température baisse encore.

Elles se lèvent, me débranchent. Je suis toujours stone, mais mieux. De dos, la mère à une chevelure épatante, de la soie pure et la fille un cul épatant, mais les cheveux plus courts. J'ai mal à l'oreille. Sur le pas de la porte, la mère fait volte-face, me serre le bras droit à auteur du muscle et me dit : « Prenez soin de vous, et quand vous serez guéri, passez donc prendre un thé à la maison, ma fille vous aime bien » en passant un bout de sa langue entre ses lèvres. La mère, pas la fille. Vous n'écoutez rien. Comme d'habitude.

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[Invité]

Mais si, mais si, j'ai tout bien écouté et j'ai beaucoup ri. Tu aurais pu intituler "on ne bouge pas" !!!

[elea]

Très drôle, enlevé et rythmé. Les clins d'oeil aux lecteurs, qui pourtant foisonnent, passent très bien et ajoutent au plaisir de lire.
Je dois avouer que je connaissais le fantasme des deux femmes mais pas celui de la mère et de la fille ! :-)
Je crois qu'on dit "poche" pour le goutte à goutte mais je ne suis pas certaine...

[Sansone]

"à auteur du muscle ?" C'est qui l'auteur ? Votre mère ? Non, la fille. De sa mère ? Vous ne suivez pas ? Ce que je dis. Pas le feuilleton. Ca glisse. Votre texte. C'est jouissif. Votre histoire. Enfin, celle de la fille. Et de la mère. Non, pas la sienne, la vôtre. Dans la main de la fille. Vous êtes ailleurs. Vous l'avez amère ? La fille ? Merci d'avoir créé ce merveilleux délire. Merci, merci , merci, merci quarante et une fois merci.

[Invité]

Ouais, c'est enlevé, mais j'ai trouvé le texte chiant, désolée. Forcé, qui patine ; je sais, c'est la fièvre, la confusion, etc., mais pour moi ça n'a pas fonctionné.

Quelques remarques :
« ( c'est ça le nom ?) » : typographie, pas d’espace après la parenthèse ouvrante
« Et chaque fois (que ?) la mère me réajuste l'aiguille, elle me dit: » typographie, une espace avant les deux points
la mère se retourne et me dit : « On ne bouge pas » (manque un point, puisqu’il y a une majuscule juste derrière)
« J'étais justement en train (et non « entrain ») de penser »
« Avec la mère à côté »
« Vous racontez n'importe quoi (et non « n’importe-quoi ») »
« la mère a une chevelure épatante »

[Chako Noir]

C'est la première fois que je bois avec la main.

Cette phrase, j'ai particulièrement kiffé. Mais alors, faut pas avoir une migraine si on veut apprécier !

[mentor]

Panda, t'es un grand malade
et c'est bien
;-)

[Rebecca]

Je suis trop gourde pour tenir compte des poches que j'ai sous les yeux et je sais que je devrais m'abstenir de lire et de commenter ce soir mais ce goutte à goutte s'il ne me sort de ma léthargie me fait sourire ...j'y reviendrai à tête reposée

[Invité]

Mouais mouais mouais... Les dél/sir(e)s d'un Panda en mode paresseux, ça fait sourire :

C'est la première fois que je bois avec la main.

J'étais justement entrain de penser que « début d'érection » ça n'arrive qu'avec la fièvre. Normalement c'est érection tout court. Je n'ai jamais vraiment noté de « début » avant.

mais ça laisse insatisfait...

[lol47]

Enlevé.
Des redites, des reprises.
Mais comme le texte est court, tourner autour du pot ne m'a pas fait décrocher.
Panda ou l'adjuvant nécessaire à toute lecture heureuse.

[Sahkti]

Quelques petites répétitions, un peu de longueur mais tout ce qui se trouve dans le texte compense ce déséquilibre et le tout, bien ramassé, se lit avec plaisir. Le côté narcissique de la narration ne m'a pas trop dérangée, ce n'est pas pesant.

[Invité]

Ben oui, tu ne fais pas exception à la règle, Panda : un homme malade, c'est drôle, chiant et attendrissant !

[Arielle]

Une fois de plus Sahkti nous remonte du puits ce petit verre d'eau (on dit gourde ?) bien fraîche que je n'avais pas b(v)u.
J'ai adoré ! Comme dit Coline : drôle, chiant, attendrissant, un homme quoi !

[Reginelle]

T'as dû drôlement t'amuser tout du long, pendant que t'écrivais ça...

(moi aussi, en lisant)

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