Dans le sable

[Allover]

La tête dans le sable
Piétiné par des éléphants de porcelaine
Je me suis mis à table
Hypnotisé par le chant des hyènes.

J’ai mangé des coups
Craché mes dents
Dormi à genou
Avalé du sang

La fête dans l’étable
Ce n’était que pour les loups
Les poulettes jetables
Y étendaient leurs dessous

En quête de flamme
J’ai traîné un temps sous leurs persiennes
Écouté leur drame
Récolté leur méprisante gênes

J’ai même donné mon âme
Pour quelques sous
Piétiné par l’oncle Sam
J’ai respiré la boue

J’étais misérable
De ceux qu’on cloue
Les méprisables
Qui rêvent debout

La tête dans le sable
J’ai prostitué mes mots et mes peines
Espéré être admirable
J’ai mis de l’eau dans mes veines

J’étais condamnable
De ceux dont l’on se fout
Incomparable
Peut être même fou.

J’ai mangé à ta table
Pour dire nous
Et j’ai tendu le câble
Accroché à mon cou.

[Arielle]

J'aime bien les éléphants de porcelaine.
Il y a une belle âpreté à marteler le désespoir tout au long du poème mais je trouve le travail sur la rime un peu trop pesant à la longue, surtout quand il oblige à une inversion qui sonne très artificielle comme ici :méprisante gêne Le rythme incertain gâche aussi ma lecture.
La dernière strophe résume fort bien l'ensemble et claque comme un fouet.

[Sahkti]

Je suis partagée, même si dans l'ensemble, mon avis est plus positif qu'autre chose en te lisant.
Ce qui me gêne en fait, c'est cette rime qui prend beaucoup de place, au point de parfois étouffer le texte et coincer le rythme dans quelque chose de presque mathématique. Cela crée ceci dit une particularité, une régularité qui convient bien à ce que tu racontes mais rien à faire, ça ne passe pas tout le temps très bien, c'est même par moments bancal.
Sur le fond, j'aime ce que tu racontes et ta vision des choses. C'est désespéré sans être pathétique ni narcissique; j'apprécie cela.

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