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Jonathan/Repas

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Procuste
silene82
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Message  silene82 Sam 23 Oct 2010 - 21:34

Le monde selon Monseigneur est organisé d'une manière parfaite, dans laquelle on discerne la main bénévolente du barbu luxuriant de la Sixtine, qui emprunte, en un éclectisme bonasse, à son compère en pilosité neigeuse Charlemagne, dans sa sélection rigoureuse entre les éléments satisfaisants de l'humanité, et les irrattrapables. La perfection de l'ordre divin se reflète, quand on y prête quelque attention, dans la situation sociale des humains, et ce n'est pas par hasard, comme il aime à en disserter, que les prolétaires, qui n'ont évidemment pas assez d'intelligence pour adopter une autre ligne de conduite, sont paresseux, hypocrites, dépensiers en futilités de tous ordres, envieux et finalement incapables de gérer leur propre vie. Sans compter leur stupidité sans fond, qui les fait dépenser en apéritifs ce qu'ils devraient épargner pour changer d'existence.
Jonathan, timide devant l'emportement torrentiel du buffle, est ulcéré d'un dédain si outrancier : un imbécile, son copain Alexandre, qui traduit Tacite à livre ouvert et fait ses devoirs sur la table de la cuisine, entre les épluchures de sa grand-mère et les rafistolages de souliers qu'effectue son maçon de père ? Partageant l'espace déjà exigu avec ses sœurs, dans une promiscuité de marins,ou de forçats ?

― C'est que le ministre, c'est pas n'importe qui...
― Heureusement que ce n'est pas n'importe qui ; les choix qu'il fait ont des conséquences sur tout le pays, hein ? Mais enfin, le ministre, il a fait des études pour administrer, non ? Heureusement qu'il fait correctement son boulot...
― C'est parce qu'il est plus intelligent qu'il est ministre, voyons...
― Enfin, il me semble que ce sont toujours les castes dominantes qui se débrouillent pour perpétuer l'ordre des choses, envoyer leurs enfants dans des écoles appropriées ; quand il y a eu en France des hommes politiques issus du peuple, ils ne s'en sortaient pas si mal, que je sache ; je lisais une biographie de Jaurès...
― Jaurès, Jaurès, tout ce qu'il voulait, c'était éviter la guerre ; il ne pensait pas à l'Alsace-Lorraine, en attendant...
― Il pensait et il écrivait que ceux qui allaient faire les frais de la guerre, c'étaient les ouvriers et les paysans ; ça n'a pas loupé...
― Personne ne les a obligés, hein ; ils défendaient leur pays...
― Pas obligés ? Mais la désertion, en 14, ça t'envoyait en prison, et parfois au bagne. Et les petits mutins de 17, c'est l'armée française qui les a fusillés, pour fêter leurs 16 ans...

Les petites, yeux baissés, lapent leur potage sans moufter. Les rôles sont institués de longtemps, Jonathan a toujours une découverte à annoncer, une lecture à faire partager. Monseigneur constitue le bastion avancé face aux idées farfelues et aux élucubrations de l'autre monde du petit singe. La Régente observe d'un œil aigu, et lance, quand besoin est, une référence généralement biblique, et la relie à la discussion en cours, en prenant tout le monde à témoin, d'un air entendu, de la profondeur incommensurable de la pensée biblique. Elle semble s'émerveiller de truismes si outranciers que Jonathan se demande fréquemment si elle y croit vraiment, et comment on peut s'extasier avec tant d'enthousiasme de banalités aussi évidentes. Les sœurettes n'interviennent que très exceptionnellement, la grande parce qu'elle est de nature laconique, et qu'elle est toujours du parti de Monseigneur, la petite parce qu'elle n'ose rien dire, et ne sait pas grand chose.

Un certain nombre de thèmes reviennent cycliquement ; l'avidité des employés, par exemple, fait s'étirer les lèvres de la Régente jusqu'à ne former qu'un fil :

― Et qu'est-ce que les employés demandent toujours en premier, quand ils viennent pour du travail ?...

La phrase, comme dans un concerto, reste en suspens, attendant le coup d'archet de l'altiste en répons :

― ...pardi, toujours pareil : les heures de travail et le salaire...

Monseigneur sait sa partition, et peut la jouer de mémoire sans s'embrouiller ; il arrive quand même qu'il intervertisse les propositions, dans une envolée baroque que le Régente circonscrit d'un simple regard. De Parthe.

― Mais c'est assez logique qu'ils se préoccupent de ces choses, non, maman ? Ils vendent leur travail contre de l'argent, il faut bien qu'ils sachent ce qu'on va leur donner... et pour combien de temps...
― Dans ma pays – la contrée d'origine de la Régente se situe, comme Jonathan le constate à chaque apparition du pays de cocagne, en un univers parfait, régi par des lois idéales, qui exposent avec pédagogie, douceur et mansuétude, les principes sacrés de la vie en société. Ce qui est assez logique, régentesquement parlant, puisqu'elle est fondée sur le roc qui ne peut défaillir, la Bible, dénommée Parole quand on est entre soi -, on commence par travailler, diou mieux qu'on peut, et on ne saute pas sur le patron pour savoir combien il va te donner. Une fois, je suis arrivée avec 5 minioutes de retard au travail, et le contremaitre a dit qu'il allait enlever une heure. Il avait raison : ça ne m'est plus arrivé...
― Curieuse application de l'évangile, dis, maman : Jésus parle du maître qui donne autant aux ouvriers arrivés à la dernière heure qu'à ceux qui ont commencé depuis l'aube...
― Ça n'a rien à voir, et tiou le sais très bien : Jésus parlait du royaume de Dieu...
― Oui, mais il a quand même donné cet exemple ; de toutes façons, la Bible répète tout le temps qu'il faut toujours donner plus que le normal, parce que Dieu aime les gens qui donnent...
― On voit que ce n'est pas lui qui paye les factures...
― Il dit que ceux qui le font reçoivent cent fois plus plus...

Monseigneur se racle plusieurs fois la gorge, quand il a une chose essentielle à dire :

― Ce que je trouve scandaleux, c'est que les employés, quand c'est leur jour de congé, et bé,ils en profitent pour aller s'amuser...
― Aller s'amuser ? Mais à quoi faire ?
― Ils sortent en boîte de nuit : total, le lendemain, ils sont dans le brouillard ; le jour de congé, c'est fait pour se reposer : ils devraient dormir et récupérer.

Jonathan s'interroge, et, manquant d'éléments pertinents juridiquement à opposer, garde par devers-lui que le temps libre des employés, il lui semble bien qu'ils en sont maîtres, d'autant qu'ils n'en ont guère : les horaires de l'entreprise sont élastiques, et il n'y a qu'un jour de congé, imposé par la loi. En grommelant.

― Pendant qu'ils s'amusent n'importe comment – n'importe comment ressort d'une taxinomie particulière, au champ très vaste ; comme la connotation peut fort bien en être même sexuelle, dans cet univers pudibond, il va de soi que l'expression n'est jamais laudative -, nous, on est là à faire les guignols...
― Mais papa, vous êtes les patrons, vous travaillez pour votre prospérité, non ? En plus, quand vous fermez, fin septembre, vous ne rouvrez que fin novembre ; vous pouvez rattraper...
― Manquerait plus que ça : monsieur Jonathan voudrait payer les employés à ne rien faire, dans sa générosité : avec l'argent de qui ? De papa, bien entendu ; en plus, ils courent s'inscrire au chômage, au lieu de se chercher du travail...
― Dans la Bible, il est dit que le bon maître doit donner des cadeaux à celui qui a travaillé pour lui, et que plus il le fait, plus il prospère...
― Pardi, et après ils votent communiste, que ça va mal finir...

La pensée politique de Jonathan est assez confuse ; il lui semble qu'il n'y a rien que de très normal dans une redistribution des bénéfices, comme dans les histoires de pêche à la morue :

― Sur les terre-neuvas, chacun était payé en fonction de ce qu'il avait pêché, et le capitaine, de son habileté à trouver le bon coin ; il y en avait qui rentraient les cales pleines alors que les autres avaient à peine commencé à mettre les lignes ; les marins devaient être bien contents de rentrer avec deux mois d'avance sur les autres...
― Ah oui, pour aller dépenser leur argent au bistrot...

Monseigneur, suivant l'état d'avancement de son imprégnation alcoolique, a des regards très différents sur Jonathan ; il semble cependant que les enjupées, elles, bénéficient d'une certaine cohérence dans l'appréciation. L'aînée, menue, taciturne, est une fourmi qui besogne avec opiniâtreté ; elle ne pêche jamais par excès d'originalité, fait parfois montre d'un semblant d'humour, mais toujours en recitant les propos d'un tiers. Encore cela n'arrive-t-il qu'assez sporadiquement, car elle préfère à cela la stratégie du lemming : pas un bruit, et rien qui signale une présence.
Monseigneur l'idolâtre avec conviction, et répète à l'envi, sans même réaliser ce que cela peut avoir de dénigrant pour la petite, qu'il a un Foujita et un Renoir.
Et de détailler, pour le cas où les invités, car il se livre à ces intéressantes comparaisons souventes fois lors d'agapes vineuses, n'auraient pas les compétences artistiques nécessaires pour apprécier à sa juste valeur un jugement si empreint de pénétration, que Foujita se signale par sa finesse toute orientale. L'on voit là que Monseigneur ne s'est pas laissé abuser par l'hypocrite peintre qui se fit enterrer en une crypte française pour tromper son monde.
La comparaison avec le Renoir parle d'elle-même ; et l'on peut imaginer que la petite, engoncée dans des habits qui ne lui vont pas, sous l'étau d'un jugement qu'elle est capable de décoder, en souffre peut-être suffisamment pour tenter, dans une tentative désespérée de complaire à son bourreau, de conformer son apparence à ce qui en a été dit. Génétique ou pouvoir façonnant de l'invocation, elle arbore indéniablement des rondeurs qui, en nombre de cultures, seraient jugées des plus séduisantes. Comme elle ne parle guère, manifestement inquiète de se regarder grandir, que Jonathan accapare ordinairement l'attention, et que son aînée est tenue pour un cerveau prodigieusement brillant, car il est vrai qu'elle se tire honnêtement des embûches scolaires, encore menues à ces âges, elle est dans un statut indéterminé de laissée-pour-compte. Elle ne communique que très peu, car elle est timide, et nul ne songe à l'aider à s'exprimer ou à manifester son opinion.
Le champ clos familial est un sauve-qui-peut continuel ; Monseigneur et la Régente, ahanant comme porteurs d'eau, disent d'eux-mêmes qu'ils font les guignols. On comprend que ce n'est pas là évocation d'un activité ludique, pleine d'alacrité et de ris, mais sévère contrainte qui ne tolère ni relâchement, ni désinvolture. Leistung permanente. Chacun s'accommode comme il peut de ce cadre infrangible, fait ses devoirs, scolaires notamment, s'il a acquis cette autonomie, et végète tristement sinon. Des croisements quotidiens, mais jamais de rencontre. Chacun, occupé à exister en tant qu'individualité, tente de survivre, s'il se peut. Encore les plus sensibles traînent-ils une mélancolie qu'ils tentent de diluer par des simulacres propitiatoires, collectionnite pour Jonathan, culte des idoles psalmodiantes pour la petite. Son goût n'étant guère sûr, elle se moule à ce que les magazines pour adolescentes aspirantes groupies lui dictent en fait de grands personnages. Il arrive même que ceux-ci puissent élaborer quelques phrases en français véritable. Rarement, il est vrai.
Pour l'aînée, on ne sait trop.
Jonathan tente souvent de percer le mystère le plus surprenant à ses yeux, de la finalité de l'existence ; pour répéter quotidiennement des tâches inintéressantes ? Pour sentir la contrainte du corset immatériel qui leur a été cousu dès la naissance, surfilé de rigorisme et qui l'attife en puritain ?
Il est vrai que la contradiction est fort mal connotée, d'où qu'elle vienne : Jonathan arrive tant bien que mal à tirer son épingle du jeu, car il serpente astucieusement, retourne les arguments contre l'assaillant, s'en sort par une pirouette ou une saillie. Il est catalogué fou ou proche du génie par Monseigneur, selon que ses hôtes insistent sur sa vivacité et son érudition, ou que, en comité plus restreint, Jonathan professe une thèse iconoclaste de plus, qui peut, s'il n'y prend garde, lui amener de sévères représailles.
Comme la fois où, rétorquant à Monseigneur qui le taxe de démence, il ne peut s'empêcher de citer un professeur réputé, qui relie les maladies psychiatriques à un terrain génétique ; encore Jonathan n'a-t-il pas le temps de développer une autre approche, qui y verrait plutôt une réponse à un stress intrafamilial d'ordre systémique.
Monseigneur n'est pas casuiste ; Jonathan, de temps en temps, celui qu'il lui faut pour oublier la dernière escarmouche, chevauche exposé, lance en bataille, don Quichotte de 5 pieds, et, persuadé de la force convaincante de la vérité, énonce haut et clair :

― Si je suis fou comme tu le dis, cela ne peut venir que de votre contribution : les chiens ne font pas des chats...

Comme il reçoit en réponse un admirable coup de poing qui le laisse groggy, il en déduit que toute supputation n'est pas toujours bonne à exposer.
Jonathan apprend, ab absurdo, à affiner ses remarques.






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Message  Procuste Dim 24 Oct 2010 - 7:36

Très bonne chute ! Un texte de belle facture, qui de plus a l'intérêt de situer l'époque :
"vous ne rouvrez que fin novembre ; vous pouvez rattraper...
― Manquerait plus que ça : monsieur Jonathan voudrait payer les employés à ne rien faire, dans sa générosité : avec l'argent de qui ?"
me paraît indiquer clairement que Léon Blum n'est pas passé par là...

Mes remarques :
« la petite parce qu'elle n'ose rien dire, et ne sait pas grand-chose (trait d’union) »
« ...pardi, toujours pareil : les heures de travail » : typographie, une espace après les points de suspension
dénommée Parole quand on est entre soi -,
il va de soi que l'expression n'est jamais laudative -, : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à former une incise, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« et bé,ils en profitent » : typographie, une espace après la virgule
« elle ne pèche jamais par excès d'originalité »
« mais toujours en récitant les propos d'un tiers »
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Message  Ba Dim 24 Oct 2010 - 13:06

Bien sûr pour Jaurès et les considérations actuelles que les " règnes " nous obligent à considérer dans la pérennité.
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Message  Invité Dim 24 Oct 2010 - 18:04

tu regarderas si tu veux :
Ce qui est assez logique,
et puis ceci :
Comme elle ne parle guère, manifestement inquiète de se regarder grandir, que Jonathan accapare ordinairement l'attention, et que son aînée est tenue pour un cerveau prodigieusement brillant, car il est vrai qu'elle se tire honnêtement des embûches scolaires, encore menues à ces âges, elle est dans un statut indéterminé de laissée-pour-compte.
à cause du car il est impossible d'achever la lecture de la phrase d'une manière sensée.

Bon courage au calme donc, pour la continuation.

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Message  Arielle Lun 25 Oct 2010 - 9:15

J'ai bien aimé dans cet épisode l'évocation, que je trouve très juste pour l'époque, des rapports entre les membres du clan familal:

Le champ clos familial est un sauve-qui-peut continuel
Des croisements quotidiens, mais jamais de rencontre. Chacun, occupé à exister en tant qu'individualité, tente de survivre, s'il se peut.

En revanche le sujet de discussion qui oppose le père et son fils me paraît traité de manière vraiment caricaturale. Monseigneur n'est pas d'une grande finesse, ça nous le savions déjà mais là, il s'enfonce, lamentable... quant aux interventions tartinées de références bibliques de la Régente, elles dénotent d'une telle bêtise qu'on se demande si son personnage n'a pas été créé juste pour faire rebondir l'affreux Jojo qui lui sert de fils !
Je suis particulièrement ravie de découvrir que " les petites" ont enfin une individualité et une personnalité qui ne me semblent pas dénuées d'intérêt. Jusqu'alors, si j'ai bien suivi, elles n'étaient traitées que comme une vague entité enjuponnée et semblent sortir des limbes, au grand dam de leur frère d'ailleurs qui ne tolère guère que l'attention générale se détourne de sa petite personne !

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Message  ubikmagic Lun 25 Oct 2010 - 9:31

Bravo ! Toujours cette clairvoyance détachée, entomologique, et cette aptitude incomparable à jouer l'alternance de points de vue, à donner caresse d'une main, gifle de l'autre. Les affrontements idéologiques sont savoureux, les descriptions impitoyables ( je pense notamment aux soeurettes et leurs réactions si finement analysées ), le tout baignant dans luxe, soie, alcool et pudibonderie bien-pensante. J'en connais, des gens comme ça, et j'ai eu l'impression, pendant ces tristes agapes, des les avoir à nouveau dans les pattes. Croqués, saisis, épluchés jusque dans leurs chairs les plus intimes.

Et le tout servi par un style impeccable. Que demande le peuple ? Des augmentations, du pinard, des loisirs, certes. Mais parmi ceux-ci, te lire est un grand privilège.

Gracie molto, artista !

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Message  Invité Lun 25 Oct 2010 - 13:32

Beaucoup moins de circonvolutions syntaxiques mais soigné, après le premier paragraphe ça se lit tout seul. Et avec plaisir, fond et forme.

Ici : ― Pendant qu'ils s'amusent n'importe comment – n'importe comment ressort d'une taxinomie particulière, au champ très vaste ;
Il s'agit du verbe "ressortir", donc "ressortit".

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Message  Invité Lun 25 Oct 2010 - 14:59

Jonathan/Repas Marionnette_bush

― C'est parce qu'il est plus intelligent qu'il est ministre, voyons...
― Enfin, il me semble que ce sont toujours les castes dominantes qui se débrouillent pour perpétuer l'ordre des choses, envoyer leurs enfants dans des écoles appropriées

(je me suis permis une petite illustration du propos, j'espère que vous ne m'en voulez pas)

Je trouve que votre facilité d´écriture, votre humour vous permet d'aborder des thèmes qui, traités autrement, seraient tout à fait rébarbatifs.

Sur le fond, bien entendu, je ne vous donne pas tort, cependant, je trouve certains points de vue ici un peu caricaturaux. Je pense, en vous lisant, que vous êtes capables de nuancer, le texte y gagnerait. Enfin, c'est un point de vue tout à fait personnel. C'est très bien écrit, sinon.

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Message  Rebecca Lun 25 Oct 2010 - 17:04

Oui silène on serait tenté de dire trop caricaturaux ces personnages...

mais bon vu que j'en ai croisé dans ma propre famille ... tiens j'ai une grand-mère qui se serait entendue avec Monseigneur et la Régente....
allant à l'église tous les dimanches , avec une conception de la justice très particulière : elle me vantait les petites bonnes de douze ans qui dans le temps ne se plaignaient pas de leur sort et qui étaient heureuses de servir dans les maisons bourgeoises , encore une catégorie à qui les socialos ont fait du tort ( j'parle de la bonne hein pas des bourgeois)
"Ah et puis le droit de vote !!! Un comble non ! Même les alcoolos ont le droit de voter !!!! Et puis les alcoolos ça vote pour les socialos. C'est bien tous la même engeance."
Un vrai festival !
Un jour elle m'a soutenu qu'il n'y avait pas un seul homosexuel dans sa bonne ville de Loudun ! Sinon ça se saurait ! Du reste elle n'en avait jamais rencontré de sa vie!
Evidemment ya des gens méchants qui lui avaient dit que Brialy "en était" !" Mais c'est pas possible, il a l'air tout à fait correct ce Brialy"
"Enfin tout ça c'est des inventions de cette nouvelle génération sur laquelle je vomis"

Oui elle était comme ça vomissant souvent sur ma génération (et sur les socialos de toutes les générations.:-))

Une autre pour la route ?
"Mais qu'est ce qu'elles ont à râler quand elles sont trompées celles de cette nouvelle génération ? Ce sont des obsédées.
A mon époque, on étaient ravies quand ça pouvait se passer comme ça. Le bonhomme sautait la bonne et nous on était bien tranquilles. On étaient respectées . Et bien servies."

Ah silène si tu avais pu "dialoguer" avec ma grand-mère comme moi jusqu'à mes ...43 ans !!! Quelle source d'inspiration !
Mais tu n'en manques pas comme d'hab !
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Message  Sahkti Ven 29 Oct 2010 - 14:54

Sorry Silène, mais me voilà partagée. Je trouve que le procédé s'essouffle un peu et que ce Monseigneur se dessine de plus en plus à gros traits. Que le bonhomme ne soit pas finaud, certes, ce n'est pas neuf, mais ici, j'ai l'impression que la sauce commence à trop s'allonger à mon goût.

Côté écriture, c'est toujours aussi soigné et travaillé mais peut-être trop, je ne sais comment dire... il y a une recherche de vocabulaire et d'élégance qui finit par tuer quelque peu la spontanéité et le naturel de l'ensemble; ça sonne par moments un peu artificiel.

Ceci mis à part (mais ça a gâché un peu ma lecture), je trouve que le conenu est intéressant et sonne juste, il donne pas mal de profondeur au texte.

Sahkti
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