Beauce
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Annie
Carmen P.
Procuste
Arielle
loic
9 participants
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Beauce
Beauce
Anciens qui ratiocinent à l’ombre des souvenirs
S’accrochant aux rideaux de détails infimes
Leur chemin s’amenuise sur des plaines herbues
Parsemées de villages aux mairies minuscules
Il n’y à là qu’une rue balayée de feuilles mortes
Une trainée d’automne suppliante d’hivers
Les couleurs d’une Beauce en route vers le solstice
Décennies invariantes, algèbre de l’ennui
Aux tranchées des labours filant à l’infini
Glèbes géométriques, nuageuses grisailles
Au sortir du bourg, ceinturé d’un mur blanc
Se dresse le cimetière qu’on fleurit en Novembre
De petites croix de fer picorent le gravier blanc
Que le poison des ifs intoxique céans.
Anciens qui ratiocinent à l’ombre des souvenirs
S’accrochant aux rideaux de détails infimes
Leur chemin s’amenuise sur des plaines herbues
Parsemées de villages aux mairies minuscules
Il n’y à là qu’une rue balayée de feuilles mortes
Une trainée d’automne suppliante d’hivers
Les couleurs d’une Beauce en route vers le solstice
Décennies invariantes, algèbre de l’ennui
Aux tranchées des labours filant à l’infini
Glèbes géométriques, nuageuses grisailles
Au sortir du bourg, ceinturé d’un mur blanc
Se dresse le cimetière qu’on fleurit en Novembre
De petites croix de fer picorent le gravier blanc
Que le poison des ifs intoxique céans.
Re: Beauce
Heureuse balade poétique dans la géographie française. J'ai retrouvé la Beauce, mais pour moi elle est plus tragique encore, vous la rendez chantante. Moi elle m'évoque ces pénibles voyages vers la Normandie, le No man's land, les corbeaux dans les brumes...
Bref, c'est dans cette strophe que je me suis le plus retrouvé (ce qui ne veut pas dire que je n'aie pas aimé le reste)
Décennies invariantes, algèbre de l’ennui
Aux tranchées des labours filant à l’infini
Glèbes géométriques, nuageuses grisailles
Nuageuses grisailles, j'ai beaucoup aimé, parce que c'esst vraiment des nuages sur du ciel gris, la Beauce.
Bref, c'est dans cette strophe que je me suis le plus retrouvé (ce qui ne veut pas dire que je n'aie pas aimé le reste)
Décennies invariantes, algèbre de l’ennui
Aux tranchées des labours filant à l’infini
Glèbes géométriques, nuageuses grisailles
Nuageuses grisailles, j'ai beaucoup aimé, parce que c'esst vraiment des nuages sur du ciel gris, la Beauce.
Invité- Invité
Re: Beauce
Glèbes géométriques, nuageuses grisailles
Tout un paysage en deux coups de pinceau magistraux, le jeu sur les sonorités en prime. Pour moi, tout le poème s'articule autour de ce vers-là. La traversée du bourg (comme celle des vies) devenant anecdotique, s’accrochant aux rideaux de détails infimes.
Tout un paysage en deux coups de pinceau magistraux, le jeu sur les sonorités en prime. Pour moi, tout le poème s'articule autour de ce vers-là. La traversée du bourg (comme celle des vies) devenant anecdotique, s’accrochant aux rideaux de détails infimes.
Re: Beauce
Oui, ça a de la gueule, toutefois, loic, je déplore d'avoir l'impression que vous creusez toujours le même sillon... Sinon, le "céans" me paraît en décalage total, incongru, avec le ton de tout le poème.
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 61
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Re: Beauce
Un village teinté de grisaille et d'ennui, mais tellement bien décrit que la beauté semble l'habiter malgré tout.
Inépuisable ce regard et ce style qui se promènent dans nos régions.
Inépuisable ce regard et ce style qui se promènent dans nos régions.
Carmen P.- Nombre de messages : 537
Age : 69
Localisation : Ouest
Date d'inscription : 23/04/2010
poésie :: Beauce
Comme d'habitude j'aime beaucoup ce texte de Loïc, qui nous promène, ouvre nos yeux sur la terre la plus terre à terre. Toujours le même sillon, dit Procuste, eh! très bien, c'est donc quelque chose de fondamental.
Comme d'habitude je ne peux pas entièrement y adhérer à cause du mou de la forme.
Le céans est là pour faire un alexandrin Que le poison des ifs intoxique céans. En plus il rime vaguement avec blanc.
J'aimerai tant:
Au sortir du bourg,
ceinturé d’un mur blanc
le cimetière.
De petites croix de fer picorent le gravier
Que le poison des ifs
intoxique.
Mais peut être que vous, ne l'aimez pas ainsi, peut être n'ai-je pas compris votre pensée, et dans ce cas je me retire.
Comme d'habitude je ne peux pas entièrement y adhérer à cause du mou de la forme.
Le céans est là pour faire un alexandrin Que le poison des ifs intoxique céans. En plus il rime vaguement avec blanc.
J'aimerai tant:
Au sortir du bourg,
ceinturé d’un mur blanc
le cimetière.
De petites croix de fer picorent le gravier
Que le poison des ifs
intoxique.
Mais peut être que vous, ne l'aimez pas ainsi, peut être n'ai-je pas compris votre pensée, et dans ce cas je me retire.
Annie- Nombre de messages : 1452
Age : 73
Date d'inscription : 07/07/2010
Re: Beauce
pour céans j'avais comme définition, ici et maintenant ou encore du lieu d'où l'on parle à ce moment
c'est vrai que je laboure souvent sur les mêmes terres...
la terre des sans grades, où les misères vont en algarades
;-))
merci à vous c'est ici que je progresse.
c'est vrai que je laboure souvent sur les mêmes terres...
la terre des sans grades, où les misères vont en algarades
;-))
merci à vous c'est ici que je progresse.
Re: Beauce
J'espère fortement que tu n'auras jamais fini de labourer la terre des sans grade.
Ce labour est toujours suivi, chez toi, de germinations rudement fertiles en poésie "humaine" et je t'en remercie.
Ce labour est toujours suivi, chez toi, de germinations rudement fertiles en poésie "humaine" et je t'en remercie.
Invité- Invité
Re: Beauce
Un poème qui exprime bien cette immensité désolante.
(Tu m'as fait découvrir le verbe ratiociner que je ne connaissais pas.)
(Tu m'as fait découvrir le verbe ratiociner que je ne connaissais pas.)
Jano- Nombre de messages : 1000
Age : 54
Date d'inscription : 06/01/2009
Re: Beauce
J'ai été touché par ce poème qui parle à l'âme. Je connais un peu la Beauce et je lui trouve un charme étrange, une profonde solitude. Je me souviens m'être arrêté, perdu avec mon vélo, à quelques kilomètres de Trancrainville. Loin du bruit et de la fureur.
Merci.
Merci.
Invité- Invité
Re: Beauce
J'aime vraiment la troisième strophe. Je ne connais absolument pas Beauce mais j’ai pu te suivre avec plaisir.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 54
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: Beauce
J'ai un tout petit bémol sur la sonorité de ceci, Anciens qui ratiocinent, surtout avec souvenirs dans le même vers; trop de ssss à mon goût.
Ce détail mis à part, l'ensemble m'a séduite Loïc. Je le trouve riche et épuré à la fois, tu ne t'es pas perdu dans des descriptions géographiques lourdes ou laborieuses. Au contraire, tu laisses parler les paysages, tu leur offres un bel écrin et des mots élégants. C'est vraiment beau !
Ce détail mis à part, l'ensemble m'a séduite Loïc. Je le trouve riche et épuré à la fois, tu ne t'es pas perdu dans des descriptions géographiques lourdes ou laborieuses. Au contraire, tu laisses parler les paysages, tu leur offres un bel écrin et des mots élégants. C'est vraiment beau !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Beauce
Pour avoir vécu en Beauce, tu m'as filé quelques relents de nostalgie. C'est vrai que ces villages sont comme des petits oasis mornes parsemés sur de vastes étendues planes.
Toujours ce ton faussement ironique , dont la tendresse est cachée par la pudeur: cela semble être ta signature, en tout cas, c'est ainsi que je ressens ta poésie.
Toujours ce ton faussement ironique , dont la tendresse est cachée par la pudeur: cela semble être ta signature, en tout cas, c'est ainsi que je ressens ta poésie.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
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