Mitrovica

[loic]

étains


Sous des ciels d’étain
Une pluie désespère d’absurdes maisons borgnes aux charpentes brûlées.

Dans ces chemins de guerre sarclés d’heures immobiles, espoirs enlisés
Elle transperce les flaques emplissant les ornières, tracées par les chenilles sur des arpents de boue.


Ils nous ont parqués là, fatales certitudes


Et pourtant nous rêvions de conquêtes faciles
Aux poussières de l’été que levaient nos convois
Nous étions jeunes alors et naïfs à la fois
Immortels et narquois en uniformes neufs.

Et s’éteignent maintenant, infertiles croyances
Où meurent des inconnus frappés de nos malchances
Les enfants de leurs femmes s’amusaient tout là bas
Aux soleils flambants sous des cieux d’insouciances

Voici que maintenant nous nous tordons les mains
C’est ici le cimetière de nos pauvres destins.



< Votre texte "Edifice" a été posté le lundi 30/10. "Un texte par semaine" signifie du lundi au dimanche.
Merci d'y prendre garde une prochaine fois.
La Modération >
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[Invité]

Je trouve que ce poème a beaucoup de force. A commencer par le premier vers : sous une pluie d'étain.

Par contre, mon reproche, c'est le titre, Mitrovica, qui nous renvoie au conflit Kossovar, alors qu'il n'y a dans le texte que des généralités sur la guerre, un texte qui a un goût d'autrefois. J'aurais préféré quelque chose plus centré sur les guerres modernes, sur le nationalisme, sur le Kossovo, avec un titre pareil.

Mais le reproche va un peu plus loin, en fait : je trouve que vous ne vous risquez pas assez, j'aurais aimé voir des termes plus forts, des idées plus choquantes. Donc, un peu trop conventionnel à mon goût.

Je ne parle que du fond ici, bien entendu la forme est irréprochable et le tout "sonne" très bien.

[Polixène]

Ah, depuis que tu as saisi le polissoir, Loïc, tu ne le lâches plus!
Et vraiment, ça va bien avec tes textes !
Mais ne va pas nous en enlever trop, les "aspérités" d'un texte définissent aussi son charme et son caractère...(comme pour nous, les gens)

Ma remarque ne s'applique pas à ce poème que trouve très abouti, l'émotion nait simplement :un grand bravo.
(et je pourrais en faire une aussi sur la pauvreté de mon commentaire, que tu voudras bien excuser)

[Carmen P.]

Le "décor" est planté, mais le propos atteint le coeur et les angoisses de tous les hommes. C'est très fort, chaque mot est choisi et placé au bon endroit.

[Invité]

Une inspiration infinie.
Des lourdeurs il m'a semblé (l'avant-dernière strophe) et cette très belle image :

Dans ces chemins de guerre sarclés d’heures immobiles

[Invité]

J'aime énormément le premier paragraphe, moins ensuite ; l'avant dernier en particulier me parait plus laborieux que le reste...

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