Voilà que l'heure est venue où l'un après l'autre...

[Calvin]

Voilà que l’heure est venue où l’un après l’autre les compagnons du voyage
Se perdent sur les plis de la carte
O amitiés qui font naufrage
Liens ténus qui se brisent
Et mes paroles qui se défont

Dans le ciel la traînée claire d’un aveu sans-façon
Déchire déchire le vent
Avec un sabre d’alcool
Les radeaux rouges voguent sur la queue des saisons
Dans un ballet de plumes
Portant à ma bouche la clef
Comme l’obole

Serrures serrures je mords vos lèvres

Embrasse-moi que dis-je comme on saisi son passé
Inexistant ici encore
Au goût immobile
Assiégeant ma narine de deux doigts pour tracer
Le chemin inutile
Au tombeau
Du corps

Et je porte dans ma voix le sel clair des drapeaux

Car je suis ici le chemin inutile
D’une homme à son front
Et du front à la fin
De l’histoire
Ou du tombeau
Les doigts croisés pour fixer sur son sort
Les bouches encore chaudes
Ornées de bagues longues
De bijoux brillants
Trois plis de la lèvre que défigure le remord
Comme un vase ébréché où vient mourir
L'eau

Je n’ai pas d’ennui ici juste seulement
Encore un peu
De quelque chose à dire
Si vole et vole le temps
perdu
Et jamais retrouvé
Comme Prométhée le feu soupire
Au coin de tes lèvres
Ça fait deux tâches
Et un baiser

[Procuste]

J'aime beaucoup ce ton solennel qui m'évoque Aragon (eh ouais), mais je me dis que vous pourriez peut-être resserrer un poil.
J'adore en tout cas tout le début jusqu'à "je mords vos lèvres".

Mes remarques :
« comme on saisit son passé »
« D’une (« D’un », non ?) homme à son front »
« que défigure le remords »
« Ça fait deux taches (« Un chapeau sur la tête, je tâche de nettoyer les taches ») »

[Marvejols]

... hmm, pas mal du tout. On sent de suite quelque chose, on se laisse envoûter. Pour ma part je ne saurais pas faire. Je partage assez l'avis de Procuste sur l'excellence jusqu'à "je mords" et un certain affaiblissement ensuite. Accord également sur le probable bénéfice d'un resserrement. Pourquoi ne pas enlever l'association narine/doigt ?.. (d'ailleurs toute cette ligne est-elle vraiment utile au sens au rythme à la beauté, je la perçois plutôt comme une faiblesse : je reprendrais à "pour tracer" ce qui donnerait :

"Au goût immobile
Pour tracer le chemin inutile
Au tombeau du corps. "

avec plaisir,

Marvejols

[Calvin]

Dans le ciel la traînée claire d’un aveu sans-façon
Déchire déchire le vent
Avec un sabre d’alcool
Les radeaux rouges voguent sur la queue des saisons
Dans un ballet de plumes
Portant à ma bouche la clef
Comme l’obole

Serrures serrures je mords vos lèvres

Car je suis ici le chemin inutile
D’une homme à son front
Et du front à la fin
De l’histoire
Au tombeau
Ou du tombeau
Au corps
Trois plis de la lèvre que défigure le remord
Comme un vase ébréché où vient mourir
L'eau

Je n’ai pas d’ennui ici juste seulement
Encore un peu
De quelque chose à dire
Si vole et vole le temps
perdu
Et jamais retrouvé
Comme Prométhée le feu soupire
Au coin de tes lèvres
Ça fait deux tâches
Et un baiser

[Calvin]

(je me suis trompé pour le message ci-dessus)

Voilà que l’heure est venue où l’un après l’autre les compagnons du voyage
Se perdent sur les plis de la carte
O amitiés qui font naufrage
Liens ténus qui se brisent
Et mes paroles qui se défont

Dans le ciel la traînée claire d’un aveu sans-façon
Déchire déchire le vent
Avec un sabre d’alcool
Les radeaux rouges voguent sur la queue des saisons
Dans un ballet de plumes
Portant à ma bouche la clef
Comme l’obole

Serrures serrures je mords vos lèvres

Car je suis ici le chemin inutile
D’une homme à son front
Et du front à la fin
De l’histoire
Au tombeau
Ou du tombeau
Au corps
Trois plis de la lèvre que défigure le remord
Comme un vase ébréché où vient mourir
L'eau

Je n’ai pas d’ennui ici juste seulement
Encore un peu
De quelque chose à dire
Si vole et vole le temps
perdu
Et jamais retrouvé
Comme Prométhée le feu soupire
Au coin de tes lèvres
Ça fait deux tâches
Et un baiser

[Procuste]

J'apprécie que vous teniez compte des commentaires et proposiez une nouvelle version, Louis!, mais franchement, pourquoi garder ces erreurs de langue qui nuisent à votre poème ?

[Calvin]

J'ai une paresse insupportable, je sais, et je m'en excuse. Bon ; j'ai fait attention, j'espère qu'il n'y a pas de fautes sur celui-ci.




Les toits
Se disposent en précipices
En carte grise
Pour qu’une main les déplie
Liant les noms des villes
Là corolle, ici boussole
Aux ardoises aux peaux des rois
Que les cendres grignotent

Et la lumière à peau de carte se dépose
En obole
Mâchez mâchez la bouche
Sur tous les plis le long du plat
De la main.
On cultive les épines

Les fenêtres s’allument quand un soleil y tombe
La braise est froide sous la dent
Et molle.
Agrafé d’un tissu de mensonges
Je marche
A face
Contre terre
Moitié rempli
Moitié vide
Comme les joues
Des murs
Meurtris

Il y a deux rails d’acier de rêve
Et des roues liquides
L’acier pleure et devient bleu mais je suis

Pendu pendu aux voiles
Des veuves. Je marche sans but
Le long des rails
Avec juste un châle qui pend au loin
Du sol. La boue
Y colle.
« Promesse »

[mentor]

c'est bête, y a plus de fautes
tu vas plus pouvoir le remonter :-)))
ha ben si, voilà que c'est moi qui le remonte

cela dit, je ne comprends pas ce besoin de retour ligne incessant
qu'est-ce que ça ajoute sinon donner l'impression que "ça fait plus poème" ?
mais j'y connais rien en poésie
ça doit être pour ça

[Invité]

J'aime beaucoup, mais je trouve encore que tu en mets partout ! Pour moi ici il y a quatre poèmes au moins !

Ce qui me touche le plus est le début, sur l'amitié qui s'effiloche. Peut-être que le thème m'est cher.

[Calvin]

O plage de sable
Bordée d’érables
Le long de pierres muettes je
Coule,
Entre deux eaux.
Dans la jungle d’alcool le lion à trois têtes
Rugit à mort
Sous les manguiers

Nous suivons la rotation de la terre
inversée
par les oiseaux.

**

Je veux remonter la terre
A vaux-l’eau
Danser danser au pas
Allonger la jambe écarter les bras
en grande gerbes blanches

Je veux
Lancer les périples et jeter les dés
Au hasard
Y semer ma vie
A boire le corps des menthes aux feuille sans vie
A devenir aveugle

Je vois
Les mains de fer
Qui vont
Le long des saisons
Caresser
Le sang docile
Des mots.
Et les ombres
Dansent
Et viennent gorger
La vie.
O couleurs qui se sont amaigries
Sous le rasoir du soleil
Les atomes du rêve qui guident
Les passants
De pas violets, ou blancs
Comme suivant les courbes
Du crime.

Mes mains sont des tombes
Où les morts cliquètent.
Mais ma mort est mon corps
Que connaît mon voix.


< Il semblerait qu'il s'agisse ici d'un tout autre poème ? Dans ce cas il faut poster à part avec un autre titre, question de catalogage.
Ou bien ces textes forment-ils un ensemble cohérent ?
Merci d'informer la Modération à ce sujet.
La Modération >
.

[Annie]

L'ensemble me touche, il faudrait mettre les deux textes côte à côte pour apprécier les modifications et je n'y arrive pas. Alors juste quelques remarques un peu décousues.

- "Voilà que l’heure est venue où l’un après l’autre" est un alexandrin dissymétrique que je trouve bien balancé.

- "Et je porte dans ma voix le sel clair des drapeaux" privé de ce et, c'est un alexandrin tout à fait aragonesque. Je regrette qu'il ait disparu dans le deuxième version. Louis, le teniez vous pour insignifiant?

- "Car je suis ici le chemin inutile
D’une homme à son front", très beau à condition de rayer le ici et bien sûr de corriger D'un(e)

- Et on recommence "Je n’ai pas d’ennui ici juste seulement", avec le doublet juste/seulement... à moins que je laisse échapper une intention.

[Carmen P.]

La longueur du premier poème ne me gêne pas du tout ; il y a une progression qui soutient bien toutes les images.
Pour moi, dans cette première version, quelques "et" peuvent être supprimés.
Et je porte...
Et jamais retrouvé

juste, seulement, encore...se suivent et alourdissent deux vers.

Un poème dense que j'ai aimé lire. Mais sur cette page j'y ai lu trois poèmes ! Faut-il les commenter à suivre ou seront-ils placés sur trois fils différents ?

[Calvin]

Euh... en fait les trois textes n'ont pas vraiment de lien entre eux (je sais qu'il ne faut plus le faire. je ne le ferais plus.)


< Effectivement, il ne faudra plus le faire.
La règle "Un texte par semaine" s'applique à tous.
D'autant plus que vous induisez vos lecteurs en erreur puisque ce n'est pas l'habitude ici de poster ensemble des textes différents, ne serait-ce que pour une question de catalogage comme expliqué plus d'une fois.
La Modération >
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