Vrac, amphigouris
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Vrac, amphigouris
III
Ah ! J’ai tout vu, moi, et je puis vous en conter chaque détail. Il était vers quatre heures, il n’y avait plus rien sur la plage, ni soleil, ni doryphores. Et ils sont arrivés, mais dans la main. D’abord, ils se sont baignés quelques temps. Puis, ils ont joué sur la plage - vous savez bien les mœurs des amours naissants. Lorsqu'ils ont été allongés sur le sable, c'est elle qui l’a embrassé, la première. Lui, un brin de pudeur l'a retenu un instant et il a regardé autour de lui, comme pour voir s'il y avait quelqu’un, et il a commencé son boulot : il lui a rendu son baiser, il l’a enlacée et il lui a foutu la main dans sa culotte. Aussitôt, elle était nue. À son tour, elle lui sortit la queue de son maillot. Une belle bête, je dois dire. Et il a fait ce qu’il avait à faire, le nez dans les seins, la bite dans la chatte. La machine accélérait. Ils avaient l’air d’y prendre leur pied, les deux. L’ultime plaisir montait ; leurs corps se levaient. La mer aussi se levait, la vague a déferlé sur eux. Et plus rien.
V
Peut-être que les fils ne tiennent plus, peut-être que la soulerie a pris le dessus. Jamais plus jour ne sera si beau. Voilà cet adieu pour en finir. À ces spiritueux posés ici, que je garderai en mon âme et jusqu’en ***, n’oublieront pas, je l’espère, leur vieux père – vous n'avez sans doute pas reçu tout l’amour que j’aurais dû vous donner, pardonnez ! À la mémoire de ces gens morts avant moi – dédicace à Cousin. À la prostituée de ce soir – une grande professionnelle. Rappelez vous tous qui sont les hommes de bien.
VI
Sous vos pieds
Toute l’humanité l’entourait ; des juifs, des femmes, des nègres, des flics, des bouddhistes, des bridés, des fils de pute, des fils à papa, des pédés, des *** : toute la racaille que le Bon Dieu a inventée, sous ses yeux. Une telle dépravation du genre humain, jamais il n’y avait songé. Tous ensemble qui l’assiégeaient par milliards, il étouffait. Dans un dernier un souffle, il voulut sortir de la cohue, mais il chancela. Sur son corps, le monde continuait sa danse, piétinant ce qu'il lui restait de vivant.
Et pourtant, la vie est belle.
VII
Complainte californienne
La Californie est le plus beau pays du monde. J'y ai passé deux semaines, les plus belles de ma vie. Les meilleures putes de la Terre ; et même, toutes les gonzesses, les seins comme ça ! Des kilomètres de piscine. Les villas, My Gad. Et je ne vous parle pas des caisses. Plus la culture, ce n'est pas rien non plus : j'ai vu Ryan O'Neal, il était beurré, mais tout de même... Et le vin, et la coke : là-bas, l'extase d'un instant n'existe pas, tout est consommé du jour au matin. Fuck les USA, mais la Ca-li-for-nie...
VIII
*** millions de kilomètres au compteur de cette auto, pas un de plus sous mes pieds.
*** millions de dollars dans cette malle, pas un de plus entre mes doigts.
*** millions de mots dans ces livres, et pas un de plus au bout de ma langue.
X
Poésie sur le dos des dromadaires
Souvenirs des pays arabes. Quelle grâce dans ces étendues de sable ! Quelle quiétude dans le regard des dromadaires ! Comme je comprends la décontraction de ces bossus du désert ! Moi, mes pieds ont foulé ces kilomètres de vide ; vous n'en trouverez pas une trace, le vent efface tout ici : ainsi, la liberté.
Ah ! J’ai tout vu, moi, et je puis vous en conter chaque détail. Il était vers quatre heures, il n’y avait plus rien sur la plage, ni soleil, ni doryphores. Et ils sont arrivés, mais dans la main. D’abord, ils se sont baignés quelques temps. Puis, ils ont joué sur la plage - vous savez bien les mœurs des amours naissants. Lorsqu'ils ont été allongés sur le sable, c'est elle qui l’a embrassé, la première. Lui, un brin de pudeur l'a retenu un instant et il a regardé autour de lui, comme pour voir s'il y avait quelqu’un, et il a commencé son boulot : il lui a rendu son baiser, il l’a enlacée et il lui a foutu la main dans sa culotte. Aussitôt, elle était nue. À son tour, elle lui sortit la queue de son maillot. Une belle bête, je dois dire. Et il a fait ce qu’il avait à faire, le nez dans les seins, la bite dans la chatte. La machine accélérait. Ils avaient l’air d’y prendre leur pied, les deux. L’ultime plaisir montait ; leurs corps se levaient. La mer aussi se levait, la vague a déferlé sur eux. Et plus rien.
- Adieu, les amoureux. Au moins vous aurez été heureux. Au plaisir de vous revoir, par delà ce petit monde qui nous étreint.
V
Peut-être que les fils ne tiennent plus, peut-être que la soulerie a pris le dessus. Jamais plus jour ne sera si beau. Voilà cet adieu pour en finir. À ces spiritueux posés ici, que je garderai en mon âme et jusqu’en ***, n’oublieront pas, je l’espère, leur vieux père – vous n'avez sans doute pas reçu tout l’amour que j’aurais dû vous donner, pardonnez ! À la mémoire de ces gens morts avant moi – dédicace à Cousin. À la prostituée de ce soir – une grande professionnelle. Rappelez vous tous qui sont les hommes de bien.
- Ceci, les derniers mots d’un homme qui n’a plus rien à dire.
VI
Sous vos pieds
Toute l’humanité l’entourait ; des juifs, des femmes, des nègres, des flics, des bouddhistes, des bridés, des fils de pute, des fils à papa, des pédés, des *** : toute la racaille que le Bon Dieu a inventée, sous ses yeux. Une telle dépravation du genre humain, jamais il n’y avait songé. Tous ensemble qui l’assiégeaient par milliards, il étouffait. Dans un dernier un souffle, il voulut sortir de la cohue, mais il chancela. Sur son corps, le monde continuait sa danse, piétinant ce qu'il lui restait de vivant.
Et pourtant, la vie est belle.
VII
Complainte californienne
La Californie est le plus beau pays du monde. J'y ai passé deux semaines, les plus belles de ma vie. Les meilleures putes de la Terre ; et même, toutes les gonzesses, les seins comme ça ! Des kilomètres de piscine. Les villas, My Gad. Et je ne vous parle pas des caisses. Plus la culture, ce n'est pas rien non plus : j'ai vu Ryan O'Neal, il était beurré, mais tout de même... Et le vin, et la coke : là-bas, l'extase d'un instant n'existe pas, tout est consommé du jour au matin. Fuck les USA, mais la Ca-li-for-nie...
VIII
*** millions de kilomètres au compteur de cette auto, pas un de plus sous mes pieds.
*** millions de dollars dans cette malle, pas un de plus entre mes doigts.
*** millions de mots dans ces livres, et pas un de plus au bout de ma langue.
X
Poésie sur le dos des dromadaires
Souvenirs des pays arabes. Quelle grâce dans ces étendues de sable ! Quelle quiétude dans le regard des dromadaires ! Comme je comprends la décontraction de ces bossus du désert ! Moi, mes pieds ont foulé ces kilomètres de vide ; vous n'en trouverez pas une trace, le vent efface tout ici : ainsi, la liberté.
Joey Triviani- Nombre de messages : 1
Age : 30
Date d'inscription : 22/11/2010
Re: Vrac, amphigouris
Des fragments que je trouve inégaux ; j'aime bien n° III, n° VII dans une optique ironique, et beaucoup n° X. Les autres ne m'ont guère emballée. J'ai l'impression que vous cherchez votre ton, votre voix, et ne puis que vous encourager à continuer...
Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Sinon, quelques remarques :
« D’abord, ils se sont baignés quelque (et non « quelques », le temps ici étant une quantité non dénombrable) temps »
Puis, (pourquoi une virgule ici ?) ils ont joué sur la plage - vous savez bien les mœurs des amours naissantes : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une incise, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« il lui a foutu la main dans sa culotte. Aussitôt, elle était nue. À son tour, elle lui sortit (pourquoi passer au passé simple alors que jusqu’alors le récit était au passé composé ?) la queue de son maillot »
« par-delà (trait d’union) ce petit monde qui nous étreint »
« Rappelez-vous (trait d’union) tous qui sont les hommes de bien »
Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Sinon, quelques remarques :
« D’abord, ils se sont baignés quelque (et non « quelques », le temps ici étant une quantité non dénombrable) temps »
Puis, (pourquoi une virgule ici ?) ils ont joué sur la plage - vous savez bien les mœurs des amours naissantes : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à introduire une incise, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
« il lui a foutu la main dans sa culotte. Aussitôt, elle était nue. À son tour, elle lui sortit (pourquoi passer au passé simple alors que jusqu’alors le récit était au passé composé ?) la queue de son maillot »
« par-delà (trait d’union) ce petit monde qui nous étreint »
« Rappelez-vous (trait d’union) tous qui sont les hommes de bien »
Procuste- Nombre de messages : 482
Age : 61
Localisation : œ Œ ç Ç à À é É è È æ Æ ù Ù â  ê Ê î Î ô Ô û Û ä Ä ë Ë ï Ï ö Ö ü Ü – —
Date d'inscription : 16/10/2010
Bien vu pour "vrac".
Bien vu pour Vrac, c'est le mot juste. L'autre, je n'ai pas compris ce que ça signifiait et comme j'ignorais si c'était ou pas un néologisme, j'ai laissé le dictionnaire tranquille.
Qu'en dire, à part ça ? Un peu pagaille, très inégal, un brin provoquant, j'ai eu l'impression que c'était un début, faut bien se faire les dents quelque part, non ?
Dans le genre flash, petits textes concis et entremêlés, je ne saurais trop recommander la lecture de Ballard, et de son musée des horreurs.
A suivre,
Ubik.
Qu'en dire, à part ça ? Un peu pagaille, très inégal, un brin provoquant, j'ai eu l'impression que c'était un début, faut bien se faire les dents quelque part, non ?
Dans le genre flash, petits textes concis et entremêlés, je ne saurais trop recommander la lecture de Ballard, et de son musée des horreurs.
A suivre,
Ubik.
Re: Vrac, amphigouris
Joey Triviani, on aimerait mieux vous connaître... Une petite présentation de ce côté ? Merci.
https://vosecrits.1fr1.net/conversations-atelier-f4/presentez-vous-ici-t7284-440.htm
https://vosecrits.1fr1.net/conversations-atelier-f4/presentez-vous-ici-t7284-440.htm
Modération- Nombre de messages : 1362
Age : 18
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Vrac, amphigouris
Une écriture qui tâtonne pour trouver sa personnalité, qui va à l'excès
( attention : tout ce qui est excessif devient insignifiant !) mais qui a de la vigueur et un certain charme.
J'ai bien aimé la III ( sauf le " une belle bête je dois dire " qui fait un peu too much !)
La X est magnifique
Dans la VI, tu as oublié :
( attention : tout ce qui est excessif devient insignifiant !) mais qui a de la vigueur et un certain charme.
J'ai bien aimé la III ( sauf le " une belle bête je dois dire " qui fait un peu too much !)
La X est magnifique
Dans la VI, tu as oublié :
C'est dommage de ne pas être exhaustif quand on est aussi bien parti !des juifs, des femmes, des nègres, des flics, des bouddhistes, des bridés, des fils de pute, des fils à papa, des pédés, des *** des petits cons : toute la racaille que le Bon Dieu a inventée
Invité- Invité
Re: Vrac, amphigouris
Personnellement je trouve qu'elle ne manque pas de personnalité cette écriture, perfectible mais déjà bien affirmée ; œil et langue acérés, on dirait. L'idée de ces fragments, quoique inégaux en qualité, me plaît bien.
Dans l'ordre : X, III, VII, VI.
Dans l'ordre : X, III, VII, VI.
Invité- Invité
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