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Les chasseurs

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Procuste
endjel eriennon
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Message  endjel eriennon Mer 24 Nov 2010 - 7:18

(Veuillez m'excuser des erreurs de mise en page et de la gêne que cela pourrait occasionner.Bonne lecture!)


Il est effrayant de penser qu’une fois de plus je vais devoir m’endormir.

Encore sombrer dans ces songes psychédéliques qui jalonnent les galaxies de ce monde qui m’est intérieur.
De nouveau me noyer dans l’angoisse cyclique de mes cauchemars d’enfance qui viennent sans cesse écraser le fragile bonheur d’un rêve innocent et naïf. Trop conscient et toujours fatal.
Me jeter les yeux fermés dans un gouffre sans fond, oppressée par ses murs si peu larges, lacérée par les pics alcalins qui surgissent de ses parois. Atterrir sur une plaine bancale et être frappée par l’évidence d’avoir tout perdu. Repères, refuges, personnes que l’on aimait. Tout. Sans raison. Simplement par le sournois jeu de dupes du destin.
Les rêves sont les labyrinthes du sommeil qui nous possède trop souvent.
On en sort uniquement en y sacrifiant notre raison. Car la folie tue le songe, et ronge le Chasseur, aussi. Mais il faut parfois choisir entre vivre éternellement ou mourir un peu.
C’est pour cela qu’ici les Chasseurs ne dorment que très rarement.
Il faut rester sur ses gardes à tout moment, sous peine d’être détruit par l’Obscience.
Les êtres qui survivent dans les rues malfaisantes de ce monde ont pour la plupart perdu leur âme, et sont donc facilement happés par leurs rêves,ils n’ont quasiment aucune chance de s’en sortir. Quant aux autres, n’étant quand même plus humains(ou ne l’ayant jamais été), ils sont submergés par le raz-de-marée de la déraison, et à leur réveil ils vont prestement se jeter dans les bras avides des murs, qui les happent et les dévorent avec délectation.
C’est pour cela que je ne veux pas m’endormir. Comme d’habitude. Car je ne sais pas vraiment qui je suis. Une humaine éjectée du conscient par le partage de son âme avec son cruel sauveur qui en garde farouchement un fragment captif et tourmenté.
Une étrangère qui ne sait pas les effets que peuvent avoir ici ses songes.
Une enfant seule avec un démon et elle-même.
Il ne m’est encore rien arrivé, mais il y a un début à tout. Mes nuits sont blessantes et méthodiques, mais tout va bien, toujours. Mes rêves me tuent, me désespèrent, me font pleurer le peu de larmes qu’il me reste, et je suis encore là. La seule personne qu’il m’est accordé d’aimer, aussi.

Tout va pour le mieux dans le pire des mondes. Quel humour tordant.

Mais ce soir est un soir de chasse. L’appréhension collective fait se fissurer la vigilance des esprits, et les murs sentent ces failles. Les rêves s’agitent dans leurs caves noires, comme des changelings pressés de déchirer le ventre de leur mère. Sensibles au relâchement, ils feront de leur mieux pout nous piéger. Et la faiblesse de la muraille inerte d’une de nos pensées se répercute à l’infini au cœur de toutes les autres. Amincit les remparts les plus résistants.
Même les miens.
Je ne dois pas m’endormir.
La fébrilité des chasseurs résonne en moi, me fatigue, m’alourdit. Me ronge doucement, tout doucement.

Il suffit. Je dois m’occuper.
Avoir sommeil donne faim. Juste me trouver un petit Obscientiste bien gras, bien idiot, solitaire. Je ne veux pas me fatiguer plus encore.

Dans le caveau noir comme la seconde porte des Enfers, je sens les présences aux aguets tout autour de moi. Ils méditent tous pour la grande et dernière partie de chasse de ce soir, en honneur aux dernières Lupercales que nous passerons dans cette ville morte, possédée par de stupides et fades Obscientistes, qui ne remarquent même pas notre présence. Ils ne veulent pas nous accepter, ils ne veulent pas croire que des parasites s’incrustent dans leur environnement et les détruisent. La volonté a ça de bien de l’emporter sur tout. C’est seulement quand on les étripe qu’ils on la noblesse d’esprit de remarquer que ce n’est pas rien qui les tue. Mais quels idiots.

Trêve de pensées troublantes, je dois sortir sans me faire remarquer. J’ai envie d’être seule, loin de toute cette folie.
La voûte de la pièce ne semble pas très haute, quatre à cinq mètres voire six tout au plus. Aucune difficulté, quinze mètres sont aisés pour moi. C'est réglé pour la fuite, maintenant tromper la vigilance des Chasseurs.
Du sang, il faut du sang sur les murs. Son odeur captera leur attention et ils ne prêteront pas garde à une demi-âme qui disparaît de leur réseau.
Une lame dans ma poche…oui. Bien aiguisée…un morceau de mur suffira. Voilà. Ils se tournent tous par ici, leurs esprits convergent vers le sang. Je vais enfin m’enfuir. Il faut les contourner, aller de l’autre coté du caveau. Bien. Ils se réveillent, ils paniquent, ils ont faim. Qui est blessé ? Qui a versé ce sang frais à l’odeur exquise ?

Profitant de la confusion je guéris rapidement ma coupure au poignet, et m’accroupis à terre, mes mains solidement plaquées contre les pavés, mon visage baissé. Chaque muscle est tendu au maximum.
Et puis…une poussée des mains, une détente des jambes, un élan intérieur…plus rien.
Juste le vide tout autour. Sensation de plénitude et de puissance, envol dans les airs sombres des catacombes. Mon corps propulsé à la vitesse d’une balle de long rifle. Le bonheur, la fuite, la fugue. La liberté. J’ai juste le temps de reprendre mes esprits, de m’agripper au replat du mur, sous l’arche gothique qui sert de plafond. Le monde s’inverse un instant, puis je sens la brique rêche sous mes bottes usées. Sept mètres. Bien. Et ce petit renfoncement, ce sentier détourné qui court le long des murs sous les gargouilles ébréchées… vers une porte de sortie, sans aucun doute, mais pas très haut.
J’ai horreur de marcher à quatre pattes. Mais on ne fait pas toujours ce qu’on veut, ce qui est peu dire.

A quoi ce petit chemin aurait-il bien pu servir ? Dans un caveau ?
…sans doute de sortie pour ceux qui n’étaient pas assez morts. Accrochés au fil de vie qui les traînait vers l’aube.
En fais-je partie, de cette bande de morts-vivants emprisonnés avec indifférence ?
Les gravillons roulent sous mes pas inaudibles, se cognent avec fracas contre le néant du dessous. Un pan de mur abîmé fait se perdre mon pied dans un trou. Les autres ne se sont pas encore aperçus de ma fuite. Ils tournent aveuglément autour du sang, se cognent les uns aux autres. Ils n’arrivent pas encore à définir l’origine du fluide, celui-ci étant complexe, mais ce ne sont malheureusement pas des idiots et la découverte ne saurait tarder. Je dois me hâter.
Etrange. Dans un monde uniquement peuplé d’Obscientistes et de Chasseurs, on trouve des salles funéraires humaines. Des endroits où sont inhumés avec les mêmes rites, les mêmes objets que mon ancien univers. Mon ancien monde si lointain.
Les Chasseurs mangent les cadavres des leurs - des nôtres - ou les brûlent pour se réchauffer. Ils ne gaspilleraient pas leur précieux temps de survie et leur vigilance pour de si inutiles rituels. Quant aux idiots en robe carmin, si on ne les détruit pas intégralement de nos mains, ils balancent dans les murs ou dans une fosse près de leurs tours les gros corps de ceux qui sont morts de vieillesse ou d’indigestion. Eux non plus ne s’embêtent pas à honorer les dépouilles de leur prochain.
De plus les débris de squelettes émergeant des cercueils ont un faux air de normalité. Ils ne sont pas maladivement petits et tassés, n’ont pas les os transparents comme du cristal.
…Ils commencent à comprendre, en bas. Nous étions peu, ils se passent en revue. Tu as presque compris l’arnaque. Trop simple pour toi, hein, pauvre fou ? Je le sens dans ta tête.
J’ai avancé vite, le sentier monte. Mais je n’aperçois aucune lueur, aucune issue au loin. A part en dessous. Ces caves sont de vrais labyrinthes, sans ce joli petit passage secret. J’ai traversé les murs dans des ouvertures courbes, ornées de petites sculptures très délicates. J’aime beaucoup.

Mais les âmes se ressentent de loin. Mieux vaut sérieusement se dépêcher, ils se donnent le mot. Leur logique est brumeuse mais implacable. Juste les fuir, juste être un peu seule pour un petit moment. Pas de temps à perdre.
Cette idée d’humains est ancrée dans ma tête. Peut-être que des gens, avec une vie, un compagnon, des enfants, des amis, des rêves, une société animée par l’amour ou la haine, ont un jour vécu ici. Peut-être que les bâtiments d’en haut abritaient des foyers, des écoles, des magasins. Que des bambins couraient dans les rues et s’écorchaient les genoux sur les pavés. Que des marchands discutaient en riant de leur famille, de leurs projets, de gens détestés ou adorés. J’aimerais un jour revoir un monde où les hommes n’ont pas de l’homo sapiens que l’enveloppe. Un monde où ils existent réellement, où ils ont un destin, un autrefois et un demain, une raison de vivre autre que la survie.
L’Obscient était peut-être conscient, avant. Avant de tout absorber dans ses murs devenus d’immobiles penseurs sournois et d’ouvrir la porte aux Obscientistes. Et…à quoi servent-ils, d’ailleurs, ces tas de graisse insipide, ces bestioles rougeâtres et affreusement indifférentes ? Ont-elles tout gâché, séparé et tué avant de se reposer sur leurs lauriers de mépris ?
Tué
…non
elle s’est enfuie
je
vais la
chercher
où ?
là-bas
Non
…Non !!!
[left]
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Message  Procuste Mer 24 Nov 2010 - 8:05

Une ambiance de cauchemar comme j'aime, et une écriture efficace ! Je lirai avec plaisir la suite, s'il y en a une.

Mes remarques :
« ces songes psychédéliques qui jalonnent les galaxies de ce monde qui m’est intérieur » : je trouve lourdes les deux relatives imbriquées introduites par « qui »
« facilement happés par leurs rêves,ils n’ont quasiment aucune chance » : typographie, une espace après la virgule
« n’étant quand même plus humains(ou ne l’ayant jamais été), » : typographie, une espace avant la parenthèse ouvrante
« ils vont prestement se jeter dans les bras avides des murs » : l’image, pour moi, est burlesque, détonne dans le texte
« ils feront de leur mieux pour nous piéger »
« en honneur des dernières Lupercales »
« qu’ils ont la noblesse d’esprit »
« Une lame dans ma poche…oui. Bien aiguisée…un morceau de mur suffira »
« Et puis…une poussée des mains, une détente des jambes, un élan intérieur…plus rien »
« …Sans doute de sortie »
« …Ils commencent à comprendre »
« Et…à quoi servent-ils, d’ailleurs »
« …non »
« …Non !!! » : typographie, une espace après les points de suspension
« aller de l’autre côté du caveau »
« Des endroits où sont inhumés avec les mêmes rites, les mêmes objets que mon ancien univers » : qui est inhumé ? Le verbe demande un complément
les cadavres des leurs - des nôtres - : typographie, pour délimiter une incise le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut prévoir le tiert demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — »
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Message  ubikmagic Jeu 25 Nov 2010 - 9:57

Un bon potentiel dans ce texte, un peu gâché par des maladresses qui sans doute seront faciles à repérer ( les collègues aidant... merci, je n'ai pas toujours le courage d'éplucher tout dans les détails, heureusement que d'autres l'ont souvent ).

Une ambiance glauque, crépusculaire, inquiétante, parfaitement réussie. Un peu trop "explicative", mais vu le format, difficile de contourner avec aisance un tel écueil. Une topologie pleine de méandres, on hésite entre la grotte, les catacombes, l'enfer vu à la façon des anciens, avec le Styx au milieu et ses passeurs... tiens, les passeurs, on n'en a pas vu. Ils sont pour l'éventuelle suite ?

A titre de remarque, ce texte m'a fait penser aux peintures virtuelles auxquelles j'ai l'inconscience de m'adonner. Voici l'adresse, vous en jugerez par vous-même :

http://vulcania-submarine.deviantart.com/gallery/

... Au plaisir,

Ubik.
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Message  endjel eriennon Mer 8 Déc 2010 - 7:16

Ils m’ont trouvée, ils savent que c’est moi. Ils vont venir me chercher. Si loin ? Oui. Tu es tellement rapide.
Tu me gênes, tu sais. Je vais devoir m’occuper de toi un de ces jours. Peut-être essayer de te faire comprendre que je te suis d’une totale inutilité, que c’est plutôt moi qui devrais m’inquiéter pour toi parce que tu conserves un fragment de ma pensée, qui sait ? Si seulement tu n’étais pas si égoïste, si possessif.
Désormais je galope comme un chien qu’on chasse à grands coups de pierres. Les briques s’effritent sous mes pas, résonnent dans le vide. Je ne peut plus rien faire pour les duper, ma trace est aussi claire que du sang sur du marbre blanc. Vite. Plus vite…
Et la voûte s’élève soudain. Le replat à flanc de mur s’élargit. Je peux enfin me redresser. Courir librement. Voler.
Je suis à pleine vitesse la route qui s’étale, sinueuse et délicate, devant moi. Derrière, toi aussi. Je te sens. Tu tentes de me ralentir en troublant mon âme… Tu n’as pas encore compris ? Ma conscience n’a plus d’importance. Elle s’est trop enfuie. Si tu veux m’arrêter, attaques-toi à mon corps. Je sais que tu adorerais ça, mais tu ne peux pas. C’est rageant, hein ?
Vite …encore plus…
Mais… ?!?
…un mur ?
Un cul-de-sac !
Je ne peux plus rien faire. Un mur de briques, là, devant moi. A ma gauche, à ma droite, un mur, des murs. Le sentier a plongé à mon insu, une paroi s’est progressivement élevée entre moi et le néant qui aurait pu me faire fuir.
Tu es proche.
Je sens tes yeux morts égratigner mon dos, j’entends tes pas légers, rapides et décidés. Il ne reste plus beaucoup de solutions, donc.
Je me jette sur le mur et me met à l’escalader, en faisant chuter la moitié sous moi. Il se brise lentement entre mes doigts. M’envoler aurait exigé trop de concentration. Et là si je tombe, c’est fini. Hum… peste, choléra ? J’hésite franchement.
Je grimpe comme une araignée, détruit ma toile au fur et à mesure. La panique noue mon estomac affamé. Au moins une issue. Je vais être punie. Tu vas le regretter ! Mon corps s’affole. Vite, vite !
J’ai peur. Oui, je suis terrorisée. Je n’y arriverais pas…Monter, monter. Une issue ? Monter encore. Respirer. Du mal. Je tremble, l’adrénaline me monte à la tête.
Je dois descendre il doit va m’attraper je dois descendre avancer monter descendre je vais mourir il va m’attraper fugue fuite non
LAISSE-MOI !
Ce cri de colère résonne, rebondit sur les parois de nos esprits, fait mal aux pensées. Un court instant je suis vaguement déséquilibrée.
Tu fais ton malin ? Tu crois pouvoir m’attraper avec tes petits hameçons mentaux ? Ils sont trop grossiers pour transpercer ce qu’il me reste.
Mais je te sens ébranlé par la puissance de mon ordre. Comme quoi je suis encore assez capable de faire s’installer le désordre chez les autres. Et je prends une longueur d’avance. Quelques secondes. Monter, monter…
Et enfin le plat. Le mur redevient sol après quelques éternités.
Je m’y jette violemment, creusant une profonde fosse sous moi. Vite, debout. Cours, pauvre folle, cours !!
Comme une dératée, la folie dans les veines. Tout droit, tout droit. Dans ma course je remarque qu’il y a de la lumière. Au plafond, maintenant à hauteur normale. Les chandeliers renversés. Sur le mur, une fine tache rouge. Le sang, mon sang qui a servi à tout illuminer la dernière fois que nous sommes entrés. L’entrée… la sortie de la cave !!
Tu ne m’auras pas.
Je grimpe quatre à quatre les marches qui s’égrènent devant moi, je soulève la poussière, contre toi que j’entends derrière. Ton souffle court, tes bottes martelant brutalement le pavé. Tu es furieux. Comme c’est satisfaisant.
Des marches, des marches, et plus de marches. Je suis au premier niveau. Les chandeliers sont en bas… et la lumière est désormais celle de la lune. Je vais vraiment sortir.
Le temps a l’air très clair.
Encore quelques pas. Je dérape sous la fissure du plafond. Pivote pour être face aux marches, et bondis vers la liberté.
Le dernier regard que j'ai jeté vers les caves n'a fait que croiser ton visage trop proche.
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Message  Modération Mer 8 Déc 2010 - 7:26

Endjel eriennon, ce nouveau développement de votre texte a été fusionné avec le premier, par souci de cohérence et pour la mise au catalogue. Vous pourrez continuer à poster les extraits suivants à la suite de celui-ci.
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Message  Procuste Mer 8 Déc 2010 - 8:17

Joli ! J'ai vraiment envie de connaître la suite, s'il y en a une.

Mes remarques :
« Je ne peux plus rien faire pour les duper »
« Si tu veux m’arrêter, attaque-toi (et non « attaques-toi ») à mon corps »
« Vite …encore plus » : typographie, pas d’espace avant les points de suspension, une espace après
« …un mur ? » : typographie, une espace après les points de suspension
« Je grimpe comme une araignée, détruis ma toile au fur et à mesure »
« Je n’y arriverai (et non « arriverais » ; le futur s’impose ici, et non le conditionnel) pas…Monter, monter » : typographie, une espace après les points de suspension
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Message  elea Mer 8 Déc 2010 - 19:39

Une poursuite haletante vraiment bien retranscrite, j’en ai terminé ma lecture essoufflée !
J’aime beaucoup l’atmosphère, je suis avec plaisir.

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Message  Invité Mer 8 Déc 2010 - 23:44

J'ai eu du mal à entrer dans le texte, mais une fois dedans, j'ai trouvé ça tout à fait palpitant. Un cauchemar, un vrai. Le second passage est très bon, le rythme est très bien retrancrit, ce qui donne une narration trépidante et très bien maîtrisée. Bravo.

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Message  Sahkti Ven 24 Déc 2010 - 16:24

Dommage que tant de précisions viennent alourdir le rythme de ce texte à l'écriture pourtant efficace et aux idées bien trouvées. J'ai parcouru cette course frénétique avec plaisir et cet univers étrange présente suffisamment de mystère pour me séduire. Il reste toutefois ces soucis de lourdeurs, de pesanteur qui s'empare encore trop souvent du texte dans le but d'expliquer certains aspects au lecteur, ce qui je peux comprendre mais peut-être conviendrait-il tout de même de fluidifier tout cela.
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Message  endjel eriennon Lun 10 Jan 2011 - 8:46

Tes pas sont saccadés et bruyants, volontaires. Que je sois sortie n’a pas l’air de t’inquiéter outre mesure. La poursuite est loin d’être terminée. Et ça, ce n’est pas ce qui m’enchante le plus, tu comprendras, j’espère. Comprends au moins ça.
Je remonte la petite ruelle en courant. Le ciel est en effet très dégagé. Peu d’étoiles, comme d’habitude. Et la lune qui sourit, à son dernier quartier. Mes pas claquent sur les pavés rafraîchis par l’air nocturne. Pas très discret. Plus vite, plus léger. Voilà.
Tes yeux sont tout contre moi. Ils me jaugent. Ils m’inspectent, guettent une faiblesse pour me rattraper. Tu n’es pas loin, à quelques dizaines de mètres au mieux. Ta progression est inaudible, c’est un peu angoissant, et je ne peux pas me retourner à chaque instant pour voir où tu en es, il ne me reste plus qu’à courir encore plus vite. Tu m’énerves .
J’aime tellement la nuit. J’ai tellement faim de tous les tuer. Et soif d’une liberté qui semble refluer à chaque fois que je tends la main vers elle.
Vite. Tu t’es rapproché, ton allure a augmenté.
Décidément, tu fais tout pour aggraver ton cas ! Tu ne te trouve pas assez agaçant, non ?
Je passe à la vitesse supérieure. D’un coup. Une longueur d’avance de quelques mètres.
Quelques temps plus tard j’entends ton souffle qui se saccade. Déjà essoufflé, mon pauvre ? C’est moi l’humain aux capacités limitées ! Et toi le noble et puissant Chasseur qui surmonta nombre d’épreuves atrocement et difficilement difficiles, tu te souviens ? On ne dirait pas.
A gauche ! Je dérape sur la pierre. Vite, vite. Je galope, moi aussi à en perdre haleine. J’engloutis avec une gourmandise démente rue sur rue, allée sur allée, à gauche, à droite, à gauche. Je dois te perdre.
Je m’enfonce dans les dédales de plus en plus obscurs de cette ville sans nom. Et je te sens ralentir, encore et encore.
Quelques dizaines de mètres, le cœur au bord des lèvres… et je ne te sens plus du tout. Tu n’es plus derrière moi .Tu as battu en retraite. Tu as abandonné. Quelle honte, quelle lâcheté.
Je peux enfin ralentir mon allure, marcher normalement, reprendre mon souffle, et voir un peu où est-ce que j’ai atterri.
Hum… le silence est étrange. Il est maladif, il est trompeur. Comme de l’ouate lourde et piégée. Tout est calme, et je ne suis pas tranquille. Même pas un Obscientiste qui traîne sa graisse sans but..
Des frissons parcourent ma nuque, et je me retourne brutalement, espérant t’apercevoir, toi, furieux et menaçant plutôt que ce mur. Tout en sachant que c’est impossible. Tu n’es pas là. Personne n’est là. Personne de vivant, même à moitié, même agonisant.
La rue est déserte. Le ciel est noir. Le sourire froid de la lune n’est plus visible. Ce silence est désagréablement partout.
Les murs sont pesants. Ils semblent s’attirer, se rapprocher par leur lourdeur, me comprimer.
Nouvelle panique qui monte. Elle semble sourdre de ces murs sournois. Elle traverse mon épais manteau de cuir, mon pantalon de toile usée, mes bottes râpées. Elle crisse sur ma peau, elle s’infiltre dans mon esprit. Je me suis immobilisée sans y prendre garde. Il ne faut pas. Il ne faut pas !
Je me mets à marcher droit devant moi, pressant le pas. Puis je me remets à courir avec maladresse. La peur me fait perdre mon calme. Cette menace invisible qui m’écrase et qui me fait tout craindre.
Non, je me suis aventurée trop profondément. Par ta faute. Il y a trop, beaucoup trop de murs ici. Il faut que je fasse demi-tour, tant pis pour l’Obscientiste. Si j’avance encore je risque de ne plus revenir.
Une volte-face qui fait gémir les pavés. La reprise de ma course effrénée pour fuir cette nasse de silence. La vue de ta silhouette au fond de la ruelle, et une répulsion viscérale et incontrôlée qui me fait déraper. Et me précipiter dans le mur.
A cause de toi, une fois de plus.
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Message  elea Mer 12 Jan 2011 - 21:49

Fin de course toujours aussi prenante, j’ai bien aimé qu’une fois ayant échappé à son poursuivant, elle se trouve face à une situation plus effrayante encore et préfère rebrousser chemin. J’ai aussi aimé le lieu, le décor, ces murs et ces rues qui sont un des personnages, presque vivants et parfaits pour suinter l’angoisse et l’étouffement.
Le mystère est préservé, entretenu même et donne envie d’en savoir plus, notamment sur "tu".
Enfin j'aime ton écriture, ses phrases courtes qui renforcent l'impact et rythment bien.

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